L’Actualité politique juin 2O11
L’austérité en Europe
Si les pays du SUD de l’Europe sont particulièrement touchés par la crise des services bancaires et financiers, l’ensemble des pays de l’UE et européens, sont touchés, avec des économies qui ne retrouvent pas le chemin de la croissance. La résorption des déficits publics causés principalement par le renflouement des banques responsables de la crise sont la principale préoccupation des gouvernements. Ils imposent aux peuples la même politique d’austérité et de rigueur budgétaire qui consiste à :
- Baisser les impôts directs au profit des plus riches ;
- Réduire la protection sociale et privatiser les services publics : éducation, santé, transports
- (rail), énergie (Gaz, électricité), réduction du nombre de fonctionnaires et de leurs émoluments.
La réforme des retraitespour en reculer l’âge de départ et augmenter les années de cotisation a été généralisée dans tous les pays de l’Union. En France, malgré un puissant mouvement de mobilisation et un refus majoritaire, cette réforme qui est la plus dure de l’UE est maintenant appliquée. La réforme Fillon de 2003 comportait une progression du nombre de trimestre à cotiser en fonction de la donnée statistique de l’espérance de vie. Soit une donnée assez contestable et aléatoire. Les personnes nées à partir de 1955 devront cotiser un trimestre supplémentaire plus tôt que prévu, car le gouvernement a décidé d’accélérer par décret, le processus initialement prévu pour 2012. Soit 166 trimestres ( 41,5 ans) et les personnes nées en 56 , encore un trimestre de plus.
Face à ces politiques néolibérales et antisociales, les jeunes espagnols, avec des associations, se sont mobilisés à l’image des peuples des révolutions des pays de langue arabes dans des mouvements d’indignés.
En Grèce, après un nouveau plan d’austérité imposé par le FMI et l’UE, des dizaines de milliers de grecs se sont mis en grève et sont descendus dans la rue pour manifester. Néanmoins le parlement à majorité sociale démocrate du PASOK, au mépris de la majorité populaire, a approuvé ce plan. Le remède est pire que le mal, avec cette terrible purge, tout le monde sait que la Grèce ne pourra pas payer ses dettes, car le peuple n’est pas en mesure de relancer la croissance et donc de dégager des ressources pour l’Etat. La Grèce n’est pas un pays exportateur de produits industriels ou manufacturés capables de dégager des excédents. Ceux qui pourraient être taxés pour leurs profits dans un secteur en expansion comme le transport maritime, les armateurs ne le sont pas, ils bénéficient de détaxes comme les riches soumis à l’ISF en France. Car qui fraude le plus en Grèce : le salarié à 650€/mois ou l’armateur qui possède sa part de la 1ère flotte commerciale du monde et qui a son siège social à Chypre, ce paradis fiscal qui a miraculeusement été intégré à la zone Euro ?
Les salaires des fonctionnaires ont baissé de 20%, les contrats privés sont précarisés, le chômage augmente, les entreprises publiques sont bazardées au privé. Les salaires réels ont perdu 8,9 % de pouvoir d’achat depuis 2008.
Ce sont des exigences du FMI et de l’UE pour prêter de l’argent et assurer les fins de mois du gouvernement, mais ce n’est pas une solution qui peut redresser le pays ; au contraire, elle l’enfonce dans la précarité. Les coupes sévères de la dépense publique ont entrainé un recul de la demande (la consommation) de 16 %, la chute de l’activité (-9 % en trois ans). Cela ne peut le conduire que vers la sortie de la zone euro. Et ensuite, à qui le tour ? Le Portugal, l’Espagne, l’Irlande ? La purge a aussi été redoutable.
