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suite du chapitre I

II - De la création d'Israël à la mort de Yasser Arafat

1949 à 2004

Coups d’Etat en Syrie.

Après la guerre de 1948, le colonel Husni al-Zaim procède à un coup d'État en mars 1949, mettant fin au système parlementaire. Il emprisonne brièvement Shukri al-Kuwatli avant son départ pour l’Égypte. Zaim est lui-même victime d'un coup d'État en août 1949 par le colonel Sami al-Hinnawi qui le fait exécuter. En décembre, un troisième coup d'État renverse Al-Hinnawi, Adib Chichakli, son auteur, s'autoproclame Président de la République en 1951 et dissout le Parlement. Il est soutenu par les Américains qui espèrent la signature d’un traité de paix avec Israël. Ils voudraient que le gouvernement syrien fasse des réfugiés palestiniens des Syriens à part entière, pour intégrer 500 000 Palestiniens dans les plaines fertiles de Djézireh en échange d’une aide de 400 millions de dollars. Mais le Parti socialiste arabe d’Akram Hourani et le parti Baas de Michel Aflaq refusent cette proposition. Le parti Baas (socialiste arabe) tente de renverser Chichakli en 1952. Devant l’agitation, Chichakli refuse l'accord avec les États-Unis. Adib Chichakli sera néanmoins remplacé le 25 février 1954 par une junte militaire et par le président de l'assemblée constitutionnelle Maamoun al-Kouzbari.

1951

- Israël refuse le plan de paix de l’ONU, accepté par l’Egypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie.

- Le Mouvement Nationaliste Arabe est fondé à Beyrouth, avec Georges Habache, un jeune médecin chrétien originaire de Jaffa. Ce Mouvement va se rapprocher de Nasser et s’implanter dans d’autres pays arabes.

Le roi Abdallah de Jordanie est assassiné.

1952

- Le 23 juillet les « officiers libres » renversent le roi Farouk d’Egypte. Deux ans plus tard Gamal Abdel Nasser accède au pouvoir.

Au Caire, Yasser Arafat et Abou Iyad, créent l’Association des étudiants palestiniens qui deviendra l’Union générale des Etudiants Palestiniens (GUPS) en 1959, regroupant toutes les sections du monde entier.

Le Fath (Mouvement de Libération nationale palestinienne), sera issu du GUPS et le Front Populaire de Libération de la Palestine du MNA.

Avec le renversement de la monarchie irakienne le 14 juillet 1958 par Abdel Karim Kassem, se sont effondrés tous les régimes ou dirigeants qui gouvernaient pendant la guerre israélo-arabe de 1948/49 et dont aucun ne souhaitaient véritablement l’existence d’un Etat indépendant palestinien.

1iernovembre 1954

Une trentaine d’attentats et autant d’explosions secouent l’Algérie. On dénombre dix morts. Le Front de libération nationale (FLN) constitué quelques jours auparavant, donne le signal de l’insurrection. Le FLN servira de modèle pour la structuration et l’action de la résistance palestinienne.

1955

24 février - Le traité d'organisation du Moyen-Orient, appelé pacte de Bagdad, est signé le 24 février 1955 par l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni. Les États-Unis rejoignent le comité militaire de l'alliance en 1958. Le pacte sera rebaptisé Organisation du traité central (Central Treaty Organisation) ou CenTO, après le retrait irakien le 24 mars 1959. Le Pacte soulève une forte opposition dans le monde arabe, de l’Égypte nassérienne, mais aussi de l'Arabie saoudite. En Jordanie, quatre ministres quittent leurs fonctions et des émeutes éclatent dans le pays. Trois gouvernements se succèdent en à peine huit jours et le roi Hussein, qui avait cédé aux pressions anglaises, décide de faire marche arrière, et rejette le traité, à la grande satisfaction de l'Égypte et de l’Arabie saoudite.

28 février – Une colonne israélienne attaque les quartiers généraux de l’armée égyptienne, car le gouvernement israélien estime que l’Egypte soutient les éléments de la Bande de Gaza qui s’infiltrent en Israël. En effet, dès 1949 de petits groupes isolés lancent des opérations militaires contre Israël depuis la Syrien, la Jordanie et Gaza. En réponse, Le Caire, qui préfère éviter une confrontation directe, organise et entraîne les fedayin (les combattants).

En 1953, l’Egypte avait demandé l’aide d’Israël pour obtenir le retrait des britanniques qui occupaient le canal de Suez. Ben Gourion refusa, exigeant que l’Egypte signe un traité de paix et qu’elle autorise le passage des navires israéliens par le Canal.

Suite au Pacte de Bagdad, l’Égypte se rapproche de l’URSS et renforce sa nouvelle alliance par la signature d’un pacte militaire en octobre 1955 entre cette dernière, la Syrie, l’Arabie Saoudite rejoints en avril 1956 par le Yémen.

1956

26 juillet : nationalisation du canal de Suez par l’Egypte.

Nasser avait sollicité l’aide financière et technique des Etats-Unis pour la construction du barrage d’Assouan. Mais ceux-ci refusent en raison de l’orientation prosoviétique de l’Egypte. En représailles, Nasser nationalise la compagnie du canal de Suez pour bénéficier des revenus nécessaires au financement du projet.

Les ventes d’armes par la Tchécoslovaquie à l’Egypte sont vécues avec crainte par Israël. Suite à sa demande d’appui, la France livre des Mirages et des armes à Israël.

Le 29 Octobre: Intervention de la France et de la Grande-Bretagne à Suez. Israël se joint à la coalition contre l’Egypte, afin de faire cesser les actions militaires égyptiennes à Gaza, de détruire l’armement égyptien et de prendre le contrôle de l’entrée du golfe d’Akaba. C’est l’opération Kadesh.

La pression conjointe des Etats-Unis et de l’URSS obligent les agresseurs à se retirer. C’est la première occupation du Sinaï, du Golan et de Gaza par Israël.

Malgré sa défaite militaire, c’est un succès diplomatique pour Nasser. Plusieurs États arabes rompent leurs relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne. Israël, en dépit d’âpres négociations, est obligé de rendre la bande de Gaza et le Sinaï. En mars 1957, l’armée israélienne évacue Gaza et le Sinaï qui repassent sous administration égyptienne. Israël obtient la présence de forces de l’ONU le long de la frontière israélo-égyptienne (à Gaza et à Sharm el-Sheikh), positionnées du côté égyptien, ainsi que la libre circulation dans le golfe d’Akaba. La Syrie renforce son alliance avec Moscou, suivie par l’Irak et l’Egypte.

Au Liban, le président pro-occidental Camille Chamoun refuse de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni et la France alors que ceux-ci attaquent l'Égypte.

1958

Le 1er février, proclamation de la République Arabe Unie (RAU), union politique de l’Egypte et de la Syrie. Cela relance l’agitation des nationalistes arabes au Liban et en Irak où les gouvernements pro-occidentaux se heurtent aux volontés d’unité arabe.

Au Liban, une guérilla éclate en juin dans la montagne libanaise opposant les forces loyalistes et des insurgés. Chamoun obtient le débarquement de 14 000 marines américains qui sécurisent le port de Beyrouth et l’aéroport international. Le 23 septembre, le chef des armées, le général Fouad Chehab succède à Camille Chamoun à la présidence de la République et le chef de l’insurrection, Rachid Karamé est nommé Premier ministre. Les forces armées américaines quittent le pays le 28 octobre.

En Jordanie, les Britanniques apportent une aide militaire au souverain pro-occidental Hussein, lui aussi contesté de l'intérieur.

Le 14 juillet, en Irak, le roi et son Premier ministre Nouri Saïd sont massacrés. Le général Kassem prend le pouvoir.

Au Moyen-Orient, les interventions occidentales avec Israël, Etat non moins occidental implanté en terre arabe, conçues pour juguler la poussée nationaliste et tout rapprochement avec l’URSS, vont aboutir à des résultats inverses.

Seuls le Liban, pour l’instant, et la Jordanie, vont échapper au processus nationaliste arabe. Ce qui n’est évidemment pas sans influence sur un nationalisme palestinien qui s’inscrit dans le mouvement national arabe.

Octobre 1959

Des exilés dans les pays du Golfe, dont Arafat et Abou Mazen fondent le Fatha (Mouvement de Libération de la Palestine) qui tient son 1ier Congrès au Koweit. Leur mot d’ordre est : « Le retour est la voie de l’unité ». Ils ont pour objectif d’unir les Palestiniens et de déclencher une lutte armée, seule susceptible à leurs yeux d’obtenir leur retour et l’indépendance de la Palestine, dans l’unité avec le monde arabe. Ils créent une branche armée et se dotent d’une revue : Filastinuna « Notre Palestine à nous ».

Depuis la fin de la guerre, les fondateurs de l’Etat israélien, comme les pays occidentaux, voire les pays arabes, pensaient avoir effacé le peuple palestinien assimilé par les pays voisins. Faute d’organisation représentative, les Palestiniens avaient disparu de la vie politique et de la scène internationale. La création du Fatah, du FPLP, puis de l’OLP en 1964, va, tout changer.

1963

Le Baas, parti nationaliste et socialiste arabe, prend le pouvoir en Irak et en Syrie en mars, suite au coup d’Etat qui permet à Salahedine Bitar de devenir Premier ministre.

En Irak, après diverses péripéties pendant la présidence des frères Araf (1963-1968), le Baas, dirigé par Saddam Hussein et le général Ahmad al-Bakr, s’empare à nouveau du pouvoir à la suite de la révolution du 17 juillet 1968.

1964

29 mai - Création de l’Organisation de Libération de la Palestine, sous l’égide égyptienne et après une décision de la Ligue arabe. Ces pays doivent tenir compte de la nouvelle réalité palestinienne et s’efforcent d’unir les mouvements de résistance et de lutte pour mieux les contrôler. Ahmed Choukeyri est placé à la tête de l’organisation par Nasser, mais c’est Arafat avec le Fath qui est le principal courant du Mouvement.

1965

1ier janvier Première action du Fatah contre Israël.

11 mars 1965 - Présentation du plan Bourguiba pour la paix en Palestine.

Le Président Bourguiba avait affirmé dans une conférence de presse à Copenhague le 6 juin 1963: « Nous voyons Israël comme un Etat qui s'est imposé par la force et qui s'est permis de se substituer à un peuple qui n'a jamais porté d'inimitié à l'égard des Juifs; il prétend qu'il existait un Etat juif dans ces territoires depuis 2500 ans. Aussi considérons-nous que l'Etat d'Israël n'est qu'une forme de colonisation[1]». En février, le Président tunisien a visité l’Arabie Saoudite et la Jordanie, puis le « Combattant suprême» visite les camps de réfugiés palestiniens et c'est là qu'il préconise pour la première fois une solution par étapes. Il pense que l'attitude que les pays arabes adoptent depuis 17 ans du «tout ou rien » est un échec : je ne suis pas d'accord pour attendre 100 ans. Il conteste l'hégémonie de la R.A.U[2] et son «bellicisme stérile. »

« En Palestine au contraire les Arabes repoussent les solutions de compromis. Ils refusent le partage et les clauses du Livre Blanc. Ils le regrettent ensuite. « Si nous avions, en Tunisie, refusé en 1954 l'autonomie interne comme solution de compromis, le pays serait demeuré jusqu'à ce jour sous la domination française[3]»

Le 11 mars, au cours d'une conférence de presse tenue à Beyrouth le Président Bourguiba livre le plan précis de sa solution :

Le grand principe dans cette affaire, le point de départ est que, du côté arabe, toute décision doit revenir en premier lieu et en dernier ressort aux Palestiniens eux-mêmes!

-Il faut d'abord appliquer les résolutions votées par l'O.N.U.

-Il est nécessaire qu'au préalable, Israël manifeste son intention d'adhérer à ces décisions.

-L'application implique l'évacuation d'Israël d'une bonne partie du territoire qu'elle occupe et également le retour des réfugiés à leurs foyers quel qu'en soit l'emplacement»

Le 24 avril, Israël rejette ces propositions.

M. Choukeiri, Président de l'Organisation pour la Libération de la Palestine (O.L.P.), rejette également ces propositions. Le 24 avril commence une série de manifestations anti-tunisiennes au Caire, Jérusalem, Damas, Beyrouth, auxquelles répondent des manifestations anti-égyptiennes et anti-irakiennes à Tunis...

