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I - de 66 à 1950

Les découvertes archéologiques indiquent que le peuple juif est issu des peuples indigènes de Canaan et des tribus qui ont envahi la contrée. Quelque part entre 1800 et 1500 B.C., des historiens et archéologues pensent qu'un peuple sémite appelé Hébreu (hapiru) a quitté la Mésopotamie pour s'installer en Canaan. Canaan était alors habité par différentes tribus y compris des peuples sémites, des Hittites et plus tard des Philistins, les peuples de la mer supposés être arrivés de Mycènes ou d'avoir appartenu aux peuples de la Grèce antique qui se sont également installés à Mycènes.

L’origine du nom « Palestine » remonte à d’autres peuples venus d’iles méditerranéennes, et notamment de Crête.  Il semblerait que ces peuples ont attaqué les côtes du « sham » et d’Egypte. Ils ont été contenus par Ramsès III  lors la bataille de « Luzin » en Egypte. Ramsès refusa leur installation en Egypte et ils émigrèrent en Palestine, dans une région appelée «Baalist » au Sud de la Palestine. Les habitants de « Baalist » furent appelés les « balistiniy-yun », d’où le nom de « Palestine » qui était appelé tout d’abord « Balestine ». Ils se mélangèrent à la population autochtone, aux cananéens et s’assimilèrent à la majorité au niveau linguistique et culturel. « D’après ce qui précède, il apparait que pendant cette époque, il n’a jamais été fait mention des juifs ou de leurs peuples. Où se trouvaient-ils à cette époque ? Comment arrivèrent-ils en terre de Palestine ? Toutes les traces archéologiques, tous les livres d’histoire ainsi que les textes sacrés prouvent d’une manière catégorique que les premiers habitants de la Palestine sont les « cananéens » et les « jébusites[1] ».

En dehors des textes bibliques dont la fiabilité historique est très discutée, les événements de la période relative aux royaumes hébraïques de Judée et d’Israël ne sont connus que par une poignée de textes.

 

La soi-disant diaspora.

Guerre judéo-romaine entre 66 ap. J.-C. et 73 ap. J.-C., appelée la Grande Révolte. Titus détruit la ville de Jérusalem. En 73, le gouverneur de Judée Lucius Flavius Silva assiège Massada, dernière place de résistance juive. La destruction du Second Temple marque la fin de l’État hébreu à l’époque ancienne. Les Samaritains, en grande partie épargnés par la guerre civile s’établissent dans de nombreuses villes côtières avec pour sanctuaire le mont Garizim (jusqu’en 484).

90 000 juifs sont exilés dont 700 (les zélotes) qui sont déportés à Rome, selon Flavius Josèphe.

 

  1.  

L’empereur Adrien réprime les juifs hostiles à la domination romaine. Ils sont interdits d’accès à Jérusalem, sauf une fois par an pour prier et se lamenter.

135  

  1. es Romains écrasent les Hébreux lors de la révolte de Bar Kokhba. Les élites se dispersent dans le bassin méditerranéen et l’ensemble du Moyen-Orient.
  2.  

 

Période Byzantine. Etablissements des chrétiens orthodoxes. Le christianisme devient dominant.

  1.  

Conquête arabe. Conversion d’une large partie de la population palestinienne à la religion musulmane. Les arabes  « porteurs de Coran », entre 629 et 640, affrontent les deux grands empires voisins, byzantin et Sassanides (Les Perses : 635-642). La chute de la Syrie-Palestine met fin à sept siècles de domination romaine, grecque et byzantine. En 640, l’Empire byzantin est définitivement amputé de ses riches provinces d’Orient. Les Arabes dénomment les régions conquises Bilâd al-Shâm. Après la conquête militaire, de 1300 environ à 1700, une nouvelle phase d’expansion, s’accompagne d’une islamisation pacifique par le commerce et les confréries, de la Méditerranée à l’Indus et jusqu’en Malaisie et en Afrique. Loin de suivre une propagation fulgurante, le mouvement de conversion est un processus lent et massif, mais des communautés, juives, chrétiennes ou zoroastriennes continuent à se maintenir dans les pays conquis[2].

 

1096 à 1244 - Les Croisades.

Royaumes chrétiens, puis Saladin reconquiert Jérusalem en 1187 ; il permet le retour des juifs qui en sont à nouveau chassés lors de l'occupation franque de 1229 à 1244. Après le retour des Arabes, il subsistera de fortes minorités chrétiennes et juives.

