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RETRAITES : NON A UN REGIME DE REGRESSSION !

 

MENSONGES,

Sarkozy a dit : je n’accepterai pas que l’on diminue les pensions des retraités.. »

- En 1993, réforme Balladur, les salariés du privé sont passés de 37,5 années de cotisation à 40, puis 41, vers 42 avec Fillon en 2003

- Les pensions ont été indexées sur les prix au lieu des salaires, et leur calcul est passé des 10 aux 25 meilleures années.

RESULTAT : L’allongement de la durée de cotisation n’a rien réglé

- le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire et la retraite) est tombé de 78 à 72 % en 2007. Il sera de 65 % en 2020, de 59 % en 2050 ! La 4° baisse la plus importante parmi les 27 pays européens.

- avec le chômage : 42 % des retraités du régime général ont des retraites tellement faibles qu’ils doivent bénéficier du minimum contributif, soit 4,4 sur 14,5 millions de retraités qui ne perçoivent que de 590 à 645€ par mois.

- Avec l’indexation sur les prix, le pouvoir d’achat des retraités est bloqué pour toute leur vie.

 

Faux problèmes, fausses réponses :

Les fonctionnaires seraient des privilégiés : si le mode de calcul est différent, le résultat est similaire. Dans le public, le montant de la pension est calculé sur les six derniers mois, mais les primes qui représentent jusqu’à 50 % du traitement ne sont pas prises en compte et la retraite complémentaire n’est pas de même niveau.

L’espérance de vie : elle augmente mais c’est celle à la naissance, grâce à la baisse de la mortalité infantile.

Ce qui compte c’est l’espérance de vie en bonne santé, au moment du départ en retraite, à 60 ans, elle progresse beaucoup moins vite : 1 an depuis 1995 pour 2 à la naissance…De plus les disparités entre catégories sociales sont considérables.

La démographie : il y aura trop de retraités et pas assez d’actifs !

Ce qui compte c’est le rapport démographique entre les actifs et les retraités. La France avec un taux de fécondité supérieur à 2, n’est pas dans la même situation que des pays comme L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne (1,4). Les générations de nouveaux actifs cotisants seront plus nombreuses en France, elles sont déjà nées pour moitié depuis les années 2000. Les projections du COR (1,9) sont inférieures à la réalité et elles minimisent le taux d’emploi des femmes plus élevé en France.

C’est la situation de l’emploi qui est essentielle : un actif au chômage ne cotise pas !

- Les jeunes : 25 % sont sans emploi ; or pour qu’ils puissent financer la caisse de retraite il faut qu’ils travaillent et donc que les salariés âgées laissent leur place.

- L’âge moyen de cessation d’activité est de 58,8 ans et la liquidation de la retraite de 61,5 ans. Ces moyennes ne tiennent pas compte des carrières courtes, heurtées, de six salariés sur 10 hors emploi à 60 ans, des femmes qui liquident leur retraite à 65 ans pour en bénéficier à taux plein. Reculer l’âge de départ, ce serait les maintenir plus longtemps dans la précarité.

Reporter l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans aurait une double conséquence : les systèmes de chômage ou de préretraites devraient financer en plus ce que les caisses de retraite financeront en moins.

L’augmentation de la durée de cotisation ou le report de l’âge légal de départ se traduirait en pratique par une pension réduite pour le plus grand nombre, et particulièrement les femmes et les chômeurs.

La retraite des femmes est inférieure de 40 %, en moyenne à celle des hommes…

En 1997, sous le gouvernement de la gauche, la création de 2 millions d’emplois et le retour à l’emploi de 900 000 chômeurs avait permis le rétablissement des comptes de façon durable. Ce n’est qu’en 2005, après l’abandon de toute politique d’emploi par la droite que le déficit est revenu…

LE DEFICIT : de 10 milliards en 2010, il serait de l’ordre de 1 % du PIB en 2020 et de 1,7% en 2050.

