LE MACRONISME, POUR EXISTER, NECESSITE LA DIVISION DE SES ADVERSAIRES

La démonstration vient d’être faîte lors de ce deuxième tour des élections municipales de 2020. Ce sont des listes citoyennes, d’union, à géométrie variable de partis et d’associations, à dominante écologique - dans un contexte épidémique particulier à peine déconfiné – que les macronistes ont été déconfits. La défaite des listes LREM a été écrasante, malgré les tentatives de reconstruire un bloc ... de droite, avec « Les Républicains ». Face au verdict des urnes, le ni-ni – ou de gauche et de droite – cette illusion que je dénonçais lors de l’évènement jupitérien, s’est brisé. Ce miroir aux alouettes qui a berné nombre d’électeurs socialisants et nombre de dirigeants socialistes, locaux comme nationaux, n’a plus cours. Ils s’étaient d’autant mieux fait abuser que la social-démocratie française qui avait un temps résisté un peu – pas beaucoup - au social-libéralisme, s’était finalement complètement convertie avec François Hollande qui avait apporté dans ses bagages le chantre du néolibéralisme pour en faire son ministre des finances après un stage à l’Elysée.

Reste à convaincre les jeunes et les forces populaires des quartiers qu’une alternative républicaine, sociale et écologique est possible, face au danger de l’extrême-droite, le repoussoir si utile à la victoire du néolibéralisme macronien. Moi, ou le fascisme clame-t-il ! Niant ainsi et méprisant, les autres forces politiques, comme syndicales ou associatives d’ailleurs. Les conventions truc ou machin, les comités Théodule, ne sont que des amusettes pour personnes crédules. Macron ne tiendra compte de leurs avis que s’ils sont conformes à sa doctrine libérale.  Et il va tenter de l’imposer par un référendum pour légitimer l’ensemble du moule néolibéral, en finir avec les acquis sociaux, considérés comme des entraves à la libre concurrence, à la liberté du marché, celui de la Force de travail, comme celui des produits, de la santé, de l’éducation. Cela ne pourrait conduire qu’à « la dissociété », à la compétition, l’affrontement généralisé entre les individus, les Etats, à une dangereuse confrontation.

Un essai a été marqué, maintenant il faut gagner le match, la coupe en 2022. Et que la cabane tombe sur le chien ! Pour cela, il faudra pousser en mêlée, jouer collectif...

Sinon, la désintégration complète du modèle social français nous attend avec un programme totalitaire de réformes ou la valeur du travail est mise au service du capital.

 Allain GRAUX

Le 30 juin 2020