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Ce qui est évident, c’est l’URGENCE de la situation engendrée par le péril nucléaire consécutif à la catastrophe qui a endeuillé des milliers de familles japonaises. Si notre compassion et notre solidarité à leur égard va de soi et doit s’exprimer, ces sentiments ne peuvent pas occulter la nécessaire réflexion sur la mise en œuvre et l’utilisation de l’énergie par fission de l’uranium.

L’avenir de l’humanité dépend - outre du réchauffement climatique dont sont responsables les gaz à effet de serre - des risques inconsidérées et aujourd’hui hélas démontrés, de l’explosion de milliers de cocottes minutes atomiques (143 en Europe dont 58 en France) qui peuvent déverser leurs vapeurs radioactives dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons , la terre qui produit notre alimentation.

Ces risques ne sont pas obligés, nous pouvons progressivement les éliminer. Certains défenseurs de l’atome nous objecterons que ce serait "en revenir à l'âge de pierre"…Mais quel est le choix devant lequel l'humanité est confrontée ? 

Continuer dans la direction d’une croissance infinie et non maîtrisée qui engendre des nécessités énergétiques que nous ne serons plus en possibilité de produire sans recourir à des technologies qui produisent les conditions de notre destruction :

- mourir asphyxier par l'effet de serre;

- mourir "radio activés ou explosés "

Oupouvons-nous choisir de vivre autrement afin d’éviter la mort à terme de tous les êtres vivants de cette planète ?

Le choix du nucléaire, qui n’a jamais fait l’objet d’un débat et encore moins d’un vote, repose sur des mensonges :

1°)- La sûreté, en particulier en France. Or, les accidents se multiplient dont trois majeurs : la catastrophe de Tchernobyl en URSS, Three Mile Island aux Etats Unis, aujourd’hui à Fukuschima au Japon.  Et, il y a eu beaucoup d’autres « incidents », depuis les années 1950  :

       - Du 7 au 12 octobre 1957, incendie à la centrale nucléaire de Windscale (Grande-Bretagne). L'accident se classe au niveau 5 ;

       - 17 octobre 1969, centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, Loir-et-Cher, en France. Un accident entraîne la fusion de cinq éléments combustibles dans le réacteur A1.

       - 9 mars 1972. En Alaska, un contrôle de routine d'une centrale nucléaire indique la présence de radioactivité dans le réseau d'eau du bâtiment.

       - 28 mai 1974. Le Commissariat à l'énergie atomique déclare que 12 « événements anormaux » en 1973 ont libéré de la radioactivité « au-dessus des niveaux autorisés » autour de différentes centrales nucléaires

-          22 mars 1975. Un feu dans le réacteur nucléaire de Brown's Ferry situé à Decatur

-          13 mars 1980, centrale nucléaire de Saint-Laurent, en Loir-et-Cher, en France. Un accident conduit à la fusion de deux éléments combustibles du réacteur A2 filière UNGG (uranium naturel, graphite-gaz) d'une puissance de 515 MW.

-          Janvier 1981, centrale de Tsuruga au Japon, un incident irradie 278 personnes

-          17 décembre 1987 : un incident s'est produit à la centrale nucléaire de Biblis en Allemagne.

-          19 octobre 1989, à 21h39 un incendie se déclare dans la salle des turbines de la centrale nucléaire de Vandellos en Espagne, provoquant indirectement une inondation et endommageant différents systèmes, notamment la réfrigération du réacteur.

-          25 octobre 1992, Snovosi Bor, en Russie, près de St Pétersbourg, sur le réacteur n°3, un RBMK, une vanne d'arrivée d'eau d'un des 1 660 tubes de force se ferme, destruction de l'élément de combustible et du tube de force.

-          Le 27 décembre 1999, lors de la tempête qui frappe alors la France, les parties basses des tranches 1 et 2, et dans une moindre mesure les tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) sont inondées[2], forçant l'arrêt de trois de ses quatre réacteurs.

-          15 février 2000, Buchanan, New York. Le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire d'Indian Point libère une petite quantité de vapeur radioactive.

-          10 avril 2003, un incident s'est produit à la centrale nucléaire de Paks (Hongrie), située à une centaine de kilomètres au sud de Budapest. Une fuite radioactive a vraisemblablement mis en danger la population environnante.

-          9 août 2004, Fukui, à 320 km au nord-ouest de Tokyo, au Japon. Un accident dans la centrale nucléaire de Mihama provoque la mort de cinq personnes et fait sept blessés.

-          25 juillet 2006, Suède, incident classé de niveau 2 sur l'échelle INES : défaillance d’un système de secours de la tranche 1 de la centrale de Forsmark ; par précaution, deux réacteurs de la centrale d'Oskarshamn sont fermés.

