Evolution des mœurs.
Voilà bientôt deux semaines que le scandale des violences physiques et sexuelles dans l’établissement scolaire catholique de Betharram, près de Pau, a été dénoncé. Depuis hier ou avant-hier, la propre fille du premier ministre, Hélène Perlant a déclaré en avoir été victime à l’âge de 14 ans, rouée de coups de pieds et de poings par un surveillant. Elle n’avait pas osé en parler à son père qui n’était donc pas au courant et l’a appris hier par la presse. Elle vient de les décrire dans un livre, (« Le silence de Bétharram », remarquable livre du porte-parole du collectif des victimes, Alain Esquerre,) mis en vente aujourd’hui jeudi. La connaissance de ces abus par Bayrou et d’autres personnalités, ainsi que les autorités de l’Etat est devenue une affaire politique. Une multitude de témoignages indiquent que Bayrou était informé et qu’il n’a rien fait. L’ignorance du père n’est pas celle du ministre : celui-ci devra en répondre le 14 mai, devant la commission d’enquête parlementaire.
Le directeur de l’établissement, un prêtre, était lui-même un prédateur sexuel accusé de plusieurs viols.
A l’époque, pour beaucoup d’établissements, cathos ou autres, on savait mais on n’osait pas en parler. Si on en parlait aux parents, on n’était pas cru. Dans les années 50, j’ai été moi-même victime d’attouchements par un jeune surveillant à l’aérium de St. Jean d’Angély, d’une volée par le directeur, certes pour une grosse bêtise que j’avais commise. Mais, ce n’était pas une raison pour m’administrer une telle fessée à coups de raquette de Jokari alors que je n’avais que 10 ans. On ne me donnait pas les colis que m’envoyaient mes parents, pour en distribuer les friandises produites par mon père, boulanger-pâtissier et confiseur-chocolatier, sans même m’informer que j’avais reçu un colis. Si on m’avait demander, expliquer que ce serait bien de les partager avec les pupilles qui n’avaient pas de parents, je ne m’y serais pas opposé, j’aurais compris. Mais comme je ne savais pas, j’avais été profondément choqué de gagner lors d’un jeu à l’occasion d’une fête, les pâtes sucrées et chocolats dûment estampillés du nom de la boutique familiale.
A l’aérium de Fervaques, un moniteur prétextait des inspections sanitaires pour peloter les couilles des garçons de son dortoir. Il a été viré, mais je l’ai revu peu de temps après à Paris. Il avait été aidé par le directeur de la « Mouff. ». Il travaillait comme électricien. Il m’avait même offert une montre, sans que j’eu à subir de violences sexuelles.
En quatrième au cours complémentaire St. Marcel, si j’avais dénoncé l’énorme « giroflée » balancée par mon prof de maths parce que je parlais dans l’escalier, mon père m’en aurait envoyé une autre… Par contre, j’ai été exclu 3 jours pour avoir presqu’assommé d’un direct du droit, mon meilleur copain de l’époque. Mon père a grogné, mais sans plus, presque fier !!! Faut dire que lui, plus jeune en 1947, ivre, il avait abîmé trois flics d’un coup selon les dires du commissaire de police quand m’a mère était venue le chercher pour faire la fournée. A cette époque, on ne pouvait pas laisser un boulanger en prison, les gens n’auraient pas compris, ils voulaient leur pain, encore rationné.
C’était une autre époque !!!
Allain