Le 29 avril Bourguiba fait publier: «Le plan que je préconise vise à inverser le rapport des forces et à gagner à notre cause l'opinion internationale ». La presse israélienne répond «c'est le plus intelligent et le plus dangereux de nos adversaires », alors que la presse des pays arabes l’accuse de traitrise.

1966

L’année est émaillée par les interventions de groupes armés palestiniens en Israël.

Le 13 novembre - Suite à une série d'actes de sabotage commis contre des cibles israéliennes et la mort de trois policiers israéliens tués par une mine terrestre deux jours plus tôt, les forces de Tsahal effectuent un raid dans le village cisjordanien de As-Samu, au sud de la ville d’Hébron. Lors de l'opération, 18 soldats jordaniens et un soldat israélien sont tués

1967

5 juin - Israël attaque l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Lors de cette guerre dite des 6 jours, Israël s’empare du Sinaï, de la Cisjordanie, de Gaza, du plateau du Golan en Syrie.

La guerre met fin aux espérances d’unité arabe, Israël occupe maintenant la totalité de la Palestine, au-delà des frontières du territoire prévu en 1947 par l’ONU. Pour les sionistes, c’est « la colère de Dieu » qui s’est abattue sur les Arabes pour restituer « la terre promise » au peuple élu. La colonisation commence dès juillet. Le premier ministre Allon présente un plan qui prévoit l’annexion de près d’un tiers de la Cisjordanie et la création de colonies dites « de sécurité », en particulier dans la vallée du Jourdain. Ce qui est en contradiction avec les déclarations de dirigeants qui semblent vouloir jouer la carte des négociations et se montrer prêts à échanger la Cisjordanie et Gaza contre la paix. Mais les Etats arabes réunis au Soudan, à Khartoum, refusent toute négociation du fait de l’annexion de Jérusalem-Est (élargie) par Israël qui proclame la ville comme capitale d’Israël. Cette décision viole la résolution 181 du partage décidé par l’ONU en 1947, les textes d’armistice, la résolution du 19 décembre 1949 qui réaffirmait l’internationalisation de Jérusalem.

Le 22 novembre - Le Conseil de Sécurité adopte la résolution 242 à laquelle il sera souvent fait référence. Elle fait du droit à « l’existence et à la sécurité d’Israël », mais aussi du « retrait des forces armées des territoires occupés », les conditions d’une paix durable.

Le destin des Palestiniens repose désormais entièrement sur Israël, la seule puissance occupante. Les anciens occupants jordaniens et égyptiens n’avaient d’ailleurs jamais profité de la situation pour créer un Etat palestinien en Cisjordanie et la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Pour l’OLP, la défaite va radicaliser l’organisation, trancher le débat en faveur des partisans de la lutte armée, au détriment des « réalistes ».

1968

20 mars - Attaque par l'armée israélienne du camp palestinien de Karameh[4] situé en Jordanie. Le 22 mars, au lendemain de la bataille, les organisations de fedayin intègrent l’OLP et adoptent une Charte nationale.

La guerre a provoqué l’exode de 439 000 nouveaux réfugiés, déplacés vers l’est du Jourdain, dont 188 500 vivent leur deuxième exil, alors que les 300 000 Palestiniens d’Israël retrouvent leurs compatriotes, demeurés dans les Territoires maintenant occupés.

Les réfugiés palestiniens ne sont pas des émigrés, mais des exclus de leur patrie qui est niée par les Israéliens. Ils sont sortis non seulement de l’espace qu’ils occupaient, mais aussi du temps : pour Israël, ils n’ont jamais existé. A cela, ils répondent dans un premier temps par la non-reconnaissance de l’Etat d’Israël et rejettent la résolution 242 du Conseil de sécurité lors du quatrième Conseil National Palestinien réuni au Caire le 10 Juillet 1968

1969

Février - Yasser Arafat devient président du Comité exécutif de l’OLP. Un mois plus tôt le Fath a publié son projet pour un « Etat palestinien indépendant et démocratique ».

Les opérations des fédayins se renforcent depuis les pays du champ de bataille. Ce qui ne va pas manquer de provoquer des affrontements avec leurs gouvernements qui ne veulent plus accepter la liberté d’action de groupes indépendants qui constituent « un Etat dans l’Etat ». La Syrie crée sa propre organisation au sein du parti Baas, la Saïka.

1970

Septembre noir.

Le Plan de l’américain Rogers, qui reprend la résolution 242, est accepté par l’Egypte et la Jordanie. Les difficiles relations de l’OLP avec le roi Hussein s’enveniment. Le FPLP de Georges Habache (suspendu des instances de l’OLP) détourne trois avions à Zarqa, afin de provoquer un affrontement dont il espère qu’il favorisera le renversement du pouvoir royal en Jordanie. Le roi de Jordanie, pressé par son état-major, intervient brutalement contre les camps de la résistance pour éliminer les combattants palestiniens. Les combats sont terribles et font des centaines de victimes. Les 5 000 fedayin regroupés dans les forêts d’Ajloun, après des trêves précaires, sont massacrés par les unités royales en juillet 1971.

1971

Nasser meurt le 28 septembre, au lendemain d’un accord qu’il impose au roi Hussein et à Arafat. La direction de la résistance palestinienne, expulsée de Jordanie, s’installe au Liban.

Naissance de « Septembre noir », organisation secrète de fédayins rescapés du massacre d’Ajloun. Elle assassine le premier ministre jordanien en novembre.

Le 5 octobre, Arafat échappe de justesse à une embuscade tendue par des opposants dans le Sud de la Syrie.

1972

Rumeurs de guerre

Mai 1972 – communiqué issu de la rencontre Brejnev-Nixon qui réaffirme l’attachement des Etats-Unis et de l’URSS à : une solution pacifique conforme à la résolution 242. Israël n’apprécie pas ! Sadate non plus, car il ne se satisfait pas du statu quo qui prive l’Egypte du Sinaï et provoque le mécontentement d’une population écrasée par l’effort coûteux d’un équipement militaire qui paraît inutile. Le 24 octobre, il annonce que son pays est prêt à partir en guerre contre Israël, quitte à « sacrifier un million de soldats[5] ». Les Soviétiques fournissent l'Égypte en chars et avions Mig tandis que l’armée israélienne est équipée par l'industrie militaire américaine. Mais les deux superpuissances ne souhaitent pas un conflit ouvert et se rencontrent à Oslo. Les Égyptiens décident d'expulser 20 000 conseillers militaires soviétiques et se rapprochent des Américains. Les Soviétiques se tournent alors vers la Syrie. Ils renoueront les échanges diplomatiques avec l’Egypte en février 1973 et lui fourniront d'importantes cargaisons d'armes.

5/6 septembre - Prise en otage des sportifs israéliens aux jeux olympiques de Munich par l’organisation « Septembre noir » ; onze athlètes sont assassinés et cinq membres du commando sont tués. Cette action va contribuer à identifier la résistance palestinienne au terrorisme. Septembre noir disparaitra en 1973, après la guerre du Kippour.

1973

9/10 avril : Assassinat à Beyrouth de 3 dirigeants du Fath, suivi d’affrontements entre fédayins et l’armée libanaise. Incursions israéliennes au Sud-Liban. L’histoire va-t-elle se répéter comme en Jordanie ?

L’OLP n’est pas une simple organisation politique, elle est devenue un système qui est l’embryon d’un quasi Etat, avec un gouvernement en exil. Elle représente les forces vives de la société palestinienne, une identité niée par Israël. Elle gêne aussi des dirigeants arabes qui doivent cependant tenir compte de leur opinion publique favorable aux Palestiniens, sauf au Liban où les partis chrétiens maronites contestent leur présence active. Une terrible guerre civile opposera les 17 communautés religieuses et factions. Elle ravagera le pays pendant de longues années.

Le 6 octobre - Offensive des troupes égyptiennes et syriennes contre l’armée israélienne.

Cette guerre du Kippour est déclenchée avant tout pour reconquérir les territoires occupés : le Sinaï égyptien et le Golan syrien. Mais aussi pour donner satisfaction aux masses arabes, retrouver l’honneur perdu en 1967, asseoir l’autorité du nouveau Président égyptien Anouar el Sadate, s’affirmer nationalement et internationalement face aux différents refus israéliens : la résolution 242, le Plan Rogers pour la paix qui proposait l’échange des territoires occupés contre une reconnaissance formelle d’Israël, et le retour des réfugiés contre la liberté de circulation sur le canal de Suez.

Les commandants des armées arabes ont secrètement coordonné leur plan d'attaque, l’Opération Badr[6]qui signifie Pleine Lune. Etrangement, Golda Meir ne semble pas avoir tenu compte de l’avertissement donné secrètement par le roi Hussein, pour prévenir le Premier ministre israélien de l'imminence d'une attaque syrienne[7].

Sadate a lancé l’offensive dans le Sinaï. Les Égyptiens réussissent à faire traverser le canal à 60 000 hommes et à cinq divisions mécanisées. La Syrie lance ses chars et son artillerie sur le Golan. Il faudra une semaine pour que Tsahal se ressaisisse au prix de lourdes pertes. Sadate commet cependant l’erreur de lancer une attaque en profondeur le 14 octobre, avec 400 chars qui se heurtent à 800 chars israéliens en position défensive, soutenus par la force aérienne israélienne. L’issue désastreuse de la bataille pour les Egyptiens est le tournant de la guerre du Kippour[8]. C’est une bataille perdue, mais une guerre moralement gagnée.

Le 22, la résolution 338 est acceptée par l’Egypte et Israël. Ariel Sharon, outrepassant les ordres, poursuit la contre-offensive pour filer vers Suez. La menace soviétique d’envoyer des troupes ramène Israël à la raison.

Le Koweit déclare l’embargo sur le pétrole, l’ampleur de la hausse des prix du pétrole brut va provoquer une grave crise économique pour le monde occidental.

On pouvait penser que ce serait l’occasion de mettre en œuvre une solution pacifique conformément aux espoirs donnés par le communiqué de mai 72 et la résolution 338, mais le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger préfère exclure l’URSS de tout arrangement. Les 21 et 22 décembre la Conférence de Genève échoue et ne se réveillera qu’en 1974.

La politique américaine, à laquelle s’est rallié Sadate, progresse à petits pas.

1974

Le 18 janvier - Convention de désengagement de la partie ouest du canal de Suez.

Le 5 mars, Israël retire ses troupes.

Accord de désengagement le 31 mai 1974, basé sur l'échange de prisonniers, avec le retrait israélien jusqu'à la Purple Line et l'établissement d'une zone tampon contrôlée par l'ONU. Une troupe d'observateurs des Nations unies est établie dans le Golan.

Mais, de longues années seront nécessaires pour réaliser l’objectif que s’était fixé Sadate de récupérer la souveraineté sur le Sinaï.

Février : 37 pays réunis au sommet islamique de Lahore reconnaissent l’OLP comme unique représentant du peuple palestinien.

En octobre, à l’Assemblée générale de l’ONU, ce sont 105 pays dont la France qui reconnaissent l’OLP. Et le 22, la résolution 3236 affirme le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Yitzhak Rabin devient le cinquième premier ministre d'Israël. Il le sera jusqu’en 1977, puis à nouveau de 1992 jusqu'à son assassinat par un extrémiste juif le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv.

Il est né en Palestine, à Jérusalem le 1er mars 1922. Après une carrière dans l'armée israélienne, au sein de laquelle il atteint le grade de général, il se lance en politique. Il reçoit le Prix Nobel de la paix en 1994, notamment pour son rôle actif dans la signature des Accords d'Oslo en 1993.

1975

1ier sept. Premier accord global : Israël se retire à 50 kilomètres du canal et restitue les puits de pétrole. L’Egypte rouvre le canal de Suez aux navires israéliens.

1976

Elections municipales dans les Territoires occupés.

L'OLP organise la désobéissance civile dans les territoires occupés, tout en augmentant les opérations militaires. Une vague de manifestations de grande ampleur embrase les territoires occupés de novembre 1975 à avril 1976.