  1. u XVème siècle.

Expulsion des juifs d’Espagne, puis du Portugal. Les uns s’expatrient vers l’Afrique du Nord, les Portugais à Istanbul où ils formeront la communauté Ladinos.

  1.  

Les Mamelouks, dont la capitale est au Caire, dominent la Palestine. Les communautés juives se regroupent dans quelques villes, Jérusalem, Hébron et Gaza et autour de Safed en Galilée. Des juifs de France émigrent en Palestine en 1306 à la suite de leur expulsion et aux massacres liés à la Peste noire. Une yechiva ashkénaze est fondée au XIVe siècle à Jérusalem.

 

1516-1517  

Conquête de la Palestine par les Ottomans. On estime à 10 000 personnes la population juive de Palestine au début de la domination ottomane

Au début du XVIIIème siècle, la population juive de Jérusalem ne serait plus que de 1000 habitants mais une immigration européenne la renforce par un millier de juifs de Pologne, puis des Italiens, puis des Marocains en 1741. Vers 1760, Jérusalem est une petite ville de 15 000 habitants dont deux à trois mille juifs.

Durant la période ottomane, la population décline et fluctue entre 150 000 et 250 000 habitants, et ce n'est qu'à partir de 1870 que la population croît à nouveau. En 1865, une épidémie de choléra fait des ravages, subsistant jusqu'en 1866, dans la ville de Tibériade. La malaria infecte principalement la région de Galilée et les régions comportant des eaux stagnantes, à tel point que le taux de mortalité infantile atteint les 80-100% en Galilée.

1800 - Napoléon Bonaparte en 1799, dévaste la région depuis Gaza jusqu'à Saint Jean d’Acre, détruisant les villes, dont Jaffa dont il fit égorger toute la population, brûlant plus de 360 villages et faisant plus de 20 000 morts. Il appelle les juifs à rétablir l’ancienne Jérusalem. Il sera relayé par son neveu, les Saint-Simonien, Lord Byron, Disraéli.

 

1820-1830

Les Tanzimat (« réorganisation » en turc) sont une ère de réformes dans l'Empire ottoman. Elles durèrent de 1839 à 1876, date à laquelle est promulguée la Constitution ottomane. Déclaration du Sultan Mahmoud en 1830 : Je fais la distinction entre mes sujets, les musulmans à la mosquée, les chrétiens à l'église et les juifs à la synagogue, mais il n'y a pas de différence entre eux dans quelque autre mesure.

 

En 1834

Ibrahim Pacha mate la révolte paysanne de Palestine et implante des Egyptiens à Beisan, Naplouse, Irbid, Acre et Jaffa. Dans d’autres régions, notamment à Safed différentes populations immigrent ; des Maures, des Kurdes, des populations turques, des Albanais, des Grecs, des Arméniens et des Druzes.

1835 

La Palestine abrite environ 10 000 Juifs.

En 1856

Sur les 18 000 habitants de Jérusalem, 5137 sont juifs, dont 3500 séfarades et le reste ashkénazes.

Le Hatt-i Humayoun (rescrit impérial) fut proclamé, étendant l'application des réformes en garantissant l'égalité entre tous les citoyens ottomans sans distinction de religion, ce qui permettait aux non-musulmans d'entrer dans la fonction publique et de s'inscrire dans les écoles publiques tant militaires que civiles.

Avec la réforme agricole et les nouvelles lois foncières de l’empire ottoman édictées entre 1858 et 1867, les notables (fonctionnaires, émirs qui vivent en ville) « réclament subitement le remboursement des dettes des communautés villageoises. Ces dernières n’ont d’autre choix que d’inscrire leurs terres au nom de leurs créanciers. » Les fermiers deviennent des ouvriers agricoles de grands domaines. Le système communautaire de gestion des terres, le musha’ séculaire disparaît peu à peu[3]. Ce qui ne sera pas sans conséquence lors de la colonisation juive, et qui donnera un pseudo statut juridique sur lequel s’appuiera l’Etat israélien pour s’approprier les propriétés des villageois palestiniens au profit des colonies et implantations juives.

 

  1.  

Un premier groupe Circassiens immigre, suivi deux ans plus tard d’un second. L’empire austro-hongrois envahit la Bosnie, il  s’ensuit une émigration de Bosniaques jusqu’en 1908, lors de l’annexion de la Bosnie.

