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"Le changement, c’est maintenant !" Lundi 2 juillet 2012. 10 heures du matin. Les quelque 320 occupants du squat de l’ancien internat de l’école nationale des Greffes, à Dijon, sont évacués sur une décision conjointe du sénateur-maire PS de la ville, François Rebsamen, et du préfet de Bourgogne, Pascal Mailhos. En effet, le sénateur-maire a pris un arrêté municipal à la demande de la préfecture de Région, permettant l’évacuation complète du bâtiment avant l'échéance initiale prévue par le tribunal administratif, fixée au 15 juillet.

Selon lui, il s'agirait de la "seule mesure efficace, nécessaire, proportionnée et sûre" pour répondre à l’engorgement du squat. Cette "urgente nécessité d’intervenir" dans un lieu concerné par "des problèmes de sécurité et d’hygiène" se présente pourtant près de dix mois après l’arrivée importante de demandeurs d’asile sur le sol dijonnais, et plus de six mois après l’occupation du bâtiment vide

Depuis novembre 2011, la Coordination réfugiés de Dijon - un collectif d'une vingtaine d'associations défendant le droit des demandeurs d'asile -, appelait l’Etat à prendre ses responsabilités et à assurer son obligation de relogement. En vain. Aujourd’hui, le nouveau gouvernement en place, après avoir promis de répondre humainement et plus rapidement à la crise, semble tendre l’oreille du côté de Dijon. "J’ai parlé tout à l’heure avec le ministre de l’Intérieur...", glisse François Rebsamen aux médias, lors du point presse qui s'est tenu lundi 2 juillet.- (Dijonscope – 3.07.2012-)

Si un certain nombre de réfugiés ont été répartis dans les cadas d'autres départements, plus d'une centaine restent sur le pavé.
Les demandeurs d'asile avaient jusqu'au 15 juillet pour rester au bâtiment des greffes; ils ont été expulsés hier lundi, bien sûr pour éviter les protestations des associations qui les soutenaient et les aidaient face à la carence de l'administration préfectorale. Elles devaient être reçues le 5 avec pour but de trouver des solutions humaines pour TOUS.
En procédant à une expulsion prématurée et injuste pour plus d'une centaine d'entre-eux, la préfecture et la mairie ont parjuré leur parole. C'est ce que le rassemblement impromptu et improvisé devant la préfecture, lundi à 18h30, a voulu dénoncer.
Quand je suis arrivé, pile à l'heure, j'ai été surpris de voir un quatuor de CRS casqués et bottés, habillés en robocop stationnés devant la porte. Au bout d'une demie-heure, une petite centaine de personnes, vieux militants et responsables d'associations, Philippe Hervieu, vice-président EELV du conseil régional, des jeunes libertaires, devisaient tranquillement devant la préfecture. Quand les jeunes ont voulu déployer une banderole sur la rue, un cordon de CRS est arrivé et il a fallu tout le talent diplomatique des responsables associatifs pour empêcher que cette provocation policière ne se termine mal tellement certains excités des forces du désordre voulaient en découdre.
Le peloton de CRS a fini par nous refouler sur la petite rue en face au moment où les jeunes voulaient partir manifester. Mauvais idée qui a été mise à profit par les forces policières. Une femme - semble t-il des RG- a alors proclamé qu'une délégation pouvait-être reçue. Trois responsables ont décidé d'accéder à cette proposition. Cela n'a pas empêché les policiers casqués de refermer leur nasse. Il n'était même pas possible de sortir du cordon pour rentrer tranquillement chez soi. Du moins, pour ceux qui obéissaient aux ordres de gradés particulièrement excités et hargneux, alors que nous étions en majorité des personnes âgées plutôt calmes et tranquilles. J'étais venu avec un redoutable chien de 5 kilos tout mouillé. Je suis arrivé à m'infiltrer entre un triple rang d'hommes en noir qui n'ont pas jugé opportun de me matraquer et se sont légèrement écartés, trouvant sans doute imbécile l'ordre qui leur était donné de nous obliger à faire tout un détour pour quitter le rassemblement alors que les jeunes partaient manifester derrière la banderole. Ces hommes se sont faits copieusement engueuler pendant que je partais tranquillement avec mon chien, suivi par quelques autres audacieux, qui ont bravé pacifiquement et tranquillement l'interdiction de circuler librement. Réflexion d'un gradé " ce n'est pas une interdiction de circuler, c'est une déviation ! " Quel art de la dialectique !
J'ai participé à beaucoup de rassemblement devant la préfecture, je dois dire que c'est la première fois que je vois déployer autant de forces répressives et agressives pour si peu de citoyens paisibles qui ne faisaient qu'exiger le respect du droit humanitaire et de la dignité pour les hommes fussent-ils venus d'ailleurs. Autrefois, une simple voiture de police se contentait d'assurer la circulation, la liberté de circuler sans nuire au droit de se rassembler. Mais il est vrai que plus de trois septuagénaires rassemblés peuvent constituer un grave danger terroriste... C'est la nouvelle conception Sécuritaire Socialiste ! A trop vouloir ressembler à la droite...on risque de tomber dans l'extrême et aussi le ridicule. L'UMP s'y est brûlé.

 

Allain Graux  - le 3 juillet 2012 –

 

(Extrait de Dijonscope et commentaire d’Allain Graux )

 

 

Tag(s) : #reportages
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