GUERRE ET PAIX
La guerre n’est pas le plus court chemin vers la paix dans un monde où nombre d’États — l’Ukraine, la Russie, la Palestine, Israël perçoivent les conflits qui les engagent comme existentiels. Dans ce contexte d’affrontements, les empires relancent leurs rivalités et les grandes puissances s’affranchissent de leurs propres règles.
Face aux menaces des bellicistes et aux craintes des populations, comment éviter une montée des extrêmes droites ?
Rappel historique
Les guerres de libération coloniale avaient donné naissance au « Tiers monde » avec la conférence qui s'est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques. Un troisième bloc des « pays du Sud » s’est développé, devenu majoritaire à l’Assemblée générale des Nations unies où siègent 193 États et quatre autres États reconnus par l’ONU : 2 à titre d’observateurs le Saint-Siège et l'État de Palestine (reconnu par 147 Etats ) et 2 non-membres et non observateurs : les Îles Cook, et Niue, des Etats indépendants mais ne disposant pas de leurs souverainetés extérieures représentée par la Nouvelle Zélande.
Ces pays du Tiers-monde ont choisi le non-alignement.
Après les interventions périphériques de rivalité entre les deux camps, Est et Ouest, entre l’URSS et ses vassaux d’une part, et d’autre part les Etats-Unis pour l’Occident avec son instrument l’Otan et ses organisations partenaires, les Etats-Unis d’Amérique sont devenus la seule puissance dominante après l’effondrement de l’URSS en 1991.
Aujourd’hui, ancienne composante du Tiers-monde, la Chine est devenue une concurrente de l’Empire dominant, non plus sur le seul terrain militaire comme jadis avec l’URSS dans le contexte de la guerre froide, mais dans tous les champs de la puissance avec le déploiement de son commerce sur un plan planétaire. Si la Chine n’est pas, traditionnellement, un Etat militairement interventionniste - en dehors de contextes frontaliers (Inde) - elle exerce une pression tactique belliqueuse autour de Taïwan et d’îlots de la Mer de Chine.
La Russie - comme la Chine – appartient au groupe des 10 pays appelés BRICS (le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Indonésie et l'Éthiopie). Ce groupe comptait au départ - le 16 juin 2009 à Iekaterinbourg en Russie - quatre pays faisant partie des dix premières puissances économiques mondiales : Brésil, Russie, Inde et Chine.
La Russie, avec l’autocrate Poutine, essaie de retrouver l’influence impériale de la « Grande Russie », en intervenant directement ou indirectement autour de ses frontières. Se sentant menacée par les « révolutions orange » soutenues par l’UE et les Etats-Unis, encerclée par les bases de l’Otan. Elle n’a pas hésité à agresser militairement l’Ukraine en 2022 pour y rétablir un régime plus favorable à ses intérêts. Ainsi l’Europe se trouve confrontée à une guerre ouverte. Il s’ensuit une escalade d’armement considérable dans tous les pays de l’UE, aussi membres de l’Otan à laquelle des pays déclarés neutres ont adhéré, la Finlande, frontalière de la Russie et de la Suède voisine.
Les budgets militaires augmentent, en particulier pour les ex-pays membres de l‘URSS. L’Europe de l’Est, redevient ce qu’elle fut si souvent, un espace de frictions, d’affrontements et de glacis frontaliers dont il aurait fallu régler préventivement les frontières par une conférence européenne par exemple au sein de L’OSCE[1], l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (en prenant en compte - par un vote démocratique - les souhaits et les intérêts des peuples concernés.
Les pays européens réinvestissent dans les capacités de production industrielle de guerre, développent des drones, des cyberarmes, des intelligences artificielles militaires.