1880 

Les juifs sont environ 25 000 au milieu de 500 000 Palestiniens musulmans et chrétiens. Le gouvernement ottoman impose alors de sévères restrictions à l'immigration et à l'achat de terres par les juifs.

En 1885

Trois nouveaux villages Circassiens sont fondés.

 

1882 à 1903 

Le Russe Léon Pinsker (l’auto-émancipation 1882), inspire les amants de Sion, livre qui va provoquer la première aliya, la venue de 20 à 30 000 juifs en provenance essentiellement de Russie où ils sont victimes de pogroms. Des entreprises agricoles s’ajoutent aux dix-neuf colonies crées par Edmond de Rothschild. Des bourgeois investissent dans les agrumes.

Le journaliste viennois Théodore Herzl, sensible à l’antisémitisme qui se développe en Russie mais aussi en France (affaire Dreyfus) prône d’abord l’assimilation totale comme solution, la déjudaïsation.

En 1895, il change complètement de position et développe la théorie sioniste dans son livre « l’Etat juif », basé sur la religion, le concept biblique du peuple élu et du retour à Sion, la terre des ancêtres[4]. Il donne au mouvement une théorie et une organisation au mouvement sioniste, avec l’achat de terres par le Fonds National Juif.

 

1897  

Congrès constitutif de l’organisation mondiale sioniste qui a pour but « la création en Palestine d’un Foyer pour le peuple juif ».

Quatre principes fondent le sionisme :

- L’existence d’un peuple juif.

- L’impossibilité de son assimilation par les sociétés où il vit.

- Son droit sur la terre promise.

- La négation de l’existence du peuple palestinien et de ses droits à une identité nationale.

 

1903 à 1914 

Seconde aliya, russe et socialiste qui apporte 35 à 40 000 nouveaux immigrants. Tel Aviv surgit de terre. La langue hébreu ressuscite. Des juifs yéménites remplacent les ouvriers agricoles arabes dans les entreprises agricoles. Dans les kibboutz - dont le premier a été fondé en 1911 à Degania - seule la main d’œuvre juive est autorisée.

En 1906, David Grün fils d’un avocat de Plonsk en Pologne, émigre en Palestine. Il deviendra célèbre sous le nom de David Ben Gourion, comme fondateur de l’Etat d’Israël  dont il sera le Premier ministre de 1948 à 1953 et de 1955 à 1963. Il a rejoint l'association Poale sion, qui par la suite devient un parti sioniste d'orientation marxiste. En 1910, il est journaliste au journal du parti et adopte un nom hébraïque, celui d'un juif qui combattit contre les Romains durant la guerre des Juifs. En 1915, lorsque la guerre éclate entre l’empire Ottoman et la Russie tsariste, Ben Gourion qui est citoyen russe comme près de 30 000 autres juifs de Palestine (sur 85 000) est obligé de partir se réfugier aux États-Unis. S’il a soutenu l’empire ottoman dans un premier temps, contre la France et la Grande-Bretagne, la prise de position du Royaume-Uni en faveur du sionisme (déclaration Balfour), le fait évoluer. Il est de retour en Palestine en 1918, dans les rangs de l'armée britannique, au sein du 39ème bataillon des fusiliers royaux, régiment parfois appelé «Légion juive».

Pendant la même période, une société secrète est fondée à Paris en 1911 par sept jeunes, Al Fatah[5], transférée à Beyrouth en 1912, elle opère en Syrie pour la libérer de la tutelle turque.

Deux noms destinés à un grand avenir.

 

1914 

Environ 80 000 juifs vivent maintenant en Palestine (pour 600 000 Palestiniens), alors que deux à trois millions ont quitté la Russie et la Pologne pour les Etats-Unis (2 022 000[6]) et l’Europe occidentale.

