LE COUPLE BALKANY BÉNÉFICIE D’UNE RETRAITE DE 13 000 EUROS PAR MOIS...
Le quotidien économique libéral Les Échos s’intéresse, comme beaucoup de médias acquis aux thèses du gouvernement, s’intéresse aux pensions des retraités, des profiteurs du meilleur régime de retraite au monde disent-ils. Pour exiger de taxer ces profiteurs, notamment les émoluments « perçus par les ex-professionnels libéraux, ex-agents de la fonction publique d’État et ex-salariés des régimes spéciaux (SNCF, Comédie-Française…) ». Il n’est jamais question des plus hauts gradés de l’armée française qui, peuvent cumuler avec un salaire à un âge qui permet encore de travailler, parmi les nantis des régimes spéciaux : le secret-défense impose sans doute un tel camouflage.
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Voilà l’exemple d’un « chef d’entreprise familiale de restauration » né en mars 1960, au revenu actuel s’élevant à 190 000 euros net par an, ayant débuté en tant que salarié avant que de diriger son entreprise. Montant de sa retraite nette à partir de 2022 : 7 440 euros par mois, soit 89 300 euros par an. Un taux de remplacement de seulement 47 %, du fait de son début de carrière comme salarié.
1, 7 % seulement des salariés touchent une pension supérieure à 4500 €, soit 257 500 personnes.
Alors qui va encore payer si on écoute ces soi-disant experts économiques donneurs de conseils ?
Les pensions (brutes et y compris de réversion) s’amenuisent à partir de 3 000 euros par mois : 0,9 % des retraités touchent cette somme, 0,4 % perçoivent 3 500 euros, et 0,2 % des pensionnés ont droit à 4 000 euros. Idem pour la tranche allant de 4 400 euros à 4 499 euros : « AU TOTAL, 98,3 % ONT UNE PENSION INFÉRIEURE À 4 500 EUROS »,
Jusqu’où cela monte-t-il et dans quelles proportions pour les plus riches !!! ?
Nous ne savons pas ce que les 5 % les plus riches touchent comme retraites (supplémentaires et privées) avouent ils ... Ce sont des hommes, plutôt que des femmes...
Ces surprivilégiés, 3 % à 5 % des retraités sont à rechercher du côté des retraites complémentaires et non de la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse), puisque le régime de base de la Sécurité sociale plafonne ses pensions à moins de 1 900 euros brut par mois.
Le service de presse de l’Agirc-Arrco, le régime des retraites complémentaires, répond avec une franchise brutale et confondante : « Vu le contexte actuel de négociations sur les retraites et dans la mesure où nous sommes gérés par les partenaires sociaux, nous préférons ne pas nous exprimer. Nous n’avons pas les chiffres que vous demandez sur nos étagères. »...
Dans la culture :
«... l’amplitude est énorme entre les pensions les plus faibles allouées aux intermittents et les plus élevées dont bénéficient d’anciennes stars du petit écran, pour ne citer personne. Il ajoute cependant : « Nous préférons ne pas vous donner de chiffres concernant les sommes les plus élevées, histoire de ne pas attirer injustement les foudres sur des représentants du monde de la culture et de la communication. »
...Gérard Mardiné, secrétaire général de la CFE-CGC, attaché au système contributif auquel, selon lui, participent puissamment les cadres – « dont bien peu touchent des émoluments atteignant huit fois le plafond de la Sécurité sociale » –, estime que les inégalités les plus criantes sont à rechercher du côté des « retraites chapeaux ».
Gabriel Attal, ministre des comptes publics, invité de France Inter vendredi 20 janvier 2023, a nié qu’il pût y avoir de grosses retraites en usant d’une grosse ficelle : il a fait mine de croire que la question ne touchait qu’à la retraite de base, plafonnée, donc, à 1 833 euros brut (hors majorations).
LA RETRAITE EST LE REFLET DE LA CARRIÈRE ET IL N’EST PAS NORMAL DE FAIRE CONTRIBUER LES RETRAITÉS. Régis Mezzasalma, CGT.
...le taux de remplacement se dégrade et atténue les inégalités une fois la retraite atteinte, précise le responsable CGT. C’est plus en amont qu’il faut intervenir, pour mettre fin aux écarts de salaires injustifiés : il faudrait introduire un plafond, à commencer par 20 fois le Smic [soit un maximum de 27 061,40 euros mensuels – ndlr]. »
La pension de retraite est déjà sujette à contribution, sous forme de trois prélèvements sociaux : la CSG (contribution sociale généralisée), la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) et la Casa (contribution de solidarité pour l’autonomie).
La CSG s’applique à un taux normal de 8,3 % ; à un taux médian de 6,6 % ; à un taux réduit de 3,8 %. Le taux de la CRDS est quant à lui unique : 0,50 %. Quant au taux de la Casa, il est de 0,30 %, mais il ne s’applique qu’à partir des deux taux supérieurs de la CSG (6,60 % et 8,30 %).
...être ponctionné de 8,30 % quand on touche 1 964 euros brut par mois s’avère beaucoup plus accablant que lorsqu’on bénéficie de 12 500 euros brut. C’est une évidence socio-économique. Le pouvoir refuse de la voir, comme il refuse que soit discuté le fait que les 2 ou 3 % des retraités les plus riches – il faudrait également examiner la question, capitale, de leur patrimoine – devraient être mis à contribution, de façon graduée, suivant des principes d’équité irréfragables.
Source :
adapté de l’article de : L’angle mort des retraites les plus élevées en France d’ Antoine Perraud dans MEDIAPART du 23 janvier 2023