C’est une guerre non déclarée, mais omniprésente entre la Russie et l’UE, alliée des Etats-Unis. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a cependant créé un fait accompli, quelles que soient les justifications avancées par Moscou. La remise en cause de l’intangibilité des frontières, la violation du Mémorandum de Budapest de 1994, qui garantissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine, font redouter aux voisins de la Russie, mais aussi à d’autres pays, des répétitions ailleurs. C’est une situation exploitée par les politiciens de droite, mais aussi par les bellicistes d’une soi-disant gauche, qui agitent une menace de guerre à l’échelle de toute l’Europe, pour justifier l’augmentation des budgets d’armements au détriment des dépenses sociales. Le gouvernement français prépare la guerre en Europe au lieu de la paix.
En France, le BUDGET MILITAIRE pour 2026 est EN HAUSSE au détriment des dépenses sociales et des services publics. Éric Lombard, le ministre de l’Economie a annoncé au Sénat une probable nouvelle saignée. Le plan de Bercy rejoint les positions les plus droitières au sein de la coalition des droites censée soutenir l’exécutif néo libéral en faveur d’une austérité de fer, budget de l’armement excepté. Aux 40 milliards de coupes supplémentaires, les sénateurs LR plaident pour ajouter 6 milliards d’économies en faveur de la défense. Pour mémoire, Emmanuel Macron, en fixant l’objectif d’un budget militaire à 3,5 % du PIB, s’est engagé à augmenter ce dernier d’au moins 40 milliards par an. Soit le même ordre de grandeur que le nouveau sacrifice projeté par Éric Lombard.
Nous avons besoin de défendre l’Europe et non d’une défense européenne.
Une armée est un instrument de défense de la Nation. Il n’y a pas de nation européenne, dans un ensemble de 27 pays aux intérêts divergents et opposés sur de nombreuses questions.
La guerre n’est plus une exception ; elle ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été. Mais elle devient un état latent, une toile sur laquelle se dessine la compétition planétaire. Cette guerre hybride brouille les frontières entre guerre et paix, entre civil et militaire. Il dissout les distinctions fondatrices du droit international et de la démocratie. C’est une guerre perpétuelle, asymétrique, opaque, un conflit multiforme, mobilisant tous les leviers de la puissance : militaires, économiques, technologiques, culturels, cognitifs. Un outil de maintien de l’ordre par la peur à l’intérieur, un instrument d’expansion dans les interstices incertains du monde, où les peuples sont relégués au rang de variables secondaires.
Cela vaut aussi pour le Proche-Orient. À Gaza, l’Europe ne peut continuer à rester spectatrice et quasi muette, alors que cette guerre menée par un Etat puissamment armé contre un peuple colonisé et dépossédé de sa terre et de sa souveraineté, broie les civils et détruit toute perspective de paix.
Les faits historiques démontrent la volonté de colonisation de la Palestine historique depuis la déclaration du ministre britannique Balfour en 1917, et l’application des accords Syke-Picot qui ont suivi la première guerre mondiale, entre la France et la Grande-Bretagne. Puis après la proclamation de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948, suite à l’adoption de la résolution 181 du 29 novembre 1947 de l’ONU qui a défini la partition du territoire mandataire palestinien entre deux Etats : Israël et un Etat palestinien. L’Etat palestinien n’a jamais vu le jour, et la colonisation s’est étendue avec l'arrivée massive d'Européens Ashkénazes[2] se réclamant du judaïsme), puis de Mizrahis (arabes de religion juive), de juifs séfarades (Juifs d’Afrique du Nord) sur un territoire peuplé de Palestiniens depuis plus de quatre mille années, afin de prendre leur terre pour ériger un Etat juif selon un projet préparé par des dirigeants du Ychouv (la communauté juive de la Palestine mandataire) : le sionisme. En inventant un peuple, une race et la langue. L’hébreu n’était utilisé que par les rabbins, comme le latin par les prêtres catholiques. Les juifs parlaient la langue de leurs pays, le yiddish à l’est, le ladino au Portugal, l’arabe ou le berbère en Afrique du Nord, et dans les pays arabes : l’Arabe aussi pour les juifs palestiniens appelés Samaritains[3].
