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LES RESULTATS DES ELECTIONS EUROPENNES

--------------2014 -----------------------------2009 ---------------------Présidentielles 2012

Inscrits 46 555 253 --------------------44 222 679 -----------------------46 037 545

Exprimés 18 955 636 - 40,72%------ 17 218 974 – 38,93 %----------35 885 739 - 79,47 %

95.96% des votants

Abstention 26 802 113 - 57,57 % ------9 451 687 - 20,53 %

Votants 19 753 140 - 42,43%------------ 18 000 454- 40,70 %

Il y a eu 2 332 574 électeurs inscrits de plus que lors des élections européennes de 2009, et 517 708 de plus que lors des présidentielles de 2012. Il est logique donc que l’on enregistre 1 736 662 suffrages exprimés supplémentaires ; ce qui représente un pourcentage faible et légèrement supérieur de 40, 72 % qui se soient exprimés.

Par rapport aux présidentielles, pour une différence de 518 000 inscrits supplémentaires c’est une perte 16 930 103 suffrages exprimés…

Dans ce contexte, on peut mieux apprécier qui a mobilisé ses électeurs :

- Le FN, gagne 3 619 648 sur le scrutin de 2009, alors qu’il venait de subir un grave revers avec l’élection de Sarkozy en 2007. Mais il ne perd que 1 710 434 sur la présidentielle de 2012, soit 26,63 % de ses électeurs. Il gagne 21 sièges et sera le parti français le plus représenté à l’assemblée européenne, avec 24 sièges. Ce qui lui permet de constituer un groupe parlementaire avec des partis d’extrême-droite.

- L’UMP, est la grande perdante en sièges si ce n’est en suffrages, 856 155 voix et 7,08 %, mais la perte de 9 sièges. Et surtout, elle perd 5 811 078 voix sur les suffrages recueillis par Sarkozy à la présidentielle ; mais il conviendrait de globaliser une partie des voix de l’UDI, qui cette fois est alliée au Modem. Mais surtout l’UMP est à quatre points derrière le FN.

- Le PS, perd relativement peu de suffrages sur 2009 car il était déjà à un chiffre peu élevé, il perd 188 472 voix et donc seulement un siège. Avec 13,98 %, c’est néanmoins un des résultats historiquement le plus faible de son histoire sous la V° République. Et surtout il perd 7 624 380 suffrages sur le 1° tour de l’élection présidentielle…

- L’Union du centre rassemblait ‘UDI et le Modem, ce qui leur a permis de progresser de 427 210 voix et de gagner un siège. La perte de suffrage sur la présidentielle est difficile à apprécier, car il faudrait associer tous les candidats centristes.

- EELV est un autre grand perdant de cette élection avec un score qui passe de 16,28 % en 2009 à 8,95 %, et la perte de 8 sièges. Paradoxalement les Verts regagnent 867 463 suffrages sur leur résultat toujours très décevant aux élections présidentielles. Si l’on considère qu’ils paient en partie leur participation au gouvernement Hollande, leur départ semble avoir limité les dégâts, dans la mesure où leur résultat de 2009 ressemblait plus à une poussée de fièvre.

- Le FDG obtient un résultat décevant avec un gain modeste de 85 517 voix et 0,28 %, dans la mesure où il ne recueille le fruit de sa politique d’opposition de gauche à l’austérité hollandiste. Non seulement il ne décolle pas, mais il n’arrive pas à mobiliser les électeurs qui avaient voté pour Jean Luc Mélenchon. C’est une perte énorme de 70 % de cet électorat et sans doute plus, dans la mesure où tout de même certains électeurs écologistes et socialistes déçus se sont reportés sur ses candidats.Il ne recueille pas non plus les suffrages des électeurs d’extrême-gauche qui ont délaissé ces formations.

- L’extrême Gauche, LO et le NPA s’écroulent perdant 442 894 voix et 4,5 % des voix de 2009.

- Nouvelle Donne, pour une première participation, obtient près de 3 % des suffrages exprimés, ce qui sans doute restreint le score du Front de Gauche.

Résultats 2014, suivi de 2009 et des présidentielles 2012

Le FN 4 711 339 - 24,85 %- 24 s. 6,34 % - 1 091 69 - 3 sièges 6 421 773 - 17,90 %

+3 619 648 (+21) +18.51 % -1 710 434

L'UMP 3 942 766 -20,80 % -20 s. 27,88 % - 4 798 921- 29 sièges-UMP-UDF) 9 753 844 - 27,18 %

-856 155 (-09) - 7,08 % - 5 811 078

Le PS 2 649 202 - 13,98 % - 13 s. 16,48 % - 2 837 674 -14 sièges 10 273 582 - 28,63 %

associé au PRG

+188 472 (-1) - 2,5 % - 7 624 380

L'UDI 1 883 051 - 9,93 % - 07s.

