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28 janvier 2024
Malgré l’avertissement de la justice internationale, la guerre fait rage à Gaza. Rien ne vient freiner l’hécatombe palestinienne.
Des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, portant couvertures et baluchons, fuient au milieu des ruines face à l’avancée des chars israéliens, principalement à Khan Younès, aux abords des deux principaux hôpitaux de la ville, Nasser et Al-Amal, qui abritent des malades mais aussi des milliers de déplacés. Les tirs ont provoqué une coupure d’électricité dans les hôpitaux qui ne fonctionnent plus qu’au ralenti. La « capacité chirurgicale » de l’hôpital Nasser est « quasiment inexistante » les « stocks de matériel médical sont très faibles », selon Médecins sans frontières (MSF). Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus[1], directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « l’hôpital est à court de carburant, de nourriture et de fournitures ». Il appelle, en vain, à un « cessez-le-feu immédiat ».
29 janvier 2024, crimes commis par l’armée israélienne.
Une troupe de soldats a massacré une famille à l’intérieur d’une voiture. Après que son père et plusieurs de ses sœurs aient été tuées, Hind Rajab (6 ans) s’est retrouvée coincée dans la voiture de son père avec sa cousine Layan Hamadeh (15 ans), assiégée et bloquée par des soldats et des tanks israéliens. Layan Hamadeh a ensuite été abattue. La petite Hind est restée bloquée plus de 18h dans le véhicule qui a été attaqué[2].
31 janvier – Conférence ultra-sioniste sur Gaza.
Lors d’une conférence visant à promouvoir la réinstallation de colonies à Gaza, plusieurs ministres israéliens ont pris la parole tandis que les participants scandaient "Mort aux Arabes". Ben Gvir, ainsi que d’autres ministres, ont signé une pétition pour développer des colonies juives dans le Gush Katif, "la victoire et le renouveau de la colonie de Gaza". Après le discours, on a pu entendre des personnes chanter "mort aux Arabes". Daniella Weiss, ancienne maire d’extrême droite de la colonie de Kedumim, en Cisjordanie occupée, a également appelé à affamer les Palestiniens pour les forcer à quitter Gaza. "Les Arabes partiront... si nous ne leur donnons pas de nourriture, si nous ne leur donnons rien, ils devront partir.
Itay Epshtain, avocat spécialiste des droits de l’homme a déclaré que cette image "ferait partie des preuves irréfutables du non-respect" de la récente décision de la CIJ de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir les actes de génocide et punir les actes d’incitation[3].
1ier février. Bombardements sur Rafah
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que l'armée israélienne avait démantelé la brigade du Hamas à Khan Younès et qu'elle allait désormais concentrer ses opérations sur Rafah[4]. Les premiers bombardements ont commencé dans la nuit du 2 au 3 février. Où iront se réfugier les centaines de milliers de personnes qui campent sur les plages de cette ville-frontière ? Après, c’est l’Égypte, mais la frontière est fermée, ne passent que ceux qui peuvent payer 45 000 € (pour 5 personnes) à une agence égyptienne spécialisée dans ce trafic, en ‘’arrosant’’ les officiers égyptiens.
2 février 2024 – « Le Hamas perdure dans la bande de Gaza détruite, malgré les opérations de l’armée israélienne. Israël a usé en quatre mois la branche armée du mouvement, mais n’a pas atteint ses chefs et ne parvient pas à délivrer les otages. Pour négocier leur libération, l’État hébreu a proposé, en début de semaine, un cessez-le-feu de plus d’un mois, extensible[5]. [...]
Israël a déployé quatre divisions au cours des cent vingt derniers jours, dans le but de détruire le Hamas et de libérer les otages par la force. Aucun de ces deux objectifs n’a été atteint. En dépit de sa politique de la terre brûlée, au prix de près de 27 000 morts et de dizaines de milliers de blessés, le Hamas et la résistance [les autres factions palestiniennes] sont toujours debout, et ils se battent. C’est une défaite morale, militaire et de renseignement pour Israël », estime le général Wassef Erekat, un ancien combattant de l’Organisation de libération de la Palestine, aujourd’hui analyste à Ramallah. »
Destruction des bureaux de d'Enabel, l'agence belge de développement dans la bande de Gaza. L'ambassadrice d'Israël en Belgique est convoquée pour s’expliquer ; « Pour le gouvernement belge : viser des bâtiments civils est inacceptable[6]... »
3 février – Frappes contre Rafah : décès d'au moins 100 civils dans la soirée et la nuit. Chaque jour ce sont au moins une centaine de personnes sui meurent sous les tirs et bombardements de l’armée israélienne. Le ministère de la Santé gazaoui, administré par le Hamas, a affirmé que 27 238 personnes avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre[7].