Quel peuple ? Quelle culture commune entre un juif berbère et un ashkénaze de Pologne ?
En dehors de l’Etat reconnu d’Israël, toutes les colonies sont illégales au regard du droit international, condamnées par de nombreuses résolutions de l’ONU qui n’ont jamais été appliquées, et Israël jamais sanctionné.
Le sionisme est un roman national qui raconte une histoire fantastique : le royaume unifié, l’exil et le retour. Mais cette histoire est inventée. Le sionisme fonctionne avec des formules choc : la « terre sans peuple pour un peuple sans terre » ou « du désert, nous avons fait un jardin »…
A la différence des colonialismes français ou britannique, le sionisme ne vise pas à exploiter le peuple autochtone. Il nie son existence. C’est un colonialisme de remplacement qui vise à expulser les indigènes considérés comme des intrus et les remplacer par de nouveaux immigrants.
Il y a aujourd’hui 750 à 900 000 colons à Jérusalem et en Cisjordanie, tous illégaux.
La spectaculaire attaque du 7 octobre contre Israël par des milices palestiniennes et des civils armés a suscité une émotion telle en Israël et le monde entier, que les dirigeants et ministres fascisants du gouvernement d’extrême-droite israélien ont pensé qu’elle pouvait être utilisée pour avancer encore davantage dans leur projet de colonisation de toute la Palestine. En représailles et pour réaliser leur projet, ils ont fait massacrer par l’armée, des dizaines de milliers de civils[4] dont 75 % de femmes et d'enfants, détruit systématiquement toutes les structures de la société palestinienne, et maintenant créer une agence pour déporter la population de Gaza. Ce génocide s’effectue sous nos yeux, dans le quasi-silence de l’union européenne, avec la complicité active des Etats-Unis de Biden, qui ont fourni les bombes, aujourd’hui avec le soutien total du président Trump qui veut prendre le contrôle de Gaza et en expulser tous les habitants en les menaçant des « feux de l’enfer ».
La trêve qui a permis la libération de prisonniers et d’otages a été rompue par Netanyahou sous de faux prétextes. Il n’a jamais eu l’intention d’appliquer le second volet de l’accord qui prévoit la libération, par étapes de tous les otages israéliens en échanges de prisonniers. Le déluge des « feux de l’enfer » promis par Netanyahou et Trump, s’est abattu sur les populations qui étaient revenues camper dans les ruines de leurs maisons détruites, provoquant de nouvelles victimes innocentes dont 15 secouristes humanitaires délibérément assassinés. Un enfer aussi pour les populations des camps de réfugiés de la Cisjordanie où existent des foyers de résistance, leurs quartiers détruits et villages attaqués par l’armée et aussi les exactions des colons. 40 000 personnes ont été expulsées.
A Gaza, où le territoire est fractionné comme en Cisjordanie, l’objectif est d’annexer ces territoires.
Qu'est-ce que le sionisme si ce n'est pas un colonialisme ?
Lutter contre le sionisme, ce n’est pas de l’antisémitisme[5], c’est lutter contre le colonialisme.
Confronté à la justice pour corruption, Netanyahou a étendu la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient, par les interventions au Liban, en Syrie, au Yémen[6].
Le gouvernement de Netanyahou a pu ainsi affaiblir les forces alliées à l’Iran, l’ennemi principal d’Israël comme des Etats-Unis. L’objectif maintenant est une intervention contre les sites nucléaires de ce pays, avec les risques d’un embrasement régional.
Avec ce gouvernement, la « démocratie » israélienne a basculé vers un modèle séparatiste, annexionniste, militariste, un régime raciste d’apartheid.