1915

Echange de lettres - Afin de parvenir à une insurrection arabe dans la région du Hedjaz contre les Turcs, les Britanniques entament des négociations avec le chérif Hussein, par l’intermédiaire du haut-commissaire en Egypte Mac Mahon. Par un échange de lettre du 14 juillet 1915 entre Hussein, le  chérif de la Mecque, et Mac Mahon, les Arabes demandent, en échange de leur participation dans la guerre, l’indépendance des provinces arabes de l’Empire ottoman, la création d’un royaume arabe allant de la Cilicie à la Perse, à l’exclusion d’Aden au Yémen qui resterait aux Britanniques, ainsi que le califat arabe. Le haut-commissaire britannique lui répond le 24 octobre 1915 en s’appuyant sur les données réunies par ses experts : « Les deux districts [vilayets] de Mersine et d’Alexandrette et les parties de la Syrie s’étendant à l’ouest des districts de Damas, Homs, Hama et Alep ne peuvent pas être définis comme étant purement arabes et doivent être exclus des limites demandées. » La Palestine, qui n’est pas nommée, n’est pas comprise dans la zone accordée aux Hachémites. Dans le texte arabe, le terme « district » est traduit par « vilayet » : or s’il existe des vilayets de Beyrouth, Damas et Alep, il n’en existe pas pour Homs et Hama. Dans sa réponse du 5 novembre, le chérif accepte le retranchement des territoires turcophones d’Anatolie, mais exprime son incompréhension par rapport à la Syrie : « Les deux vilayets d’Alep et de Beyrouth et leurs façades littorales sont des vilayets purement arabes et il n’y a pas de différence entre un musulman et un chrétien arabe : ils descendent tous deux d’un même ancêtre. » Dans sa réponse du 14 décembre 1915, Mac Mahon enregistre l’accord concernant les régions de peuplement turc, mais la Palestine en tant que sandjak de Jérusalem n’est pas comprise dans la zone concernée par les intérêts français[7].

1916  

Les accords franco-britanniques Sykes-Picot prévoient le partage de l’empire ottoman, la Palestine devant revenir au Royaume-Uni, alors que les Anglais avaient promis l’indépendance aux Arabes ( Lawrence d’Arabie »).

 

1917 

Lord Balfour, ministre britannique des affaires étrangères, annonce à Lord Rothschild, que le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. Arthur Koestler écrira : « une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième... » La Grande-Bretagne n’agit pas par sympathie pour le peuple juif, mais parce qu’elle redoute l’emprise de la France près des lignes de communication (le canal de Suez). Initialement, dans les négociations sur le partage de l’empire Ottoman Sykes avait concédé l’internationalisation de la Palestine.

 

1918

Howard Sachar donne  un chiffre de 55 000 Juifs pour 560 000 Arabes en 1918[8]. On peut constater une diminution de la population attribuée au territoire palestinien pendant la première guerre mondiale, entre 1914 et 1918.

La guerre a provoqué l'appauvrissement de larges secteurs de la population palestinienne, ainsi que la malnutrition et la susceptibilité aux maladies. Par ailleurs, il semble que la guerre a provoqué une fuite d’une partie de la  population qui ne voulait pas être mobilisée par l’empire turc. Selon les enquêtes, la population palestinienne aurait diminuée de 35 000 personnes au cours des années 1915 à 1919, certaines ont été expulsées par la force comme à Gaza.

 

1919

La population palestinienne s’élèverait à 660 000 habitants[9], dont 60 000 juifs.

Mars 1919 Le SNC (Syrian National Congress), qui inclut des représentants palestiniens notamment Hajj Amin al-Huseini, proclame Faysal comme roi de la Syrie unie.

 

1920

Avril - Les accords Sykes-Picot de 1916 sont modifiés de fait par les révolutions russe et turque. La conférence de San Remo donne à la France un mandat sur la Syrie et le Liban et à la Grande-Bretagne un mandat sur la Palestine, la Jordanie et l’Irak, l’influence sur l’Iran. La région de Mossoul (Irak kurde), attribuée à la France sera rétrocédée aux Anglais contre des actions dans les puits de pétrole...

La déclaration Balfour est confirmée par la conférence de San Remo. La Grande-Bretagne commence à instaurer les conditions de l’implantation juive.

Les Français ont envahi la Syrie en mai, et en juillet ils ont occupé Damas. Les Britanniques font de Faysal le roi de l'Irak et de son frère Abdallah le roi de Jordanie. La Palestine est administrée par Herber Samuel, un juif Britannique. Le rapport intérimaire du gouvernement britannique sur l'administration civile de la Palestine a déclaré qu'il y avait à peine 700 000 personnes vivant en Palestine. Les ottomans provoquent un exode de la population palestinienne, qui déclina de 35 000 personnes entre 1915 et 1919. Lors des combats contre les britanniques, ils expulsent 80 000 habitants de Gaza.

Le traité de Sèvres est signé en août et sera ratifié par la société des Nations en 1922. Les Etats arabes devaient initialement former une confédération, la péninsule arabique devenir indépendante et un Kurdistan devait-être créé. On sait ce qu’il est advenu de ces projets et promesses non tenues, de ces découpages coloniaux. Ils contenaient les germes de la seconde guerre mondiale, et au-delà des conflits qui ensanglantent encore le Moyen-Orient.

