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Ci-dessous, ce que j'écrivais en 2015* : du temps de Sharon, alors premier ministre d'Israël.

Tout était déjà là, dans la conscience de l'extrême droite israélienne. Netanyahou est le continuateur de Sharon et aussi de l'idéologie sioniste exprimée dès 1937 par Ben Gourion. Toutes les politiques menées par tous les gouvernements israéliens depuis la création de l'Etat d'Israël, n'ont qu'un but : coloniser la Palestine et expulser le plus grand nombre possible de Palestiniens ...

LA SOLUTION FINALE

La solution de Sharon : quelques bantoustans palestiniens sans souveraineté, enserrés dans le réseau des colonies juives qui n’ont pas cessé de s’étendre depuis Oslo.

Le transfert des Palestiniens. Depuis sa victoire de 2001, il n’a pas cessé de répéter : « la guerre d’indépendance de 1948 n’est pas achevée ». Comme Israël existe et domine largement ses voisins, cette phrase confirme sa volonté de parachever l’expulsion commencée par la terreur des actes terroristes de l’Irgoun, prolongée pendant la guerre de 48/49, puis à de multiples occasions dans ses divers commandements et responsabilités.

Réservée hier à l’extrême droite, l’idée du transfert a progressé dans une opinion israélienne traumatisée à cette époque par les attentats contre les civils. Les colons aidés par l’armée, emploient tous les moyens possibles d’humiliations, de persécutions quotidiennes pour pousser les Palestiniens à partir.

Un conflit régional pourrait créer des conditions favorables à un transfert massif. On peut mesurer à l’aune de cette hypothèse un aspect de la véritable signification de la guerre du Liban qui sera déclenchée par Ehud Olmert, successeur de Sharon, et les tentatives pour y entraîner la Syrie...

La tentation du transfert reste présente dans l’esprit de certains dirigeants en raison de la situation démographique du Grand Israël qui d’ici à 2010 comprendra une majorité de Palestiniens dits arabes. L’idée en avait été exprimée par Ben Gourion dès le XXème congrès sioniste du 20 Août 1937.

« La puissance croissante du [peuplement juif de Palestine] accroîtra également notre capacité à mettre à exécution un transfert massif ... se souvenir que cette démarche s’appuie sur une idée humaniste et sioniste importante : transférer une partie d’un peuple dans sa propre patrie et peupler des territoires inhabités [dans les pays arabes]... »

« On ne peut pas comprendre ce qui s’est passé cette année-là, y compris l’expulsion massive des populations et le refus du retour des réfugiés sans comprendre également la pensée fondamentale des dirigeants du Yichouv où l’idée du transfert occupait une position centrale. (Benny Morris)

2003

Le 28 janvier, Sharon gagne les élections législatives.

20 mars 2003 - La seconde guerre du Golfe commence avec l'invasion de l'Irak (dite « opération Liberté irakienne ») par la coalition américaine en Irak. Saddam Hussein est renversé, l’Irak est occupé. Cette guerre est une mise en œuvre du concept de guerre préventive développé par l'administration Bush pour parer à la menace d’armes de destruction massive dont un rapport présenté au conseil de sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002, affirmait la présence. La France, l’Allemagne, la Russie, la Chine, condamnent cette intervention. Les « preuves » se révèleront être une manipulation du gouvernement Bush.

Le journaliste Ari Shavit écrivait le 3 avril 2003 dans le journal israélien Haaretz : « La guerre d'Irak a été conçue par vingt-cinq néoconservateurs, juifs pour la plupart, qui incitent le président Bush à changer le cours de l'histoire[1]

Stephen J. Sniegoski a émis l’hypothèse que « La guerre d’Irak [a été] conçue en Israël[2] ? Dans un article fleuve paru dans The American Conservative, critiquant les raisons d’une attaque préméditée par les États-Unis sur l’Irak, l’historien et vieux routier de la diplomatie, Paul W. Schroeder, y remarque (juste en passant) : « La vraie raison, ainsi que la motivation cachée derrière cette politique est vraisemblablement : la sécurité d’Israël ». L’auteur de l’article estime qu’il faut se référer à l’histoire du mouvement sioniste pour comprendre les motivations supposées des dirigeants israéliens qui les auraient incités à suggérer ou utiliser Bush pour déclencher ce conflit. Bien d’autres motivations contribuaient à cette action guerrière de l’Empire, comme le contrôle du pétrole. Il écrit :

Malgré une rhétorique publique soutenant le contraire, l’idée d’expulser (ou, suivant l’euphémisme accepté "de déplacer") les Palestiniens indigènes fait partie intégrante de l’effort sioniste pour fonder un état national juif en Palestine. L’historien Tom Segev a écrit :

L’idée du déplacement [de population] a accompagné le mouvement sioniste depuis ses origines, et apparut pour la première fois dans la chronique de Théodore Herzl. Dans la pratique, les sionistes commencèrent à exécuter un mini-transfert [de population] lorsqu’ils se mirent à acheter des terres et à évacuer les arabes qui les occupaient... "Faire disparaître" les arabes est au cœur du rêve sioniste et fut aussi une condition nécessaire à son existence... A quelques exceptions près, aucun sioniste ne contesta l’intérêt du déplacement forcé - ou sa moralité.

Toutefois, continue Segev, les leaders sionistes apprirent à taire en public leur plan d’une expulsion massive car "cela aurait eu pour conséquence de leur faire perdre la compassion internationale.[...]

C’est au cours des années 80, avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement "Likoud" de droite, que l’idée de l’expulsion a refait surface publiquement. Et cette fois-ci, l’idée fut associée à celle d’une guerre de plus grande ampleur, avec déstabilisation du Moyen-Orient - condition préalable à la déportation des Palestiniens. Une telle hypothèse incluant l’expulsion de la population palestinienne, fut exposée brièvement dans un article d’Oded Yinon, intitulé "Une Stratégie pour Israël dans les années 80" et qui parut dans le périodique Kivumim de l’Organisation Sioniste Mondiale [World Zionist Organization] en février 1982. Yinon avait été attaché au ministère des Affaires Etrangères israélien et son article reflétait indubitablement la pensée du plus haut-niveau de l’establishment militaire et des services secrets. L’article appelait Israël à provoquer la dissolution et le morcellement des états arabes en une mosaïque de regroupements ethniques. Dans cet ordre d’idée, Ariel Sharon exposa, le 24 mars 1988, que si le soulèvement palestinien persistait, Israël serait obligée de déclarer la guerre à ses voisins arabes. Cette guerre, a-t-il spécifié, fournirait "les circonstances" pour procéder à l’expulsion de toute la population palestinienne, de Cisjordanie, de la bande de Gaza et même d’Israël[3].

Sans tomber dans la théorie d’un complot mondial juif qui relève de l’antisémitisme, il faut relever que la guerre d’Irak correspond aux intérêts tels que les comprennent les dirigeants de l’État israélien.

 

[1]  Ari Shavit, White man's burden, Haaretz, 3 avril 2003, en ligne [archive].

[3] Ralph Schoenman, L’histoire cachée du sionisme, chapitre 12, "Strategy for Conquest," 1988, http://www.balkanunity.org/mideast/english/zionism/ch12.htm

* REF : mon livre Histoire de la Palestine ( ISBN 978-2- 9558 3684 -2) The BookEdition.com ) en cours d'actualisation.

Tag(s) : #ISRAEL, #PALESTINE
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