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Le réchauffement climatique

Depuis les années 1800, début de l’ère industrielle, la concentration de CO² dans l’air s’est accrue de plus d’un tiers, alors quelle avait varié de moins de 10% au cours des dix mille années précédentes. La proportion de méthane a doublé. Les activités humaines sont responsables de l’aggravation de cette situation, selon les études du GIEC* :

- accroissement de la population*, déforestation, utilisation des matières carbonées (charbon, pétrole, gaz) pour produire de l’énergie et des produits dérivés (plastiques, chimie, engrais, médicaments, peinture, vêtements…).

Cette augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est le principal responsable du réchauffement climatique de la Terre (+1° depuis 1800). Il s’accélère, provoque la montée des mers (20 cm depuis 1870), et il est cause de la multiplication des tempêtes, typhons, inondations catastrophiques, ou sécheresses qui entraînent des migrations de populations (300 millions de réfugiés) chassées par les eaux, ou victimes de la famine. Il faudrait, selon les scientifiques, non seulement stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, mais les diminuer de 40 % d’ici à 2020 et de 90 % à l’échelle mondiale d’ici 2050, pour éviter une hausse de température supérieure à 2° qui mettrait en cause l’existence même de la vie humaine sur la planète. (source : le GIEC)

La situation est urgente, car le Co² concentré dans l’atmosphère y demeure de 50 à 200 ans.

Le système capitaliste repose fondamentalement sur un moteur productiviste qui traite la nature en ressource à exploiter et en marchandise à échanger. Dès 1970, le rapport Meadows mettait en évidence les impasses de notre modèle de croissance pour l’environnement, fondé sur l’exploitation exponentielle de ressources naturelles non-reproductibles, et guidé par les seules exigences à courte vue de la rentabilité financière du capital.

D’autres menaces pèsent sur nos écosystèmes : l’érosion et l’épuisement des sols par l’agriculture intensive et chimique, la pollution de l’eau, les risques de pénuries alimentaires, la contamination chimique généralisée du vivant entraînant des conséquences dramatiques pour la santé humaine.

Les ressources de la planète sont déjà insuffisantes pour autoriser un mode de vie à l’occidentale pour l’ensemble des habitants : 20% des hommes consomment 80% des ressources.

*GIEC : Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du climat

*POPULATION MONDIALE - de 0 à 1700 : 230 à 600 millions – 2000 : 6 milliards – 2050 : prévu 9 milliards

Urgence planétaire

En 1992, sous l’égide des nations Unies, la dérive de l’effet de serre a fait l’objet d’une tentative de régulation globale par le protocole de Kyoto (1997). Il enjoignait aux nations industrialisées, principales responsables depuis plus d’un siècle, de réduire leurs émissions de 5,2% entre 1990 et 2012. Or les émissions des pays signataires (les Etats-Unis, principal pollueur, n’avaient pas signé) industrialisés ont augmenté de 9,9% entre 90 et 2006 !*Hors Russie et Est-Europe qui ont chuté de 37%, en raison de la désindustrialisation consécutive à l’effondrement du système soviétique.

Les émissions à l’échelle mondiale se sont mêmes accrues de 38% depuis 1990.

C’est pourquoi un nouvel accord mondial doit s’élaborer à la Conférence de Copenhague en décembre 2009.

 

Comment réduire les gaz ?

Depuis Kyoto, les Etats attribuent des droits d’émission aux entreprises industrielles et électriques, pour fixer, par incitation, la quantité de pollution à ne pas dépasser. Les entreprises qui émettent moins que leur quota peuvent vendre des droits d’émission. En janvier 2005, l’Union européenne a cédé aux lobbies qui ont récolté plus de quotas qu’ils n’en avaient besoin. Arcelor-Mittal a ainsi perçu une plus-value de 800 millions d’Euros en vendant son excédant de quotas tout en continuant de polluer.