 

1919 à 1923 

La troisième aliya entraîne l’arrivée de 35 000 colons venus d’URSS, Pologne, Pays Baltes. Les fellahs, paysans palestiniens, représentent 60 % de la population active et un tiers ne posséde aucune propriété ; ils sont employés sur les domaines agricoles de riches propriétaires (10%). L’achat de ces exploitations par les colons juifs entraîne le chômage de ces ouvriers agricoles.

Pendant cette période, l’industrie manufacturière palestinienne se développe, des classes moyennes s’affirment dans les villes qui restaient néanmoins modestes. La vie politique et intellectuelle prend son essor, avec la naissance d’une presse : le quotidien Filastin des frères Isâ, al- Karmil du chrétien Najib Nassâr  Vous avez dit désert !

En 1922, le premier recensement britannique de la Palestine montre une population de 757 182 habitants, dont 78 % de Musulmans, 11 % de Juifs (83 790) et 9,6 % de Chrétiens.

 

1924 à 1931

Quatrième aliya : 82 000 Juifs des classes moyennes des Balkans et du Moyen-Orient, gagnent la terre promise. Cette colonisation juive se fait au détriment des Palestiniens dépossédés de leur travail, condamnés à la paupérisation et à la prolétarisation, selon un processus colonial éprouvé dans d’autres contrées, comme en Algérie par exemple. L’agence juive organise l’installation des colons avec la complicité des notables palestiniens qui vendent leurs terres[10]. Les statuts de l’agence interdisent l’emploi d’une main d’œuvre non-juive, établissant une discrimination raciale dès 1919. Deux experts américains, MM. King et Crane, estiment que « les sionistes envisagent une complète dépossession des habitants non-juifs actuels de la Palestine[11] ».

L’opposition au projet sioniste se développe dans les milieux arabes qui réclament la formation d’un gouvernement national responsable devant un parlement élu par tous ceux qui résidaient en Palestine avant la guerre, musulmans, chrétiens et juifs. Mais ce sont les sionistes qui s’organisent ; les milices juives de la Haganah sont fondées en 1920. Le Yishow* impose la langue hébraïque au détriment du Yddish et s’organise politiquement. Les Britanniques autorisent la création du Vaad Leumi, le Conseil national Juif. La société juive est très structurée, avec des moyens financiers et d’influence importants. Leur but : un Etat juif.

 

1928

L’émigration juive reprend après une accalmie, légale et illégale. De nombreux paysans palestiniens n’ont plus de terres, de travail et vont en ville où ils ne trouvent pas d’emploi. On assiste à une véritable destruction de la société palestinienne.

1929 

La première révolte arabe éclate à Jérusalem, pour le contrôle des lieux saints. Elle s’étend. A Hébron, le 24 août 1929, suite à des rumeurs selon lesquelles les juifs essaieraient de conquérir les Lieux Saints de Jérusalem, 67 juifs sont massacrés, dont 24 étudiants, 53 sont blessés, des maisons juives sont pillées ainsi que les synagogues. Grâce à l'intervention de leurs voisins arabes, 435 juifs sont indemnes. Ces émeutes de 1929 en Palestine feront un total de 133 juifs et 116 Palestiniens tués. Les autorités britanniques évacuent la population juive d’Hébron.

Le 20 octobre 1930

Lord Passfield, Secrétaire d'État aux colonies, publie un Livre blanc, soit une déclaration officielle relative à la politique britannique en Palestine qui fait suite au Livre blanc de Churchill de 1922. Il résulte de l'enquête de la Commission Hope Simpson sur les causes profondes des émeutes de 1929. Il propose des limitations à l'immigration juive officielle. De nombreuses institutions sionistes sont critiquées, notamment l'Histadrout[12] et l'Agence juive, qui incitent toutes deux les Juifs à n'employer que des travailleurs juifs. Il conclut que les ventes de terre aux colons juifs doivent être limitées et que les taux de chômage chez les Arabes, doivent-être pris en compte dans la fixation des taux autorisés d'immigration juive en Palestine. Cependant, il déclarait que le développement d'un Foyer national juif en Palestine continuerait à recevoir l'appui des Britanniques. Les sionistes lancèrent une vigoureuse campagne contre le document. En 1931, le Premier Ministre Ramsay Mac Donald doit clarifier sa politique palestinienne, dans une lettre, connue comme la Lettre de Mac Donald à Chaim Weizmann[13]. Elle a pour but d'apaiser les sionistes tout en inquiétant les Arabes le moins possible. Beaucoup de sionistes considèrent la Lettre de Mac Donald comme une rétractation du Livre blanc, ce qui la fait surnommer « le Livre noir » par les Arabes. Elle facilite une immigration croissante lors de la montée de l'antisémitisme en Europe dans les années 30.

