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Cela fait 5 mois (163 jours) qu’Israël a déclenché une guerre, une punition collective contre la population de Gaza, opération qui s’est transformée en génocide avéré et assumé par les principaux dirigeants israéliens, en témoigne le nombre de déclarations officielles et publiques à cet effet.

5 mois de destructions massives d’infrastructures vitales comme des hôpitaux, des écoles, des dispensaires, des habitations, des lieux de cultes, etc…, de morts civils, hommes et femmes, des enseignants, des médecins, des sportifs, des journalistes, des personnels des NU et surtout des enfants (12300 soit 4 fois plus en 5 mois que d’enfants morts en 4 ans dans toutes les zones de conflit du monde - source ONU -cf Médiapart 13 mars, soit un enfant tué toutes les 15 mm depuis le 7 oct.).

5 mois de désolation, de déplacements forcés, de terreur et aussi d’entraves à l’aide humanitaire au point que la famine, la privation de soins, d’eau, de biens de première nécessité et la survenance de multiples épidémies, conduit à une souffrance indicible, à un désastre humain et social indescriptible, qui n’est plus simplement une catastrophe mais un GENOCIDE.

Un génocide ça ne se regarde pas, un génocide ça s‘arrête.

 

Rien ne peut justifier une telle déferlante d’horreurs, rien ne peut justifier de tels massacres, rien ne peut justifier qu’un cessez le feu soit encore repoussé car les négociations n’aboutissent pas en raison d’intérêts personnels à sa poursuite (BN) et alors que le CS des NU serait en mesure d’en décider un, comme fin novembre dernier, si le veto des USA n’était pas apposé.

Car en effet, tous les gouvernements qui laissent faire en toute impunité Israël se rendent complices de génocide par leur passivité comme l’a indiqué l’ordonnance de la CIJ du 26 janvier dernier. Aucune réponse tangible et ferme depuis, hormis, le mot cessez le feu qui est repris dorénavant par les chancelleries (France, USA et d’autres), hormis le largage de vivres largement médiatisé, comme si on jette de la nourriture à des chiens (expression reprise par plusieurs médias). L’idée d’un approvisionnement du territoire par voie maritime est aussi en cours de réalisation comme pour se donner bonne conscience alors que les tonnages annoncés semblent tellement dérisoires. Israël continue de bloquer l’entrée de milliers de camions nécessaires à la survie de plus de 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Là où Israël devait selon l’ordonnance de la CIJ faire tout ce qui est possible pour arrêter la pente génocidaire, celle-ci a été amplifiée, renforcée sans aucune sanction. (dernier ex : hier une douzaine de personnes tuées par des tirs de l’IDF lors d’un rassemblement pour accéder à de la nourriture, après le massacre de plus d’une centaine de personnes qq jours plus tôt = des voix s’indignent car préméditation).

Un génocide ça ne se regarde pas, ça s’arrête.

 

La terreur n’est pas seulement à Gaza, elle a également cours à Jérusalem et en Cisjordanie occupée dont on parle moins. Les exemples sont pourtant quotidiens de raids militaires, de razzias de colons dans des villages palestiniens, d’expulsions violentes, de champs détruits, d’arbres coupés, de kidnappings d’étudiants et de morts (plus de 400 depuis début 2024).

Tout cela n’a pas commencé le 7 octobre 2023, et si les attaques du Hamas et d’autres forces combattantes doit être passible de la justice internationale si les preuves apportées par une enquête indépendante sont apportées, le résultat de cette situation est bien une politique de 75 ans validée par tous les dirigeants israéliens, qui a pour nom, occupation, colonisation et apartheid.

D’autant que les répercussions de cette guerre génocidaire sont nombreuses, au sud Liban, en Syrie, (où Israël bombarde sans limite) en mer rouge (où Houthis et USA se répondent militairement) engendrant des risques de conflit régionalisé dont la gestion pour l’instant renvoie à une sorte d’expérimentation du maintien de l’ordre régional à moindre coût, tout en permettant aux marchands d’armes sans scrupule de se frotter les mains.

Et quoi qu’en pensent les soit-disant experts, les politiques qui se pavanent sur les plateaux de TV, en ressassant en boucle la propagande israélienne ou même certains milieux militants toujours enclins à tirer un trait d’égalité entre colonisateur et colonisé en reversant pour la circonstance les réalités historiques, ce sont bien là le creuset de ce génocide en cours.

Un génocide ça ne se regarde pas, ça s’arrête.

 

Alors comment agir, comment participer aux actions nombreuses en toute conscience humaniste, pour faire cesser cette horreur dont il n’est plus possible de dire je ne savais pas. Sans doute suivre ce que proposait une journaliste GB Huda Ammori : « Au milieu d'un génocide, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour isoler, endommager et désorganiser la machine de guerre israélienne ».

Précisément, le nombre d’actions dans le monde pour demander un cessez le feu immédiat, demander l’accès à l’aide humanitaire et la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens (ce sont nos propres mots d’ordre) est tout simplement impressionnant pour peu que l’on prenne le temps de regarder de plus près cad au-delà de la couverture médiatique dominante largement orientée et que très peu critique au demeurant.

 

Un petit tour d’horizon pour témoigner de ce mouvement de fond :

A Hollywood des artistes ont bravé le tabou et dénoncé le génocide israélien à Gaza lors de la cérémonie des Oscars. Les campus universitaires sont depuis longtemps mobilisés pour le cessez le feu, la fin du génocide et critiquent fortement « Genocide Joe » pour son soutien indéfectible à Israël, sa réélection se jouera aussi sur cette question.