« Dans des systèmes démocratiques, comment expliquer que les peuples victimes de telles ordonnances semblent n’avoir d’autres recours que de remplacer un gouvernement qui a failli par un autre idéologiquement jumeau et déterminer à pratiquer la même thérapie de choc ? »(Serge Halimi- le Monde Diplo juillet 2011)
La Grèce est passée de droite à gauche et le Portugal de gauche à droite. En Espagne, les élections n’étaient que locales, mais elles ont été un triomphe pour l’opposition de droite. Dans ces deux derniers pays, l’abstention massive de l’électorat de gauche a été la règle. La réponse à cette interrogation est donnée par Gerassismos Moschonas, professeur de sciences politiques à Athènes : « …je ne crois pas, actuellement, que la gauche représente une alternative crédible aux yeux des citoyens. …Des propositions existent, notamment de la part de Syriza, après une période d’hésitation et de grande division. Mais le leadership est incapable de les faire passer au sein de la population. Il y a une tendance structurelle de la gauche,…à être force critique et non force de proposition… »
Espérons qu’en France , la voix de Jean Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche sera assez forte pour être entendue par les classes populaires et au-delà, popularise le vrai programme de rupture qu’il propose, pour mettre n œuvre une véritable alternative.
Pour en revenir à l’Etat grec, j’y insiste car c’est un cas exemplaire. Actuellement, il faudrait que l’Etat grec puisse dégager 6 % d’excédents primaires (rentrées des impôts supérieurs aux dépenses publiques hors intérêts de la dette) pour stabiliser sa dette. Ce qu’aucun Etat n’a jamais réussi à faire ![1]
Pourtant la dette grecque ce n’est rien sans le cadre européen ; mais de 120 % du PIB et un déficit budgétaire de 12, 7 %, elle devrait atteindre 148 % fin 2011 et file vers les 200 % pour 2014 !
Le FMI prévoit en effet que la Grèce aura un déficit équivalent à 7,4 % de son PIB en 2011 (6,2 % en 2012 et 4,5 % en 2013) et une dette représentant 152,3 % de son PIB en 2011, avant de se stabiliser à 157,7 % et 157 % en 2012 et 2013. Pour le Portugal, le déficit s'établirait à 5,6 %, 5,5 % et 5,7 % du PIB entre 2011 et 2013, tandis que la dette s'élèverait pour sa part à 90,6 %, 94,6 % et 97,5 % lors des trois prochains bilans annuels[2].
A l’échelle de la zone euro, la situation grecque n’est pas dramatique. La dette publique de l’ensemble des Etats membres de la zone Euro est de 7 850 milliards d’Euros soit 85 % du PIB. C’est peu ou prou équivalent à la dette des Etats-Unis. La dette de la Grèce est de 330 milliards d’Euros ce qui mesuré aux 7 850 milliards d’Euros est finalement peu. Sauf qu’à l’échelle du pays, la dette grecque représente 140 points de PIB de la Grèce.[3]
La dette extérieure des pays riches en dollars, chiffres deuxieme trimestre 2009 publier sur le site de la
banque mondiale
PNB = PIB + ( revenus des facteurs du travail et du capital en provenance de l'extérieur - revenus des facteurs du capital et du travail versés à
l'extérieur )
Les pays soit disant les plus riches sont les plus endettés,
DETTE TOTALE externe ( dette publique + dette privée en % du PIB Irlande : 979 % Grande Bretagne : 400% Portugal : 233 % Grèce 168 % Allemagne 148 % La dette de la Grèce n’est pas la plus importante, mais évidemment elle l’est par rapport à sa population et sa capacité de remboursement. Mais à l’échelle de l’Europe, cela ne présente qu’un faible pourcentage du PIB européen. Cette dette pourrait être assumée dans le cadre européen , mais l’Allemagne, les Pays –Bas s’y opposent , soutenus par la France .
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Les privatisations : 50 milliards d’€ d’ici 2015, soit 20 % du PIB.A l’échelle française cela signifierait un plan de 400 milliards d’€ !
