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Face aux atrocités commises sous nos yeux, l'inaction internationale est glaçante. Le degré de déshumanisation des Palestiniens est sidérant.

« La France exprime son émotion après la découverte des dépouilles de quinze secouristes du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) et de la défense civile palestinienne, le 30 mars, décédés dans le cadre d’une opération militaire israélienne une semaine plus tôt alors qu’ils venaient porter assistance à des blessés. »

À la suite des massacres perpétrés dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, la diplomatie française a effectué un virage sur l’aile. D’une part, en adhérant largement au discours du gouvernement d’extrême droite dirigé par Benyamin Netanyahou, d’autre part en manquant à ses obligations de base. De Charles de Gaulle (1958-1969) au président Jacques Chirac (1995-2007), Paris défendait le droit du peuple palestinien à obtenir enfin l’État promis par les résolutions des Nations unies et rappelait avec force Israël à ses devoirs : se retirer des territoires occupés en 1967 et respecter ses responsabilités de « puissance occupante » en Cisjordanie et à Gaza.

Mais cette fois, c’est le comportement inhumain des armées israéliennes qui a, sans doute, provoqué un nouveau changement dans l’attitude diplomatique d’Emmanuel Macron, face à l’émotion suscitée par les derniers massacres, notamment des humanitaires à Rafah, et la rupture de la trêve par Israël.

N'oublions cependant pas que depuis le déclenchement de l’offensive israélienne à Gaza, la violation répétée — parfaitement établie par de multiples rapports d’organismes des Nations unies et d’organisations non gouvernementales — du droit international humanitaire ne provoque que de molles condamnations. Notamment celle de l’utilisation de l’aide humanitaire comme « instrument de guerre », par Emmanuel Macron lors de sa visite en Égypte du 8 avril. Cette retenue tranche avec la netteté et la fermeté — justifiées — des réactions aux crimes commis par l’armée russe en Ukraine.

Néanmoins, Avocate historique de la Cour pénale internationale, la France a autorisé, dans la nuit du 6 au 7 avril 2025, l’avion de M. Netanyahou, pourtant sous mandat d’arrêt, à survoler son territoire pour se rendre à Washington...

Le 9 avril, enfin, une grande nouvelle : la France reconnaîtra l’État de Palestine en juin. Macron, lors de cette visite en Egypte, s’est décidé à annoncer la reconnaissance de l’État palestinien en juin, lors d’une conférence avec l’Arabie saoudite consacrée à la mise en œuvre du plan arabe pour la reconstruction de Gaza. Mais, la reconnaissance de l’État de Palestine est assortie de conditions : normalisation des relations arabo-israéliennes avec la légitimation de l’État d'Israël, et la démission du Hamas de toute responsabilité. Toujours ce souci de vouloir montrer un équilibre alors qu’il n’y en a pas entre l’occupé et l’occupant. Donc ce n'est pas acquis d'avance, ni gagné. Mais c'est un progrès.

Le chef de l’État français anticipe une accélération du temps diplomatique. Dans les prochains jours, une délégation de pays arabes doit aller à Washington présenter son plan de reconstruction de Gaza. À la mi-mai, c’est Donald Trump qui est attendu en Arabie saoudite pour une visite perçue comme un moment charnière. En juin se tiendra à New York une conférence internationale sur l’avenir de Gaza, coprésidée par Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien[1]. »

Macron pense que Donald Trump pourrait accepter un autre plan que le sien à condition qu’il lui permette d’exhiber l’accord qu’il a tant promis durant sa campagne.

 

[1] (Médiapart https://www.mediapart.fr/journal/international/090425/gaza-macron-tente-de-rester-dans-le-jeu-diplomatique

Tag(s) : #GEOPOLITIQUE, #ISRAEL, #PAIX, #PALESTINE
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