Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Macron prétend être légitime, qu’il met en œuvre un programme légitime. Or il n’a pas été élu sur son programme et sa légitime n’est que celle minoritaire, de son scrutin du premier tour : 27% et seulement 25 % au premier tour des élections législatives. Il le sait car il a commandé des sondages qui indiquent ce manque d’adhésion à son programme retraite. Il le sait, donc il ment quand il affirme le contraire.  

Avec ce projet qui n’est pas encore une loi votée, qu’il n’a pas osé faire voter par le parlement où il a ordonné à la première ministre d’user de tous les artifices règlementaires pour limiter les débats et le risque d’être mis en échec, Il a perdu toute légitimité politique, la bataille idéologique et l’adhésion populaire.

La censure et un recours au Conseil constitutionnel, contesterons la réforme et sa procédure ainsi que le recours éventuel au lancement d’un processus de référendum d’initiative partagée (RIP) pour tenter d’abroger la loi. Ce dernier point est difficile et long, mais il retarderait d’autant l’adoption de cette loi inique.

Son régime est celui des cadres sup et s consultants surpayés, celui d’un président élu deux fois avec les voix de ses adversaires, qui l’ont moins soutenu qu’utilisé pour faire obstacle au pire, au sacre de la représentante du RN, de l’extrême-droite issue des reliquats du fascisme et du colonialisme.

C’est un régime qui méprise les corps intermédiaires, la rue, les salariés, l’hôpital, l’école.

Une partie du centre et de la droite admettent, publiquement, que sa réforme chérie n’est ni opportune ni nécessaire, ni juste.

« Ces femmes dans les hôtels qui récurent les chiottes et font les lits, ces ouvriers en trois-huit, ces conducteurs en horaires décalés, les routiers, les infirmières, les assistantes maternelles, celles et ceux qui font classe à des enfants de 3, 4 ou 5 ans, les petites mains dans les papeteries, les employées dans leurs open spaces, stressées jusqu’à la moelle, déclassées par chaque nouvelle génération qui sait mieux le numérique et la vitesse, les hommes qui mourront tôt et leurs veuves, ces copains aux yeux lourds qui trinquent au bistrot après douze heures de taf, en bleu de travail, de la peinture ou du cambouis sur les pognes, et les femmes qui prennent le plus cher, une fois encore, parce que mères, parce que femmes, ces milliers de gens qui font des cartons dans les entrepôts Amazon, y avez-vous pensé ?[1] »

La pseudo-alliance avec LR a explosé en vol.

Seule les plus extrêmes, proches de Ciotti et du lepénisme soutiennent ce projet et le pouvoir ; ils seront eux aussi balayés par le vent de l’histoire. Un certain nombre de vrais républicains et démocrates de droite voteront la censure avec la Gauche, sans doute insuffisamment pour qu’elle passe, mais dans le rue, dans les consciences citoyennes le ce gouvernement est déjà censuré. Il a perdu largement toute confiance.

 Ce gouvernement est à l’agonie. Quel que soit le résultat du vote de censure et les mesures adoptées, comme le changement de première ministre, ça ne règlera pas le problème de fond : la confiance ! Ce qui est maintenant mise en cause, c’est le système, celui de la monarchie républicaine, celui de la Vè république.

 

 Allain Louis Graux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Nicolas Mathieu (Mediapart)

Tag(s) : #Actualité politique et sociale
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :