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A droite la concurrence fait rage pour désigner celui qui deviendra le Président de l’UMP, dans la pure tradition bonapartiste selon laquelle l’aura des candidats prime sur les idées. En la matière, la démagogie et la surenchère droitière règnent en maître.

A La Rochelle, la gauche du PS n’a pas trouvé son compte avec le renoncement européen de François Hollande, la politique policière de Manuel Valls, les abandons écologiques du gouvernement Ayrault et du sire Montebourg. Tout comme chez les écologistes qui sont de plus en plus nombreux à penser, que les élections passées, les accords conclus avec le PS ne sont pas respectés. Eva Joly a été brocardée violemment, avec des termes identiques à ceux employés par F.Fillion sur son origine norvégienne, par Cohn-Bendit, parce qu’avec Vincent Placé, elle réclame un référendum sur le traité européen. Ils ne sont pas tous prêts à enfiler la muselière que Cécile Dufflot déclare avoir acceptée avec son poste de ministre.

Aux Estivales du Front de Gauche, c’est au contraire un grand sentiment d’unité qui a présidé au rassemblement des militants des huit organisations qui le composent maintenant, puisque depuis le 8 juillet la Gauche Anticapitaliste l’a rejoint avec près de 700 adhérents du NPA. Nombreux étaient aussi les sympathisants, militants non encartés, avec des personnalités comme Janette Habel (Attac), Pierre Khalfa (Solidaires et Attac),  Evelyne Sire-Marin (magistrate, Droits humains), Marie-Christine Vergiat (Députée européenne).

Ils étaient là, tous ensemble, comme le proclamait ce slogan souvent répété dans les manifestations et les meetings électoraux, studieux dans les ateliers thématiques, sans distinction d’appartenance, s’exprimant avec force et indépendance d’esprit quelque soit leur étiquette, ou son absence. Lors du Conseil National ouvert de dimanche matin, c’est sans doute là que c’est le mieux exprimée cette volonté commune, cette ambition de passer du simple cartel fondateur du FDG au rassemblement « des forces vives de la transformation sociale » comme l’a dit Francis Pa                rny (PCF) qui a expliqué les principes de fonctionnement de cet objet identifié mais inédit en politique que constitue le FDG.

Les représentants de la coordination nationale du FDG se réunit chaque lundi pour examiner l’actualité politique et organiser les actions communes sur la base du texte d’orientation du Front. Les décisions sont prises au consensus, sans vote. La Coordination a décidé de rendre pérennes le Conseil National, les assemblées citoyennes, les Fronts thématiques, ces structures nouvelles et originales mises en œuvre pendant la campagne électorale.

Le Conseil National rassemble 100 personnes investies dans la vie sociale, membre ou non d’un parti, des syndicalistes, des associatifs, des personnalités (de 35 à 45 % du CN). Il est présidé par Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF), avec un collectif composé de Martine Billard (co-présidente du PG), Clémentine Autain (FASE), Christian Pierrel (PCOF), Pierre Khalfa, Janette Habel, Lucien Jallamion (Socialisme et République), Stéphanie Treillet (Convergences et Alternatives), Evelyne Sire-Marin, Marie-Pierre Touban (Gauche Unitaire). Et maintenant le représentant de la gauche anticapitaliste.

Après 4 ans d’existence et de batailles électorales, depuis les élections européennes, le FDG s’est donc élargi. Il s’agit aujourd’hui de réfléchir aux conditions d’un nouveau développement, en agissant pour le rassemblement populaire, changer les rapports de force au sein de la gauche afin de créer les conditions de l’alternative et non d’une simple alternance à laquelle nous condamne le social-libéralisme. Dans son fonctionnement, le FDG reste un cartel qu’il faut maintenant dépasser sans renier l’apport que constituent les partis qui le composent mais en y associant les citoyens qui souhaitent le rejoindre directement sans être encartés dans l’une de ces formations. Il faut trouver ensemble les formes de ce dépassement, en maintenant tout ce qui a bien fonctionné : la coordination, le CN, la double parité (H/F), et partis / citoyens, associatifs, syndicalistes.

L’une des questions posées lors de ce CN : Faut-il des adhérents directs ? Comment procéder ?

Appartiendra t-il aux Comité locaux de les accueillir ? Quelle place pour les sans-partis ?

Car, comme l’a précisé Evelyne Sire-Marin :Je ne représente rien, comme des milliers de citoyens qui ont pris part à la campagne électorale, mais nous ne sommes pas invertébrés politiquement !

Une majorité des présents semble favorable à cette idée, avec la suggestion d’un militant de la GU de « constituer une association de financement commune, pas unique[1], pour le fonctionnement du FDG, pour gérer les adhérents directs, et éviter la concurrence financière ». Il existe déjà, ici et là,  des associations du FDG avec une cotisation de 10€.

François Delapierre, délégué général du PG précise : on ne construit pas un nouveau parti, débat tranché par les faits. Nous y étions favorables, mais la formule FDG, positive avec l’expérience, et qui convient à tous, est toujours en phase d‘élargissement ; avec la méthode du consensus, elle  continue de créer de l’unité, de l’union. Chaque point de vue a sa place, sans notion de majorité et de minorité, il est respecté.

A l’image de la Révolution citoyenne, nous pourrions avoir une carte de l’action citoyenne.

Certains intervenants estiment que le CN doit fixer un cadre national, pour que la structure du FDG ait la même cohérence, en tous lieux, parce que comme l’exprime la représentante de la GA à Toulouse :si, un non-encarté qui s’engage, est un militant politique qui apporte ses richesses, une association du FDG.ne peut pas constituer un cadre réservé aux seuls sympathisants, excluant les membres des partis.

Pour Pierre Laurent (PCF) qui conclut les débats, il faut : mettre en mouvement les forces organisées : partis , associations, syndicats, et tous ceux qui sont inorganisés mais conscients politiquement, ceux qui ont voté Non au TCE en 2005, se sont battus pour les retraites.

Il ne faut pas se créer d’obstacles, ne pas créer d’obstacles à ceux qui veulent rejoindre le FDG, changer maintenant les choses dans la situation politique…mettre en mouvement des gens venus aux meetings mais qui n’ont pas voté pour nous[2].

Pour le PCF, le FDG est un mouvement populaire, pas un nouveau parti. Il n’ y a pas de hiérarchie entre les partis et les citoyens non encartés.

 

Ce CN était une première étape de réflexion. Les propositions seront actées par les différentes organisations du FDG et le CN a déclaré Janette, et même si les militants inorganisés ont moins de poids, elles se dit persuadée que l’issue sera positive, car portée par une dynamique historique nouvelle.

Des nuances stratégiques se confrontent entre l’Autonomie conquérante souhaitée par le PG et Jean Luc Mélenchon et la liberté d’action pour obtenir des inflexions majeures du PCF exprimée par Pierre Laurent.  C’est-à-dire la question du degré d’autonomie par rapport au gouvernement socialo-écologiste, de la participation à la majorité présidentielle ou parlementaire…

Pour Janette Habel, on doit tout de même s’entendre sur une orientation commune.

C’est pourquoi une Charte stratégique est en cours d’élaboration.

Pour Jean Luc Mélenchon, l’alliance est d’abord une stratégie d’action avant même d’être un cadre formel, une organisation, c’est en auto-construisant que le Front de gauche se définit.

 

Le FDG toujours en action

Les militants du FDG ne vont pas attendre l’arme au pied les prochaines échéances électorales alors que le gouvernement Ayrault qui se doit de Gauche, ne respecte pas les engagements électoraux du candidat Hollande. Il semble plus occupé à chasser les Roms comme le faisait Sarkozy que de répondre aux attentes populaires les plus urgentes, avec des mesurettes provisoires pour le pouvoir d’achat, comme les 6 centimes de baisse des carburants, les 2% du SMIC.

Le FDG exige aussi ::

Un moratoire et une loi sur les licenciements boursiers, l’amnistie des syndicalistes et associatifs , un droit de préemption pour les salariés dont les entreprises sont liquidées

Mais surtout, la Troîka[3] veut imposer Le TSCG [4] en constitutionnalisant des mesures ‘ austéritaires’ de façon autoritaire et advitam éternam.  François Hollande, déjà partisan du oui en 2005, ne souhaitant pas un référendum qu’il risque de perdre, comme en 2005 contre le TCE, se contente d’une loi organique qui prive les Français du droit de donner leur avis. Pourtant 72 %, selon un sondage de l’Huma, y sont favorables. Ce projet insensé a pour but d’instaurer, la règle d’or, l’obligation de l’équilibre budgétaire d’ici 2018, qui oblige les Etats à couper dans les dépenses sociales faute de trouver des recettes suffisantes chez ceux qui sont responsables de la crise : les spéculateurs financiers, le système bancaire, les 0,1% les plus riches qui ont bénéficié de 34 % des richesses produites, de dirigeants aux salaires pharamineux.

Ce système qui n’a pas fonctionné avec 3 % de déficit, comment pourrait-il marcher avec 0,5 %, alors que les Etats , face à la crise, n’ont pas respecté les 3% ?

Quel est son véritable objectif ? En réduisant les dépenses publiques, on libère des secteurs publics au profit du privé : retraites, logement, assurances, santé, éducation…En clair, cela signifie qu’il faudra payer pour en bénéficier, un service très réduit étant assuré par un Etat réduit aux acquêts.

Et si la France ne signe pas ? Et bien, elle devra payer une amende après 2018, allant jusqu’à 0,1% du PIB, sauf La GB et la Tchéquie qui n’en veulent pas…C’est inique, c’est condamner les peuples européens à l’austérité permanente dont nous avons déjà pu constater les effets ravageurs, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande, voire en Italie. La récession menace et  le chômage grimpe en France et même en Allemagne qui se croyait à l’abri. Et c’est cela que l’on veut faire perdurer indéfiniment ?

Ce n’est pas le ridicule petit codicille de croissance que Hollande se vante d’avoir fait ajouter qui va changer les choses. La somme, très modeste en regards des enjeux, était déjà programmée…C’est un tour de passe-passe digne d’un prestidigitateur, car dans les faits F.Hollande.a chaussé les bottes de Sarkozy et le tailleur d’Angela Merkel… 

Le temps est compté puisque le projet de loi sera voté le 19 septembre, mais la riposte populaire doit-être à la hauteur de l’enjeu pour le combattre, avec tous ceux qui s’y opposent, le FDG, les syndicats, les associations, comme Attac, l’aile gauche du PS, des écologistes comme Vincent Placé et Eva Joly qui est invitée par Jean Luc Mélenchon à marcher en tête de la Manifestation qui aura lieu le 30 septembre.

 

    Allain Graux

 Le 31 Août 2012



[1] Chaque parti conservant son propre financement.

Chaque organisation pourrait verser au fonds commun le montant de la cotisation commune du FDG pour chacun de ses adhérents.

[2] 30 % des électeurs de JL Mélenchon n’ont pas voté FDG aux législatives, par crainte du FN, par vote utile pour Hollande.

[3] Troïka : le FMI, La Banque Centrale Européenne, l’Union Européenne

[4] TSCG : Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance

Tag(s) : #politique
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