Le Moyen-Orient demeure un foyer des tensions impériales : fragmenté, fracturé, surarmé, traversé par des conflits identitaires, religieux, énergétiques. La région n’est plus seulement un théâtre d’affrontement entre grandes puissances : elle est devenue le creuset où s’imbriquent toutes les logiques impériales, de jeux d’équilibre, perpétuels et instables.
Là encore, les peuples sont traités comme des variables secondaires et la voix européenne reste trop peu audible, faute d’unité, de vision et de volonté politique. Pourtant les pays de la région se mobilisent. Le Plan arabe adopté au Caire constitue aujourd’hui une alternative crédible à la fois à l’enlisement dans la violence et à la légalisation du fait accompli portée par le Plan Trump, une « Riviera on Gaza » qui n’a guère d’autre précédent que les traités des réserves indiennes conclus par les États-Unis jadis. Il est à retenir que le président français le soutient.
Pas de paix entre les peuples sans la justice.
Il n’y aura pas de paix imposée qui serait imposée par une victoire militaire, l’écrasement et la reddition de l’adversaire. Tant qu’il n’y aura pas de justice pour tous les peuples de la région, les Palestiniens en premier lieu, mais aussi les Kurdes, autres oubliés de l’Histoire, il n’y aura pas de paix durable au Proche-Orient. C’est ce qui rend les victoires d’Israël aussi tragiques que politiquement fragiles. L’Iran apparaît aujourd’hui affaibli, isolé, après les lourdes pertes de cadres subies par ses relais du Hamas, du Hezbollah et chez les Houthis, les milliers de victimes civiles là-aussi parmi les populations du Liban, de Syrie, d’Irak, du Yémen. Même s’il s’agit d’un objectif final, tant pour Israël que les Etats-Unis, de détruire le potentiel nucléaire iranien, Trump retient encore Netanyahou d’étendre une guerre à un Etat important, doté d’une armée puissante que plusieurs chefs militaires américains ne souhaitent pas affronter. Les souvenirs et conséquences du désordre produit par les interventions occidentales, sous la direction de l’Empire, en Irak et en Afghanistan font réfléchir.
La détestable dictature théocratique iranienne pourrait sortir renforcée d’une agression massive. La perspective d’une guerre régionale et ses effets pervers inquiètent jusqu’aux régimes autoritaires des pays voisins, pourtant alliés des Américains. Si certains seraient, comme l’Arabie saoudite ou l’Egypte, heureux de se débarrasser du Hamas, ils sont aussi des défenseurs des Palestiniens par obligation vis-à-vis de leurs peuples qui n’accepteraient pas l’abandon de la cause palestinienne. Pour eux, c’est un cap à ne pas franchir.
C’est pourquoi des négociations ont lieu actuellement avec le pouvoir iranien au sujet du contrôle de l’industrie nucléaire aérienne dont Trump avait dénoncé les accords lors de son premier mandat
La guerre d’Ukraine a choqué émotionnellement l’Europe, accentué les craintes de l’Europe de l’Est. Celles du Moyen-Orient, du Soudan, de la RDC (Congo), laissent les européens bien moins inquiets, dans un monde global où les idéologies et pouvoirs nationalistes prospèrent. En Asie, avec l’Inde de Narendra Modi forte de sa démographie, de sa croissance, de son ancrage culturel millénaire, qui affirme le nationalisme hindou contre les progressistes du parti du Congrès de Gandhi et de Nehru. Mais aussi la Birmanie en guerre des généraux, les régimes communistes de Chine, et de l’ancienne Indochine, un Pakistan instable doté de l’arme nucléaire.
L’Afrique est devenue instable, notamment occidentale, des ex-colonies françaises en proie aux pouvoirs militaires issus de coups d’Etat fomentés avec l’alliance et l’influence de la Russie et ses mercenaires Wagner, dans un contexte de guérillas islamistes venues du Nigéria. La RDC est quasiment en guerre depuis son indépendance, soumis aux influences des multinationales des industries d’extractions minières et aux appétits du Rwanda. L’Ethiopie, à nouveau en guerre civile. Le Soudan déjà évoqué.
