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Toujours en projet... Le refus de Netanyahou de stopper totalement la guerre empêche la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens ainsi que l’acheminement de toute l’aide humanitaire nécessaire à la situation de famine de la population gazaouie.
Lundi 8, le Hamas faisait savoir qu’une nouvelle proposition du directeur de la CIA en trois étapes était sur la table. Elle prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 Israéliens sur 133, en échange de 800 à 900 Palestiniens, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza. Selon l’agence Reuters, l’impasse est principalement due au refus d’Israël de mettre fin à la guerre, de retirer ses forces de Gaza, de permettre à tous les civils de rentrer chez eux et de lever le blocus pour permettre la reconstruction rapide de l’enclave. Tel Aviv serait d’accord à condition que les prisonniers palestiniens soient déportés dans un autre pays et qu’ils ne puissent pas regagner leur foyer à Gaza[1]. Cette condition supplémentaire, outre son inhumanité, s’inscrit dans la volonté de vider Gaza de ses habitants palestiniens. Un nettoyage ethnique.
Par ailleurs, Netanyahou s’en tient toujours à son intraitable et obstinée position sur une éradication complète du Hamas : « Nous travaillons constamment pour atteindre nos objectifs, avant tout la libération de tous nos otages et la victoire complète sur le Hamas. ». Objectif de plus en plus intenable, au fur et à mesure que les massacres de familles de civils innocents se perpétuent chaque jour.
Il a ajouté : « Cette victoire nécessite l’entrée dans Rafah et l’élimination des bataillons terroristes là-bas. Cela arrivera, il y a une date. » La menace persiste, de nouvelles horreurs persistent.
La guerre contre le peuple palestinien se poursuit également en Cisjordanie, en particulier dans le nord et l’ouest de Salfit[2]. Les forces d’occupation ont fermé les entrées de Ya'bad, Burqin, Qarawat Bani Hassan, interdisant aux citadins de la ville de circuler librement, par un poste de contrôle militaire à l’entrée principale de la cité. Dans la journée 187(10 avril), 122 Palestiniens ont été tués et 56 blessés en 24 heures. Depuis le 7 octobre, ce sont 33 482 gazaouis qui sont tombés sous les bombes et les tirs de l’armée israélienne et 76 049 blessés.
Israel, faute de trouver les responsables du Hamas, s’en prend à la famille d'Ismaël Haniyeh, le chef de cette organisation et ancien président élu de l’autorité palestinienne.
Après avoir emprisonné sa sœur, citoyenne israélienne, trois fils et quatre de ses petits enfants ont été tués par une frappe aérienne ciblée sur la voiture dans laquelle, ils se trouvaient dans le camp d'al-Shati à Gaza.[3]
Euro-Med Human Rights Monitor révèle dans un rapport détaillé, qu’entre le 11 janvier et le 23 mars, 563 personnes ont été assassinées et 1 523 blessées alors qu’elles attendaient des aides devant différents centres de distribution. Les snipers, qu’ils tirent depuis un tank, un hélicoptère, ou un bureau d’où ils pilotent un drone, sont très actifs. Parmi les cibles, de nombreux travailleurs humanitaires. Assurée de son impunité, cette armée a perdu toute humanité, elle tire sur tout ce qui bouge ; avec le soutien de la majorité de l’opinion israélienne ! Les colons ne sont pas en reste, ils terrorisent et assassinent en Cisjordanie, et des bandes hargneuses bloquent les camions de premiers secours. La volonté d’éradication et la haine n’ont plus de limite.
Tout cela malgré des condamnations quasi unanimes des États et de l’opinion internationale, y compris de Biden qui hausse le ton. Mais tant qu’il n’y aura pas de sévères sanctions, d’arrêt de livraisons d’armements pour faire plier Israël, de rupture des accords d’association ?
Seule la Turquie a annoncé la restriction des exportations pour plus de 50 produits israéliens jusqu’à un éventuel cessez le feu. Et le Nicaragua a dénoncé la décision de Berlin de suspendre tout financement de l’UNRWA, en dépit des risques avérés de famine observés par l’ONU ou des alertes formulées par une partie de l’opinion allemande. S’ajoutant à l’Afrique du Sud, ce petit pays a traduit Israël devant la Cour internationale de La Haye, accusant Berlin d’être le second plus gros fournisseur d’armes après les États-Unis[4].
Côté occidental, aucune sanction n’est envisagée, on se contente d’exprimer des inquiétudes, malgré les témoignages des médecins occidentaux venus apporter leur aide, les rapports d’ONG ou de juristes, les investigations méthodiques, parfaitement documentées, comme celles de la Cour Internationale de Justice,
La guerre se poursuit aussi entre le Hezbollah et l'armée israélienne dans le sud du Liban, où Israël annonce avoir tué un commandant du Hezbollah[5].
Six mois après le début du conflit, l’enclave de Gaza est transformée en champ de ruines, l’histoire d’un peuple, sa culture, sa mémoire sont en train de disparaître du fait de la dérive mortifère des dirigeants israéliens, avec la complicité des puissances occidentales, l’hypocrisie des pays arabes et l’impuissance du droit international.
Pourtant rien ne prévaut sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans des frontières reconnues par le droit international.
Pourtant, comme l’ont montré les actions menées contre l’agresseur russe, des mesures contraignantes, des sanctions étaient envisageables pour faire respecter les résolutions de cessez le feu, de reconnaissance de la nation palestinienne des droits humains de ce peuple, sans lesquels, il n’y aura jamais de paix juste et durable en Palestine.