Il faut rappeler que c’est le gouvernement de droite qui avait maquillé les comptes avec l’aide de la banque Goldman Sachs, celle dont est issu le nouveau directeur de la banque centrale, l’italien Mario Draghi,
Privée de tout accès aux marchés financiers (les dernières émissions à 2 ans se sont faites à des taux d’intérêts totalement prohibitifs de près de 20% !), la Grèce, même en bénéficiant d’une nouvelle rallonge de l’Europe, ne fait que gagner du temps : avec 100 milliards de plus qui s’ajoute aux 100 milliards de 2010 , la Grèce pourra au mieux tenir jusqu’à fin 2014. Et ensuite ?[4]
(En France, c’est 1500 milliards d’€ et 77 % du PIB en 2009).
Combien de milliards d’Euros l’Etat grec a-t-il dû débourser pour sauver les banques grecques ? C’est un véritable secret d’Etat, comme d’ailleurs, dans tous les pays du monde, en France comme ailleurs.
La révolte gagne aussi les britanniques qui refusent les violents remèdes du premier ministre conservateur David Cameron. Fait rare depuis l’époque thatchérienne, où le pouvoir syndical et le droit de grève avait été réduits, les fonctionnaires, les enseignants, les parents d’élèves, les employés du rail sont descendus dans la rue aussi.
En France, la majorité UMP, a fait de nouveaux cadeaux aux riches en réformant l’ISF :
- 300 000 foyers fiscaux seront dispensés de payer ;
- Les six taux progressifs seront diminués, ramenés à deux de 0,25% et o,50 % au lieu de 0,55 et 1,80 %.
- Pour un patrimoine de 1,3 Millions d’€, on paiera 1500 € soit, 1200 € de moins que dans l’ancien système. Avec deux personnes à charge, l’impôt tombe à 900€.
Que faudrait-il faire ? quelles mesures ? Le CATDM (Comité pour l’abolition de la dette du tiers-monde) fait 8 propositions : - Réaliser un audit de la dette publique afin d’annuler la partie illégitime : Est illégitime une dette assortie de conditions qui constituent une violation des droits économique et sociaux des populations. Cette déclaration ressort de la réglementation de l’ONU[5]… L’Argentine , mis en faillite par la politique du FMI et de ses dirigeants, avait choisi de suspendre les paiements et d’annuler une partie de la dette. L’Equateur a fait de même sans que le chaos n’advienne. E 2003 à 2010, l’Argentine a enregistré un taux de croissance de 8 % ! de quoi rembourser … - Stopper les plans d’austérité. En 2009, la Lettonie s’est vue imposer, par la Troïka : le FMI, la Commission de l’UE, la BCE, une réduction des dépenses publiques de 15 %, une diminution des salaires des fonctionnaires de 20%, une réduction du montant des retraites, la fermeture d’écoles et d’hôpitaux . Des mesures similaires en Hongrie ( qui a refusé), au Portugal, en Grèce, en Irlande où l’application des directives a permis d’abaisser l’échelle des rémunérations des nouveaux salariés d’environ 25 %…[6] La commission européenne vient de faire adopter ses recommandations : -Respecter les règles de Maastricht( Pas plus de 3 % de déficit public du PIB et 60 % de dette ; -respecter les critères fixer à Bruxelles… C’est à dire pour la France diminuer la dépense publique de 1% par an ou augmenter les impôts. - utiliser toutes les recettes pour la réduction du déficit public et de la dette. - Il est suggérer d’augmenter la TVA (dite sociale), un impôt injuste payé de la même façon par les riches et les pauvres. - Diminuer le coût du travail.. - Modérer les salaires ( le salaire minimum français serait trop élevé..) - La protection de l’emploi reste trop stricte : comprendre sanctionner les chômeurs, ces fraudeurs…du RSA et autres ! - Instaurer une véritable justice fiscale européenne et une juste redistribution des richesses, Interdire les paradis fiscaux, Lutter contre la fraude fiscale massive des grandes entreprises et des plus riches. -Remettre au pas les marchés financiers : interdiction des vents à découvert et de la spéculation. Créer une agence publique européenne de notation. -Transférer sous contrôle citoyen, les banques au secteur public - Socialiser les entreprises et services privatisés depuis 1980… - Réduire le temps de travail pour créer des emplois - Refonder démocratiquement une autre Union européenne basée sur la solidarité Autant dire de faire la révolution en Europe, citoyenne bien sûr !
