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Sarkozy a choisi, se comportant en souverain de dire aux français, non pas, « je vous ai compris », mais de ressortir les vieilles recettes qui lui avaient réussi en 2007 : des promesses dans le droit fil de la méthode Coué, assorties du langage sécuritaire. Il pense que ce discours va rassurer son électorat de droite, qui s’est largement abstenu, et dissiper la fronde qui gronde dans les rangs de sa majorité.

Pour notre gouvernement, il faut moderniser notre pays, adapter notre organisation sociale et économique pour protéger les français. Dans le langage UMP, cela signifie :

la casse des services publics : nous continuerons à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux. Ceci alors que les hôpitaux manquent cruellement d’infirmières, les collèges et lycées  de professeurs, de surveillants pour assurer la sécurité, les commissariats de policiers. Les fonctionnaires sont désorganisés et désemparés par la réforme de la RGPP.

Le chef a décidé : on va achever la réforme des retraites. Achever est le mot qui convient : après le passage à 40, puis 41 années de cotisations, les pensions calculées sur  25 ans au lieu des 10 meilleures années, la remise ne cause des régimes spéciaux, ce sera un nouvel allongement de la durée, à 42 voire 45 années. Pour des jeunes qui démarrent leur vie active à plus de 25 ans, cela signifie une retraite à taux plein à 70 ans…

Alors qu’il suffirait d’augmenter le taux de cotisation des entreprises de 0,7 % pour réduire le déficit.

Mais le choix de Sarkozy est un choix de classe : protéger les riches avec le bouclier fiscal et non les pauvres avec un bouclier social.

Le choix de ce gouvernement est de poursuivre la privatisation des services publics, de favoriser les cliniques privées au détriment des hôpitaux publics, de préférer les subventions à l’enseignement privé au mépris de la laïcité, de préparer la privatisation de la poste comme il a commencé celle d’EDF, réussi celle de GDF, privatiser le fret ferroviaire où les trains de Véolia remplacent ceux de la SNCF. Demain ce sera au tour des voyageurs, avec en prime l’augmentation des tarifs.

Au lieu de développer des services accessibles à tous et partout, dans la tradition républicaine  de notre pays, il assèche les moyens et privatise sous des  prétextes de modernisation et de rentabilité. Les français veulent être des usagers bénéficiaires de services et non des clients sélectionnés par leurs ressources.

Le chômage progresse, la France perd des emplois industriels et même dans les services. La petite paysannerie est étranglée, désespérée. Un million de chômeurs sera en fin de droit à la fin de cette année. Et le seul objectif du gouvernement en la matière n’est pas de favoriser l’emploi par le pouvoir d’achat (pension et SMIC sont à la portion congrue) mais de diminuer le nombre statistique des demandeurs d’emploi, en imposant aux employés du Pôle emploi, des critères de rentabilité en matière de résiliation…

Des aides massives sont données aux entreprises, fiscales et sociales, au détriment du budget de l’Etat et de la sécurité sociale. Pour rien ou presque : le chômage continue et continuera de progresser et la protection sociale de régresser.

Un rapport évalue à 4 % du PIB le montant des aides publiques. Il préconise une évaluation des quelques 6000 dispositifs existants. Sur ces 65 milliards, 24 correspondent à des baisses de charges sociales : une grande partie de ces aides ont été mises en place pour l'alignement des Smic et le passage aux 35 heures. Les entreprises n’ont jamais demandé des mesures comme la baisse du temps de travail, cette somme correspond à des choix politiques.

Deuxième poste « d’aides publiques » : les aides fiscales, 8 milliards.*

 

La taxe carbone n’entrera pas en vigueur le 1° juillet. Nous n’en étions pas fanatiques, car elle ne correspondait pas aux objectifs de diminution de la pollution carbonique. Elle était largement supportée par les salariés, dont les ménages les plus défavorisés auraient été les premiers contribuables. Mais pour le champion déclaré de l’environnement, c’est encore faire fi d’une promesse. Pour le bénéfice de qui : les entreprises et les céréaliers, gros utilisateurs d’engrais et pesticides.

 

Pour faire face aux mécontents qui subissent la casse sociale que propose Sarkozy : l’arrivée de villepinistes et de chiraquiens au gouvernement, la loi sur la Burka et de nouvelles mesures contre l’insécurité. Il veut tenter de récupérer les votes de la présidentielle, ceux du FN qui se sont enfuis. Pourtant depuis 8 ans, les lois répressives se superposent, sans succès aucun. Là où il faudrait de la prévention, on punit pour satisfaire les idées populistes au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes. On associe les thèmes de l’immigration à ceux de l’insécurité et du chômage, opposant les travailleurs entre-eux, pour le plus grand bénéfice des patrons, pour peser sur les salaires et les avantages sociaux de tous. Sarkozy veut une nouvelle fois spéculer sur la peur pour - comme en 2002 et en 2007 – mobiliser les instincts les plus primaires, l’irrationnel, pour conserver le pouvoir en  récupérant les votes de l’extrême-droite.