Shimon Peres décide cependant d’organiser de nouvelles élections municipales dans les Territoires. Cela suscite un large débat parmi les Palestiniens. Le Front patriotique, rejette catégoriquement le plan d'autonomie qu'il considère comme un simple moyen de légitimer la poursuite de l'occupation. La participation aux élections, souhaitée par les communistes, impliquerait une déviation par rapport à la décision de boycottage des élections de 1972. Près de 20 % des candidats sont proches du parti communiste. Le Front patriotique[9] emporte la majorité dans les deux tiers des 24 municipalités où ont lieu les élections; un sur 5 seulement des conseillers sortants retrouve son siège[10].

Cependant pour Karîm Khalaf, maire de Ramallah, il est clair que « les maires ne représentent pas l'OLP; l'OLP nous représente ». Les municipalités jouent cependant un rôle très important dans la résistance au pouvoir israélien. Le lendemain des élections et durant tout l'été, les territoires occupés sont le théâtre de manifestations, grèves et heurts avec l'occupant dans le refus d'accepter la TVA que veut instituer l'administration militaire.

1977

Jimmy Carter, les chefs d’Etat européens, affirment la nécessité d’une patrie pour les Palestiniens. Les Etats-Unis et l’URSS appellent conjointement à donner satisfaction « aux droits légitimes du peuple palestinien ».

Le 19 novembre 1977, Sadate se rend à Jérusalem pour une rencontre avec Menahem Begin, le nouveau premier ministre de la droite israélienne qui a gagné pour la première fois les élections législatives du 17 mai. Le discours de Sadate à la Knesset se veut persuasif et émouvant : « nous acceptons de vivre avec vous dans une paix durable et juste », mais il ne réussit pas à convaincre Begin d’œuvrer pour une paix « juste », essentielle pour résoudre le problème palestinien.

1978

Non seulement ce n’est pas la paix, mais le 14 mars Israël envahit le sud du Liban, en réponse aux attaques de l’OLP. Les relations entre l’Egypte et Israël se dégradent, alors que la politique de la main tendue de Sadate est vivement critiquée par les pays arabes et l’OLP. Ils accusent l’Egypte d’avoir trop rassuré Israël qui de ce fait est intervenu au Liban.

Le Président américain Carter invite Sadate et Begin à Camp David pour reprendre des négociations. Sadate a pour objectif principal de récupérer le Sinaï, mais il ne peut pas signer une paix séparée avec Israël sans mentionner la Palestine, si l’Egypte souhaite conserver son influence et sa crédibilité dans le monde arabe.

17 septembre : signature de deux accords-cadres qui aboutiront seulement le 26 mars 1979 à la signature d’un traité de paix entre Israël et l’Egypte.

Ces accords comportent deux parties :

1) Le « cadre pour un traité de paix israélo-égyptien », à ratifier dans les trois mois, prévoit un retrait israélien du Sinaï dans les trois ans. Ce sera seulement le 25 avril 1982, après avoir démantelé ses colonies, qu’Israël se retirera du Sinaï, sauf pour Taba qui sera récupéré en 89.

2) Le « cadre pour la paix au Moyen-Orient » concerne la Cisjordanie et la Bande de Gaza.

Les trois Etats ont ratifié la promesse d’une période transitoire de cinq ans autorisant la bande de Gaza et la Cisjordanie à l’auto-détermination :

- le retrait des forces israéliennes de nombreux endroits dans ces deux régions ; et non le retrait des colonies...

- la tenue de négociations avec l’Egypte, Israël, la Jordanie, un représentant élu des Palestiniens pour déterminer le statut final de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

- l’interdiction de construire de nouvelles colonies israéliennes durant les négociations.

Pour les Etats arabes, sauf le Maroc, le Soudan et le sultanat d’Oman, l’Egypte a abandonné le problème palestinien et ne s’intéresse qu’à son propre sort.

Le 5 novembre 1978, les pays arabes rompent leurs relations diplomatiques avec l’Egypte, sauf le Soudan et le sultanat d’Oman. Au sommet de la Ligue arabe réunie à Bagdad, les ministres des affaires étrangères des pays arabes décident d’exclure l’Egypte (sauf le Soudan et Oman) et de transférer le siège de l’organisation du Caire à une autre capitale arabe, dans l’attente que l’Egypte retourne à ses frères arabes. L’Egypte restera exclue jusqu’en 1989.

Israël avait accepté la mention de la résolution 242 dans le texte consacré aux Palestiniens, mais Gaza et la Cisjordanie attendent toujours la mise en œuvre de l’accord concernant le retrait d’Israël des territoires occupés. Begin refuse l’autonomie promise par l’accord signé avec l’Egypte.

Le 20 mars 77, l’OLP a exprimé l’idée d’un Etat palestinien indépendant édifié sur une partie de la Palestine, ce qui implicitement équivaut à une reconnaissance d’Israël.

Mais l’OLP - représentant reconnu du peuple palestinien par L’ONU depuis le 13 nov.74 - est écartée implicitement des négociations. Dès lors, Le processus est mort-né, et c’est en vain que l’Egypte tentera d’entraîner la Jordanie et l’OLP dans la négociation.

Néanmoins Menahem Begin et Anouar el-Sadate reçoivent le prix Nobel de la paix. Quelle Paix ?

1980

Avril, l’Egypte autorise les relations économiques directes avec l’Etat hébreu.

Le 30 juillet, le parlement israélien proclame Jérusalem réunifiée capitale d’Israël !

1981

En juillet, affrontements entre les Palestiniens et l’armée israélienne à la frontière libanaise ; les Israéliens bombardent Beyrouth

Le 6 octobre, le Président égyptien Anouar el-Sadate est assassiné par un soldat opposé au traité. Son vice-président, Moubarak lui succède le 14 octobre.

14 décembre – Israël annexe le Golan.

1982

Mars-avril – Insurrection palestinienne dans les territoires occupés ; les maires palestiniens sont destitués. L'administration civile israélienne poursuit l'œuvre déjà entamée d'éradication du nationalisme palestinien de ses bases urbaines. Le 11 mars 1982, Ariel Sharon met le Comité d'Orientation Nationale hors la loi.

Le Comité d’Orientation National

Pour surmonter les réticences du Fatah à l’égard du Front patriotique, ses partisans fondent un circuit d'influence alternatif et semi-public, le Comité d'Orientation Nationale Palestinien (Lajnat Al-Tawjîh Al-Watanî AlFilastînt), créé lors d'un grand rassemblement populaire tenu à Bayt Hanîna près de Jérusalem le 1er octobre 1978. Groupant les maires des grandes municipalités, ainsi que des universitaires, des syndicalistes, des animateurs de groupements sociaux et des dignitaires religieux, le Comité d'Orientation représente l'ensemble de l'éventail politique palestinien. Néanmoins, les personnalités proches de l'aile gauche de l'OLP l'emportent largement puisque trois des quatre membres de son comité exécutif proviennent du bureau du Front National[11]

Fin mai, n'ayant pu trouver de remplaçants palestiniens aux maires destitués, il nomme des Israéliens. Les municipalités se mettent en grève partielle.

Au sein de l’OLP, les communistes auxquels se joignent les partisans des FDLP et FPLP lancent une initiative pour le rétablissement d'un Front patriotique qui deviendrait le seul instrument politique de l'OLP dans les territoires occupés. Le Fath s’appuie sur les pro-jordaniens qui y sont opposés. Il souhaite limiter l’influence du PC dans les territoires, mais finit par accepter le projet de rétablir le Front patriotique « afin de mobiliser les masses de notre peuple de l'intérieur pour affronter l'occupation sioniste ».

Le 6 juin - L'armée israélienne envahit le Liban, c’est l’opération "Paix en Galilée". L’objectif est de liquider la structure militaire de l’OLP. Sur l’ordre de Sharon, ministre de la défense, elle assiège Beyrouth, et fait sa jonction avec les Phalangistes chrétiens libanais de Béchir Gemayel[12].

21 août – Les fedayins et les dirigeants de l’OLP sont évacués à destination de Tunis sous la protection d’une force multinationale, à la suite d'un accord obtenu par les Américains, sur des navires de la Marine nationale française. Le départ du dernier contingent a lieu le 13 septembre.

14-18 septembre : le 14, assassinat à Beyrouth du président libanais Bechir Gemayel. Les Palestiniens et les dirigeants musulmans démentent toute implication. Plus tard le soupçon se portera sur Habib Tanious Chartouni, un membre du Parti social nationaliste syrien.

Les Israéliens répondent à l'assassinat de leur allié en investissant Beyrouth-Ouest dès le lendemain, contrairement à l’accord conclu par écrit avec les Américains de protéger les musulmans à l'ouest de la ville.

Les milices chrétiennes, avec la complicité passive de Tsahal, massacrent, assassinent, selon les rapports[13], entre 700 et 3 000 civils palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila.

Les territoires occupés se soulèvent à l'automne 82 à la suite des massacres de Sabra et Chatila. Le jet de pierres par les lycéens et les enfants contre les véhicules israéliens devient la manifestation quotidienne de la résistance à l'occupation.

20 septembre - Le roi Hussein de Jordanie choisit ce moment pour faire la proposition d’une Confédération Jordano-palestinienne. Il n’a pas encore compris que les Palestiniens revendiquent leur indépendance. Mais il a des partisans d’une telle solution au sein de l’OLP, notamment parmi les « néo-notables ».

21 septembre - Amine Gemayel est élu Président du Liban.

1983

Si le principe d’une confédération jordano-palestinienne semblait acquis en décembre 1982, au XVIème Congrès national palestinien qui se tient à Alger du 14 au 22 février, un grand nombre de participants y sont opposés. Arafat accepte de créer une confédération mais sur la base d’une Palestine indépendante. Les Etats- Unis, Israël et la Jordanie refusent cette proposition

En avril, les négociations Arafat-Hussein échouent.

En août, la guerre civile libanaise reprend; le Fatah soutient le Tawhid (Mouvement d'unification islamique) qui s’oppose au Parti communiste libanais allié à des groupes palestiniens dissidents. En novembre, les syriens appuyés par des dissidents palestiniens s’affrontent avec l’OLP ; Yasser Arafat et 4 000 de ses partisans sont évacués sous protection française vers la Tunisie.

En décembre 1983, l’OLP s’installe à Tunis.

1984

16 mai - Après de multiples combats entre les diverses factions libanaises, un gouvernement d’union nationale est formé.

23 juillet – En Israël, suite aux élections législatives, un gouvernement d’union nationale dirigé par le travailliste Shimon Peres, est formé avec le Likoud. Yitzhak Shamir du Likoud lui succèdera à mi-mandat, en 1988.

1985

Janvier - Les Falashas[14] sont transférés d’Ethiopie en Israël.

A partir du 15 janvier les troupes israéliennes quittent le Liban.

11 février - Accord jordano-palestinien : L’OLP s’engage à reconnaitre la résolution 242. Elle réaffirme à la fois le projet de confédération entre la Palestine et la Jordanie ainsi que le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Mai - La milice Amal, appuyée par la Syrie, entreprend d'éradiquer l'organisation de l'OLP au Liban : les camps de Sabra, Chatila et Burj El Barajneh sont assiégés, bombardés, privés de nourriture et de médicaments. La « guerre des camps » fait plusieurs milliers de morts palestiniens et libanais, Sabra est totalement détruit, Chatila à 85 %, Burj El Barajneh à 50 %. Cela durera jusqu’à ce que l’OLP soit complètement délogée par des dissidents en juin 88. « Les terroristes arabes poursuivent l’œuvre de Sharon » déclare Yasser Arafat.

Les guerres du Liban et les Palestiniens

Une guerre libano-palestinienne, entre milices chrétiennes et l’OLP, a eu lieu de 1975 à 1978, avec un soutien syrien aux premières en 1976, puis entre l’OLP et la milice Amal de 1985 à 1987. Elle culminera avec le siège des camps de Beyrouth en 1987 qui feront 6 000 morts.

Les forces palestiniennes se répartissent entre le Yémen, le Soudan, l’Algérie, la Lybie, l’Irak, la Tunisie.

Octobre - L’aviation israélienne bombarde le siège de l’OLP situé à Hammam Chott en Tunisie, 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués sous les bombes. Israël justifie ces bombardements comme étant des représailles exécutées pour venger l'assassinat attribué à des militants pro-palestiniens, de trois Israéliens à Larnaca (Chypre).

