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Interdiction d’Al-Jazira

Le gouvernement israélien ne tolère aucune critique de son action à Gaza et en Palestine, il a interdit la présence de journalistes étrangers sur le territoire de Gaza ; aujourd’hui, il promulgue une loi d’interdiction de la chaîne qatari Al-Jazira en Israël et a confisqué immédiatement tout son matériel. Israël ne veut aucun témoin de ses actions guerrières. Son armée a tué 141 journalistes gazaouis, correspondants des agences étrangères et en particulier d’al Jazira, la chaîne la plus regardé du monde arabe, dont la première victime fut la journaliste americano-palestinienne : Shireen Abu Akleh assassinée délibérément par un snipper de l’armée en 2022. L’affichage Presse est plutôt une cible qu’une, protection face aux tireurs de l’armée israéliennes qui ne veut pas de témoins de ces exactions. Ruchama Marton 86 ans, figure de la gauche israélienne, a été la fondatrice de Physicians for Human Rights, qui a publié début avril en Une du Haaretz la liste des 470 professionnels de santé tués à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne. Autres témoins possibles comme les humanitaires de l’UNRWA, dont un grand nombre ont été aussi visés et tués, l’UNRWA interdite de subventions et empêchée en de nombreux lieux et occasions d’accomplir leurs missions, leurs centres bombardés. Ruchama Marton a compris la nature d’Israël dès 1956. A 20 ans, elle servait dans le Sinaï où elle a vu les soldats de la brigade Givati abattre d’une balle dans la tête et sans sommation des prisonniers égyptiens[1]

Harcèlement des étudiants Palestiniens en Israël

Depuis le début de la guerre, 124 étudiants de 36 universités et collèges israéliens ont contacté Adalah pour obtenir une aide juridique concernant les plaintes déposées contre eux pour leur activité sur les réseaux sociaux ; ce sont majoritairement des étudiantes qui sont mises en cause. Les suspensions sont très nombreuses et pénalisent gravement la poursuite des études pour ces personnes.

La guerre aussi au Liban

Des échanges de tirs quasi-quotidiens font rage à la frontière entre les deux pays.  L'armée israélienne a frappé 40 cibles du mouvement libanais dans le sud avec des avions de combat autour d'Aïta el-Chaab, y compris des sites de stockage d'armes, a déclaré l'armée dans un communiqué. Le Hezbollah a répliqué parle lancement de dizaines de roquettes sur le nord d'Israël invoquant une "réponse aux attaques de l'ennemi israélien sur des maisons de civils"[2].

Netanyahou veut éliminer le Hezbollah, comme le Hamas, mais il s’agit au Liban d’une véritable armée bien équipée par l’Iran qui est une autre cible du gouvernement israélien.

7 mai - massacre du jour : Gaza, martyr sans fin

Après avoir refusé la proposition de cessez-le-feu présentée par le Qatar et l’Égypte et acceptée par le Hamas – jugée trop « loin de ses exigences » – et ignoré les manifestations à Tel Aviv et Jérusalem, le gouvernement israélien a envoyé ses chars dans Rafah, poste-frontière gazaoui vers l’Égypte où sont réfugiés 1,5 millions de Palestiniens ayant fui les bombardements. Les postes-frontières ont été occupés ainsi que la zone neutre sous contrôle égyptien, et le couloir de Philadelphie[3].

L’UNRWA a alerté : la famine palestinienne « s’aggravera si ces voies d’approvisionnement sont interrompues ». Le massacre ne cesse hélas d’augmenter chaque jour en intensité et en douleur dans le mutisme complice d’une trop grande partie de la communauté internationale, France comprise.

Une extraordinaire concentration d'abris a envahi Rafah, pour abriter les 1,3 millions de réfugiés. Mariam Chfiri. "Rafah est compressée de toutes parts, à la fois par le blocus de l'aide alimentaire, l'isolement dans des tentes précaires et le désespoir des nombreux blessés et de leurs proches." Selon l'Unicef, environ 600 000 enfants se trouvent dans la zone et n'ont que difficilement accès à l'eau, la nourriture ou encore à des soins médicaux. Nombre d'entre eux "sont extrêmement vulnérables et luttent d'ores et déjà pour leur survie", précise l'agence onusienne. Dans ces conditions, l'ordre donné par l'armée israélienne d'évacuer les quartiers est de la ville scandalise les ONG humanitaires. "On déplace des gens déjà déplacés à plusieurs reprises", a déploré Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, sur franceinfo. Selon lui, ce déplacement forcé est "en rupture avec le droit humanitaire international"[4].

