HONTEUX !
Le refus d’amnistier les syndicalistes impliqués et condamnés pour leurs actions musclés est une basse et honteuse vengeance du gouvernement à l’égard des parlementaires du Front de Gauche pour leurs votes d’opposition, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale contre la politique d’austérité, et en particulier l’ANI, cette loi qui va institutionnaliser l’accord non moins honteux entre le MEDEF et trois syndicats minoritaires : la CFDT, La CFE-CGC, la CFTC. Certes ces syndicats atteignent de justesse les 50 % de représentativité, mais en excluant du décompte l’Union Solidaire (qui frôle les 5%), ainsi que l’UNSAA.
Honte à Alain Vidalies que j’ai connu en avocat et homme politique défenseur des droits des travailleurs. Jean Poperen a dû se retourner dans sa tombe en l’entendant justifier l’injustifiable. Mais il n’est pas plus indigne que son chef, le premier ministre Jean- Marc Ayrault, défroqué de ce courant historique de la gauche du PS. Au Venezuela, on les appelle des Chaca-chaca : ceux qui retournent leur veste. Avec ce gouvernement ce serait plutôt chacal-chacal !
La violence de ces travailleurs en colère serait condamnable, mais que fait-on de la violence du patronat à l’égard de ceux qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain, leur usine définitivement supprimée et toute perspective d’avenir pour eux et leurs enfants anéanties. Alors que bien souvent, il s’agit de licenciements économiques, dits boursiers, pour gagner plus, faire plus de profits, en laissant les salariés qui les ont enrichis sur la paille, sans ressources. Cette violence n’est pas condamnable aussi ? C’était par erreur que le champ visait aussi les délits financiers, a déclaré Alain Vidalies pour se justifier, à propos de la loi déposée par le front de gauche et votée au Sénat…
Honte à ceux qui ont bradé leurs camarades syndicalistes et le monde du travail pour un maroquin !
Qu’ils s’en aillent tous ! Vraiment !
Il y en assez des corrompus, des menteurs, fraudeurs en tous genres, à la Cahuzac, Chirac, Balladur, Sarkozy, Tiberi, Santini, Balkany, Pasqua, et j’en oublie…Nous avons vraiment besoin d’un coup de balai.
Je sais, on va me dire que c’est dangereux de parler comme ça, de prononcer des mots interdits par la décence et la déontologie, qu’il faudrait apaiser le débat public au lieu d’exciter les instincts extrêmes de la masse. Ce serait faire du populisme, du crypto-lepénisme. Dénoncer la corruption, la prévarication, le favoritisme, le cumul d’avantages, de mandats, ce serait du populisme extrême. Si on met tout le monde indistinctement dans le même sac, indiscutablement. Mais, quand nous disons « qu’ils s’en aillent tous », « du balai », nous pensons uniquement aux prévaricateurs, pas à la grande majorité des élus, en particulier à la base, dans les conseils municipaux, qui font honnêtement, le plus souvent bénévolement le boulot pour lequel ils ont été élus. Mais il est temps d’en fini avec ceux qui ont failli et par là, mettent en péril notre République. Pas la Ve dont j’ai déjà exprimé ce qu’il fallait penser de ces institutions monarchiques et antidémocratiques. Pas la Ve dont les institutions bâties pour un homme dit providentiel (les cimetières en sont pleins et l’humanité continue…) sont devenues caduques, à bout de souffle comme ce gouvernement élu à gauche et qui pratique une politique de droite. Non pour la VIe, Pour une République sociale et citoyenne, sans cumul des mandats, parlementaire, participative dont les représentants élus par les citoyens seraient tenus de rendre compte de leur mandat sous peine de révocation par référendum après une procédure pétitionnaire. Utopie, populisme, mais le référendum révocatoire cela existe, dans des conditions différentes, en Californie[1] comme au Venezuela, six cantons suisses, la Bolivie.