-          16 juillet 2007, Japon, La centrale de Kashiwazaki-Kariwa a subi un tremblement de terre d'intensité 6,8 dont l'épicentre était éloigné d'environ 10 kilomètres. Le séisme a causé un incendie maîtrisé deux heures après le départ du feu, ainsi que des rejets d'eau contenant des éléments radioactifs dans la mer. Des fûts contenant des déchets de faible activité ont également été renversés dans la zone de stockage, répandant pour certains leur contenu sur le sol. Des traces de radioactivité ont aussi été détectées au niveau du système de ventilation du réacteur 7 ce qui tend à prouver que de faibles quantités de ces éléments ont été rejetées dans l'atmosphère.

-          23 juillet 2008, France, lors d'une opération de maintenance réalisée sur le réacteur 4 du site nucléaire du Tricastin, des substances radioactives se sont échappées contaminant très légèrement une centaine de salariés sur le site. En 2007, 842 alertes de niveau zéro (817 en 2006) et 86 de niveau 1 ont été signalées en France.

-          Décembre 2009, Cruas, EDF. Un incident niveau 2 sur l'échelle INES a eu lieu à la centrale nucléaire de Cruas-Meysse Plan d'urgence qui a entraîné l'arrêt du réacteur n° 4.

2°) L’indépendance énergétique : or il n’y a plus d’uranium extrait en France. Areva l’exploite principalement au Niger dans les conditions que  nous connaissons.

3°) Les emplois créés par l’industrie nucléaire : elle en crée dix fois moins que les énergies renouvelables.

4°) L’électricité nucléaire serait moins chère. Si le KW/h produit est moins élevé que celui des centrales thermiques, c’est que les dépenses à venir sont cachées ou minimisées et non répercutées dans le prix, notamment le coût du démantèlement des centrales à 100 milliards d’Euros, tandis qu’il n’est valorisé qu’à hauteur de 15 milliards dans les comptes d’EDF. Il faut ajouter aussi le coût de la gestion des déchets radioactifs, hautement dangereux, dont on ne sait pas comment les éliminer et pas très bien comment et où les stocker sans mettre les populations avoisinantes en danger.

5°) En France aussi des centrales sont construites sur des failles sismiques : Fessenheim, Cadarache ou Cruas. EDF a truqué les chiffres de relevé sismologique pour construire certaines centrales.

6°) Les apprentis sorciers nous vendent le fabuleux projet d’Iter dont le coût a déjà triplé, passant de 5 à 15 milliards d’Euros, pour un résultat plus qu’aléatoire d’ici…une centaine d’années, afin de reconstituer la fusion nucléaire du soleil. Pour alimenter le système, il faut du tricium qui ne se trouve pas à l’état naturel, il est fabriqué dans les centrales …nucléaires et sert aussi à la fabrication des bombes H.

Ce serait plus propre paraît-il, mais aussi plus dangereux puisque les températures s’élèvent à des milliards de degré et que nous ne connaissons pas de matériaux qui puissent  la confiner…

Ces milliards pourraient-être mieux utiliser pour la recherche sur les énergies renouvelables qui sont à la portion congrue (1 à 15 !). Et quant à fabriquer de nouveaux soleils, ne pourrions-nous pas mieux utiliser celui qui nous offre gratuitement ses rayons et sa chaleur ?

 

Tout cela ne mérite t-il pas un débat national et même international, que le peuple se prononce sur le choix a effectuer en connaissance de cause ?

Plusieurs mesures immédiates s’imposent :

-          L’arrêt de la privatisation d’EDF et de l’industrie nucléaire. Comme nous le démontre l’exemple japonais, cette industrie doit rester publique.

-          L’organisation d’un audit sur la sûreté des centrales françaises et sa proposition à l’échelon européen et à l’ONU.

-          L’organisation d’un grand débat public devant aboutir à un référendum sur nos choix énergétiques et l’arrêt progressif et programmé de la production d’électricité nucléaire..

Proposons : la Planification écologique pour :

-  La mise en œuvre d’un vaste programme d‘économies d’énergie dans les domaines des transports, du logement, de l’industrie, la relocalisation de l’économie, de l’agriculture vivrière en France comme à l’échelle planétaire. Produire au pays ce dont nous avons besoin dans toute la mesure du possible. Rt développons la coopération, non la compétition, pour aider ceux qui ne disposent pas de moyens suffisants.

-  Un programme de recherche et d’investissement conséquent en direction de la production d’énergies renouvelables : solaire, éolien, géothermique, marin, etc…

 

Pour un autre monde possible ...faisons la Révolution citoyenne !

 

Allain Graux

Le 16 mars 2011

 

 

 

Tag(s) : #politique
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