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J’ai insisté beaucoup sur cette question, mais elle est déterminante pour l’avenir des peuples européens et pour le peuple français évidemment. M. Trichet, encore directeur de la BCE, ne dit-il pas que : « les autorités européennes aient un droit de veto sur certaines décisions de politique économique nationale[7]. » Rien que cela ! Mais, serions-nous dans une Europe complètement intégrée avec un budget conséquent, un gouvernement fédéral responsable devant un parlement qui légifère, avec des règles identiques de fiscalité et d’harmonisation sociale dans tous les Etats de l’Union ? Ces régles que l’on veut nous imposer à tous constituent de fait une véritable dictature économique. Et nous n’aurions plus à traiter que « des domaines de souveraineté limitée ou nulle :
Burqa, le cannabis, les radar, les jurons, Dsk, l’affaire Tron. » (ref :Le Monde Diplo de juillet)
On s’indigne partout, on manifeste aussi, mais l’indignation comme les manifestants sont désarmés, « sans connaissance des mécanisme qui l’ont déclenchée et sans relais politique ». (ref :Le Monde Diplo de juillet). C’est le sens de ce que j’exprimais dans mon article sur les Indiñados.
Comme serge Halimi , je pense qu’il s’agit d’un combat politique et social.
Il pose d’autres questionnements :
Peut-on mener une politique réellement alternative en Europe ? les Verts comme le PS ne le pense pas, sautant comme les cabris du général dès qu’ils entendent le mot Europe, remède à tout. En fait de remède, il s’agit bien d’une purge européenne.
Pour JF Grond (NPA) « c’est la rupture avec l’UE qui dessine la ligne de partage entre une gauche d’adaptation au capitalisme et une gauche de résistance ». Sauf qu’il nous faut dépasser la simple Jean Luc Mélenchon répond NON : « Il faut sortir du traité de Lisbonne- pas de l’UE » .! résistance et proposer : c’est ce que fait le Front de Gauche.
Le chômage a repris sa course,
Le chômage, sur ce premier semestre 2011, s’est en fait stabilisé à un taux de 9,2%, identique à celui de 2010, inférieur de 3 points à 2009 où le nombre de chômeurs s’était accru de 522 000 salariés. Mais la tendance est prévue à la hausse pour 2012[8].
La baisse de l’emploi public et la politique d’austérité pèsent sur la croissance, et les femmes, nombreuses dans le secteur public (Santé, enseignement, administration), en sont particulièrement victimes. Le subventionnement des heures supplémentaires, le retard des départs en retraite avec l’application de la nouvelle loi, dissuade les entreprises d’embaucher des jeunes et des chômeurs. Les emplois aidés non marchands sont en baisse, suite aux restrictions de ces aides (- 15 100 depuis décembre 2011). La baisse du chômage des jeunes s’expliquerait par leur renoncement à chercher un travail sur un marché complètement bouché : « la proportion des 15-24 ans qui ont ou cherchent un emploi a diminué de 1,7 points pour une baisse de 0,8 % du taux de chômage des jeunes.[9] Le taux de chômage des seniors (+ de 50 ans) continue de progresser avec une hausse de 52 % contre 32 % pour l’ensemble des chômeurs depuis juin 2008, date du début de la crise.
La productivité des entreprises, qui progressait peu depuis 2008, devrait remonter à 1,2 % en 2011 et 1,4 % en 2012 ; soit peu d’embauches, en particulier dans l’industrie dont la part décline régulièrement dans la production française. L’augmentation de l’emploi marchand (+130 000 en 2010 et 2011) ne compensera que partiellement les pertes subies. De plus, quand il y a création, neuf fois sur dix ce sont des emplois précaires et intermittents. Ce sont 1 370 000 personnes qui travaillent dans ces conditions de précarité.