L’Amérique du Sud résiste encore, avec les victoires de Gustavo Petro en Colombie, Gabriel Boric au Chili, Lula au Brésil contre le fascisant Bolsonaro, Yamandú Orsi du Front de gauche en Uruguay, de Claudia Sheinbaum au Mexique, Le social-démocrate Bernard Arevalo au Guatemala (Il est le fils de Juan José Arévalo, premier président de la République du Guatemala élu démocratiquement, en fonction de 1945 à 1951), Luis Arce en Bolivie, après un an de pouvoir de l’extrême-droite. Bien que le trumpiste du sud, Milei soit au pouvoir en Argentine, Bukele au Salvador, que les forces fascisantes restent menaçantes au Chili, au Brésil, en Colombie, que le libéral Noboa vient de conserver son siège en Equateur après une fraude massive contre la « corréiste » Luisa Gomez.
En Europe, c’est aussi une progression générale de l’extrême-droite dont le plus bel exemple est l’accession à la présidence du conseil des ministres de l’Italie de Georgia Meloni, présidente du parti d'extrême droite Frères d'Italie (Fratelli d'Italia) et ancienne membre du parti néo-fasciste MSI, à la tête d'une coalition formée avec la Ligue, un autre parti d'extrême droite dirigé par Matteo Salvini, et Forza Italia, formation conservatrice de l'ex-Premier ministre Silvio Berlusconi.
Des partis d’extrême-droite sont à la tête des exécutifs hongrois (L’illibéral raciste Victor Orban à la tête du pays depuis 2010), et belge ou participe à des coalitions gouvernementales aux Pays-Bas avec le Parti pour la liberté (le PVV, nationaliste, islamophobe et europhobe), en Finlande et en Slovaquie, ils apportent aussi leur soutien au gouvernement suédois.
La Pologne n’est plus gouvernée par le parti d'extrême droite « Droit et justice (PiS) » resté au pouvoir de 2015 jusqu’en octobre 2023. Donald Tusk, ancien président du Conseil européen est redevenu Premier ministre, mais le président de la République polonaise Andrzej Duda est issu du PiS.
En Autriche, le Parti de la liberté (FPÖ) a battu d'une courte tête le Parti populaire autrichien (ÖVP), formation conservatrice au pouvoir en coalition avec les Verts. Les partis d’extrême-droite progressent fortement et s’approchent du pouvoir en Allemagne avec l’AFD qui finit deuxième, avec 15,9 % des suffrages aux récentes élections. Le Portugal a élu un nouveau parlement où le parti d'extrême droite "Chega" a remporté 18% des voix, un record.
En Espagne, le parti VOX, aux élections générales de juillet 2023, subit un revers électoral en perdant 19 sièges au Parlement, après avoir réuni 12,6% des suffrages. Début août 2023, il entre au gouvernement d'Aragon. C’est le quatrième gouvernement régional dans lequel Vox est présent dans le cadre d'une coalition avec le Parti populaire. Aux élections européennes de juin 2024, le parti confirme être la troisième force du pays avec 10,4 % des voix, un résultat nettement supérieur à celui de 2019 (6,28 %).
Dans neuf Etats, les extrêmes droites dépassent les 20%. Au classement des pays de l'UE où l'extrême droite cumule le plus de voix, la France arrive en 8e position. Le RN a largement triomphé aux européennes avec 32,7% des voix…Marine Le Pen, si elle reste éligible, est en tête des sondages pour le premier tour des élections présidentielles de 2027.
Cette évolution se produit dans un contexte de crises économiques, de guerres, d’instabilité mondiale, où les règles internationales ne sont plus respectées, avec une série de désordres impériaux, de logiques conquérantes, de souverainetés remises en cause, de peuples utilisés comme leviers.
Les logiques d’affrontement l’emportent sur celles de la coopération, source d’inquiétude pour les peuples.