Modem – Union du Centre) 8,46 % - 1 455 841 - 6 sièges 3 275 349 - 9,13 %

+ 427 210 + 01 -1 392 298

EELV 1 695 914 - 8,95 % - (06s) 16,28 % - 2 802 950 -14 sièges 828 451 - 2,31 %

-1 107 036 - 08 -7,33 % + 867 463

Le FDG 1 200 389 - 6,33 % - 03s+1- 6,05 % - 1 114 872 - 4+1 sièges : 3 985 298 -11.11%

+ 85 517 + 0,28 % - 2 784 909 - 69,87 %

Liste d'extrême-gauche 6,1 % - 1 050 016

303 561 - 1,60 % -442 894 - -4,5%

NPA 75 304 - 0.40 % 411 178

LO 222 509 - 1,17 % 202 562

Nouvelle Donne 549 774 – 2.90 %

Les résultats du FD par circonscription : 2014 et 2009

Ile de France : 6,55 % -1 siège: 6,32 % : score sensiblement identique pour le directeur de l’Huma, P.Le Hyaric

Sud-Est : 5,96 % -1 siège : 5,9 % : score inchangé pour Marie Christine Vergiat

Nord-Ouest : 6,38 % - 6,88 %: 0,5 % : léger recul pour le candidat du Parti communiste, Jacky Hénin perd son siège

Sud-Ouest : 8,57 % - 1 siège : 8,15 % - +0.42 % : JL. Mélenchon progresse légèrement et conserve son siège

Ouest : 5,19 % - 4,58 % : + 0,61% : petite progression pour le candidat d’ensemble

Est : 5,24 % - 3,72 % : bonne progression de 1,52 % pour Gabriel Amard, candidat PG

Centre : 7,47 % - 8,07 % : - 0,6%, léger recul

Outre-mer : UOM : 18, 24 % 1 siège Candidat apparenté à la GUE au parlement européen ; Younous Omarjee du PC réunionnais.

L’injustice de ce scrutin par hyper-régions fait que le FDG obtient 1 siège dans le Sud-Est avec 5,96 % et rien dans le centre avec 7, 47 % …

Il est notable, qu’en dehors de l’Outre-mer, les légers progrès du FDG sont dus uniquement aux candidats du PG ou d’Ensemble, le PCF semble payer sa stratégie municipale confuse. Cela coûte un siège au FDG…et nuit sûrement à la progression de ce rassemblement.

ANALYSE

Abstention massive des couches populaires : les moins de 35 ans se sont abstenus à 73 %, les chômeurs à 69 % , la classe populaire ouvrière et employée à 67 % , les personnes issues des foyers gagnant moins de 20.000 euros brut par an à plus de 70 %[1].

La réussite du FN aux élections européennes[2]

Avec l’accession de Marine Le Pen à la tête de son parti ». « Sur toutes les élections depuis les cantonales de 2011, on constate une très forte mobilisation de l’électorat du FN, quel que soit le contexte politique ». Un indicateur permet de le constater, les réseaux sociaux : « Depuis la présidentielle de 2012, on note une présence très forte des frontistes et de l’extrême droite en général sur les réseaux sociaux, qui manifestent une envie de gagner. C’est déterminant. » (Mediapart- Pour Joël Gombin, chercheur à l’université de Picardie)

La stratégie d’implantation locale du parti décidée par Marine Le Pen. Elle a compris que la conquête du pouvoir passait par un maillage territorial minutieux et une forte présence militante. Ce fut l’un des ingrédients de son score élevé (17,9 %) au premier tour de la présidentielle, en 2012.

Le FN a progressé dans son bastion du Sud-Est, il s’est implanté dans le Nord et dans l’Est. Il a également réalisé plusieurs percées dans l’Ouest, qui résistait à ses idées, notamment sur la préférence nationale.

Le FN est arrivé en tête dans 5 des 8 eurorégions. Dans la circonscription Nord-Ouest, où Marine Le Pen était tête de liste, elle rassemble 32,6 % des voix et creuse l’écart de 15 points avec le candidat de l'UMP. Dans l’Est, Florian Philippot, arrive lui aussi largement en tête (29,4 %), six points devant la liste UMP de Nadine Morano (23,4 %), et loin devant la liste PS où figurait Édouard Martin, l'ex-leader syndicaliste de Florange (12,6 %). Dans l’eurorégion Sud-Est, Jean-Marie Le Pen devance largement l'UMP Renaud Muselier (21,7 %) et le PS Vincent Peillon (12,1 %).

