RETRAITES à 64 ans
Plus de 70 % des Français sont favorables à l’abrogation de la réforme.
50 % de ceux qui auraient dû partir à 62 ans sont désormais au chômage …
Pourtant le ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau prétend que « si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme (soit les 64 ans, NDLR), alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche… (ah, ah , ah !) en danger ».
Sans compter que l’argument du financement ne tient pas, la gauche ayant moult propositions alternatives.
Comment la gauche et les syndicats veulent financer l’abrogation ?
Pause ou retour aux 62 ans, tout est finançable, selon la gauche et les syndicats.
Abroger le texte « ne » coûterait que 3,4 milliards d’euros en 2025 et environ 16 milliards en 2032, selon les estimations de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).
La possible abrogation de la réforme des retraites de 2023 (c’est-à-dire le passage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans), fait l’objet d’une âpre négociation entre les partis de gauche, hors LFI, et le gouvernement de François Bayrou. Le premier ministre et les socialistes sont d’ailleurs dépeints par le quotidien en « preneurs d’otage de l’économie ». Tout aussi mesuré, le Figaro compare une abrogation de la réforme macroniste à un « Munich des retraites »…
Revenir sur la réforme ne serait pas ruineux
Abroger le texte « ne » coûterait que 3,4 milliards d’euros en 2025 et environ 16 milliards en 2032, selon les estimations de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). La somme n’est pas dérisoire, mais n’a rien d’insurmontable : pour mémoire, la seule baisse des impôts de production votée sous l’ère Macron coûte 10 milliards d’euros au budget de l’État. En y ajoutant la facture de la suppression-transformation de l’ISF (4,5 milliards d’euros) et la création de la flat tax (1,8 milliard), on dépasse sans mal les 16 milliards.
Le plus naturel pour faire entrer de l’argent dans les caisses de retraite est encore de miser sur les cotisations sociales. Pour l’économiste Michaël Zemmour, il suffirait d’augmenter ces dernières de 0,15 point par an pendant six ans. « Soit une somme comprise entre 13 et 15 euros par mois pour un salarié payé au Smic, si l’effort est intégralement supporté par le salarié, nous précise-t-il. Mais on peut réfléchir aux modalités de cette hausse, en la partageant entre employeur et salarié ou en la modulant en fonction du niveau de salaire. Cela pourrait supposer de créer deux taux, au-dessus et en dessous du plafond de la Sécu (3 925 euros mensuels – NDLR). »
« Avec la hausse des salaires, il y a largement de quoi trouver 16 milliards d’euros »
Les macronistes font valoir que le coût de l’annulation de la réforme serait plus élevé que celui calculé par la Cnav. Maintenir les salariés plus longtemps en emploi augmenterait mécaniquement la richesse créée, et notamment le volume de cotisations sociales et d’impôts payés par ce surcroît d’actifs. Le raisonnement n’est pas faux, mais les gains attendus probablement surévalués.
« De 2010 à 218, le taux d’emploi des seniors a déjà très fortement augmenté, sans que cela ait d’effets spectaculaires sur la croissance du PIB, qui a été atone, relève Michaël Zemmour. Les défenseurs de la réforme chiffrent son gain économique à 1 point de PIB, ce qui est sûrement un peu surestimé. Et, de toute façon, même si les montants en jeu ne sont pas négligeables, ils n’ont rien d’une panacée. »
Les mesures de la CGT présentées en octobre dernier : élargissement de l’assiette des cotisations à la participation, aux primes de la fonction publique et à l’intéressement (soit un gain de 2,2 milliards d’euros pour 2025) ; prélèvement de cotisations sur les dividendes (24,4 milliards d’euros pour l’année 2023), etc.
Source : Cyprien Boganda – (L’Humanité).