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Comme l’écrit Alain Garrigou[1] dans l’exemplaire d’octobre du Monde Diplomatique : pour qu’il y ait sondage, il faut des sondés.

Quelques questions : les électeurs sondés sont-ils probables ou certains ? Des sympathisants ? Selon Le Monde du 27/08/2011, seulement 404  personnes ont-été sélectionnées et parmi elles 363 ont exprimées un avis. Quelle est la représentativité, dans ces conditions, d’électeurs qui avaient déclaré une intention de voter mais n’en étaient même pas certains ?

Avant  l’épisode de « la petite affaire » de DSK à New –York – les féministes voudront bien m’excuser d’utiliser cette expression pour qualifier ce qu’elles et ils pourraient qualifier de grave agression – donc avant cela, en novembre 2010, le secrétaire général du FMI était le candidat désigné par tous les instituts dits sérieux. Même Elizabeth Tessier le prédisait : Depuis 2010, Pluton imprime un grand tournant dans son destin…

Mais, comment peut-on expliquer que, brutalement, François Hollande qui se traînait lamentablement en queue de peloton de la primaire socialiste, se retrouve en tête des sondages en devançant de plus en plus largement Martine Aubry qui était la candidate de remplacement de l’économiste rocardien ? Nous avions assisté à la même fabrication médiatique, cinq ans auparavant avec Ségolène Royale.

Beaucoup me répondront que la concomitance des résultats des sondages donnent une orientation, une tendance, lorsqu’ils vont dans le même sens. Possible, quand il s’agit d’enquêtes sérieuses et étayées, mais ici en l’occurrence, aucune référence, aucun panel véritable ; on ne sait même pas combien, véritablement, il y a aura de participants et qui participera. Alors sonder qui ? Mais les sondages ne se trompent jamais, n’est-ce pas ? Car : ils n’ont pas vocation à prédire comme le dit Laurence Parisot qui s’y connaît en la matière ( N’a t’elle pas dirigé l’IFOP ? )[2].

Si le bulletin météo ne « fait  »pas le temps du lendemain, il détermine les conduites humaines - l’annonce d’un beau week-end pousse les familles à quitter les villes…

Ainsi les sondages servent à sélectionner les candidats potentiels et présentables, selon les critères de qui ? C’est la question qu’il faudrait se poser. Quand on détermine à l’avance, qui a les meilleures chances de battre Nicolas Sarkozy, on oriente le vote des électeurs potentiels de la gauche, que ce soit pour les primaires et plus largement pour la gauche. On joue le second tour avant le premier, alors que l’on ne connaît même pas, sept mois avant le scrutin, qui sera en fait candidat, à droite comme à gauche, en dehors de ceux du FN, du Front de gauche, et du NPA.

Ces hochets médiatico-politiques amusent le bon peuple et lui évitent de trop réfléchir à ce qui peut bien différencier les candidats socialistes, pour résoudre leurs difficultés quotidiennes aggravées par la plus grave crise économique depuis 1929 et les décisions austères de Sarkozy et des ses confrères de l’Union européenne. François Hollande, Ségolène Royale, Martine Aubry, sont issues du même creuset idéologique delorien. Pour se différencier, chacun affirment des postures plus que de véritables orientations politiques. Valls qui n’a rien d’un socialiste, devrait adhérer à l’UMP, rejoindre Bockel, Jouyet, Bernard Kouchner et Eric Besson. Arnaud Montebourg ne devrait-il pas retrouver son ex-camarade, Jean Luc Mélenchon, car on ne voit pas bien comment il pourra, de l’intérieur du PS, infléchir la politique du PS vers la rupture nécessaire avec le social libéralisme, alors que la gauche socialiste y est plus minoritaire que jamais. La désignation d’un candidat de la droite social-démocrate devrait conduire ses partisans, comme ceux de Benoît Hamon, à choisir le seul vrai candidat qui défend sensiblement les mêmes idées, c’est-à-dire le candidat du Front de Gauche : Jean Luc Mélenchon. Car, avec Hollande ou Aubry, il n’y a aucune chance qu’elles soient représentées et prises en compte au sein du PS ou d’un futur gouvernement socialiste. Les enjeux de l’avenir de la France soit d’un changement politique véritable, se détermineront au premier tour, pas au second. Le véritable vote utile c’est celui-là :

Voter Jean Luc Mélenchon au premier tour et bien sûr pourquoi pas au deuxième…

Voter Front de gauche aux législatives.

C’est pourquoi participer aux primaires socialistes relèvent de la foutaise politique. C’est en réalité pour la gauche, la fin du politique que de s’en remettre à des instituts de sondages qui fabriquent l’opinion. C’est le rôle démocratique des partis de proposer une politique, avec la participation des citoyens dans des assemblées, comme le fait le Front de gauche avec ses bases programmatiques résumées dans « l’humain d’abord », et de présenter un candidat. Les véritables primaires, ce sont les élections où l’ensemble des électeurs choissent leurs candidats au premier tour pour l’élire au second.

 

  Allain GRAUX

Le 3 octobre 2011

 



[1] REF : Le Monde Diplomatique – octobre 2011 – Alain Garrigou : L’opinion contre le peuple.

[2] Les échos, 16/04/2007

Tag(s) : #politique
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