Qui, du candidat du FDG, JL Mélenchon ou de celui non encore désigné du PS allié à EELV sera le plus à même de représenter la Gauche pour remettre en cause ce que Sarkozy voudrait maintenir – au besoin en constitutionnalisant les mesures budgétaires antilibérales comme veut l’imposer la commission européenne – revenir sur la suppression d’un fonctionnaire sur deux, sur la réforme des retraites. On peut ajouter la réforme territoriale à ce catalogue sur lequel nous voulons – entre autres - revenir. Toutes ces lois antisociales qui vont à l’encontre du progrès social, engendrent la précarité, la souffrance quotidienne de millions de personnes qui ne disposent pas de revenus salariaux suffisants pour reproduire leur force de travail, nourrir soigner, éduquer leurs enfants et dont les aides sociales déjà réduites, sont menacées par la frange extrême de l’UMP, en osmose avec le FN pour les supprimer comme le montrent les violentes attaques contre les « fraudeurs du RSA » ! Tout ce remue-ménage pour 0, 3 % des bénéficiaires…
Les arguments développés par Sarkozy :
- Délocalisations expliquées par les charges sociales (alors que les patrons bénéficient déjà de 100 000 milliard d’€ de remise fiscales et sociales), la remise en question des 35 heures ne sont que des discours populistes destinés à masquer l’échec de sa politique qu’il a dû réviser, comme celle du bouclier fiscal, ou sa volonté de développer le crédit immobilier, celui qui a conduit les gouvernements espagnols, anglais et irlandais dans le mur des subprime.
- Il veut également développer une politique nucléaire désastreuse, tant pour les risques sécuritaires des populations exposées, que pour l’environnement ou l’indépendance énergétique, au lieu de consacrer ce milliard d’€ du Grand emprunt, pour la recherche et le développement des énergies renouvelables.
Le PS n’a pas affiché clairement une volonté de rupture avec cette politique néolibérale et n’est pas crédible pour représenter l’alternative nécessaire à la mise en œuvre d’une autre politique, avec un vrai changement, vraiment à gauche. Avec son mode de désignation du candidat, il concrétise sa transformation de parti militant[10] en cette machine électorale à l’américaine qui a conduit la gauche italienne à l’échec et au rejet. Le peuple italien a cependant montré aussi qu’il était capable de mobilisation en rejetant massivement trois lois proposées par Berlusconi.
De plus en plus contester au sein de sa propre majorité, Sarkozy en est réduit à s’agiter pour prouver qu’il existe. Les sondages indiquent une nette tendance à la disgrâce, mais il ne s’agit pas de crier victoire, de prédire la mort du loup avant qu’il ne soit abattu.
Il s’agite en Libye, pour soutenir avec l’Otan une guerre civile qui coûte de plus en plus cher au budget français. Ce qui le conduit à promettre le retrait de nos troupes d’Afghanistan ; ce dont nous nous félicitons, mais en remarquant que c’est dans le sillage du retrait américain, marquant ainsi notre sujétion à la politique impériale américaine.
Je devrais développer aussi ce panorama mensuel sur la Côte d’ivoire où la chasse aux partisans de Gagbo continue sous la haute protection de l’ONUCI et de la force française présente dans le pays. Des viols massifs, des exécutions, des arrestations sont pratiquées par les troupes de Ouatarra, dans le silence médiatique quasi total depuis la chute de l’ex-président. Cette situation est désastreuse pour le peuple ivoirien qui subit une profonde famine dans un pays qui, il y a dix ans, était le plus riche de l’Afrique de l’Ouest. J’invite à aller voir les articles de Mediapart ou sur Human rights watch pour plus d’informations à ce sujet
Les Syriens périssent sous les balles et continuent de manifester pour la liberté.
Le Maroc a adopté massivement avec 98 % des votants, une nouvelle constitution qui soit-disant limite les pouvoirs régaliens. Il n’en est rien : le roi désigne toujours les juges et prononcera les jugements, préside le Conseil judiciaire, crée un Conseil de sécurité mais présidé par lui. Ses sujets devront toujours lui manifester respect et tawquir ( entre la révérence et l’admiration).