Dans les tracts largués lundi sur Rafah l'armée israélienne a enjoint les habitants et réfugiés de l'est de la ville de partir pour une "zone de services humanitaires" située le long de la mer, entre le village d'Al-Mawasi et la ville de Deir el-Balah. En décembre, les Gazaouis avaient déjà été dirigés vers ce rectangle de 14 km² alors décrit comme "une terre vide". Désigner des zones vides ne constitue aucunement une porte de sortie ; "le passé nous a montré que le risque d'attaques sur le trajet [d'une évacuation] est bien réel", note Mariam Chfiri[5].

Un déplacé : "J'ai déjà fui trois fois depuis le début de la guerre. Et à chaque fois, les zones où l'on nous a ordonné d'aller ont été bombardées", racontait l'un d'eux au micro de franceinfo[6].

L’émotion est telle dans le monde que les étudiants se mobilisent en masse et occupent les facultés à la Sorbonne à Paris et dans de nombreuses universités, à Columbia aux Etats-Unis, en Grande Bretagne où une grande manifestation a rassemblé 800 000 personnes opposées au soutien du gouvernement conservateur et du représentant de l’opposition travailliste à Israël, à la livraison des armes, ainsi qu’au Canada, en Australie, en Allemagne, etc…

Après l’acceptation des conditions de la trêve par le Hamas, tout le monde pensait qu’un cessez le feu provisoire allait avoir lieu, à commencer par les familles d’otages israéliens. Leur mécontentement a éclaté, réclamant le départ de Netanyahou et un cessez le feu immédiat.

Le 7 mai, Washington a fini par suspendre une livraison d'une cargaison de bombes, a déclaré un haut responsable américain. Il explique, sous couvert d'anonymat, que cette décision a été prise faute de réponse d'Israël aux "inquiétudes" américaines concernant une offensive annoncée sur la ville de Rafah.

L'armée israélienne poursuit néanmoins ses frappes aériennes, des témoins ont fait état de frappes dans différents secteurs, notamment dans la ville de Gaza, au Nord, où l'hôpital al-Ahli a annoncé la mort de sept membres d'une même famille dans un bombardement aérien.

Au Caire, les discussions en vue d'un cessez-le-feu se poursuivent néanmoins autour des médiateurs égyptiens, qataris et américains.

Allain Louis Graux

 

 

 

 

 

 

 

[1] Source : Orient XXI – Jean Stern – 28.04.24 - De Tel-Aviv à Haïfa : « Tu crois que c’est la fin d’Israël ? »

[2] Source : France -info le 24.0424

[3] En novembre 2014, l'Égypte à créer une zone tampon de 500 mètres de largeur le long de la frontière, en démolissant environ 800 maisons. À partir de janvier 2015, l'Égypte étend largement cette zone tampon à une zone de 13,5 kilomètres de longueur et 6,4 kilomètres de largeur, avec la destruction de 1 220 habitations, dont l'intégralité de la ville égyptienne de Rafah. En 2018, Human Rights Watch comptabilise la destruction de plus de 3 000 habitations dans le cadre de la création de cette zone tampon.

En février 2024 à l'annonce prochaine d'une attaque par Israël de la ville de Rafah, l'Égypte défriche une imposante superficie de terrain à proximité de la frontière. Les observateurs et analystes interprètent ces aménagements comme étant les travaux pour la création d'un camp de réfugiés, ce que l'Égypte dément et annonce effectuer des opérations préalables à la création d'une zone logistique pour l'aide humanitaire vers Gaza.

La route de Philadelphie, également appelée corridor de Philadelphie, est une étroite bande de terre de quatorze kilomètres de long, située le long de la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. En vertu des dispositions du traité de paix Égypte-Israël de 1979, elle est établie comme une zone tampon contrôlée et patrouillée par les forces israéliennes. Après le désengagement unilatéral d'Israël de la bande de Gaza en 2005, l'accord de Philadelphie est conclu avec l'Égypte, qui autorise l'Égypte à déployer 750 gardes-frontières le long de la route pour patrouiller le long de la frontière du côté égyptien. Le côté palestinien de la frontière est contrôlé par l'Autorité palestinienne jusqu'à la prise de pouvoir du Hamas en 2007. L'autorité conjointe pour le poste-frontière de Rafah est transférée à l'Autorité palestinienne et à l'Égypte pour restreindre le passage aux détenteurs d'une carte d'identité palestinienne, et à d'autres personnes par exception.

[4] Source : France Télévision- 7 mai - Pierre Louis Caron

[5] Des Palestiniens fuient après une attaque de l'armée israélienne près d'Al-Mawasi (bande de Gaza), le 10 mars 2024. (ASHRAF AMRA / ANADOLU / AFP).

Des Palestiniens fuient après une attaque de l'armée israélienne près d'Al-Mawasi (bande de Gaza), le 10 mars 2024. (ASHRAF AMRA / ANADOLU / AFP).

[6] Source : 8 mai Camille Adaoust, Elise Lambert - France Télévisions

 

Tag(s) : #ISRAEL, #PALESTINE, #politique
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