Il est actuellement conjoncturel, du fait de la crise, rien ne dit qu’il en sera de même dans 40 ans. Aucun économiste n’est en mesure de réaliser une telle projection. Seule certitude : les richesses existent et augmentent. Il faudrait donc trouver 20 milliards d’Euros pour 2020. C’est ce que coûte le montant du bouclier fiscal accordé par Sarkozy aux riches et le taux réduit de TVA accordé aux restaurateurs

- Depuis les deux dernières décennies, la masse salariale a chuté de 8 points. Or si on augmente les salaires, on augmente aussi les cotisations, la consommation et on fait baisser le chômage…

- Parallèlement les dividendes des actionnaires sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Les revenus financiers des entreprises se sont élevés à, 269 milliards d’Euros en 2008.

 

On doit élargir l’assiette de financement aux revenus financiers.

Il serait juste de s’attaquer aux profits financiers, à la spéculation, aux sursalaires éhontés des dirigeants, aux niches fiscales, aux exonérations de cotisations patronales qui ne sont que des effets d’aubaine. Elles n’ont pas amélioré la situation de l’emploi, sauf à la marge. Sinon cela se verrait…

Cela nuirait-il à la compétitivité ?

Avec une augmentation de 1,5 % par an de la productivité (chiffre du COR), il suffirait d’une augmentation de 6 points des cotisations patronales entre 209 et 2050 (soit 0,4% environ de hausse), pour combler le déficit, garantir le taux de remplacement, et la progression du pouvoir d’achat des retraités.

Ce scénario n’aurait aucun impact sur la compétitivité puisqu’il est bâti sur le maintien de la masse salariale à son niveau actuel.

 

Le recul de l’âge de la retraite et le relèvement de la durée de cotisations ne résout nullement le problème financier :

Le COR a calculé que le report de l’âge légal à 61,5 ans ne couvrirait que les 2/3 des besoins en 2020, 9 % en 2050 ; à 62 ans : 6.6 milliards d’économies seulement. Il faudrait donc aller plus loin…jusqu’à 65 ans ou 67 ans comme le réclame le MEDEF…

A l’inefficacité de cette solution s’ajoute l’injustice pour les couches populaires défavorisées, ouvriers et employés, qui seraient condamnés à la double peine :

- ceux qui ont commencé à travailler tôt - c’est souvent le cas des ouvriers - ils devraient cotiser de 44 à 46 ans…Du fait de leur moindre espérance de vie (6 à 7 ans de moins que les cadres), ils devraient cotiser plus longtemps pour une retraite plus courte. Ils sont souvent, aussi, plus tôt en incapacité.

 

CE SERAIT TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER MOINS

 

L’Individualisation, avec un système par points ou notionnel, est une base de calcul non plus sur 25 ans, mais sur la totalité de la carrière. Il entraînerait une diminution de la pension.

Il pénaliserait particulièrement tous ceux dont la vie professionnelle aura été incomplète : chômeurs, femmes, temps partiel, ceux qui bénéficient du minimum contributif, qui demain serait supprimé avec un tel système. Condamnés au RSA ou au minimum vieillesse !

Avec un système par points on connaît le montant d’achat pas ce que vaudra le point dans 20 ou 30 ans. Et c’est politiquement plus tranquille de faire baisser la valeur du point que de devoir discuter de l’âge de la retraite et du nombre d’années de cotisations. Ceux qui soutiendront ce dispositif porteront de lourdes responsabilités…Avec un tel système, on postule que la part de la masse salariale affectée aux retraites ne pourra jamais plus augmenter. La Suède qui a introduit ce dispositif a été obligée de le suspendre avec l’arrivée de la crise et de prévoir…une réduction des pensions !

 

Les véritables objectifs de la réforme

Il en est des retraites comme de la sécurité sociale, de la santé, le refus de la droite, des libéraux, de considérer que la protection sociale est une composante du statut salarial, que les prestations sont des salaires

différés socialisés. Il s’agit de remplacer un système de solidarité par une simple assurance individuelle avec bonus et malus selon que vous êtes plus ou moins malade ou vieux, en réduisant la protection publique commune au strict minimum.

L’objectif est de contraindre les plus favorisés à souscrire des assurances complémentaires auprès de groupes privés qui languissent de mettre la main sur cette nouvelle et énorme source de profits. Les pauvres devront se contenter du minimum, en l’occurrence vieillesse pour les retraites !

 

 Allain GRAUX

Le 14 avril 2010

 

 

 

Tag(s) : #politique
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