 

Fin 1931, 1 033 314 habitants dont 759 700 musulmans (74 %), 174 606 juifs (17 %), 88 907 chrétiens (9 %), 10 101 autres (1 %).

 

1932-1939

Les persécutions des juifs en Allemagne, avec la victoire du nazisme, vont provoquer l’immigration de 247 000 personnes. Ce qui porte la population juive de Palestine à 429 605 habitants, soit 28 % de la population totale. Malgré le blocus britannique, 118 338 autres rescapés les rejoindront jusqu’à l’indépendance.

En 1948, sur 600 000 juifs, 463 000 sont nés hors de la Palestine.

En 1933, avec la montée du nazisme, les Britanniques commencent à s'orienter vers un partage du pays, Jérusalem devant se trouver sur la ligne frontière, à titre de ville ouverte.

Novembre 1935 - Izz al-Din al-Qassam mène la révolte populaire arabe à l'écart des dirigeants arabes traditionnels. Le 19 novembre, Izz al-Din et ses hommes sont assiégés par 600 soldats britanniques dans les forêts de Jénine. Il livre une bataille inégale à l'issue de laquelle il trouve la mort avec trois de ses compagnons.

 

Izz al-Din al-Qassam  est un premier héros de la résistance palestinienne.  Soufi Tijani, il est né en Syrie le 19 novembre 1882 à Jabla un village près du port de Lattaquié, dans une famille paysanne. Pour les Palestiniens, Izz al-Din al-Qassam est le précurseur de la lutte nationale palestinienne.

Il a fait ses études à l'Université al-Azhar en Égypte où il s'est nourri des idées de l'Islam réformiste et salafiste. Anti-colonialiste et anti-sioniste, son but était l'établissement d'un État islamique en Palestine grâce au Jihad armé.

Il lutte contre l'occupation française de la Syrie après la Première Guerre mondiale et il est condamné à mort par un tribunal français. En Palestine, où il s’est enfui, il devient le leader du mouvement de résistance contre le mandat britannique, qu’il organise dès son arrivée à Haïfa. Il s'oppose également aux dirigeants des grandes familles et aux riches propriétaires fonciers car il pense qu'ils font le jeu du mandat britannique et des sionistes.

En 1925, il conduit son mouvement sous le couvert d'activités religieuses. Il est composé de cellules de 5 personnes, constituées surtout de paysans qui ont perdu leur bien, très nombreux dans les quartiers misérables de Haïfa. C'est auprès des nationalistes arabes qu'il trouve du soutien en particulier chez Istiqlal.

En décembre 1932, Izzedine estime que son groupe est assez entrainé et installe son quartier général dans les grottes de la région montagneuse de Jénine. Le groupe mène sa première attaque en prenant pour cible une colonie juive de Nahalal située entre Jénine et Haifa.

À la fin de 1935 et à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration de Balfour, Izz al-Din se réunit avec ses lieutenants et décide de passer à l'action ouverte. Il envoie un émissaire pour transmettre à son rival le mufti Amin al-Husseini le message suivant: « Le moment de lancer la révolution est arrivé. Je déclenche la lutte armée dans le Nord, faites de même dans le Sud ». Le mufti lui répond: « Moi, je recherche une solution pacifique ».

 

21 avril 1936 - Le Haut Comité arabe présidé par Amîn al Hussaynî lance la grève générale à Jaffa et le boycott des produits israéliens. Il regroupe tous les partis politiques avec 150 délégués représentant 22 villes. Il annonce les revendications des Palestiniens : arrêt de l’immigration, prohibition de la vente des terres, octroi de l’indépendance. La grève s’étend à tous les secteurs, y compris aux 1200 fonctionnaires palestiniens. Suite à des incidents armés, la répression anglaise s’abat, féroce. En juin, la vieille ville de Jaffa est vidée et rasée. Les actions de guérilla se multiplient. Le mouvement va durer 174 jours.

Les souverains des royaumes arabes appellent à « faire confiance aux bonnes intentions de notre amie la Grande Bretagne..» Les sionistes perçoivent le danger de cette réaction des « Arabes » et organisent la « Haganah » en une véritable armée. Les quartiers mixtes disparaissent.

