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RETRAITES : intervention du 24 juin 2010 par Allain GRAUX pour le Parti de Gauche 21-

à la réunion publique DU FRONT DE GAUCHE à DIJON

 

Le gouvernement prétend garantir l’équilibre des retraites à l’horizon 2020 alors que les projections sur lesquelles il s’appuie sont à 40 ans. Ainsi le déficit cumulé (ce qu’écrivait Le Monde le 13/04/2010) serait de 2600 milliards d’Euros, mais écrit en tout petit : selon une source gouvernementale .Car on ne retrouve nulle part ce chiffre dans le document du fameux COR.

En fait si on compare ce chiffre avec celui de la richesse cumulée su 40 ans : avec un PIB actuel de 1950 M. , on arrive à 78 000 M. ; soit 3.33%

Le déficit actuel du budget de l’Etat est de 7,5 % du PIB

On a donné aux banques : 40 M., soit 2%. Et on ne trouverait pas 3,3% sur 40 ans !

 

 Le déficit prévu en 2010 de la caisse des retraites est de 32 M., dû essentiellement à la crise, donc conjoncturel, provisoire, puisqu’il n’était que de 5 milliards en 2008. Il est évident que c’est le chômage, la précarité, le sous-emploi, les bas salaires qui sont la cause du déficit.

Une première mesure devrait être prise c’est :

favoriser l’emploi, relancer l’économie, les services, l’investissement, augmenter les salaires.

Le gouvernement fait l’inverse :

il ne remplace pas les fonctionnaires qui partent en retraite notamment dans l’éducation nationale, par ailleurs profondément en crise ; il prétend bloquer leurs salaires, donnant ainsi le mauvais exemple aux entreprises.

Alors que les profits ne baissent pas et que leur part à augmenter de 8 % depuis 1982, au détriment de la masse salariale, soit une perte de 80 milliards pour les salariés.

 

TEMPS DE TRAVAIL

En un siècle le temps de travail a été divisé par 2 ; la richesse a été multipliée par 15, la productivité par 30.

Donc on produit plus avec moins d’actifs, grâce à la productivité ; il n’est donc plus nécessaire d’avoir autant d’actifs pour financer la solidarité et les retraites.

En 1960 : 4 actifs pour 1 retraité

En 2000 : 2           pour 1    pas d’écroulement du système ; il était même équilibré sous Jospin

En 2010 : 1,7            pour 1

En 2050 ; 1,2 de prévu pour 1

Mais en réalité, qui peut prévoir la démographie à 40 ans ? La France a le meilleur taux de fécondité européen avec 2,02 enfants par femme ; c’est-à-dire que la moitié des futurs actifs sont déjà nés. Le constat est  que nous ne sommes pas du tout dans la même situation que celle des allemands, des Italiens ou des espagnols auxquels on nous compare et dont les taux sont de 1,4 à 1,3 enfants par femme.

 

Depuis la réforme Balladur de 93, la durée de cotisation a été allongée. Cela n’a rien réglé. En revanche le montant des pensions a baissé : de 15 à 20 %, diminuant le pouvoir d’achat des retraités dont 4.4 millions d’entre–eux doivent émarger au minimum contributif pour toucher de 590 à 645 € par mois, tellement leur retraite est faible.

 

Reculer l’âge de départ de 60 à 62 ans est une aberration quand on sait que les salariés quittent le travail en moyenne à 58,8 ans. Ils seront donc au chômage deux années supplémentaires, verront leurs pensions baisser encore et le déficit de la caisse augmentera encore. Soit, un transfert de déficit.

Cela représente une hausse potentielle de 650 000 chômeurs et un coût supplémentaire de 8.4 milliards pour les Assedic.

Une réforme injuste car elle repose essentiellement sur les salariés les plus défavorisés, ceux qui commencent à travailler tôt et devront cotiser 44 ans.

Alors que les revenus financiers ne contribueront que pour 1% , 3.5 milliards à comparer aux 76,6 milliards de gains engrangés sur la valeur ajoutée de 92 à 2007, soit 7 à 8 fois plus que le déficit des retraites.

Les exonérations sociales qui n’ont rien amenées de significatif en terme d’emplois – sinon cela se verrait - représentent 24 milliards d’€.

Si on demandait le même taux de cotisation aux revenus financiers, cela rapporterait 22 milliards.

Voila de quoi combler le déficit. !

Voila de quoi payer les retraites !

Et sans mettre en cause la compétitivité des entreprises puisque ce n’est pas l’investissement qui serait mis à contribution, mais les dividendes, ces revenus qui servent à la spéculation, responsable de la crise.

 

Autre solution dont le gouvernement et le Medef ne veulent  pas entendre parler ;

AUGMENTER LES COTISATIONS PATRONALES :

Or selon le scénario du COR lui même il suffirait d’une hausse de 10 points qui, lissés sur 40 ans représentent + 0,26 % par an ;

Et même en revenant à 37,5 années de cotisation – ce qui est la moyenne effective des années cotisées par les retraités, puisque licenciés à partir de 55 ans ils n’arrivent pas à 40 ans. Encore pire pour les femmes dont le niveau des pensions est inférieur de 50 % à celui des hommes et qui doivent attendre 65 ans pour toucher le taux plein.

Donc en revenant à 1993 et même à 1987 : 10 meilleures années, indexation sur les prix, et 37,5 années de cotisation, il suffirait de 0,375 % pour un taux de remplacement de 75 %

A 0,45 % on pourrait même payer l’équivalent du dernier salaire perçu…

 

De nombreux autres points pourraient être développés :

En particulier l’injustice de la pénibilité, prise en compte individuellement, sur dossier médical au lieu d’un droit collectif. C’es-à-dire quand on est usé, inapte, prêt à aller directement dans le cercueil, sans tenir compte des salariés exposés aux risques des produits cancérigènes dont le cancer se révèle plus tard (20 000 par an)

Ce qui pose la question du départ en bonne santé. Or si on allonge la durée du travail, l’espérance de vie en bonne santé diminue d’autant plus. Elle ne dépasse pas 63 ans pour les hommes et 64 pour les femmes. Elle est inférieure de 7 à 9 ans entre un ouvrier et un cadre.

 

INJUSTE encore quand on compare :

Un relèvement de 1 % de la tranche supérieure de l’impôt, cela touche 10 000 personnes dont le taux supérieur d’imposition a baissé de 52,75 à 40 % depuis l’arrivée de la droite au pouvoir en 2002. Hauts revenus et revenus financiers ne contribueront que pour 4 milliards sur les 42 milliards nécessaires pour combler le déficit d’ici 2018. De plus il va puiser dans le fonds de réserve spécial et préparer ainsi la faillite générale du système par répartition.

Il pourra ainsi proposer le système par capitalisation et les assurances privées pour permettre aux grands groupes de s’approprier le pactole des 240 milliards d’€ de dépenses de santé sur lesquelles ils lorgnent de puis longtemps. Véritable objectif des réformes libérales en cours.

 

LE DROIT a une retraite à taux plein à 60 ans avec un minimum équivalent au SMIC est  un choix de société.

Une retraite en bonne santé est un droit et c’est possible

Les citoyens doivent pouvoir en débattre et choisir, pourquoi pas par référendum ?

Tag(s) : #politique
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