LA GUERRE DES ECOLES A GAZA

Article modifié le 30.08.2024 

Dimanche 14 juillet, un bombardement israélien a été mené contre une école de l’UNRWA située dans le camp de Nuseirat, au centre de Gaza. Elle a coûté la vie à au moins 15 personnes et blessés 80 personnes qui, ont été transportées à l'hôpital Al Awda de Nuseirat. L'école de l'UNRWA abritait des centaines de déplacé es. L'armée israélienne a justifié l'attaque en affirmant que l'école "servait de cachette et d'infrastructure opérationnelle à partir de laquelle des attaques contre les forces armées étaient planifiées et menées". Personne ne nous a contacté pour signaler la présence de miliciens ou de personnes recherchées à l'intérieur de l'école", a dénoncé Adnan Abu Hasna, conseiller média de l'Unrwa, dans un communiqué.

Le responsable a, en même temps, souligné que le nombre de personnes tuées dans ce type de scénario (écoles) s'élève à 550^[1].

28 juillet – Négociations ?

Discussions sur une trêve programmées pour le 15 août, au moment où la « guerre des écoles » se poursuit, des lieux comme les hôpitaux où se réfugient les déplacés. Encore 90 à 100 morts à Gaza-ville, certainement pas des membres du Hamas, l’objectif annoncé à chaque fois par l’armée israélienne. Deux écoles de Gaza avaient déjà été visées jeudi 8.

Avant même que commencent les négociations, la trêve envisagée (depuis janvier) est déjà menacée.

LA GUERRE DES ECOLES A GAZA

Nouvelle frappe israélienne contre une école, le 27 juillet 2024.

"L'école Khadija, qui abritait une unité médicale de fortune dans la région de Deir al-Balah, a été ciblée [par une frappe qui a] fait 30 martyrs et plus de 100 blessés", a affirmé le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne a assuré avoir ciblé les "terroristes" qui y opéraient… Un argumentaire invariable fourni sans preuve tangible.

"Cibler une zone peuplée de familles déplacées est inhumain et méprisable" a déclaré le Premier ministre irlandais Simon Harris, dont le pays a officiellement reconnu fin mai la Palestine comme un Etat, de concert avec Madrid et Oslo. Une force "disproportionnée" dans une guerre qui fait un nombre de morts et de blessés civils "inacceptable, particulièrement chez les enfants", a-t-il ajouté en appelant à un cessez le feu^[1] .

Près de 182 000 Palestiniens ont fui Khan Younès selon l'ONU. L'armée israélienne est retournée dans plusieurs zones du territoire palestinien, d'où elle avait affirmé avoir chassé le Hamas.

Samedi 3 août, encore une frappe israélienne sur un complexe scolaire, l'école Hamama", située à Gaza-ville. Elle a fait dix morts et plusieurs blessés. La justification israélienne est toujours la même : "frapper des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas"[2]. Au moins 15 morts et de nombreux blessés, selon EFE - Europa Press et Palestina Hoy, dans ce quartier de Sheij Radwan qui fonctionne comme un lieu de refuge pour les déplacés[3]…

Dimanche 4 août. Un complexe scolaire de deux écoles bombardées, "les écoles Hassan Salameh et Al-Nasr" au nord de Gaza :au moins 30 morts…

Samedi 10 août – Trois frappes sur l'école al-Tabi'een à Gaza-ville, qui hébergeait "des déplacés palestiniens" : de 90 à 100 morts et des dizaine de blessés selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile qui décrit un "massacre atroce", évoquant des corps en feu. L'armée israélienne affirme avoir frappé "des terroristes" opérant dans un "centre de commandement" du mouvement islamiste.

Après cette frappe, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a dénoncé une politique « d’attaques systématiques contre les écoles », dénombrant au minimum 21 établissements frappés depuis le 4 juillet.

Plus de 80 % des écoles sont détruites :

• 6 juillet : école Al Jaouni à Nousseirat (centre) -16 morts.
• 7 juillet : école de la Sainte Famille à Gaza-Ville – 4 morts.
• 8 juillet : une autre école de Nousseirat - 16 morts.
• 9 juillet : école Al Awda (sud) – 31 morts.
• 14 juillet : école Abou Arabane (centre) - 22 morts.
• 16 juillet : école Al Razi et le camp de réfugiés de Nousseirat - 42 morts.
• 10 derniers jours de juillet : 8 écoles touchées dont 6 de l’URWA.

Déjà le 18 avril 2024, des experts de l’ONU étaient inquiets et s’étaient alarmés, s’interrogeaient sur un projet intentionnel de destruction du système éducatif, un scolasticide, avec 80 % des établissements scolaires de Gaza, endommagés ou détruits[4]. Le Cluster international évaluait le 30 juillet, cette proportion à 85 % des 564 édifices scolaires. La plateforme signalait la mort de 9211 étudiants et de 397 membres du système éducatif[5].

Les Palestiniens sont reconnus pour avoir développé un système éducatif de qualité, tant en Cisjordanie que pour Gaza, le meilleur du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. La scolarisation est universelle dans le primaire et dépasse 80% dans le secondaire[6]. En 2022, le taux d’analphabétisme n’était plus que de 1,8 % à Gaza contre 13,7 % en 1997, selon le bureau palestinien des statistiques. Plus de 90 000 étudiants pouvaient préparer un diplôme. Les établissements supérieurs ont été aussi frappés dès les premiers mois de la guerre. L’université d’Al Israa et le musée archéologique ont été dynamités après l’occupation israélienne… l’université islamique de Gaza pulvérisée dès le 11 octobre 2023.

La plupart des ces établissement servaient de refuge aux personnes déplacées, comme les hôpitaux également visés et détruits … car ils pouvaient y trouver de l’eau, des toilettes, de l’électricité[7].

 

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Source : France télévision avec AFP - Publié le 27/07/2024 – 18 :38 h

[2] Source : France info. Mis à jour le 03/08/2024 à 23h27.

[3] Source par TeleSur. 3.08.24 – 14h21 locales

[4] www.ohchr.org

[5] Occupied Palestinian Territory Education Cluster, Relief Web, 3/0//2024. https://reliefweb.int

[6] « WestBank and Gaza : Education sector analysis ». Banque mondiale, Washington, DC, 9 juillet 2006.

[7] Anéantir l’éducation – Angélique Mounier-Kuhn ( Le Monde diplomatique – sept 2024.)

Selon le New York Times, aux négociations en cours à Rome, la délégation israélienne aurait reçu l’ordre de rejeter toute hypothèse de retour des palestiniens dans le nord de la bande de Gaza…

Selon CNN, pour Netanyahou, il est hors de question de faire aboutir quelques négociations que ce soit. Pas d’Etat palestinien ! Pas de trêve pour un échange de prisonniers ! Pas de cessez-le-feu sans l’éradication du Hamas. C’est donc une escalade sans fin de la guerre et des massacres, et même une extension des opérations à l’étranger pour détruire le Hezbollah, les Huttis au Yemen, et l’Etat qui financent les mouvements de résidence palestinien : l’Iran.

Allain Graux

article modifié le 30 août.

 

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[1] Source : TeleSur – « Bombardeo israelí deja al menos 15 muertos en escuela del centro de Gaza » - HoyPalestina - Ministerio de Salud palestino/Gaza - SANA

Source : France télévision avec AFP - Publié le 27/07/2024 – 18 :38 h

[3] Source : France info. Mis à jour le 03/08/2024 à 23h27.

[4] Source par TeleSur. 3.08.24 – 14h21 locales