Bourguiba menace de rompre les relations diplomatiques avec les Etats-Unis s’ils soutiennent Israël. Le 4 octobre, les Américains s’abstiennent lors du vote sur la résolution onusienne qui condamne cette violation flagrante du droit international.

1986

Le 19 février - Les relations entre Arafat et le roi Hussein se distendent à nouveau, en raison de divergences sur la reconnaissance d’Israël, telle qu’elle était prévue dans l’accord du 11 février 1985.

En Palestine, la contestation monte dans les territoires occupés, menée par des organisations islamistes, en raison de la politique de colonisation.

La colonisation de 1986 à 2002

Pendant cette période, 900 000 nouveaux arrivants d’origine russe émigrent en Israël, aidés fortement par des pécules de 6 000 € à chacun et des prêts immobiliers. Un tiers d’entre eux n’ont absolument aucun lien avec le judaïsme. Ces juifs peu religieux, joints aux 250 000 travailleurs non juifs, importés d’Europe de l’Est, d’Asie, d’Afrique, remplacent les Palestiniens empêchés de venir travailler en Israël.

Pour les sionistes et le gouvernement qui revendiquent un Etat juif, une question se pose : Qui est juif ? Selon la Cour Suprême israélienne, c’est celui qui est né d’une mère juive, ou s’est converti au judaïsme et n’appartient pas à une autre religion (il s’agit donc bien d’un critère religieux). Mais comment définit-on une mère juive ? Où classer les athées dans un Etat théocratique ?

Chehata Haroun était Egyptien, juif et communiste. Il refusa d’émigrer en Israël. Sur sa tombe on a lu ces quelques lignes :

Chaque être humain a plusieurs identités, Je suis un être humain. Je suis Egyptien lorsque les Egyptiens sont opprimés. Je suis noir lorsque les noirs sont opprimés. Je suis juif lorsque les Juifs sont opprimés et je suis Palestinien lorsque les Palestiniens sont opprimés.

1987

20-26 avril - Lors du XVIIIème Congrès national palestinien réuni à Alger, l’OLP est réunifiée entre ses différentes composantes : Fath, FPLP, FDLP, PCP)

1987

Décembre - Première Intifada (révolte des pierres).

Le 7, une révolte éclate dans les Territoires occupés. Les Israéliens sont la cible de jets de pierre par de jeunes Palestiniens. Ce soulèvement exprime le refus de la population de vivre sous l’administration israélienne. Dans un premier temps, les autorités israéliennes répriment la révolte par la force. Mais cette répression n’arrête pas l’Intifada, au contraire elle s’étend. Sur la scène internationale, l’opinion s’émeut de la situation dans les Territoires occupés. La résolution 605 est votée le 22 décembre 1987 par le conseil de sécurité de l’ONU, qui déplore la politique israélienne à Gaza et en Cisjordanie. La diplomatie américaine se positionne en médiatrice.

Création du Hamas

Des islamistes, Sheikh Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, tous trois issus des Frères musulmans, créent le Hamas, Mouvement de la résistance islamique qui prône la disparition d’Israël et l'instauration d'un Etat islamique palestinien sur tout le territoire de l'ancienne Palestine mandataire. Ses militants, dont ceux des Brigades Izz al-Din al-Qassam, prennent pour cible aussi bien les militaires que les civils israéliens.

Paradoxalement, Israël favorise ce mouvement qui pratique le terrorisme. Selon Zeev Sternell, historien à l’Université Hébraïque de Jérusalem, « Israël pensait que c’était un stratagème intelligent pour pousser les islamistes contre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ». Après 1967, la Société des Frères musulmans reçoit un appui important de l’étranger, notamment de l’Arabie saoudite[15]. En 1978, ils ont créé une « université islamique » à Gaza. Selon l’hebdomadaire israélien Koteret Rashit (Octobre 1987), « Les associations islamiques ainsi que l’université avaient été soutenus et encouragés par l’autorité militaire israélienne » en charge de l’administration de la Cisjordanie et de Gaza. « Ils [les associations et l’université islamiques] ont été autorisées à recevoir des paiements d’argent de l’étranger[16]. »

Le Hamas se montre très actif pendant l’Intifada, mais reste à l’écart de l’OLP pourtant unifiée. Très bien structuré et proche des plus démunis, le mouvement s’affirme comme un concurrent sérieux du Fatah, en particulier à Gaza.

1988

Le Hamas adopte sa Charte, le 18 août 1988. A propos de l’OLP, il déclare : « Notre patrie est une, notre malheur est un, notre destin est un et notre ennemi est commun. » En fait, il reprend les thèses qui étaient dominantes dans l’OLP avant les années 1975, celles de la libération de toute la Palestine, mais avec des connotations antisémites, dont une référence au Protocole des sages de Sion[17].

Février et mars

Sous la présidence de Reagan, le secrétaire d’Etat Schultz, lors d’une tournée au Moyen-Orient, lance une proposition d’ouverture de négociations sur les Territoires occupés. Elle est refusée par le Premier ministre israélien Shamir.

Le 31 juillet - Le roi Hussein annonce la rupture des liens administratifs avec la Cisjordanie et met fin à son rêve de Royaume arabe uni, laissant à l’OLP le soin de s’occuper du problème palestinien.

Le 15 novembre - L’OLP proclame la création de l’Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale et accepte le plan de partage présenté par l’ONU en novembre 1947. Le nouvel Etat est reconnu par la Ligue des Etats arabes.

Le 7 décembre - Arafat annonce être « prêt à négocier avec Israël (…) sur la base des résolutions 242 et 338 des Nations unies » et « s’engage à vivre en paix avec Israël et ses autres voisins et de respecter leur droit à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues internationalement (…) ».

A la Conférence des Nations-unies, Arafat reconnait l’existence d’Israël et renonce au terrorisme. L’OLP s’engage dans une lutte de résistance non-armée qui va durer jusqu’en 1993. En vain, les propositions palestiniennes ne sont pas acceptées par le gouvernement israélien de Shamir qui est réélu le 22 décembre.

1989

Shamir soumet au vote de la Knesset des propositions concernant la tenue d’élection dans les territoires occupés. Elles ne sont que mollement et partiellement approuvées par la nouvelle administration Bush et par Arafat.

En octobre, le secrétaire d’Etat James Baker propose un nouveau plan, mais il se solde par un nouvel échec.

L’intifada se poursuit.

1990

20 juin - Suite à la tentative de débarquement d’un commando palestinien en Israël, le président Georges Bush suspend le dialogue avec les Palestiniens.

2 août - Invasion du Koweit par l’armée irakienne. Le Conseil de sécurité de l’Ou exige le retrait immédiat des troupes. Le 8 août, Saddam Hussein annonce l’annexion du Koweit (avant le découpage colonial, il appartenait à l’Irak). Le Président américain envoie, par vagues successives, 500 000 soldats en Arabie saoudite[18].

Le 9 septembre - Américains et Soviétiques condamnent l’agression dans une déclaration commune. Le 30 septembre, l’URSS et Israël rétablissent leurs relations consulaires.

Contrairement à la majorité des pays arabes, l’OLP soutient Saddam Hussein.

Un vain espoir est né de pouvoir échanger l’occupation du Koweit contre celle de la Cisjordanie et de Gaza, dans une illusoire négociation régionale.

Le 8 octobre - « la Tuerie des mosquées » à Jérusalem.

Alors que des centaines de jeunes palestiniens étaient rassemblés sur l’esplanade, la secte juive d’extrême-droite du « Mont du Temple » les provoque en voulant poser la pierre angulaire d'un temple juif sur l'esplanade d'Haram Al-Sharif. Les Palestiniens bombardent de pierres les juifs venus célébrer Sukkot [19]et priant au pied du mur des lamentations, juste en dessous. La police intervient avec des grenades lacrymogènes puis par des tirs à balles réelles qui font 21[20] morts et 150 blessés. Saddam Hussein en profite pour réclamer une action des Arabes afin de libérer Jérusalem.

Une commission d’enquête est nommée par l’ONU.

29 novembre - La résolution 678 du Conseil de sécurité autorise le recours à la force contre l’Irak. Saddam Hussein doit rappeler ses troupes du Koweït avant le 15 janvier 1991 minuit. Il a pris les nombreux étrangers présents en Irak en otage.

1991

Janvier - Tarek Aziz, ministre irakien des affaires étrangères et James Baker, le secrétaire d’Etat américain, se rencontrent à Genève. Cette diplomatie de la dernière chance est un échec.

Le Parlement français vote pour la guerre.

Le 15 janvier 1991 - A Tunis, un commando israélien assassine le numéro deux de l'OLP, Abou Iyad, son conseiller Abou Mohamed Al Oumari et le responsable de la sécurité Hayel Abdel Hamid.

Jeudi 17 janvier - La guerre du Golfe

L'aviation américaine lance l'opération « Tempête du désert ». Les avions alliés effectuent plus de 1300 sorties de bombardement sur l'Irak qui est pilonnée toute la journée. C’est seulement le lendemain que les SCUD irakiens s'abattent sur l'Arabie Saoudite et Israël. La guerre est suivie en direct sur CNN ; on peut même y entendre une interview de Saddam Hussein en plein conflit...Les bombardements sur l'Irak s'intensifient avec les missiles Tomahawk. Les Irakiens incendient les puits de pétrole et provoquent une marée noire dans le Golfe.

En France, en désaccord avec la participation à la coalition guerrière, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement démissionne.

24 février - Les Alliés déclenchent l'offensive terrestre après l’échéance du dernier ultimatum. Sur la route de Koweït-City, la débâcle irakienne est totale : les Irakiens se rendent par milliers.

Le 26 février - Saddam Hussein annonce que l'Irak se retire du Koweït, mais les Alliés rejettent toute idée de cessez-le-feu, craignant une ruse de Saddam Hussein.

28 février 1991 - Dans la nuit, l'Irak annonce qu'elle accepte toutes les résolutions de l'ONU "sans conditions". George Bush ordonne le cessez-le-feu dans la matinée.

Trois semaines après la fin du conflit dans le Golfe, l'Irak est confrontée dans le Nord à un sanglant soulèvement des peshmergas, les maquisards kurdes qui se battent pour leur indépendance depuis des décennies. Leur révolte et celle des chiites dans le Sud menace l'Irak d'éclatement.

La résistance kurde affirme contrôler la quasi-totalité de la région autonome du Kurdistan irakien. Les rebelles accusent les forces gouvernementales de bombarder des localités kurdes au napalm et la ville de Nadjaf au gaz moutarde. Des milliers de femmes, d'enfants et de vieillards kurdes fuient les combats qui font rage.

22 mars - Aucun avion de combat irakien n'est autorisé à décoller, sous peine d'être immédiatement abattu. C'est le sort qui vient d'être réservé à un chasseur Sukhoï.

25 mars - Embargo sur l’Irak et contrôle par toutes les marines impliquées.

31 mars - Le Kurdistan est pratiquement coupé du reste du monde et les derniers peshmergas sont encerclés par la garde républicaine. Civils et peshmergas, terrorisés par l'éventualité d'une attaque à l'arme chimique, fuient vers la Turquie.

Mars 1991 - La révolte des chiites qui devait être soutenue par les forces américaines laisse place à deux semaines de bombardements intensifs contre Bassorah et les villes saintes chiites. La répression est sanglante et entraîne l’exode de plus de 100 000 personnes vers l’Arabie Saoudite et le Koweït. Des mesures draconiennes sont prises à l’encontre de ces populations notamment contre les arabes des marais[21].

18 avril - L'ONU va protéger les Kurdes d'Irak.

Bagdad autorise les Nations Unies à organiser sur son territoire des centres humanitaires pour les populations kurdes. Les forces américaines, françaises et britanniques ont commencé à pénétrer dans le nord de l'Irak pour repérer les lieux. Les autorités irakiennes acceptent la présence de fonctionnaires de l'ONU, mais dénoncent la présence militaire.

Octobre - Nouveaux affrontements entre Peshmergas et l’armée irakienne au Kurdistan.

L'industrie militaire irakienne est placée sous la surveillance de 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui sont chargés de l'élimination des armes irakiennes « de destruction massive[22] » et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourra contrôler à tout instant les installations militaires et civiles irakiennes.

Les Palestiniens et la guerre du Golfe.

Dès le retrait des troupes de Saddam du Koweit, annoncé par son discours du 12 août, en pleine Intifada qui ne s’est pas interrompue, des milliers de graffitis, de slogans et des affiches en l’honneur de Saddam fusent de toute part, ornant les murs de la Palestine. Pour la majorité des gens, il devient un dirigeant héroïque, car il déclare vouloir retirer ses troupes dans le cadre d’un accord global prévoyant en même temps le retrait des forces d’occupation de la Palestine et du Liban, visant ainsi Israël mais aussi la Syrie. En effet, les Palestiniens ne comprennent pas que seule l’occupation de leur pays par Israël, peut s’éterniser au mépris du droit international.

30 octobre 1991 - Conférence de Madrid. Premières négociations entre Israël et les Etats arabes voisins. Pour la première fois, les Palestiniens sont invités dans le cadre d’une délégation jordanienne. Ils sont conviés à négocier une paix fondée sur le retrait éventuel d’Israël des Territoires occupés en échange de la normalisation des relations entre les pays de la région et Israël. Des négociations entre Palestiniens et Israéliens s’engagent le 10 décembre à Washington pour « échanger la terre contre la paix ».

L'idée prend forme d'une solution en deux étapes pour régler le conflit israélo-palestinien : une première étape de gouvernance intérimaire palestinienne, puis une seconde pour régler les statuts définitifs des points bloquants.

Le processus s’enlise quelque peu mais se poursuit secrètement. Il débouchera sur les Accords d’Oslo en 1993.

Décembre 1991 - Dissolution de URSS

Elle devient effective le 26 décembre 1991, le lendemain de la démission de Gorbatchev de la présidence de l'Union soviétique le 25 décembre.

1992

24 février - James Baker, le secrétaire d’Etat américain lie les garanties bancaires pour un prêt de 10 milliards de dollars à Israël en échange des implantations juives à Gaza et en Cisjordanie. On sait ce qu’il en est advenu !

23 juin - Le parti travailliste et le Meretz reviennent au pouvoir avec Itzhak Rabin.

1993

La chute de Shamir redonne de la vitalité aux négociations secrètes reprises à Oslo en janvier et mars 1993. Parallèlement aux négociations de Madrid, les discussions aboutissent à un accord sur le retrait des troupes israéliennes de Gaza et de Jéricho.

9-10 septembre - Echanges de lettres entre l’OLP et le gouvernement israélien : L’OLP reconnaît le droit de l’État d’Israël à vivre en paix et dans la sécurité, alors qu’Israël décide de reconnaître l’OLP « comme le représentant du peuple palestinien », mais sans aucune référence à un Etat palestinien.

Le 13 septembre à la Maison Blanche, Rabin et Arafat signent la Déclaration de principes sur les arrangements intérimaires d’autonomie : les accords d’Oslo. Ils constituent une triple avancée en trois grands axes :

- La reconnaissance mutuelle.

- Une déclaration de principes sur l’autonomie palestinienne transitoire dans les Territoires occupés, pour une période de cinq ans, menant à un arrangement permanent fondé sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU.

- La poursuite des négociations pour aboutir à une solution définitive des questions cruciales suivantes : statut, frontières, territoires, avenir des colonies juives, les réfugiés, Jérusalem.

Un accord devait être signé le 13 décembre sur le retrait des troupes israéliennes de Gaza et Jéricho, lequel devait être achevé le 13 avril 1994.

1994

25 février - Massacre de 29 Palestiniens par le colon Baruch Goldstein au caveau des Patriarches à Hébron.

29 février - Accord de Paris sur les questions économiques.

Le 4 mai - L’accord Oslo I sur la première phase d’autogouvernement est signé au Caire. Des pouvoirs concernant l’éducation, la santé, les affaires sociales sont transférées aux Palestiniens qui commencent à organiser une force de police. Les questions portant sur les colonies, Jérusalem, les emplacements militaires, l’eau, les réfugiés et les frontières, sont reportées aux discussions finales qui devraient avoir lieu au bout de trois ans.

1ier juillet -Après 27 ans d’exil, Arafat rentre à Gaza où s’installe une Autorité palestinienne provisoire. L’espace sur lequel elle exerce son autorité ne représente que 3 % du territoire, il sera de 18 % à la fin de la période intérimaire.

5 juillet 1994 - Election de Yasser Arafat à la présidence de l’Autorité palestinienne.

Le 13 juillet devait se tenir l’élection d’un Conseil National Palestinien ayant le pouvoir de légiférer. Mais le processus est semé d’embuches constituées d’actes de terrorisme, de massacres perpétrés par les colons et d’attentats suicides commis par des islamistes.

L’application réelle des accords sur le terrain commence en 1995. La période d’autonomie doit s’achever le 4 mai 1999.

Le 14 octobre - Arafat, Shimon Pérès et Itzhak Rabin reçoivent le prix Nobel de la Paix.

Le 26 octobre - La Jordanie et Israël signent un traité de Paix.

1995

24 juillet - Un terroriste du Hamas, se fait exploser dans un autobus à Ramat Gan près de Tel Aviv, 6 personnes sont tuées et 30 autres sont blessées[23]. Les Territoires sont entièrement bouclés.

Malgré l’acharnement des terroristes des deux camps pour les faire échouer, les négociations d’Oslo se poursuivent.

28 septembre.

Signature des accords de Taba, dit OSLO II, à Washington.

Ils définissent l’échéancier et les conditions de l’entrée en vigueur de l’autonomie. Outre l’organisation des pouvoirs, ils divisent la Cisjordanie en trois zones avec des statuts d’occupation différents. Une première zone (A), où sont concentrées les principales villes et représentant 3 % de la Cisjordanie et 20 % de la population, est administrée directement par l’Autorité. Une Zone B, regroupant les principaux villages, soit 27 %, est placée sous contrôle de l’Autorité et des Israéliens. La zone C représente 70 % de la Cisjordanie restante, reste sous l’autorité israélienne et sera l’objet de négociations ultérieures[24]. Cet accord, en fait, ne sera jamais appliqué !

4 novembre - Itzhak Rabin est assassiné par l’étudiant de l’extrême-droite religieuse Yigal Amir. Shimon Peres lui succède. L’assassinat du premier ministre israélien est le résultat d’une campagne hystérique de l’extrême-droite, de la droite, des colons, des religieux, contre les accords d’Oslo et son signataire qui fait figure de traître. Il n’est pas exclu que les colons extrémistes aient bénéficié de complicité parmi les responsables des services secrets et de la police[25]. Rabin était loin d’être un pacifiste depuis toujours, ancien militaire, il a été un des acteurs de l’expulsion des Palestiniens en 1948 et un général des principales guerres menées par Israël. Mais, il avait su tirer les leçons de l’occupation. Les colons extrémistes, la droite de Sharon et de Netanyahou n’hésiteront pas à placarder des affiches où il figure en uniforme SS, les religieux à lancer des appels au meurtre. Cependant, si Rabin éprouvait une profonde répugnance à l’égard des colons, il fut également toujours réticent à les affronter[26]. Ainsi, il avait autorisé des permis de construire dans les colonies[27]. Bien qu’informé « par la ‘’Paix maintenant’’ et par plusieurs ministres du Meretz qui exigeaient qu’il intervienne pour annuler les permis[28] », il n’en fit rien. Ce qui n’apaisa nullement l’ire des colons contre « les ennemis du sionisme et de la colonisation », « les forces nihilistes de la nation[29] ». Pour eux, « il n’y a qu’un seul destin qui convienne à ce gouvernement : il doit disparaître de cette terre[30]. » Et encore : « Le faire sortir de la scène politique, et avec lui un gouvernement maléfique qui est aux mains de la gauche radicale et de l’OLP, est donc un besoin existentiel suprême[31]. »

En décembre, Israël se retire des villes palestiniennes sauf d’Hébron.

1996

5 janvier - Shimon Peres donne le feu vert à l’exécution de « l’ingénieur du Hamas », Uehia Ayache. Ce qui déclenche une vague d’attentats terroristes qui feront 59 morts entre février et mars. Shimon Pérès est déstabilisé. C’est à nouveau le blocus des Territoires, alors que la paix, du moins le calme semblait régner.

20 janvier - Elections du Conseil législatif et du président de l’Autorité palestinienne, au suffrage universel direct pour une période de quatre ans. Les Palestiniens des Territoires se déplacent massivement aux urnes (80 %) et Yasser Arafat devient président de la nouvelle organisation politique avec 87,1 % des suffrages exprimés, face à Samiha Khalil. Les membres de l’OLP obtiennent, quant à eux, les deux tiers des 88 sièges au Conseil législatif. Le nombre des députés, élus pour quatre ans, passera de 88 à 132 membres en 2006 et l’autonomie s’étendra alors à la majeure partie de la population de Cisjordanie.

Avril - Le Hezbollah libanais envoie des roquettes sur le nord d’Israël par solidarité avec les Palestiniens. Pérès riposte par l’opération « Raisins de la colère ». L’armée commet une bavure à Cana au Sud-Liban, où le 18 avril, 98 réfugiés civils d’un camp de l’ONU périssent sous les bombes. Un cessez-le feu intervient le 27.

24 avril - Le premier Conseil National Palestinien se réunit à Gaza, raye de sa charte tous les articles mettant en cause le droit à l’existence de l’Etat d’Israël par 504 voix contre 54 et 14 abstentions.

5 mai - Séance inaugurale des négociations sur le statut final. Mais, les discussions ne commenceront réellement que quatre ans plus tard en raison de la victoire de la droite aux élections israéliennes. Elles échoueront à Taba.

29 mai - Netanyahou et sa coalition de droite extrême, alliée aux partis religieux, remporte les élections avec une courte majorité de 50,4% des voix.

C’est une ère de colonisation rampante qui continue et s’intensifie, ponctuée d’attentats et de répressions.

27-29 septembre - La municipalité juive de Jérusalem permet l’ouverture d’un tunnel sous l’esplanade des Mosquées. Cette provocation provoque des violences et la mort de 76 Palestiniens.

8 octobre -Première visite officielle de Yasser Arafat en Israël, invité à Césarée par le chef de l’Etat, Ezer Weizman.

1997

15 janvier -Protocole d’accord sur le transfert de pouvoirs à l’Autorité et sur le redéploiement israélien à Hébron.

25 février - La colonisation continue : nouvelle implantation d’une colonie sur la colline de Har Homa, territoire palestinien à Jérusalem.

1998

En janvier, Bill Clinton relance le processus de redéploiement prévu par les Accords, mais se heurte aux louvoiements de Netanyahou qui dit vouloir négocier. Arafat exige le respect des accords avant toute négociation. Finalement sous la pression de Clinton et grâce à la fermeté d’Arafat, le 23 octobre, selon les Accord de Wye River, l’Autorité palestinienne doit récupérer 13 % supplémentaires de son territoire dans les trois mois.

Le 10 décembre - Les délégués du CNP abrogent une nouvelle fois la Charte de l’OLP pour affirmer la reconnaissance de l’Etat israélien.

Le 14 - Bill Clinton est reçu à Gaza et proclame le droit des Palestiniens à un Etat. En représailles, Netanyahou annonce la suspension du retrait dont seulement 2% a été effectué, en dénonçant « un Balfour palestinien ! » L’accord de Wye River est gelé. La Knesset s’auto dissout le 21.

1999

25 mars - Les chefs d’Etat de l’UE affirment le droit à l’autodétermination des Palestiniens, incluant la possibilité d’un Etat.

Netanyahou ferme nombre d’institutions palestiniennes, tout ce qui peut constituer un embryon d’Etat, et multiplie les implantations de colonies. Un rapport de « La Paix Maintenant » révèle que les colonies se sont développées de 105 % depuis la signature des accords de Wye River !

Le 4 mai - Fin de la période d’autonomie prévue par la déclaration de principes du 13 décembre 1993. Le Conseil central de l’OLP accepte de reporter la déclaration d’indépendance.

Le 17 mai - Ehoud Barak, candidat du parti travailliste israélien est élu premier ministre. Il déclare vouloir geler toute création de colonie.

Le 4 septembre - Un accord est conclu à Charm el Cheikh sur un calendrier des retraits : 7 % en Cisjordanie, 4% à Gaza.

2 novembre - Sommet Clinton, Barak, Arafat, à Oslo. Les négociations sur le statut final reprennent.

15-16 décembre - Ce sont les Syriens qui engagent des pourparlers. Mais ils échoueront le 26 mars 2000 à Genève, malgré les efforts de Clinton.

2000

4 janvier - Retrait israélien de 5 % en Cisjordanie, mais suspension de la suite des accords !

24 mai - Retrait précipité de Tsahal du Sud-Liban, suite à une offensive du Hezbollah et de l’effondrement de son allié, l’Armée du Sud-Liban.

10 juin - Après la mort du roi Hussein de Jordanie le 7 février 1999, c’est Hafez el Assad, le président syrien qui décède à son tour. Bien que la Syrie ne soit pas un royaume, c’est son fils Bachar qui lui succède, comme Abdallah II en Jordanie a succédé à son père !

11 au 24 juillet, échec des négociations de Camp David entre Bill Clinton, Yasser Arafat et Ehud Barak.

Les négociations sur le statut final devaient commencer en 1996 et ont été sans cesse reportées comme les retraits israéliens des Territoires occupés. Les désaccords demeuraient si importants que c’est Arafat qui avait proposé de reporter le sommet. Mais Clinton voulait conclure avant la fin de son mandat et Barak souhaitait profiter de cette situation pour imposer des propositions minimales aux Palestiniens sous la pression de son parlement où il avait perdu la majorité. Mais il s’agissait cette fois, non d’un accord intérimaire, mais d’accords définitifs. Les questions débattues : le statut de Jérusalem, les colonies, le sort des réfugiés, étaient essentielles pour Arafat. Il ne pouvait pas renier les aspirations fondamentales du peuple palestinien en échange de la reconnaissance d’un Etat qui ne serait pas réellement souverain, où l’identité palestinienne ne serait pas affirmée clairement.

Le retrait de 90 % du territoire proposé par Ehud Barak, ne comprenait pas Jérusalem, la vallée du Jourdain et les colonies (42 % de la Cisjordanie). De plus, Israël voulait annexer des zones coloniales, ce qui aurait coupé la Cisjordanie en trois cantons sans continuité territoriale : trois bantoustans !

Barak voulait toujours annexé Jérusalem pour en faire la capitale de l’Etat juif. Ce qui est absolument inacceptable pour l’opinion publique palestinienne et le monde de culture arabe.

Aucune concession, aucune reconnaissance sur les droits des réfugiés n’était avancée par Israël, malgré le « bon vouloir » et la timidité sacrificielle du négociateur Saëb Erekat à cet égard[32].

L’OLP en reconnaissant Israël avait déjà abandonné 78 % de la Palestine mandataire et c’était sur les 22% restant que l’Etat israélien exigeait des concessions !

28 septembre - Ariel Sharon organise une provocation sur l’esplanade des mosquées, pour mettre Barak en difficulté à la veille des élections législatives. Il a obtenu l’autorisation de Barak le 25. Le 29 à la sortie de la prière du vendredi, 7 palestiniens sont abattus et 220 autres sont blessés.

Cette violence enflamme tous les territoires et va déclencher la deuxième Intifada. Cette fois, ce ne sont pas de simples pierres qui sont lancées sur les forces de répression, mais les armes à feu qui sont utilisées. L’affrontement durera jusqu’en 2005 et fera 1000 victimes israéliennes et 4500 du côté palestinien dont 848 enfants mineurs.

La population des 138 colonies passera de 190 723 personnes à 418 305, entre 2000 et 2004.

2001

21/27 janvier - Pourparlers de Taba. Ils échouent alors que l’accord était presque conclu sur la base des « paramètres » de Bill Clinton, y compris sur l’épineuse question des réfugiés et de leur droit au retour. Mais Ehud Barak a démissionné et ne veut pas s’engager avant la tenue des élections en Israël. Au lieu de se prévaloir d’un accord de paix à Taba, de retarder les élections, il tombe dans le jeu provocateur de Sharon, le piège tendu par son esclandre sur l’esplanade des Mosquées qui a déclenché l’Intifada.

Le 6 février Sharon est élu premier ministre.

11 mars - Sharon ordonne le blocus militaire autour de Ramallah.

Le premier ministre a déclaré que « la guerre d’indépendance de 1948 n’est pas achevée ». Sa stratégie consiste à faire porter la responsabilité de l’Intifada et des attentats perpétrés par le Hamas sur Arafat pour le décrédibiliser. Il peut ainsi continuer la colonisation en la justifiant par les nécessités de la sécurité. Les liquidations « extra-judiciaires » selon l’expression utilisée par le ministre de la défense Shaul Mofaz se multiplient et entretiennent le cycle attentats-représailles. 2622 maisons seront détruites, 9051 prisonniers recensés en décembre 2006.

Au lieu de l’espoir de paix qui prévalait avec Oslo et Taba, c’est la fin des illusions avec Sharon qui pratique une atmosphère de guerre permanente.

Le 28 mars - raids d’hélicoptères sur Gaza et en Cisjordanie

Le 17 avril - intervention de l’armée israélienne à Gaza.

8 mai - A Gaza, on enterre la petite Imane, quatre mois, la plus jeune victime de l'Intifada, tuée dans le bombardement du camp de réfugiés de Khan Younès.

10 mai - Israël lance une demi-douzaine de missiles sol-sol contre des cibles des services de sécurité palestiniens à Gaza, blessant une vingtaine de personnes.

11 mai - Une bombe explose à Jérusalem-est, blessant deux touristes polonais.

12 mai - Israël tue Motassem Sabagh, un responsable du Fatah, chef à Jénine des brigades Al Aqsa, dans un raid d'hélicoptères dans lequel un policier palestinien est tué et 13 civils sont blessés.

13 mai – L’armée israélienne effectue une sixième incursion dans la bande de Gaza. Quinze Palestiniens sont blessés dans des raids.

16 mai - Mort d'un adolescent palestinien, abattu par des tireurs israéliens à proximité de Netzarim dans la bande de Gaza. Deux autres jeunes sont blessés.

17 mai - Tsahal bombarde le camp de réfugiés de Khan Younès au sud de la bande de Gaza. Quatre Palestiniens sont blessés.

18 mai - Un attentat-suicide est commis par un kamikaze du Hamas à l'entrée d'un centre commercial de la station balnéaire israélienne de Nétanya. Il fait cinq morts, dont le porteur des explosifs, et plus de 70 blessés.

En représailles, les Israéliens envoient des chasseurs F-16 bombarder les villes de Ramallah, Naplouse et Tulkarem.

19 mai - La Ligue arabe s’insurge contre les violences faites aux Palestiniens. Elle propose de rompre toutes les relations politiques avec Israël.

14 mai - Cinq policiers palestiniens sont tués dans un échange de tirs avec l'armée israélienne à Beitunia, en Cisjordanie. Deux Palestiniens trouvent la mort dans la Bande de Gaza lors d'une fusillade avec des militaires.

21 mai - La commission Mitchell, chargée par la communauté internationale de déterminer les origines de l'Intifada, préconise un gel de la colonisation pour mettre fin aux violences et cesse d'utiliser des balles en caoutchouc.

Arafat appelle à la convocation d'un sommet pour examiner les conclusions de la commission Mitchell.

29 mai - Le ministre israélien de l'Habitat, Nathan Chtcharansky donne son accord à la construction de 710 logements dans deux colonies de Cisjordanie. L'Autorité palestinienne prévient que cette initiative "torpille" la mission de l'émissaire américain.

Ariel Sharon prétend avoir déclaré un cessez-le-feu unilatéral le 22 mai et qu’il continuera de l’observer.

1ierjuin - Attentat meurtrier à Tel-Aviv à la discothèque « Dolphinium » : 21 jeunes victimes.

2 juin - Arafat ordonne un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, mais le

3 juin - 13 organisations palestiniennes, dont le Jihad, le Hamas et le Fatah se prononcent pour la poursuite de l'Intifada.

Ariel Sharon pose quatre conditions à Arafat pour un cessez-le-feu réel :

1-l'arrêt de l'incitation à la violence

2-l'arrêt des actions de terrorisme et de violence

3-l'arrestation des terroristes qui ont été libérés

4-l'arrestation de tous ceux qui ont tué des Israéliens et "dont Arafat connaît l'adresse".

4 juin - Un communiqué commun diffusé au nom du Hamas et du Fatah annonce qu'ils mettent un terme aux attaques en Israël et stoppent les opérations militaires. Mais le 5, le Hamas nie s'être engagé au côté du Fatah...

8 juin - Une rencontre sécuritaire a lieu sous les auspices des Etats-Unis à Ramallah, afin d'essayer de consolider la trêve.

Malgré la trêve, les violences se poursuivent et Israël menace de rompre le cessez-le-feu.

21 juin - Nouvelle réunion bipartite entre les responsables israéliens et palestiniens de la sécurité.

28 juin - Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell annonce qu'Israéliens et Palestiniens se sont mis d'accord sur un calendrier permettant de déboucher sur la reprise des négociations de paix. Cependant, Ariel Sharon réclame la cessation de toutes les violences de la part des Palestiniens, parce qu’évidemment lui n’est responsable de rien !

10 Août - Malgré le cessez le feu, les attentats continuent, revendiqués en majorité par le Hamas. Un nouvel attentat qui cause 17morts et 90 blessés à Jérusalem donne l’occasion à Sharon de s’emparer des bureaux de l’Autorité palestinienne à la Maison de l’Orient et de 9 locaux à Jérusalem-Est.

27 août - Le chef du FPLP, Abi Alou Mustafa, est tué par l’armée israélienne à Ramallah.

11 septembre - Attaques terroristes d’El Q’aida contre New-York et Washington. Aucun rapport direct avec la résistance palestinienne. Mais pour Sharon, il faut détruire l’autorité palestinienne, enterrer Oslo, expulser, voire assassiner Arafat. Les attentats contre les Etats-Unis sont l’occasion d’obtenir le feu vert de Georges W.Bush. Les Américains le lui donnent, mais refusent « l’éradication » d’Arafat et réaffirment leur « idée d’un Etat Palestinien dès lors que le droit d’Israël à exister est respecté ».

La tactique de Sharon continue : harceler et provoquer les Palestiniens jusqu’à ce qu’ils commettent des actes donnant l’occasion de justifier une sanglante répression et la colonisation, le blocage de tout processus de paix, la suspension des accords d’Oslo. Objectif commun à Sharon et au Hamas...

Comme on peut le constater, tout au cours de cette longue énumération des actes de violence meurtrière qui ont marqué l’année 2001, le même scénario se répète six fois en six mois ! Les 1ier et 2 décembre, trois nouveaux attentats sont revendiqués par le Hamas : 30 morts. Le 12, encore 10 morts.

Tenu pour responsable, Arafat est prisonnier dans la Mouquata, le siège de l’Autorité à Ramallah.

Le 16 décembre, Yasser Arafat appelle à l’arrêt des opérations militaires à l’intérieur d’Israël. Trois semaines plus tard, Raed Al Karmi, responsable des brigades Al Aqsa, proches du Fatah, est assassiné. C’est le cycle infernal des attentats et des représailles qui reprend.

2002

28 février/2 mars - L’armée israélienne lance l’opération « Voyage pittoresque » dans les camps de réfugiés de Balata, près de Naplouse et de Jénine ; 21 palestiniens et 2 soldats israéliens sont tués.

Le 13 mars, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1397 qui évoque la perspective de : « deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte à l’intérieur de frontières reconnues et sûres » Mais sur place, l’armée israélienne comme les « terroristes » se soucient peu de frontières sûres.

Le 27, le sommet Arabe réunit à Beyrouth propose à Israël une normalisation totale des relations, et donc une reconnaissance de son existence par tous en échange de son retrait des Territoires occupés. Un Etat palestinien serait constitué à partir des frontières de 1967, et une solution juste du problème des réfugiés, conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU devrait être mise en œuvre. Le lendemain, la Ligue arabe vote, à l’unanimité l’Initiative Arabe de Paix (IAP), proposée par l’Arabie Saoudite. Cette initiative a également reçu le soutien de l’Organisation de la Coopération Islamique (57 Etats), y compris l’Iran. L’IAP représente un changement dans les relations entre Israël et les pays arabes[33].

Mais un terroriste du Djihad islamique du Cheikh Yassine[34], assassine 29 membres d’une famille rassemblée à Netanya pour la Pâque juive. En représailles, le 29 mars, l’armée Israélienne lance l’Opération « Remparts », non contre le Hamas mais contre l’Autorité palestinienne. Sharon a lancé Tsahal à la reconquête de toute la Cisjordanie, un programme de destructions et de tueries comme jamais vues depuis la guerre des six jours. L’armée organise la démolition systématique de toutes les infrastructures de l’Autorité palestinienne malgré les propositions pour la paix, la résolution 1397 votée par le Conseil de Sécurité de l’ONU et la résolution 1402 qui demande à Israël de se retirer de Ramallah. Un plan de paix de plus auquel Israël ne répond même pas. Bush demande à Israël de se retirer « sans délai » des régions occupées conformément à la résolution 1402 du 30 mars. Il envoie le secrétaire d’Etat C. Powell qui n’obtient même pas un cessez-le-feu ou un calendrier de retrait israélien[35].

En avril, à Djénine, Human Rights Watch recense 52 morts palestiniens parmi lesquels 22 « étaient des civils dont des enfants, des handicapés physiques ou des vieillards ». Entre mars et mai, l’opération Rempart fait 1447 morts dont 497 dans le camp de Djénine[36]. Environ 160 habitations sont totalement détruites dans le camp et de nombreuses autres sont endommagées, plus de 4 000 personnes se retrouves sans abri.

2 mai - Yasser Arafat sort pour la première fois depuis un mois de la Mouquata.

10 mai - 123 Palestiniens qui étaient réfugiés depuis 39 jours dans l’Eglise de la Nativité à Bethléem, peuvent enfin en sortir.

19 juin - Nouvelle opération israélienne, « Voie ferme », après un attentat suicide qui a tué 19 israéliens. 55 personnalités palestiniennes appellent, dans une pétition publiée par le journal palestinien Al Qods, à la fin des attentats contre les civils en Israël.

24 juin - Le Président américain, par sa déclaration qui conditionne la création d’un Etat palestinien à la mise en place d’une « direction palestinienne nouvelle et différente » soutient de fait la volonté de Sharon d’éliminer Yasser Arafat, du moins son autorité, niant sa légitimité de représentant du peuple palestinien.

En détruisant toutes les structures étatiques de la Palestine, Sharon veut détruire toute tentative de créer un Etat palestinien indépendant.

Juillet - Le gouvernement israélien construit un mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël.

19 août - L’accord « Gaza d’abord » est conclu entre l’Autorité et Israël, sur la fin des attentats contre le retrait partiel de l’armée. Il ne sera jamais appliqué.

Le 6 septembre, Sharon dénonce les accords d’Oslo : « C’est la plus grande catastrophe qui soit jamais arrivée à Israël ». L’armée poursuit l’occupation de toutes les villes de Cisjordanie.

La stratégie de Sharon : liquider l’Autorité palestinienne en écartant son principal représentant, même s’il a condamné les attentats suicides, alors que les commanditaires, le Hamas et le Djihad ne sont pas mentionnés.

Sa solution : quelques bantoustans palestiniens sans souveraineté, enserrés dans le réseau des colonies juives qui n’ont pas cessé de s’étendre depuis Oslo.

La solution finale : Le transfert des Palestiniens. Depuis sa victoire de 2001, il n’a pas cessé de répéter : « la guerre d’indépendance de 1948 n’est pas achevée ». Comme Israël existe et domine largement ses voisins, cette phrase confirme sa volonté de parachever l’expulsion commencée par la terreur des actes terroristes de l’Irgoun, prolongée pendant la guerre de 48/49, puis à de multiples occasions dans ses divers commandements et responsabilités.

Réservée hier à l’extrême droite, l’idée du transfert a progressé dans une opinion israélienne traumatisée à cette époque par les attentats contre les civils. Les colons aidés par l’armée, emploient tous les moyens possibles d’humiliations, de persécutions quotidiennes pour pousser les Palestiniens à partir.

Un conflit régional pourrait créer des conditions favorables à un transfert massif. On peut mesurer à l’aune de cette hypothèse un aspect de la véritable signification de la guerre du Liban qui sera déclenchée par Ehud Olmert, successeur de Sharon, et les tentatives pour y entraîner la Syrie...

La tentation du transfert reste présente dans l’esprit de certains dirigeants en raison de la situation démographique du Grand Israël qui d’ici à 2010 comprendra une majorité de Palestiniens dits arabes. L’idée en avait été exprimée par Ben Gourion dès le XXème congrès sioniste du 20 Août 1937.

« La puissance croissante du [peuplement juif de Palestine] accroîtra également notre capacité à mettre à exécution un transfert massif ... se souvenir que cette démarche s’appuie sur une idée humaniste et sioniste importante : transférer une partie d’un peuple dans sa propre patrie et peupler des territoires inhabités [dans les pays arabes]... »

« On ne peut pas comprendre ce qui s’est passé cette année-là, y compris l’expulsion massive des populations et le refus du retour des réfugiés sans comprendre également la pensée fondamentale des dirigeants du Yichouv où l’idée du transfert occupait une position centrale. (Benny Morris)

2003

Le 28 janvier, Sharon gagne les élections législatives.

20 mars 2003 - La seconde guerre du Golfe commence avec l'invasion de l'Irak (dite « opération Liberté irakienne ») par la coalition américaine en Irak. Saddam Hussein est renversé, l’Irak est occupé. Cette guerre est une mise en œuvre du concept de guerre préventive développé par l'administration Bush pour parer à la menace d’armes de destruction massive dont un rapport présenté au conseil de sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002, affirmait la présence. La France, l’Allemagne, la Russie, la Chine, condamnent cette intervention. Les « preuves » se révèleront être une manipulation du gouvernement Bush.

Le journaliste Ari Shavit écrivait le 3 avril 2003 dans le journal israélien Haaretz : « La guerre d'Irak a été conçue par vingt-cinq néoconservateurs, juifs pour la plupart, qui incitent le président Bush à changer le cours de l'histoire[37]

Stephen J. Sniegoski a émis l’hypothèse que « La guerre d’Irak [a été] conçue en Israël[38] ? Dans un article fleuve paru dans The American Conservative, critiquant les raisons d’une attaque préméditée par les Etats-Unis sur l’Irak, l’historien et vieux routier de la diplomatie, Paul W. Schroeder, y remarque (juste en passant) : "La vraie raison, ainsi que la motivation cachée derrière cette politique, est vraisemblablement : la sécurité d’Israël." L’auteur de l’article estime qu’il faut se référer à l’histoire du mouvement sioniste pour comprendre les motivations supposées des dirigeants israéliens qui les auraient incités à suggérer ou utiliser Bush pour déclencher ce conflit. Bien d’autres motivations contribuaient à cette action guerrière de l’empire, comme le contrôle du pétrole. Il écrit :

Malgré une rhétorique publique soutenant le contraire, l’idée d’expulser (ou, suivant l’euphémisme accepté "de déplacer") les Palestiniens indigènes fait partie intégrante de l’effort sioniste pour fonder un état national juif en Palestine. L’historien Tom Segev a écrit :

L’idée du déplacement [de population] a accompagné le mouvement sioniste depuis ses origines, et apparut pour la première fois dans la chronique de Théodore Herzl. Dans la pratique, les sionistes commencèrent à exécuter un mini-transfert [de population] lorsqu’ils se mirent à acheter des terres et à évacuer les arabes qui les occupaient... "Faire disparaître" les arabes est au cœur du rêve sioniste et fut aussi une condition nécessaire à son existence.... A quelques exceptions près, aucun sioniste ne contesta l’intérêt du déplacement forcé — ou sa moralité.

Toutefois, continue Segev, les leaders sionistes apprirent à taire en public leur plan d’une expulsion massive car "cela aurait eu pour conséquence de leur faire perdre la compassion internationale.[]

C’est au cours des années 80, avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement "Likoud" de droite, que l’idée de l’expulsion a refait surface publiquement. Et cette fois-ci, l’idée fut associée à celle d’une guerre de plus grande ampleur, avec déstabilisation du Moyen-Orient — condition préalable à la déportation des Palestiniens. Une telle hypothèse incluant l’expulsion de la population palestinienne, fut exposée brièvement dans un article de Oded Yinon, intitulé "Une Stratégie pour Israël dans les années 80," et qui parut dans le périodique Kivumim de l’Organisation Sioniste Mondiale [World Zionist Organization] en février 1982. Yinon avait été attaché au ministère des Affaires Etrangères israélien et son article reflétait indubitablement la pensée du plus haut-niveau de l’establishment militaire et des services secrets. L’article appelait Israël à provoquer la dissolution et le morcellement des états arabes en une mosaïque de regroupements ethniques. Dans cet ordre d’idée, Ariel Sharon exposa, le 24 mars 1988, que si le soulèvement palestinien persistait, Israël serait obligée de déclarer la guerre à ses voisins arabes. Cette guerre, a-t-il spécifié, fournirait "les circonstances" pour procéder à l’expulsion de toute la population palestinienne, de Cisjordanie, de la bande de Gaza et même d’Israël[39].

Sans tomber dans la théorie d’un complot mondial juif qui relève de l’antisémitisme, il faut relever que la guerre d’Irak correspond aux intérêts tels que les comprennent les dirigeants de l’Etat israélien.

1ier décembre - L'Initiative de Genève, ou Accord de Genève.

C’est un plan de paix alternatif établi par les anciens partenaires des négociations de Taba pour résoudre le conflit israélo-palestinien[40]. Il définit les conditions d’une paix juste et durable. Les principaux artisans de cet accord sont l'ancien ministre israélien Yossi Beilin et l'ancien ministre palestinien Yasser Abd Rabbo.

Les accords prévoient un règlement global :

- le partage de la souveraineté sur Jérusalem qui serait la capitale des deux États, les quartiers arabes et l'Esplanade des mosquées étant sous souveraineté palestinienne.

- l'évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie (dont la plupart des colonies) et la totalité de la bande de Gaza et le règlement de la question de la circulation entre Cisjordanie et Bande de Gaza.

- les réfugiés seraient indemnisés et auraient le choix entre plusieurs options qui sont : l'installation dans le futur Etat Palestinien, ou rester définitivement dans le pays d'accueil, ou aller s'installer dans un pays tiers, ou le retour en Israël[41].

Mais, Ariel Sharon n'approuve pas cet accord et l’estime dangereux pour Israël car il mettrait en péril le caractère juif de l'État hébreu. L'Autorité palestinienne le soutient mollement. Le Hamas et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa estiment que cet accord constitue une trahison. Car elles considèrent que le droit au retour est un élément non négociable.

Le renoncement au droit au retour était une contrepartie à la cession de l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Cette idée avait déjà été présentée lors des négociations de Camp David et de Taba.[42]

18 décembre - Sharon annonce un plan de "séparation" de Gaza.

Ce plan entrerait en application au milieu de l'année 2004. Mon intention est de procéder à une évacuation, pardon, à un redéploiement des colonies qui nous posent problème et des sites que nous ne conserverons plus de toute façon dans le cadre d'un règlement final, a expliqué Sharon. Je pars du principe que dans le futur il n'y aura pas de juifs à Gaza.

« Le plan unilatéral de Sharon équivaut à une annexion, non à une séparation »

C’est ce que déclare « Americans for Peace Now (APN) » : « Tout plan de désengagement fondé sur le tracé actuel de la clôture de sécurité équivaut à une annexion, non à une séparation", a déclaré Debra De Lee, présidente d’APN. La clôture est construite de telle façon qu’elle s’enfonce profondément en Cisjordanie, plaçant ainsi des milliers de Palestiniens à l’intérieur de la ligne de défense d’Israël »

En fait ce plan, outre qu’il débarrasse Israël d’une épine difficilement gérable, permet à Sharon de se prévaloir d’intentions pacifiques alors qu’il vient de répandre le fer et le feu sur les Territoires, et surtout de rendre pratiquement caduque la « feuille de route » laborieusement élaborée par les Etats-Unis, la Russie, l’UE et l’ONU.

« Le sens du plan de désengagement est le gel du processus de paix, avait confié dès 2003 M. Dov Weisglass, le conseiller de Sharon. Quand vous gelez ce processus de paix, vous empêchez la création d’un Etat palestinien et vous empêchez une discussion sur les réfugiés, sur les frontières et sur Jéusalem. [..]Le désengagement, c’est la dose de formol nécessaire pour qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens[43]. »

2004

2 février - Préparatifs pour l’évacuation des 17 colonies israéliennes de Gaza et quatre colonies de Cisjordanie (Ganim, Homesh, Kadim, Sa-nur).