Si ce vote contestataire remonte au sein des classes populaires, c’est que les promesses sociales n’ont pas été tenues, en particulier en matière d’emplois, c’est qu’il repose sur la manipulation d’une certaine frange de la petite bourgeoisie de droite qui ne bénéficie pas des largesses sarkoziennes  réservées à la grande bourgeoisie et aux profiteurs du CAC 40.

Le vote d’extrême-droite monte quand la gauche n’offre pas d’alternative crédible aux yeux des électeurs. C’est le cas dans la majorité de pays de l’Union européenne

 

Ce gouvernement nie les conséquences néfastes de la politique économique mise en œuvre par le gouvernement Fillon, rendant la crise responsable de tous les malheurs. Cette crise est celle du système capitaliste, dans son expression de contre-réformes ultra-libérales, appliquées partout en Europe, une politique de régression et de casse sociale.

Le plus beau succès est celui de la Grèce, mise en situation de faillite financière par la droite, où les socialistes veulent appliquer des mesures de rigueur antisociales au détriment des intérêts populaires. L’Europe ne veut pas prêter les capitaux nécessaires pour relancer son économie, accrochée au dogme de la stabilité du traité de Maastricht imposé par M. Trichet, le patron de la Banque centrale qui n’avait pas hésité une seule seconde pour financer les banquiers spéculateurs.

Les résultats des élections régionales démontrent plus une défaite de la droite, par défaut, qu’une victoire de la gauche socialiste.

Le MODEM, après le gonflement médiatique des présidentielles, en recul lors des européennes, s’est écroulé et ne constitue plus une alternative possible. Bayrou n’est qu’un avatar de la droite, opposé à Sarkozy mais pas à son programme libéral.

Europe-écologie ne consolide que partiellement la perte des voix socialistes et ne retrouve pas son score exceptionnel des Européennes. Ce regroupement des Verts avec des associations environnementales s’installe cependant comme la troisième force politique du pays. Mais la structuration de ce mouvement proposée par Daniel Cohn-Bendit n’est rien d’autre que le visage centriste d’un Modem repeint en Vert. Pas une seule fois le mot social dans son manifeste! L’acceptation de la politique libérale européenne, du projet de Traité constitutionnel Européen et de son ersatz de Lisbonne n’est qu’un habillage verdâtre du capitalisme. C’est la raison qui a conduit d’authentiques écologistes comme la député Martine Billard à rejoindre le Parti de Gauche. En Bourgogne, les Verts ont renoncé à ce qui faisait leur spécificité : pour quelques sièges au Conseil régional, ils s’accommodent du projet d’aéroport de Dijon-Longvic, du développement du pôle nucléaire, de la route de l’Ouest.

 

Le système capitaliste, dans son développement libéral et financier globalisé, conduit l’espèce humaine à sa perte.

Le productivisme basé sur la compétition généralisée conduit à l’affrontement des personnes et des peuples. Nous voulons lui substituer un autre type de développement, coopératif, ayant pour objectif l’émancipation de la personne humaine et non l’accumulation des profits.

Nous proposons une autre manière de produire et de consommer, mieux et autrement, avec une méthode : la planification écologique. Nous proposons l’harmonisation des critères sociaux et fiscaux, la coopération entre les pays européens et les peuples du monde.

Nous proposons d’engager de manière urgente la redistribution des revenus entre le capital et le travail, pour augmenter le pouvoir d’achat, récupérer les ressources de financement que le capital a dérobé depuis ces 30 dernières années : 185 milliards d’Euros par an.

Nous proposons de créer de nouveaux systèmes pour économiser l’énergie, de développer les transports publics, un programme de construction de logements sociaux, toutes mesures qui permettraient de créer des emplois.

Nous proposons de développer une médecine préventive accessible à tous, à la ville comme à la campagne, d’améliorer la protection sociale.

Nous proposons aux citoyens de ce pays de s’emparer de leur avenir, une citoyenneté étendue à tous les échelons de nos institutions et de l’organisation économique, ainsi que dans tous les secteurs de la vie publique, y compris la protection de l’écosystème.

Nous n’attendrons pas l’arme au pied le grand soir de la grève générale pour résister, lutter et obtenir ces changements Nous souhaitons revaloriser la portée du suffrage universel et proposer à nos concitoyens de s’emparer de l’arme républicaine de la constitution pour fonder une VI° république sociale.

Nous voulons rééquilibrer la gauche pour mettre en œuvre ce programme de rupture et de transformation sociale, écologique et démocratique.

La politique n’est pas un jeu destiné à satisfaire l’ambition des ego, mais un espace du débat démocratique dont doivent s’emparer les citoyens pour décider des choix qui gèrent leur vie quotidienne et l’avenir de leurs enfants.

 

             Allain GRAUX

             le 30 mars 2010

 

REF :

*Nicolas Dulion
Président de Défi Création
Le portail des aides aux entreprises
http://www.deficreation.com

 

Tag(s) : #politique
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