« Suely Araújo, ancienne responsable de l’agence de protection de l’environnement du Brésil, a participé au gouvernement de transition qui a précédé l’investiture de Lula le 1er janvier.[...]
Bolsonaro a laissé un héritage de destructions, il a pratiqué la politique de terre brûlée. Sans réussir à le supprimer, il a démantelé le ministère de l’environnement de l’intérieur et en a fini avec les politiques publiques de protection. Les budgets ont été supprimés, comme le « fonds Amazonie » et ses 3 milliards de réaux (516 millions d’euros) gelés depuis 2019.
... déployer un tas de militaires au milieu de l’Amazonie, comme l’a fait le gouvernement Bolsonaro, n’a été qu’un gigantesque gâchis d’argent. La déforestation a explosé !
..Le budget, c’est comme une couverture trop courte, ça ne couvre jamais tout le monde. Chaque année, c’est la même dispute mais cette fois le budget est vraiment limité. Lula va être sous pression pour le prioriser.
...Il y a déjà eu 550 millions de réaux (86 millions d’euros) supplémentaires débloqués, dont 130 (22 millions d’euros) pour la surveillance [pour un budget actuel de 200 millions (34,5 millions d’euros) – ndlr] et 45 pour la prévention des incendies. C’est un bon début.
... Les premiers décrets signés le 1er janvier envoient un message positif. C’est dans le domaine de l’environnement que le plus grand nombre de décrets a été signé, notamment pour relancer le fonds Amazonie et le très efficace plan de prévention et action contre la déforestation en Amazonie.
... il faut générer de l’emploi et des ressources, sans détruire la forêt. C’est un défi énorme...
Une part de l’Amazonie est dorénavant dominée par des organisations criminelles. Il y a une interaction très forte entre crimes environnementaux et trafics en tout genre. Le taux de violence y est le pire du pays.
... Il faudra pourtant faire face aux pressions des « ruralistas », ces 280 parlementaires liés à l’agro-industrie sur les 513 de l’Assemblée…Mais l’agrobusiness dépend en partie des ressources du gouvernement, donc il y aura peut-être la possibilité de tempérer leurs ardeurs...
Jean-Mathieu Albertini ( Mediapart – 4.01.2023. )