22 mars - Assassinat ciblé de Cheikh Yassine. Abdelaziz al Rantissi lui succède ; il sera assassiné à son tour dès le 17 avril...

GAZA

2 mai - Un référendum a été organisé à l'intérieur du Likoud concernant le plan d’évacuation de Gaza. Il a abouti par un rejet par 65 % des votants. Cela n’empêche pas Sharon de le présenter à la Knesset qui l’approuve le 6 juin.

L’intense bataille au sein du Likoud aboutira en 2005 à création du parti Kadima par Sharon

29 juin - Le plan est modifié, assorti des « engagements américains ». Il met hors-jeu l’Autorité palestinienne sous le prétexte qu’il n’y aurait pas de partenaire et que le plan est « unilatéral ». Il annonce qu’il n’y aura « plus de juifs dans la bande de Gaza », mais qu’ « il est évident qu’en Judée et en Samarie, certaines zones feront partie intégrante de l’État d’Israël, notamment d’importants blocs de peuplement juif, des villes, villages et des zones de sécurité, ainsi que des lieux dans lesquels l’État d’Israël a des connections importantes[44]. »

Mais « l’État d’Israël poursuivra la construction de la clôture de sécurité ».

Dans la troisième partie du texte, il ressort qu’Israël « contrôlera et préservera le périmètre extérieur de la bande de Gaza, dominera de façon exclusive l’espace aérien de Gaza et continuera son activité militaire dans le territoire maritime de la bande de Gaza », que « la bande de Gaza sera démilitarisée et exempte d’armes » et que « l’État d’Israël se réserve le droit fondamental de légitime défense, à la fois préventive et réactive, ainsi que le droit de réagir par la force, le cas échéant, en réponse aux menaces émanant de la bande de Gaza ».

L’évacuation devra être achevée fin 2005. La Bande de Gaza ne représente que 6 % des territoires occupés, avec 8 000 colons contre 1 450 000 Palestiniens qui vivent sur le reste de la Bande. Si les Palestiniens se félicitent de cette évacuation, ils craignent – avec juste raison - que ce plan diabolique ne soit le prétexte pour renforcer la colonisation de la Cisjordanie. Car au même moment, Ariel Sharon fait voter la construction de 3500 nouveaux logements entre la colonie de Maale Adumim et Jérusalem[45]...

Par ailleurs, Gaza ne peut être considérée comme libérée de l’occupation, comme un territoire indépendant puisque sous le contrôle d’Israël. « Difficile d’envisager symbole plus important d’une occupation que le contrôle par un pays étranger des frontières de son voisin par terre, mer et air...La communauté internationale ne reconnaîtra aucune “fin d’occupation” dans une zone où un Etat étranger décide de qui peut ou non y pénétrer[46]. »

Le 26 octobre 2004, le parlement israélien vote une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. Benjamin Netanyahu et d'autres personnalités exhortent le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.

Le 23 août 2005, l'expulsion des habitants des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.

Le 11 septembre, c’est le retrait final des militaires. Le 12, le désengagement total est terminé.

Le 25 novembre, la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de Rafah, jusqu’à sa fermeture en juin 2007 par l’Égypte et Israël, dans la foulée de la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas. Ce qui va contraindre les Gazaouis à creuser des tunnels sous la frontière égyptienne pour permettre un ravitaillement.

Le 9 juillet 2004, le mur est déclaré illégal par la cour internationale de justice.

Le MUR : dans certains endroits le mur s’enfonce de 20 km à l’intérieur des territoires. En 2005, 255 km sont achevés et la Cisjordanie est découpée en 11 enclaves séparées par des routes de contournement, des colonies. Un autre mur est prévu qui coupera l’Est du reste des Territoires, annexant les terres cultivées et fertiles, et de précieuses ressources en eau. Avec 700 km de mur, 50 % de la Cisjordanie sera annexée de fait, avec 400 000 Palestiniens sans permis de résidence et sans citoyenneté. Il est conçu de façon à placer Jérusalem sous citoyenneté israélienne, rendre la ville inaccessible aux Palestiniens, l’annexer et judaïser sa population en expulsant le plus grand nombre d’habitants arabes.

11 Novembre 2004 - Mort de Yasser Arafat.

Gravement malade, il n’est sorti de la Mouquata détruite par les obus de l’armée israélienne, que pour se faire soigner à Clamart en France, où il décèdera.

[1] BOURGUIBA -La Tunisie et l'affaire Palestinienne-Tunis, secrétariat d'Etat à l'information et à l'orientation, 1966- p.36.

[2] RAU – République arabe Unie (union de l’Egypte et de la Syrie)

[3] BOURGUIBA ET ISRAEL - Annuaire de l'Afrique du Nord – l’Action : 7.03.1965

[4] Voir note du chapitre sur le Mausolée de Yasser Arafat qui était présent.

[5] Benny Morris, Righteous victims : a history of the Zionist-Arab conflict.

[6] En référence à la bataille de Badr, l'une des premières victoires militaires de Mahomet contre les habitants de La Mecque pourtant supérieurs en nombre.

[7] The 50 Years War - Israel & The Arabs, 1998, Pbs Home Video, ASIN: B00004TX2W

[8] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kippour#cite_note-5

[9] « Mis en forme dès 1972 par le parti communiste et des nationalistes de Cisjordanie et de Gaza, le projet est entériné par le CNP de janvier 1973. Le Front patriotique se considère comme l'organisateur de la résistance politique à l'occupation israélienne en territoires occupés ». « Le pouvoir en Cisjordanie, un combat a quatre » Jean-François Legrain -Bulletin du CEDEJ 23, 1er sem. 1988.

[10] Source : « le pouvoir en Cisjordanie, un combat a quatre » Jean-François Legrain -Bulletin du CEDEJ 23, 1er sem. 1988- p.164.

[11] Source : « le pouvoir en Cisjordanie, un combat a quatre » Jean-François Legrain -Bulletin du CEDEJ 23, 1er sem. 1988- p.164.

[12] Les Phalanges libanaises (Al Kataëb Al Lubnaniyya), sont un parti politique nationaliste essentiellement chrétien fondé en 1936 par Pierre Gemayel, Najib Acouri, George Naccache (journaliste), Charles Helou, Hamid Frangié et Chafic Nassif. Elles se sont fortement militarisées depuis 1975.

[13] Le journaliste Pierre Péan reprend ce chiffre de 5 000 victimes comme marge supérieure (Sabra et Chatila, retour sur un massacre [archive], dans Le Monde diplomatique de septembre 2002. Deux documents émanant de la Croix-Rouge recueillis (pièces 151 et 153) par la commission indépendante créée par le gouvernement israélien pour enquêter sur le massacre indiquent un premier décompte partiel de 328 victimes et un nombre total de 460 corps retrouvés entre le 18 et le 30 septembre 1982 par la Croix-Rouge internationale, la Croix-Rouge libanaise, la Sécurité civile libanaise et le Service médical de l'Armée libanaise. Le chiffre de 700 à 800 victimes avancé par les Forces armées israéliennes est considéré comme le plus plausible par cette commission (voir le Rapport officiel).

[14] Juifs éthiopiens

[15] Lire : Qu’est-ce que le Hamas ? Par Alain Gresh, 27 janvier 2009- http://blog.mondediplo.net/2009-01-27-Qu-est-ce-que-le-Hamas.

[16] Source : GlobalResearch.ca.

[17] Un faux créé par la police tsariste au début du XXe siècle.

[18] Ce qui ne manquera pas de provoquer des problèmes à ce pays. C’est ce que j’avais analysé et déclaré à l’époque. C’est à partir de cet évènement que Ben Laden créa Al Qaïda !

[19] Sukkot : La fête des cabanes, en principe joyeuse, elle rappelle la protection par l’Eternel, à la sortie d’Egypte ; elle dure sept jours.

[20] L'État du Monde, F. Maspero,‎ 1983 - page 57 – Alain Gresh et Dominique Vidal ne déplorent que 18 morts (Les 100 clés du Proche-Orient – Hachette - p.30.

[21] Les Arabes des marais appelés aussi Maadans sont les habitants de la région des grands marais du delta du Tigre et de l’Euphrate. vivent de la même façon qu’il y a 5 000 ans, dans des villages lacustres formés de maisons de roseaux. Saddam Hussein leur tenait une rancune particulière du fait qu'ils avaient offert asile et aide aux déserteurs irakiens de la guerre Iran-Irak et à cause de leur participation supposée à l'insurrection de 1991.

[22] Que l’on cherchera en vain !

[23]http://articles.chicagotribune.com/1995-0822/news/9508220250_1_palestinian-arena-militant-islamic-movement-hamas-suicide-bomber.

[24] En 2000, elle couvrait encore 59 % des territoires palestiniens...

[25] Voir le film « Le dernier jour d’Yitzhak Rabin » paru en janvier 2016, où le cinéaste Amos Gitaï revient sur cet événement traumatisant avec un nouvel éclairage. Replaçant l’assassinat dans son contexte politique et sociétal, il mêle reconstitutions fictives et images d’archives.

[26] Source : Les Seigneurs de la terre – Le Seuil - Idith Zertal et Akiva Eldar – p.159.

[27] Résolution 360 du 22/11/1992.

[28] Source : Les Seigneurs de la terre – Le Seuil - Idith Zertal et Akiva Eldar – p.166.

[29] On lui reprochait d’avoir nommé un Arabe vice-ministre, et de ne pas être à la tête d’un gouvernement juif.

[30] Le journal des colons Nekudah N° 162 sept.1992 - p.10.

[31] Aryeh Stav « une mission : renverser Rabin , Nekudah N° 165 nov.1992 p.30-31-50.

[32] Lire à ce sujet le livre de Ziyad Clot, « Il n’y aura pas d’Etat palestinien » (Max Milo), négociateur pour la NSU, au service de l’Autorité palestinienne.

[33] La chronique de Gilbert Benhayoun : L’Initiative Arabe de Paix

lundi 10 mars 2014

[34] Ahmed Yassine, est né le 28 juin 1937 et a été exécuté par les Israéliens lors d’un « assassinat ciblé » le 22 mars 2004 à Gaza. C’était un imam, un fondateur et dirigeant spirituel du Hamas. En 1987, il crée et enregistre le mouvement Al-Moujamma al-Islami auprès des autorités israéliennes, ce qui servira de base institutionnelle au Hamas.

[35] El-Ezzi Ghassan, « Le plan de paix arabe : genèse, réactions et perspectives. », Confluences Méditerranée 4/2002 (N°43), p. 59-72

URL: www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2002-4-page-59.htm.

[36] Source : les Palestiniens dans le siècle – Elias Sanbar – Gallimard Découvertes – p.120.

Les chiffres des victimes varient beaucoup selon les sources. Si 52 morts ont été recensés à l’hôpital de Jénine, mais des habitants ont été enterrés vivants, d’autres ont disparu. « Les responsables palestiniens ont parlé dans un premier temps de 500 victimes. Aujourd'hui, certains évoquent 200 à 300 morts. Côté israélien, les bilans ont beaucoup varié. Le général Ron Kitrey l'a estimé à «200 victimes» le 12 avril. » Libération (archives)- Christophe Ayad - 30 avril 2002.

[37] Ari Shavit, White man's burden, Haaretz, 3 avril 2003, en ligne [archive].

[38] http://questionscritiques.free.fr/GICI.htm -

[39] Ralph Schoenman, L’histoire cachée du sionisme, chapitre 12, "Strategy for Conquest," 1988, http://www.balkanunity.org/mideast/english/zionism/ch12.htm

[40] Lire le Monde diplomatique de décembre 2003)

[41] Source wikipédia

[42] Lire : L’Accord de Genève, un pari réaliste, Alexis Keller, Terres promises, 2004.

[43] Haaretz – 6.10.2004

[44] Source : site de l’ambassade d’Israël : http://paris1.mfa.gov.il/ Data/61250htm

[45] Source : Gilles Paris, Le Monde, 30 mars 2005.

[46] « Gaza : qui a peur de l’indépendance ? » d’Akiva Eldar dans Haaretz du 23 mai 2005 sur www.lapaixmaintenant.org

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