*Au Canada, des manifestations d’ampleur ont eu lieu régulièrement contre le « Genocide Ramadan » alors qu’une foire immobilière israélienne dans une synagogue à Montréal propose des propriétés de luxe à vendre… dans les colonies de Cisjordanie, soit-disant en toute légalité.

*Au Chili, 650 avocats se sont coordonnés pour porter plainte devant la CPI pour crime de génocide et crime contre l’humanité, faisant échos à autres plaintes de ce type visant depuis 2015 les exactions commises par les militaires israéliens à Gaza.

*Au Japon, des militants battent le pavé chaque jour pour demander le cessez le feu (article Huma).

*A Londres, des milliers de personnes ont défilé la semaine dernière sur la base de ces mots d’ordre

*Jusqu’en Israël où des militaires de haut rang s’inquiètent de la situation à Gaza et de ses effets désastreux pour l’avenir

*La Belgique a décidé il y a qq jours de rejoindre la plainte déposée par l‘AS devant la CIJ contre le génocide israélien à Gaza. Ces plaintes honorent l’humanité afin de ne pas laisser impuni un génocide qui se déroule sou nos yeux. Devant cette même CIJ, 53 Etats et OI sont venus expliquer les conséquences juridiques de la colonisation et de l’occupation israélienne, (la brillante plaidoirie de M. Chemiller Gendreau est dispo sur les réseaux sociaux).

*L’Espagne a décidé de reconnaître l’Etat de Palestine ; au moins sur le plan symbolique, ce pays agit.

*Au niveau européen, 200 organisations de la société civile demandent la suspension de l’accord d’association UE-Israël de 2002 en raison de la violation des clauses relatives aux droits humains de cet accord. La suspension de l’accord doit être un moyen pour l’UE d’exercer son influence afin de réduire l’étendue des souffrances humaines et des violations des droits de l’Homme.

*Et ici en France, si le gvt a émis des sanctions contre 28 colons israéliens, a participé au largage de denrées à Gaza, a prononcé enfin le mot cessez le feu, il n’a pas encore eu la volonté politique de faire sienne l’analyse juridique du quai d’Orsay (25 juillet 2023) adressé à la CIJ selon laquelle « toute action allant à l’encontre de la nécessité de “préserver l’unité, la continuité et l’intégrité de l’ensemble du territoire palestinien occupé” constitue une violation du droit du peuple palestinien à un État indépendant. […] Au regard du respect de ce droit, Israël doit s’abstenir de tout acte qui aurait pour effet d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources et les richesses naturelles du territoire palestinien occupé. » On ne peut être plus limpide. Qu’attend le gvt pour agir ?

La solidarité des gens s’exprime aussi partout en France, comme samedi dernier à travers une manifestation nationale, qui en dépit des difficultés, a été une vraie réussite.

D’autres actions multiformes issues de la société civile ont lieu tous les jours :

- le 11 mars « stop arming israel » devant les entreprises d’armement comme à Dijon, devant Safran appelant à cesser toute livraison d’armes, de munitions et matériel à destination militaire (dont on parlera après)

- les campus universitaires ont été invités le 12 mars à une journée de protestation sur le fondement d’une pétition forte de plus de 1800 signataires d’EC et personnels administratifs ; qq CA d’Univ ont adopté des résolutions appelant à un cessez le feu (ENS Lyon, Dijon le 13 mars)

- l’action des syndicats de l’enseignement à travers un communiqué intersyndical reprenant le texte du conseil des Global Unions « Nous exhortons Israël à se conformer à l'ordonnance de la CIJ visant à prendre des mesures immédiates pour prévenir les actes de génocide, punir l'incitation au génocide et faciliter la fourniture de services de base et d'une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza »

- des actions BDS ont lieu tous les jours dont l’objet est de faire pression de manière non violente sur les entreprises françaises impliquées dans la colonisation directement ou indirectement. A ce propos, la décision de la Cour de cassation du 14 mars 2024 valide, dans un contexte de remise en cause des libertés, la légalité de l’appel au boycott de produits en provenance d’Israël, pour protester contre la politique menée par cet État, dès lors qu’il ne s’accompagne pas d’appels à la haine ou à la violence.

- Faire des dons aux associations de soutien (AFPS ou Palmed France/Europe, association de médecins)

- Et bien sûr, les rassemblements encore nombreux ce jour en France (Paris, Montauban, etc..) ou encore les nombreux forums organisés dans plusieurs villes … le prochain à Dijon le 23 mars à Quétigny.

Nous avons les moyens d’agir ensemble, il en va de notre responsabilité individuelle et collective, de notre humanité partagée (c’est le sens de l’Ubuntu sud-africain qui a été à l’initiative de la plainte devant la CIJ). Et comme le disait déjà Noemie Klein en 2009 : « Rendre ces armes non violentes ou ne pas les utiliser signifie se rendre coupables de complicité active ».

La situation faite au PP va au-delà de cette séquence dramatique et horrible, elle est le reflet d’un ordre mondial asymétrique, violent et injuste qui commence à vaciller et qui précisément redouble de violence et d’horreur pour se maintenir. Ce n’est pas ce monde que nous voulons :

La paix n’est pas un gros mot, elle n’est pas défaitisme ou trahison, elle est l’avenir de l’humanité dans la justice, le respect et la liberté de toutes et tous.

Un génocide ça ne se regarde pas, un génocide ça s’arrête.

 

RAPHAËL PORTEILLA

Mouvement de la Paix

 

 

 

Tag(s) : #PALESTINE, #PAIX
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