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La politique en coulisse

 

DÉBATS ?  Une apparence de démocratie

 

Deux débats étaient à l'origine prévus à l'Assemblée : un premier le 28 avril, sur le traçage numérique et l'application StopCovid et le second, planifié le 5 mai selon plusieurs parlementaires à l'AFP, sur la stratégie de déconfinement. Il n'en sera rien. Ces deux débats auront lieu le même jour et en même temps à l'Assemblée nationale. Le mardi 28 avril à 15 heures, "la stratégie nationale de déconfinement" couvrant "la santé (masques, tests, isolement...), l'école, le travail, les commerces, les transports et les rassemblements", l'application StopCovid. Cette présentation sera suivie d'un débat puis d'un vote. Cela a toute l’apparence du débat démocratique : on débat et on vote. Sauf que l’on mélange tous les problèmes, on vote sans pouvoir nuancer, car on pourrait être d’accord sur tel aspect et en désaccord sur un autre, on pourrait prendre le temps d’un débat plus long car les enjeux sont ceux de la vie et la mort de certains de nos concitoyens. Mais Macron et Philippe sont plus préoccupés de tactique politicienne, en l’occurrence pour mettre fin au bordel ambiant que le gouvernement a lui-même provoqué par son indécision, ses revirements, son impréparation de la crise, englué par sa tactique d’action rapide pour mettre en œuvre ses réformes libérales de casse du service public : il fallait voter la réforme des retraites, voter aux municipales. Le corona virus a emporté ce beau montage, laissant le pouvoir désemparé, les énarques macroniens déconfits. Avec des fuites incessantes sur le déconfinement, des avis divergents d’experts qui brouillent la stratégie gouvernementale.

C’est pourquoi, cette accélération du calendrier n'a rien d'anodine. Le Parlement est devenu une caution obligataire, car le pouvoir décide le soir ce qu’il demande aux parlementaires de valider le lendemain en petit comité, puisque l’assemblée confinée ne réunit que 75 députés !

Le pouvoir veut accélérer le processus de déconfinement, reprendre les choses en main, apparaître décisionnel, résolu, efficace, aux yeux d’un peuple troublé et inquiet, perturbé, pour certains exaspérés, d’autres effondrés par les difficultés, l’absence de travail, de ressources financières et alimentaires qui les renvoient à une famine et une précarité inimaginable dans la France de notre temps, sixième ou septième puissance mondiale. Une puissance incapable d’approvisionner suffisamment la population en moyens de protection, pas même ses personnels de santé qui payent un lourd tribu à la lutte contre le fléau.

Le groupe LFI avait prévu de présenter, lundi ou mardi, des propositions en vue du déconfinement en espérant pouvoir en débattre le 5 mai. Il ne le pourra pas.

Le Parti communiste estime que "Le Parlement, est plus que jamais bafoué par le gouvernement, qui fait savoir 2 jours avant qu'il avance d'une semaine sa déclaration sur le plan de déconfinement avec un débat englobant le traçage numérique",

Quelle démocratie ?

Par cette pratique, le pouvoir démontre qu’il n’a pas changé, dominé par sa droite conservatriste et libérale, issue du LR. Il semble même que le premier ministre ose s’affirmer face à un président qui apparaît complètement dépasser par les évènements, loin de la hauteur d’esprit nécessaire à la situation, incapable de mettre en œuvre les moyens indispensables à une politique claire et opérante.

 

   Allain Graux

 le 27 avril 2020

 

Tag(s) : #actualité, #politique
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