Finissons-en aussi la nomination des préfets hors-cadres, ce dispositif pour caser les copains politiques. Hollande avait déclaré qu’il allait défaire de cette pratique qui coûte très cher à notre budget, tant cette caste particulière de fonctionnaires prolifère. Si, être hors-cadre pour un préfet c’est être privé, parfois brutalement, d’affectation sur décision politique du Président, sans justification, c’est aussi souvent être nommé dans le corps préfectoral sans en avoir les compétences, en remerciement de services politiques rendus ou d’échec à une élection prétendue…des préfets "en mission de service public relevant du gouvernement". Ces préfets là sont des "préfets fantômes".
« Un décret du 29 juillet 1964, consultable sur le site gouvernemental Légifrance, et modifié le 16 février 2009 stipule que "les nominations [préfectorales] impliquent affectation sur un poste territorial. Cependant, des nominations peuvent également être prononcées, dans la limite de sept postes, sur des emplois supérieurs comportant une mission de service public relevant du gouvernement. Les intéressés sont alors placés sur un emploi de préfet hors cadre pour une durée maximale de trois ans qui peut être prolongée de deux ans"[2].
Ces « préfets » sans affectation territoriale perçoivent en moyenne, une rémunération mensuelle brute de 6 000 euros. « En cas d'élection, ils sont placés en détachement et leur salaire ne se cumule avec les rémunérations parlementaires ou d'élu local qu'à hauteur des cotisations de retraite. Mais une fois à la retraite, le préfet "fantôme" peut cumuler ses indemnités et toucher ainsi une retraite supplémentaire, qui s'élève, en moyenne, à 4 000 euros[3]. »
En mai 2011, ce quota de « faux préfets » autorisés représentait 7 % des 236 préfets, soit 17 préfets fantômes.
Nommés hors-cadres, ce statu leur permet de toucher 6000€ brut mensuels en attendant la retraite à 4000 € ou d’être élus…et de cumuler ensuite avec leurs retraites d’élus ! Des noms : Michel Vauzelle, Brice Hortefeux nommé le 27 avril 1995, Michel Delebarre nommé préfet hors-cadre en 1983, Jean-Charles Marchiani : député il est nommé préfet « hors cadre » en août 2008 et a pris officiellement sa retraite en septembre 2008, Michel Roussin : chef de cabinet de Jacques Chirac à la ville de Paris puis à Matignon. Ministre de la Coopération en 1993-1994 [4]…
Tous ces hommes ont eu affaire avec la justice…
Il y aurait actuellement, selon Claude Guéant, 66 préfets hors cadre.
« Le Conseil des ministres de ce mercredi 16 janvier vient de donner le rang de préfets à deux membres de cabinet ministériel : Yves Colmou, conseiller auprès de Manuel Valls place Beauvau, et Pierre Besnard, chef de cabinet de François Hollande à l’Élysée. Tous deux sont nommés préfets hors cadre, chargés d’une mission de service public relevant du gouvernement.[5] »
Sans commentaire ! Enfin si : une promesse de plus non tenue …
Allain Graux
Le 29 avril 2013
[1] En 2011, au moins 150 référendums révocatoires ont été tenus aux États-Unis. Au terme de ceux-ci, 75 élus ont été révoqués, et 9 élus ont démissionné sous la menace d'une révocation. Des référendums révocatoires ont été organisés dans 17 États, dans 73 juridictions différentes. Le Michigan a tenu le plus grand nombre de référendums (au moins 30). L'année a vu un record du nombre de référendums révocatoires concernant les parlementaires d'État (11 scrutins). Trois juridictions supplémentaires ont adopté le référendum révocatoire en 2011. Parmi ces référendums révocatoires, 52 concernaient un conseil municipal, 30 concernaient un maire, 17 concernaient une commission scolaire, 11 concernaient des parlementaires d'État, 1 concernait un procureur (comté de York, Nebraska). La plus grande municipalité à organiser un référendum révocatoire (maire) a été le comté de Miami-Dade, Floride. Source : Wikipédia
[2] Le très arrangeant statut de "préfet en mission de service public"Le Monde.fr | 05.05.2011 à 12h16 •
[3] Yvan Stefanovitch – France Soir - mai 2011 – Préfets fantômes.
[4] Albert Ricchi - lundi 4 juin 2012. AGORA VOX – qui aurait pu citer ses sources ( voir ci-dessus) comme je l’ai fait…
[5] http://www.acteurspublics.com/2013/01/16/deux-nominations-de-prefets-tres-politiques