Allain Louis Graux
Le 15.04.2025
[1] L’OSCE, Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe est une instance multilatérale et de négociation. Elle a été initialement créée sous le sigle de CSCE pour favoriser un dialogue entre les blocs de l’Est et de l’Ouest durant la guerre froide, entre 1973 et 1994. La Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe est devenue l’Organisation (OSCE) par une décision prise lors du sommet de Budapest fin 1994.
Les États participants étaient les « deux grands », l’Union soviétique et les États-Unis, ainsi que le Canada et tous les États européens à l’exception de l’Albanie et d’Andorre.
La Déclaration sur les principes régissant les relations entre les États participants (aussi connu comme le « Décalogue ») énumère les dix points suivants :
Égalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté
Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force
Inviolabilité des frontières
Intégrité territoriale des États
Règlement pacifique des différends
Non-intervention dans les affaires intérieures
Respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction
Égalité des droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Coopération entre les États
Exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit international.
[2] Les Ashkénazes, juifs d’Europe centrale et de l’Est, sont en majorité les descendants du peuple khazar, des Caucasiens et non des Judéens comme le démontre l’étude parue dans Genome Biology and Evolution de 2013. Et les juifs européens des descendants des peuples européens de l’époque romaine, convertis au judaïsme.
[3] Les samaritains vivent au Nord de Naplouse et parlent toujours arabes ; ils ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël !
[4] En date du 11 avril 2025, 1 522 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l'offensive par Israël, portant à 50 886 le nombre de morts depuis le début de la guerre, auxquelles il faut ajouter ceux qui gisent sous les décombres, ceux qui sont morts en Cisjordanie. Depuis octobre 2023 et le début de la guerre totale contre Gaza, l'armée et les colons israéliens ont multiplié les actes d'extrême violence contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée. Selon un rapport de Médecins Sans Frontières (MSF), au moins 870 Palestiniens ont été tués et plus de 7 100 blessés entre octobre 2023 et janvier 2025. Chaque jour, à Gaza comme en Cisjordanie le bilan macabre s’alourdit davantage.
Selon l’organisme britannique Lancet, le bilan serait de 186 000 morts à Gaza depuis le 7 octobre au 30 juin 2024. Il estime que le nombre de morts à Gaza est supérieur d'environ 40 % à celui enregistré par le ministère de la Santé du territoire palestinien.
[5] A propos d’antisémitisme, le mot est inapproprié car les gens de culture ou religion juive ne sont pas, ethniquement, en immense majorité des sémites, à la différence des populations arabes. Et les musulmans ne sont pas – loin de là – tous des Arabes. Le plus grand pays de religion musulmane est l’Indonésie. Il y a des Arabes de religion chrétienne, et même juive…
A propos des personnes de religion juive, il est préférable d’employer le terme de judaïsme. Et d’antijudaïsme.
Cette confusion des mots fait partie de celles entretenues à propos des Juifs, des Israéliens, des origines, entretenant la confusion des esprits entre religion, culture, nationalité, citoyenneté. Tous les Israéliens ne sont pas juifs, et tous les Arabes ne sont pas musulmans … Et dans les deux cas, il y a aussi des athées… En ce qui concerne les croyances…
[6] Au Yémen, les forces aériennes américaines interviennent directement. En date du 12 avril, cinq frappes aériennes contre l'Institut professionnel dans le district d'As Sawma'ah dans le centre du Yémen, et trois frappes de drones ont touché la zone d'Al-Sahlain à l'est du gouvernorat de Sa'ada. Ces attaques s'inscrivent dans une escalade d'attaques que les États-Unis ont intensifiées depuis la mi-mars, suite à la nouvelle escalade à Gaza, touchant plusieurs provinces et faisant au moins 117 morts et 221 blessés.
(Source Al-Mayadeen par TeleSur du 14.04.25)