Les entreprises peuvent aussi acheter des crédits d’émission en investissant dans des pays étrangers, en particulier à l’Est de l’Europe et dans les pays du Sud en voie de développement. Ces « Mises en Œuvre Conjointe » (MOC) et « Mécanismes de Développement Propre » (MDP) - s’il est démontré que ces projets n’auraient pas eu lieu et permettraient d’éviter réellement des émissions - donnent lieu à l’attribution de crédits appelés « Unités de Réduction des Emissions » (URCE). Ils peuvent être négociés sur le marché européen ou international. Les entreprises évitent ainsi le coût de passage à une production sobre en carbone dans les pays occidentaux et reportent sur les autres - ceux qui n’on pas accès au marché international du carbone - la charge des réductions réelles des émissions. C’est ce qui est proposé aux termes du « paquet énergie climat » adopté par l’Union européenne en décembre 2008

 

Aux Etats-Unis, “ l’American Clean Energy and security Act” (ACESA), adopté le 26 juin 2009, créditent les entreprises américaines de quotas de CO² dont seuls 15% seront vendus aux enchères. L’ensemble du secteur charbonnier, le Big Coal, est exempté d’efforts jusqu’en 2025 !!! Avec 17 % d’ici 2020, le projet américain reste insuffisant, il ne représente qu’un petit - 6% par rapport au niveau de 1990.

Ce marché constitue en fait un droit à polluer pour les riches.

Le comble, c’est la spéculation sur le carbone, tout est bon pour la finance internationale, le premier fonds spéculatif a été lancé en janvier 2009 à Londres par CF Partners et la banque Fortis…A quand la bulle ?

 

Et les grands émergents ?

En Chine, l’académie des Sciences recommande : - 40% d’ici à 2020 ;  le plan climat du Brésil prévoit une baisse de 70% à l’horizon 2017, après avoir fait chuter de 40% la surface déforestée ; L’Inde prévoit une baisse de 16% des émissions de l’industrie et de 40% celles des bâtiments à l’horizon 2030 ; Le Mexique a un but de 50% en 2050 par rapport à 2002. Ces objectifs contredisent ceux qui les accusent d’immobilisme.

 

Les enjeux de Copenhague

Les propositions d’instaurer un vaste marché mondial des droits d’émission ne résoudra pas les questions posées par l’urgence climatique, d’autant moins si Copenhague débouche sur un accord à la carte avec les Etats-unis. Les pays du Sud ont préparé un contre-projet de traité climatique, et les Mouvements sociaux réunis au FSM de Belém appellent à un accord qui obligerait à revoir les formes de coopération internationale Nord-sud, la justice sociale, la gestion des biens publics et des biens communs.

Car, au marché carbone vient s’adjoindre la proposition d’utilisation de nouvelles technologies très coûteuses, qui draineraient des milliards d’euros de subventions publiques et…se monnaierait sous forme de crédits carbone, comme la séquestration du CO² émis par les centrales à charbon qui sont à l’origine d’un quart des émissions de la planète. Cette ingénierie géologique modifierait la composition du sol tout en permettant aux puissances industrielles de continuer à se gaver d’énergie.

 

Les vraies solutions : la réduction des émissions à la source.

Cela suppose des normes et des réglementations contraignantes, choisies et décidées démocratiquement, sur la base d’une nouvelle coopération internationale.

Cela suppose un financement public, placé sous l’autorité de la Convention cadre des nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC). Un financement différencié sur la base des responsabilités historiques et actuelles du réchauffement.

Le financement suppose la mise en place de taxes globales qui permettent les transferts de richesses nécessaires au financement de la lutte et à la transition vers des économies écologiquement viables qui rompent avec la logique productiviste.

Chaque pays industrialisé devrait atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % entre 1990 et 2020 et 90 % d’ici 2050.

Chaque pays doit atteindre ses objectifs sur son propre territoire.

 

Le gisement des réductions réside dans :

la décroissance de la consommation des énergies fossiles, donc le développement d’énergies non polluantes : solaire, géothermie, vent, marées, etc…

la décroissance des matières premières non renouvelables, en concevant mieux les produits, en les fabriquant autrement, en organisant leur recyclage.

En fabriquant des objets utiles, correspondant aux véritables besoins sociaux et humains.

En développant et privilégiant les transports collectifs, en développant le ferroutage.

En relocalisant l’économie pour éviter les longs transports coûteux en énergie.

En changeant les modes de consommation alimentaire occidentaux : par exemple, moins de viande = moins de méthane.

En privilégiant l’agriculture vivrière et l’autonomie alimentaire de chaque pays.

En imposant des normes de construction mettant en œuvre des matériaux isolants, en aidant à  l’isolation des habitations existantes.

 

Ce vaste projet nécessite une planification écologique de l’économie décidée démocratiquement avec les citoyens.

 

Tag(s) : #politique
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