L’économie palestinienne ressort affaiblie de l’affrontement, alors que celle des juifs est florissante grâce à leurs soutiens et moyens financiers. Tel-Aviv et son port se développent au détriment de Jaffa qui, vidée de ses habitants, voit disparaître son intense trafic portuaire.

 

7 juillet 1937 - Le rapport Peel propose la partition de la Palestine en deux Etats devant accéder à l’indépendance :

- un Etat juif comprenant 33% du territoire et incluant Haïfa, la Galilée et la plaine côtière au nord d’Ashdoud ;

- un Etat arabe annexé à la Transjordanie et des enclaves mandataires comprenant Jérusalem.

Il conseille un échange de population : 225 000 « Arabes » passeront de l’entité juive à l’entité arabe, alors que 1 250 juifs feront le trajet inverse ! « Si cette offre généreuse n’est pas acceptée par les Arabes, elle leur sera imposée...»

La population arabe se révolte à partir de septembre 1937. C’est une véritable guerre qui oppose le « Haut Comité Arabe » aux troupes coloniales. Les Anglais répriment férocement le soulèvement, les comités de quartiers sont interdits, les chefs sont arrêtés et exilés, déportés. Les chars et l’aviation interviennent faisant plus de 30 000 victimes. Ils utilisent les milices juives de la Haganah, de l’Irgoun et du groupe Stern. 

Pendant toute l’année 1938, les groupes de partisans palestiniens, « les gangs » selon la terminologie britannique, mènent la guérilla dans chaque région, occupent des villes, bénéficiant du soutien communautaire et familial de la population. En octobre 38, les forces britanniques, avec des milliers de soldats, sont contraintes de réoccuper 758 villages pour contrôler le territoire. Bilan : 5000 habitations rasées, camps de prisonniers, électrification d’une barrière au nord. Les futurs dirigeants d’Israël puiseront leurs idées imaginatives dans cette expérience de la répression anti-arabe...Cette révolte qui s’est étalée depuis la grande grève de 1936 jusqu’en 1939, demeure dans les consciences des palestiniens comme fondateur du mouvement national.

La Grande-Bretagne, soucieuse de se concilier des Etats arabes, à la veille de la guerre contre les forces de l’Axe, souhaite ne pas risquer de les jeter dans les bras d’Hitler. Après avoir favorisé le sionisme, elle limite l’émigration juive à 75 000 personnes en cinq ans, restreint l’achat de terres. Elle annonce l’ouverture, à Londres d’une conférence regroupant juifs et palestiniens.

En novembre 1938 - le rapport de la commission Woodhead rejette le projet Peel. Il reprend la proposition de partage de la Palestine en trois zones, la partie arabe étant augmentée de la partie nord de la Galilée.

La conférence de Londres de février 1939, aboutit logiquement à un échec.

En mai 1939 - Londres publie le livre blanc de Mac Donald, qui propose la perspective d’un Etat unitaire binational, et sans partage dans les dix ans, avec un tiers de juifs. L’immigration serait limitée à 15 000 personnes par an. Les « Land Transfer Regulations protégeant les droits des terres des Palestiniens complètent le livre blanc : « pour que les cultivateurs arabes puissent garder leur niveau de vie actuel et que ne soit pas créée prochainement une importante population arabe sans terre. Dans ces circonstances, le haut-commissaire recevra tous les pouvoirs pour prohiber et réglementer les transferts de terres ».

Trois zones sont définies. Toute vente de terrain aux organisations sionistes est interdite en Samarie, dans la bande de Gaza et dans la région de Beer-Sheva. Les ventes de terres dans la vallée du Jourdain, en Galilée, entre Tantoura et Haïfa et dans le Sud du Néguev, sont autorisées, mais seulement après accord spécial des autorités mandataires britanniques. Enfin, de Tantoura jusqu’au sud de Tel Aviv, ainsi que dans la région de Haïfa, les ventes restent libres.

L’immigration juive est limitée à 75 000 personnes sur une durée de 5 ans, afin que la population juive ne dépasse pas le tiers de la population du pays. De ces 75 000 entrées sera déduit le nombre d’immigrants illégaux interceptés. Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.

« Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd’hui sans équivoque qu’il n’est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif »… Le gouvernement de Sa Majesté [a le] désir […] de voir s’établir finalement un État de Palestine indépendant ». « Si, au terme de dix années, il est avéré que l’indépendance doive être ajournée, le gouvernement britannique consultera les habitants de Palestine, le Conseil de la SDN ».