Dans le Sud-Ouest, plus favorable à la gauche, il multiplie par quatre son score par rapport aux européennes de 2009. Louis Aliot, recueille plus de 23 % des voix et devance l’UMP Michèle Alliot-Marie (18 %) et le PS (17 %). Il est également premier dans la circonscription Massif central-Centre, avec 24,2 % des suffrages, quatre points devant l’UMP. Dans l'Ouest et l’Ile-de-France, il réalise de bons scores, et termine en deuxième position.

Son programme : un discours simpliste qui ne demande aucun sacrifice à aucun électeur. Tous les maux de notre société (insécurité physique, économique, transformation des modes de vie) sont dûs à une cause unique : la présence de l’islam. Donc, aux problèmes d’emploi, on répondra préférence nationale ; aux problèmes de sécurité, on dira “ce sont les arabo-musulmans”, avec des propositions radicales : référendum sur la sortie de l’Union européenne, sortie de Schengen, abandon de l’euro, protectionnisme.

Les médias.

Marine Le Pen distille dans les médias ses éléments de langage – promettant un « séisme politique », la « fin du bipartisme » et l'avènement de la « tripolarisation » de la vie politique, des slogans: le FN « premier parti de France », l’« UMPS » décrit comme un même bloc au pouvoir depuis plusieurs décennies, repris à satiété par des médias complaisants plus en quête de scoops et d’audience que d’analyse profonde. Ce qui contribue à la fameuse « dédiabolisation » souhaitée par la présidente du Fn est ses stratèges.

Son électorat

Le Front national a progressé au sein de plusieurs électorats : les jeunes, les moins diplômés, les ouvriers de droite qui votent vers l’extrême droite, les employés de commerce. La porosité est maintenant constante.

L’UMP qui avait triomphé en 2007 avec le discours sarkosiste s’est écroulée, l’électorat FN est revenu et s’est ancré, car ce parti n’a pas exercé le pouvoir, subit les effets de la crise. Il s’y ajoute l’abstention des déçus de la gauche qui a trahi ses promesses et accentué la politique austéritaire de droite. Il en résulte une désaffection et une crise de confiance.

Parmi les suffrages exprimés, on remarque que le FN réalise ses meilleurs scores au sein des couches fragiles de la société : ouvriers (43 %), employés (38 %), chômeurs (37 %), foyers à bas revenus (30 %), et personnes à faible niveau de diplôme (37 %). Il est également le premier parti au sein des moins de 35 ans (30 % contre 15 % au PS et 15 % à l’UMP) et des 35-59 ans (27 % contre 18 % à l’UMP et 12 % au PS). L’UMP conserve sa traditionnelle suprématie sur l’électorat de plus de 60 ans (25 % contre 21 % au FN et 17 % au PS).

Selon le sondage Ipsos, 39 % des électeurs souhaitent un protectionnisme européen, 29 % un meilleur contrôle de l’immigration grâce à une police des frontières européenne, 29 % une harmonisation fiscale et 26 % un Smic européen. Ce sont 72 % des Français qui sont favorables au maintien de la France dans la zone euro : seuls les électeurs du FN souhaitent majoritairement une sortie de l’euro. Une majorité se dégage sur l’idée de souveraineté nationale.

Et le FRONT de GAUCHE ?

L’électorat de la candidature Mélenchon à la présidentielle s’est réduit à l’électorat FDG militant de l’origine : le FDG maintient à peu près son résultat de 2009, ne bénéficie ni du recul du PS, des écologistes, de l’effondrement du NPA, et est concurrencé en partie par Nouvelle Donne (3%). Des inconséquents de gauche ont appelé à l’abstention comme le MRC et les altermondialistes du M’PEP…Et toutes ces formations gauchistes et gauchisantes qui ont divisé l’électorat potentiel de la gauche de gauche : LO, mouvements féministes et écologistes divers qui représentent 6 à 8 % des voix. De nombreuses listes concurrentes : une liste féministe de gauche, Nouvelle donne, le Parti pirate, Démocratie réelle, etc. Un éclatement dû, soit à un décrochement du parti solférinien sans agrégation au Front de gauche ou à Europe Écologie Les Verts (EELV), soit les deux à la fois. Mais aussi, seulement 5 % des employés et 8 % des ouvriers ont voté pour le Front de gauche.