Certes la langue berbère (Tamazight ou Amazigh ou Tamachek pour les Touaregs : langue apparentée au grec.) est reconnue , mais encore faudra t-il donner les moyens de l’enseigner dans ce pays où48 % des filles sont analphabètes.
L’opposition démocratique de gauche et altermondialiste ( attac) appelait à boycotter les élections, mais pourchassée et sans moyens pour s’exprimer. Elle dénonce des fraudes massives, des chefs de tribu votant pour tout le clan…
End fin je terminerai mon long propos par la Palestine.
Hier soir lundi, je suis allé voir la pièce Handala, une adaptation des caricatures du dessinateur palestinien Al-Ali, assassiné à Londres en 1987, jouée par la troupe palestinienne d’Al Rowwad, ce groupe théâtral qui s’exprime, non par la violence, amis par le théâtre pour revendiquer les droits du peuple palestinien à vivre en paix sur sa terre : la Palestine. Une pièce admirable qui n’est pas tendre avec les corrompus palestiniens et ceux qui ont fait allégeance et se soumettent aux diktats des israéliens soutenus par le gouvernement américain.
Je vous citerai juste quelques phrases de son animateur :
« Ce n’est pas aux parents de marcher pour les funérailles de leurs enfants… »
« Comment demander à une victime d’un viol s de s’habituer quotidiennement au viol… »
C’est- à -dire viol de leurs terres, de leurs droits (notamment au retour dans leurs maisons dont ils ont été chassés en 1948, et dont ils conservent la clé de génération en génération, dans les camps de réfugiés où ils habitent depuis 60 ans.
Admettrait-on de demander à un habitant d’un pays européen qui serait chassé de son pays par un occupant venu sous le prétexte que ces soi-disant ancêtres (ce qui reste à prouver pour les juifs askhénase), d’aller vivre dans un pays frère européen. Tous les arabes sont frères ou cousins n’est-ce pas, alors ?
« pourquoi un juif français (comme de n’importe quel pays au monde) aurait-il le droit de s’installer dans une colonie juive des territoires illégalement occupés ? En vertu de quel droit ?
« La Palestine ce n’est pas une cause humanitaire, nous ne sommes pas des mendiants et nous ne voulons pas être des assistés. c’est une question de solidarité et de droits à respecter.
Nous n’avons pas besoin d’invitation, de tapis rouge , mais d’actions de partenariat, pour construire, de citerne d’eau et de lait pour les enfants.
Dans la solidarité, le geste de chaque personne compte, il ne faut pas penser que l’autre le d fera à votre place.
Aller sur le site : www.amis-alrowwad.org
Nota : je n’ai pas parlé de DSK, ni de Christine Lagarde, nouvelle directrice du FMI, c’est que j’aurai préféré vous parler d’Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac et amie de Dijon où je milite avec elle depuis dix ans.
Ni de Borloo, ni de Martine Aubry, ni de B Nicolas Hulot et Eva Joly. Nous aurons l’occasion d’en reparler d’ici mai 2012.
Allain Graux
Le 5 juillet 2011
[1] Alternatives économiques Juillet- 201 .p37
[2]Le Monde 12.04.11
[3]Elisa Bertholomey Le 17.06.2011 ( Public Senat)
[4] Marianne2 : Julia Cagé. Et Thomas Chalumeau
[5] annuaire de la commission internationale de l’ONU – 1980.
[6] IBEC 2015 06 2011 – ( Le onde diplo Juillet 2011 : ne rougissez pas de vouloir la lune… Serge Halimi)
[7] Reuters juin 2012
[8] Alternatives économiques – juin 2011
[9] « « p 10
[10] C’est cette conception du parti comme creuset politique, lieu de délibération, déducation,et de mobilsation qui se démonétise ajourd’hui » . Rmi Lefebvre – Humanité 26 juin 2011