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Après le résultat de JLM au 1er tour de la présidentielle qui le plaçait loin devant le candidat socialiste, la question de l’hégémonie du PS pour représenter la gauche et au-delà les forces populaires, a été réglée et confirmée lors des législatives, même si par la notoriété et le système des circonscriptions, le PS a retrouvé certains de ses électeurs qui avaient voté JLM ; ce qui leur a permis d’obtenir 29 sièges et seulement 17 pour les insoumis et 11 pour le PCF.  

La FI ayant obtenu quatre fois plus de voix que le PCF au premier tour des législatives, 2,4 millions de suffrages, malgré sa concurrence et mieux que le Front de gauche en 2012 où il trustait 80 % des candidats, la question de la stratégie d’Union de la gauche ou de la Fédération du Peuple est aussi tranchée ...par le peuple ! 

Selon les enquêtes Ipsos (ici et ), JLM aurait culminé à 23 % auprès des électeurs ne se déclarant proches d’aucun parti, donc au-delà de la gauche traditionnelle. Ce qui justifie la stratégie de la FI, c’est-à-dire du Parti de Gauche depuis qu’il a constaté l’impasse du Front de Gauche dans lequel l’avait enfermé le PCF après 2012. Pour les législatives, les électeurs de LFI étaient plus politisés, quoique 10 % des électeurs s’autodéfinissant « ni droite, ni gauche » lui ont accordé leurs suffrages.

Autre élément caractéristique de l’électorat Mélenchon et LFI, la structure par âge des électeurs et de ses candidats montre une représentation très élevée, plus élevée, auprès des 18-34 ans, et auprès des actifs en général.

JLM et LFI ont capté un électorat métropolitain populaire, ainsi que de classes moyennes dotées d’un capital culturel plus élevé que leur capital économique. Ces deux couches sociales, en ascension démographique, sont aussi celles dont les intérêts sont au cœur du nouveau clivage idéologique, lequel oppose ceux qui acceptent la mondialisation du capital et ceux qui aspirent à une mondialité égalitaire pour une France dans une autre Europe et un autre monde possible[1].

La moindre mobilisation des catégories populaires a contracté l'électorat de la France Insoumise (11,0%), qui ne retrouve pas le score qu'avait obtenu Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle (19,6%). La France Insoumise a notamment perdu du terrain chez les 18-24 ans (18%, contre 30% pour Jean-Luc Mélenchon dans cette catégorie au premier tour de la Présidentielle, -12 points), chez les employés (14%, -8 points), les ouvriers (11%, -13), les chômeurs (18%, -13), les bas-revenus (13%, -13).

La FI ne peut cependant se contenter de l’espace conquis, il reste insuffisant, il faut élargir son audience, tout en construisant une culture et une conscience politique. La difficulté consiste à « combiner dimension identitaire et dimension de rassemblement[2] ». Car Même dans sa propre circonscription, le Mélenchon législatif a perdu du terrain par rapport au Mélenchon présidentiel (34 % contre 39 % le 23 avril). Il lui faut veiller à se défaire de l’image préfabriquée par les médias libéraux d’un apprenti dictateur populiste tonitruant qui l’exclut d’un rassemblement majoritaire tout comme Marine Le Pen pour d’autres raisons. La presse libérale renvoie à des extrêmes qu’elle voudrait symétriques pour mieux faire admettre un pouvoir central hégémonique et bien plus dictatorial que celui prêté à JLM et à la FI. 

 

 

Allain Louis Graux 


 

 

Tag(s) : #POLITIQUE
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