Si le FDG était jugé attractif, crédible, il mobiliserait tout son électorat présidentiel et ferait jeu presque égal avec le FN. Ce qui était le cas en 2009, au scrutin précédent. Les élections qui ont suivi la présidentielle n’ont pas confirmé l’espoir du peuple de gauche, pour toutes les raisons évoquées précédemment, par un manque de visibilité et de lisibilité du projet insuffisamment commun, un manque de cohérence. Le discours démagogique du FN qui a emprunté le vocabulaire de gauche en l’associant à un bouc émissaire et un coupable, l’émigré et l’Union Européenne, l’étranger de préférence islamique, a une cohérence simpliste mais efficace. L’électorat de la gauche de gauche a besoin d’un message clair, unitaire, d’une alternative européenne, une utopie moralisatrice crédible et…possible. Ce message est mieux entendu au Sud de l’Europe, en Grèce, mais aussi en Espagne avec Izquierda Unida et Podemos (les indignés) et frémit en Italie. Pour une telle mobilisation, l’organisation du FDG doit aussi dépasser le stade du simple cartel d’organisation, permettre l’adhésion et la participation directe des citoyens à son fonctionnement.

Et puis, traditionnellement en France, cette élection est jugée sans conséquence, donc on s’abstient facilement ou on se défoule en votant pour des mouvements divers, y compris pour le FN.

Nonna Mayer note que : « Ce sont les ouvriers non précaires qui votent FN, ceux qui ont peur de tomber. Ils regardent vers le haut mais aussi vers le bas désormais, ils ont peur d’être déclassés. Ils sont un peu plus catholiques, ont un plus fort taux d’équipement des ménages, habitent plus hors des grandes villes, ont un petit diplôme : ils ont un petit quelque chose qu’ils ont peur de perdre. »

Elle relève aussi « une sympathie et une attraction à l’égard de Marine Le Pen et ses idées. Ce qui revient, c’est : 1) “c’est une femme, ça nous change”, 2) “elle est courageuse”, 3) “elle est franche, et quand elle parle on comprend ce qu’elle dit, le reste de la classe politique, on ne comprend pas” ». La présidente du FN pourrait donc profiter de ce potentiel.

Interrogés sur les deux enjeux qui comptent le plus dans leur vote, ils répondent « l'immigration » (31 %) avec un fort clivage gauche/droite (5 % au PS, 42 % à l'UMP, 64 % au FN), « le pouvoir d'achat » (30 %), « la crise dans la zone euro » (27 %) et « le chômage » (27 %). Si ce thème redevient majoritaire dans ce sondage, c’est naturellement parce que l’électorat de droite et d’extrême-droite s’est plus mobilisé que celui de gauche. Cela ne me semble pas un sentiment national majoritaire, même s’il a fortement progressé dans les esprits, il n’est pas celui de 69 % des français.

La responsabilité de François Hollande

En deux ans, le président a tout à la fois perdu son électorat, détruit son parti et entraîné au fond du gouffre l’ensemble de la gauche, y compris ses opposants du FDG : Entre la présidentielle de 2012 et le scrutin de dimanche, le total des voix de gauche est tombé de plus de 50 % à 33,5 %. C’est la démonstration par les urnes de l’échec total du social-libéralisme en France. 58 % des électeurs de François Hollande se sont abstenus. Seulement 8 % des ouvriers et 16 % des employés ont voté PS.

Mais ce désastre à gauche ne relève pas uniquement de la responsabilité du président. Contrairement à ce qui se passe en Grèce avec la victoire de Syrisa, la gauche de gauche, mouvement frère du FDG français, ce dernier en est réduit à figuration et l’impuissance. Incrédibilité accentuée par les divisions internes entre un parti communiste - lui-même divisé entre ceux qui veulent maintenir le parti envers et contre tous plutôt que bâtir une dynamique pour un nouveau mouvement populaire écosocialiste – le Parti de gauche et Ensemble.

En Europe

Avec un Front national obtenant 25 % des voix, la France ne fait pas figure d’exception en Europe. Au Danemark, le Parti populaire (Dansk Folkepartis) prend la première place avec 26,7 % des suffrages, le parti nationaliste flamand obtient 18,4 % en Belgique, l’Ukip, 17,5 % au Royaume Uni et le FPÖ 20,5% en Autriche. C’est une montée de partis le plus souvent antimusulmans qui défendent une conception ethnique de la nation.

La GUE, qui rassemble les partis de la gauche de Gauche, progresse, passant de 34 à 42 députés.

- PPE : 213 ; 265 membres en 2009, soit 36%. Il perd 52 députés.

Social-démocratie :190 ; 184 membres, soit 25%. Il gagne 6 sièges.

ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe): 64 ; 84 membres en 2009, soit 11,4%. Il perd 20 sièges.

Verts/ALE : 52 ; 55 membres en 2009, soit 7,5%, il perd 3 sièges.

ECR : alliance Conservateur et réformiste group, parti politique européen de centre-droit antifédéraliste, créé en mai 2009 à l’initiative des conservateurs britanniques, des tchèques de l’ODS et des polonais du PiS,: 54 sièges en 2009; 46, perte 8 sièges.

NI – non-inscrits : 41 ; 27 en 2009

EFD (Europe of freedom and Democracy) -Le Groupe Europe de la liberté et de la démocratie réunit des députés européens issus de partis eurosceptiques, souverainistes ou d’extrême droite comme les Britanniques de UKIP (UK Independence Party), les Italiens de la Ligue du Nord ou les Français du Mouvement pour la France: 31 sièges en 2009; 38 sièges. : +7.

Autres : 65

La Grèce : du baume au cœur de la Gauche

Avec 26,57 % des voix le Syriza devance les deux partis qui gouvernaient le pays ensemble depuis fin 2011 : la droite conservatrice de Nouvelle Démocratie est près de quatre points derrière, à 22,72 %, tandis que les socialistes du PASOK sont relégués à la quatrième place, après les néonazis d'Aube Dorée. En 2009, le PASOK et Nouvelle Démocratie comptaient chacun 8 sièges d'eurodéputés et cumulaient 69 % des voix et le Syriza n'avait récolté que 4,7 % des voix et un siège d'eurodéputé contre six sièges cette fois-ci. Les Grecs votaient également pour le second tour des régionales et des municipales ; Rena Dourou, la candidate du Syriza à la région de l'Attique, la région d'Athènes qui concentre près de la moitié de la population du pays, a été élue tandis que le candidat du Syriza à la mairie d'Athènes, Gabriel Sakellaridis, obtenait un score honorable face au maire sortant Yorgos Kaminis, une personnalité pourtant relativement consensuelle, sans étiquette politique (48,59 %).

Un travail de terrain exemplaire a été mené par le Syriza depuis deux ans, à travers notamment son soutien aux assemblées de quartier et à tout un réseau de mouvements d'entraide, « Solidarité pour tous », dans la foulée du mouvement des Indignés et sur les décombres d'une politique d'austérité dévastatrice.

Comme Syrisa, pas seulement résister mais AGIR.

Il s’agit d’écouter, de s’insérer dans les réseaux, d’aller au contact. Quant aux priorités données aux questions sociétales, à Jérôme Kerviel, ce ne sont pas les priorités de la classe populaire ouvrière et employée. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas en parler mais qu’il faut les intégrer dans un discours cohérent global, unificateur et rassembleur. Les priorités sont l’emploi, le salaire et le pouvoir d’achat, la protection sociale (nécessaire pour convaincre que ce n’est pas l’étranger qui est la cause des malheurs), l’euro, l’école et la mobilité sociale scolaire, les services publics, la démocratie et la souveraineté populaire, le protectionnisme, donc adopter une nouvelle pratique politique basée sur l’éducation populaire.

Allain Graux

Le 27 mai 2014

[1] Source Ipsos

[2] Source : Marine Turchi – Médiapart – 26.05.14

NOTA :: Les chiffres : explication sur les différences; rectification selon l'Humanité

Dans la débâcle de la gauche au scrutin européen, le Front de gauche fait figure d’exception. Avec 6,43 % des voix exprimées dans l’Hexagone, la formation reste, certes, la troisième force de gauche (derrière le PS, à 13,98 % et les Verts, à 8,95 %), mais elle est la seule à ne pas s’effondrer. Malgré la perte d’un siège de député européen, celui de Jacky Hénin dans le Nord-Ouest, qui progresse en nombre de voix mais a obtenu 6,38 % (contre 6,84 % en 2009), le Front de gauche a obtenu plus de 150 000 voix supplémentaires.

En juin 2009, le Parti communiste, le Parti de gauche et la Gauche unitaire se présentaient pour la première fois sous la même bannière et obtenaient 6,17 % en métropole. Et non pas, comme le stipule alors le ministère de l’Intérieur, 6,05 %, un score qui se rapporte à la France entière, outre-mer compris mais sans tenir compte des alliés locaux du Front de gauche – une erreur réitérée lors de ce scrutin. La liste conduite par Younous Omarjee pour l’Alliance de l’outre-mer a en effet obtenu 18,24 % et conserve son siège. Elle est toutefois en légère régression par rapport à 2009, où Élie Hoarau avait recueilli 21,02 %.

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