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Le 6 avril 1992,  le Conseil fédéral de la FEN a exclu le SNES et le SNEP par 88 voix contre 68.[1].

Du 4 au 8 février 1991, la majorité UID de la FEN avait proposé une « nouvelle conception du fédéralisme », auquel s’étaient opposés les syndicats du secondaire et du technique, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Des votes eurent lieu pendant l’année 1992, qui marquèrent les positions des syndicats qui refusaient de se dissoudre dans un Syndicat des Enseignants. L'ensemble des signataires de la Charte de Clermont-Ferrand créent alors des Comités de Liaison Unitaire (CLU), qui vont être le lieu de débat sur l'avenir de la FEN, puis sur la forme de la future fédération pour définit les grandes lignes d’une  autre conception du fédéralisme.

Après l’exclusion, il s’ensuivit une bataille juridique à l’issue de laquelle un congrès extraordinaire de la FEN confirma l’exclusion des syndicats du second degré.

 

La FSU est crée le 15 avril 1993, née de son divorce avec la Fédération de l’Education nationale.

Elle rassemble les syndicats exclus, mais aussi le SNETAA, le SNEsup, le SNETAP, le SNPES, les représentants des tendances « Unité et Action,  Autrement, de l’Ecole Emancipée ».

En décembre 1993, énorme surprise : lors des élections professionnelles, la nouvelle FSU, qui ne dispose encore que de statuts provisoires et qui n'a pas de moyens militants très conséquents, devient la première fédération de l'éducation nationale, passant devant la FEN.

Une majorité d’enseignants a donné raison aux opposants à la direction de la puissante FEN.

Le congrès fondateur a lieu à Macon en mars 1994.

Pour éviter l’hégémonisme d’un syndicat ou d’une tendance majoritaire, comme cela s’était produit dans la FEN, le secrétaire général est choisi parmi les représentants du syndicalisme agricole, et des dispositions statutaires, comme le vote à 70 % de toutes les décisions, limitent volontairement l’influence le la tendance Unité et action.

En 1995, la FSU participe activement à la mobilisation contre le « plan Juppé » de réforme des retraites et de la protection sociale.

En janvier, la FSU entre au Conseil supérieur de la fonction publique de l’Etat.

Apparaissent de premières divergences avec le SNETAA (Syndicat national de l'enseignement technique action autonome) qui reproche à la FSU une trop grande politisation. La direction du SNETAA décide de ne plus payer ses cotisations fédérales, de ne pas siéger dans les instances et de ne pas participer aux congrès fédéraux. En 2001, les instances nationales constatent que le refus du SNETAA de payer ses cotisations constitue une démission de la fédération.

1996, la FSU devient la première organisation syndicale dans la fonction publique de l’Etat, mais elle se heurte aux dispositions règlementant la représentativité. 

1997, en décembre, deuxième congrès de la fédération à Toulouse.

1999, crise à la direction : Michel Deschamps, le secrétaire général démissionne pour figurer sur la liste du Parti communiste français aux élections européennes. Les secrétaires généraux des deux principaux syndicats, Monique Vuaillat (SNES) et Daniel Le Bret (SNUipp) le remplacent. L’année suivante Pierre Duharcourt

(SNESUP) succède à Daniel Le Bret qui a quitté toutes ses responsabilités syndicales.

En 2001, lorsque Monique Vuaillat part en retraite, Pierre Duharcourt quitte également la tête de la fédération. Un nouveau secrétaire général, unique, est élu : Gérard Aschieri, issu du SNES, connu pour son travail de négociateur et d'élaboration syndicale sur les questions corporatives. Il restera à la direction de la FSU jusqu’en 2010.

En 2001, au congrès de la Rochelle, la FSU accueille le SNU-ANPE en provenance de la CFDT.
Elle lance un appel à la constitution de Comités de Liaison Unitaires Intersyndicaux sans rencontrer de réponse suffisante de la part des autres organisations syndicales.

Un nouveau syndicat des lycées professionnels, le SNUEP, est créé. La FSU se développe rapidement, le SNUipp passe devant le SE-FEN aux élections professionnelles.

En 2003, elle participe très activement aux mobilisations syndicales et sociales, aux actions contre la réforme Fillon des retraites et de la décentralisation.

2004, en février, congrès de Perpignan. Plusieurs syndicats (territoriale, agriculture, environnement…) issus de la CFDT ont choisi de rejoindre la FSU entre 2001 et 2004. 

 

- En février, mars, avril 2006, lutte victorieuse contre le CPE (La loi « égalité des chances » dont le contrat première embauche proposé par le premier ministre Dominique de Villepin), avec les syndicats étudiants, lycéens, soutenus par les confédérations syndicales.

- Toute l’année  2010, contre la réforme Woerth des retraites, et les luttes contre les suppressions de postes d’enseignants (plus de 50 000 depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007 et de François Fillon au poste de premier ministre).

2007, Congrès de Marseille.

2010, Congrès de Lille : Bernadette Groison remplace Gérard Aschiéri au secrétariat général

 

Orientation et conception du syndicalisme FSU

Avant d’examiner les principes d’orientation de la FSU, on peut se pose la question : pourquoi créer une nouvelle centrale syndicale ? Pourquoi, ne pas avoir rejoint la CGT  puisque la culture d’Unité et Action relevait de celle d’un ancien courant de la CGT ?

Michel Deschamps, comme secrétaire général de la FSU, théorisait l’idée que la FSU innovait en conjuguant syndicalisme de lutte et syndicalisme de négociation. Un syndicat force de propositions, mais qui agit également. Cette position est le reflet de la culture du syndicalisme des fonctionnaires. Elle permettait à l’époque de légitimer le fait que la FSU soit une espèce mini-confédération. ..Cette théorie se justifiait tant que le positionnement syndical de la FSU différait réellement de celui de la CGT.[2]

L’évolution de la CGT ne remet-elle pas en question cette idée d’une spécificité de la FSU ?

 

En 2001, la FSU décide d'élargir son champ de syndicalisation à toute la fonction publique d'État.

En 2004, lors du Congrès de Perpignan, après de vifs débats, elle accepte des syndicats des trois fonctions publiques. Cependant malgré l'adhésion de nouveaux syndicats, pour l'essentiel issus de l'opposition interne de la CFDT, l'implantation de la FSU en dehors de son domaine historique de l'éducation, de la recherche et de la culture, s’il reste modeste, influe sur la conception de l’action syndicale en dehors du champ strict relevant des enseignants.

La création de la FSU ; a été l’occasion de découvrir le monde syndical de l’éducation existant en dehors du SNES…de découvrir qu’il y avait des « non-enseignants » et des syndicats de « non-enseignants ».

…La création de la FSU et d’un certain nombre de syndicats…ont montré que nous avions des problématiques très proches.*

Depuis 1999, la FSU a obtenu le droit de siéger au Conseil Economique et Social. C’est Pierre Duharcourt qui la représente dans cette assemblée.

La FSU, comme le nouveau syndicat Solidaires, s’implique fortement dans les luttes sociales avec AC (action contre le chômage), sociétales (avec le mouvement féministe, avec RESF), altermondialistes avec Attac dont elle est un membre fondateur.

La culture syndicale qui se forge dans la gestion de la FSU est de s’intéresser de beaucoup plus près à la discussion du « possible » et donc, d’intervenir sur les mutations de la société qui deviennent des enjeux et non de simples contraintes.[3]

L’ouverture à l’autre, aux questions sociétales, à d’autres dimensions de la vie, et non seulement aux revendications catégorielles des enseignants, étaient des thèmes déjà portés par le SNES dans la FEN et qui avaient du mal à y être exprimés. En même temps, sa vision du syndicat est celle d’un syndicalisme de masse, influent, pesant sur la société et sur ces transformations.[4]

C’est pourquoi la direction du SNES, appuyée par des syndiqués confiants, avait tout fait pour que la scission n’ait pas lieu.[5]A la différence de la majorité de la direction FEN qui avait organisé cette séparation, et souhaitait se débarrasser de contestataires qui étaient en passe de devenir majoritaires.

La gageure a été aussi pour les majoritaires du SNES de la nouvelle FSU, fut la naissance d’un nouveau syndicat dans le premier degré : le SNUipp qui est devenu le principal dans la profession.



[1] Voir histoire de la FEN

[2] *Laurent Frajerman - Actes du colloque, la naissance de la FSU (Syllepse). 

[3] Gérard Aschiéri                           « 

[4] François Labroille     

[5]        « 

 

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