Sanctions américaines contre les colons
Joe Biden a adopté une mesure visant à sanctionner des colons israéliens accusés de violences à l'encontre de Palestiniens en Cisjordanie occupée, où les violences ont atteint "des niveaux intolérables" « Les déplacements forcés de personnes et de villages, et la destruction de biens, a atteint des niveaux intolérables et constitue une menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité de la Cisjordanie, de Gaza, d’Israël et la région du Moyen-Orient », écrit Joe Biden dans un décret présidentiel[8].
Mais quels types de sanctions ? Après les restrictions de visa, ce sont des sanctions financières dont les colons extrémistes se fichent. Elles visent quatre Israéliens, qui seront interdits de séjour aux États-Unis et leurs avoirs éventuels gelés. « Parmi eux figure David Chai Chasdai, accusé d’avoir fomenté une émeute dans la ville palestinienne de Huwara, au sud de Naplouse, ayant entraîné la mort d’un civil palestinien. Ou encore Yinon Levi, accusé de diriger un groupe de colons autour de l’avant-poste de Meitarim, ayant agressé des civils palestiniens et bédouins, brûlé leurs champs et détruit leurs biens. Comme le précise Associated Press[9] ».
Netanyahou réfute toutes violences ; selon lui « La majorité absolue des colons de Judée et Samarie sont des citoyens respectueux de la loi ».
Pour de nombreux observateurs, la portée de ces sanctions - qualifiées d’historiques - reste ridiculement faible et pathétique, d’usage électoral dans le cadre de la campagne électorale américaine où ‘’Génocide Joé’’ est en retard contre Trump dans tous les sondages.
5 février - A Gaza – journalistes et médecins détenus et maltraités par Tsahal
Diaa Al-Kahlout, un journaliste palestinien de Gaza qui travaille pour le journal Al-Araby Al-Jadeed, a dénoncé la torture et les mauvais traitements constants auxquels il a été soumis pendant ses 33 jours de détention israélienne.
Un médecin palestinien affirme que les forces israéliennes l'ont soumis à des mauvais traitements pendant 45 jours de captivité, notamment à la privation de sommeil et à des entraves constantes et à lui bander les yeux.
Le Dr Said Abdulrahman Maarouf, qui travaillait à l'hôpital al-Ahli al-Arab dans la ville de Gaza lorsqu'il a été encerclé par les forces israéliennes en décembre et incarcéré jusqu’à la fin janvier[10].
Ministry of Health in Gaza latest toll: "Israeli occupation commits 12 massacres against families in Gaza, resulting in 107 deaths and 165 injuries in the past 24 hours."
"The death toll from the Israeli aggression has risen to 27,238 martyrs and 66,452 injuries since October
"
Dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza : "L'occupation israélienne a commis 12 massacres contre des familles à Gaza, entraînant 107 morts et 165 blessés au cours des dernières 24 heures." "Le bilan des victimes de l'agression israélienne s'est élevé à 27.238 martyrs et 66.452 blessés depuis octobre[11].)
[1] Source : Médiapart - Matthieu Suc - 27 janvier 2024
[2] Source : Middle East Eye – 30 janvier 2024
[3] Source : Middle East Eye – 31.01.2024
[4] Source France 24 – france24.com/fr/moyen-orient/20240201-🔴-en-direct-intenses-combats-à-gaza-le-chef-du-hamas-jauge-un-plan-de-trêve
[5] Orient XXI - Louis Imbert (Jérusalem, correspondant).
[6] Source : France 24 – france24.com/fr/moyen-orient/20240201-🔴-en-direct-intenses-combats-à-gaza-le-chef-du-hamas-jauge-un-plan-de-trêve
[7] Source - Margaux Duguet, Paolo Philippe - France Télévision- par France-info – 3.02.2024
[8] L’Express le 2.02.2024. Sanctions contre des colons israéliens : qui est visé par le décret de Joe Biden ?
[9] ibid
[10] Source : TeleSurTV - Minuto a minuto del asedio israelí contra la Franja de Gaza
[11] Palestine and MENA Info Centervia TeleSurTv.