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5,9 millions
C'est le nombre de « réfugiés enregistrés » pris en charge par l'UNRWA, dans 58 camps. 1.34 million d'entre eux sont répertoriés à Gaza.

Les rapports fournis par l’UNRWA depuis le 7 octobre, qu’il s’agisse de la situation des populations ou des hôpitaux ciblés, ont alimenté le dossier déposé contre les exactions israéliennes et les risques de génocides.

Depuis des années, Tel-Aviv veut en finir avec le droit au retour des réfugiés palestiniens dont cet organisme de l’ONU marque l’existence. Avec l’aide des États-Unis, Israël tente d’éradiquer ce statut qui se transmet de génération en génération, témoignage de la Nakba (catastrophe de 1948). Les attaques répétées contre les camps de réfugiés, tant dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie participent de cette volonté.

La dissolution de l’UNRWA est un objectif ancien d’Israël, qu’il poursuit par tous les moyens à sa disposition depuis des années. Cette fois-ci, c’est l’accusation de terrorisme (noter qu’il n’y a à ce jour aucune preuve, ce sont uniquement des accusations israéliennes, et on sait à quel point elles sont fiables), mais ce n’est qu’une des formes de leur acharnement.

Le fond du problème, c’est que l’UNRWA a été créée par l’ONU après les expulsions de 1947 pour s’occuper de tous les réfugiés palestiniens qui ont été enregistrés comme tels à l’époque. Mais l’ONU a aussi décidé que contrairement à la définition de réfugiés en vigueur dans tous les autres cas - en particulier ne sont réfugiés que ceux qui ont effectivement été chassés de leurs pays, et ce droit s’éteint à leur mort - les réfugiés palestiniens transmettent ce statut à leurs descendants.

C’est ce droit qu’Israël veut faire abroger depuis des décennies, car ils espéraient (et s'en vantaient publiquement) initialement que lorsque tous les Palestiniens de l’époque qui avaient été chassés seraient morts, leurs descendants oublieraient et la question du droit au retour serait close.

Mais ils ont fini par comprendre que les descendants de réfugiés continuaient à réclamer ce droit, qui leur est conféré en vertu de leur qualité de réfugiés. Et que confinés dans des camps, ils gardent d’autant plus le souvenir de leur origine et de ces droits. Et l’UNRWA est le garant de ce statut.

Donc, solution, il faut supprimer l’UNRWA (Agence de l’ONU pour les droits des réfugiés) : plus d’UNRWA, plus de législation internationale ni d’institution spéciale assurant la survie des réfugiés palestiniens et  leur existence légale . Un pas de plus et ils font annuler la transmission héréditaire du statut de réfugié palestinien.

Et hop, le tour est joué. Il n’y a plus de réfugiés palestiniens et donc plus de problème de droit au retour.

Dans cette longue histoire, l’accusation de membres de l’UNRWA  d’être liés aux attaques du Hamas (c’est peut-être vrai, mais à prouver; et de toutes façons il ne s’agit pas de l’UNRWA en tant qu’institution, mais de 12 de ses membres sur plus de 13 000) n’est que la nième tentative d’Israël pour faire dissoudre l’UNRWA, ou de la faire mourir par manque de financement. C’est pour eux une obsession. Et sur le fond une menace grave pour les Palestiniens et le statut de réfugiés de la diaspora des camps.

L’attitude des pays occidentaux qui se sont engouffrés dans cette escobarderie avec des cris d’horreur, est particulièrement honteuse sur le plan moral et tragique quant aux effets pour la population palestinienne des camps de réfugiés et la population de Gaza qui vont qui vont être privées de l’aide humanitaire de l’UNRWA à brève échéance. Ils démontrent leur hypocrisie - la France avec une certaine réticence - alors qu’ils disent vouloir un cessez le feu, au moins une trêve humanitaire, et une solution politique à deux États. Ils soutiennent de fait la politique de Netanyahou et continuent d’armer Israël en dépit des recommandations de la CIJ.

Tag(s) : #GEOPOLITIQUE, #ISRAEL, #PAIX, #PALESTINE
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