Les Palestiniens sont enthousiastes, les juifs moins ! La réaction des institutions sionistes mondiales est vive. David Ben Gourion déclare peu après le début de la guerre « Nous aiderons les Britanniques dans la guerre comme s’il n’y avait pas de Livre blanc et nous lutterons contre le Livre blanc comme s’il n’y avait pas la guerre ».

Cela va engendrer le terrorisme des extrémistes juifs de l’Irgoun et du groupe Stern, exercé autant contre les Palestiniens que contre les forces occupantes britanniques. Les sionistes provoquent une première vague d’attentats antibritanniques. Ils sont commis par l’Irgoun dès 1939 et repris en 1941-1942 par le Lehi, une organisation terroriste dissidente de l’Irgoun.

C’est la guerre, et le rapport Mac Donald est oublié. Ce plan était pourtant le plus pertinent.

 

1942

Les dirigeants du mouvement sioniste cherchent de nouveaux alliés et des financements du côté Etatsunien. Un congrès juif se tient au Biltmore Hotel de New York avec Ben Gourion et Chaïm Weizmann à la tête d’une délégation sioniste de Palestine, avec 600 membres de la communauté juive américaine.

Le mouvement sioniste adoptera son « programme de Biltmore », réclamant un État juif sur l’ensemble de la Palestine.

Avec l’entrée en guerre des Américains en décembre 1941, ils ont pressenti le rôle capital que les Etats-Unis vont jouer dans l’issue de la seconde guerre mondiale. Ce qui n’empêche pas les sionistes d’affronter les britanniques sur le terrain et de contourner les dispositions des Land Transfer Regulations.

Du côté palestinien, c’est la confusion et la division qui règnent, entre l’appui du mufti de Jérusalem aux forces de l’Axe, et ceux qui croient toujours aux promesses illusoires d’indépendance de la Grande Bretagne.

 

1945  

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques essaient d’appliquer les dispositions du Livre Blanc pour limiter l’émigration juive, luttant particulièrement contre l’afflux massif des rescapés de la Shoah que les gouvernements anglais et américains refusent d’accepter sur leur territoire. Des dizaines de milliers d’immigrants clandestins seront internés à Chypre ou en Europe. Tout en proclamant l’urgence d’admettre 250 000 émigrants supplémentaires en Palestine, le Congrès américain n’a laissé que 4767 survivants de la Shoah franchir Long Island pour rejoindre cette autre terre promise, pendant les 8 premiers mois de 1946[14].

19 octobre 1945 - La GB propose la formation d’une commission d’enquête anglo-américaine pour examiner la question des juifs en Europe. La commission recommande l’admission immédiate, en 1946, de 100 000 juifs et l’abolition des Land Transfer Regulations. En juillet, la solution d’un Etat fédéral est rejetée par les juifs comme par les Palestiniens.

L’immigration illégale bat son plein avec en parallèle la violence des organisations armées sionistes. Le Lehi, l’Irgoun et la Haganah assassinent plus de 300 britanniques, ainsi que plusieurs dizaines de juifs et quelques milliers d’Arabes entre 1944 et 1948. L’attentat contre l’Hôtel King David, siège de l'administration britannique, le 22 juillet 1946 fait 91 morts. L'un des chefs du commando n'est autre que Menahem Begin, futur Premier ministre de l'État hébreu, prix Nobel de la Paix et …ancien terroriste !

Les pays arabes sont plus préoccupés par leur indépendance, qu’ils vont progressivement obtenir, que par le sort des Palestiniens et l’ambivalence de la politique du mandataire britannique en Palestine.

La Grande-Bretagne, désemparée, veut sortir d’une situation qui lui coûte cher : 100 000 soldats britanniques sont stationnés en Palestine, soit 10 % de leurs effectifs, 1 soldat britannique pour 18 habitants.

 

1947 - Le Plan de Partage

Bevin, Ministre des Affaires Étrangères britannique, décide en février 1947 de porter l’affaire devant l’ONU. Il suggère une solution binationale qui n’est pas discutée. Il y avait en fait trois solutions proposées :

- Un Etat unitaire.

- Une solution binationale.

- Le partage.

 Le 28 avril 1947, l’assemblée générale de l’ONU est ouverte. Le 15 mai, le Comité spécial (UNSCOP[15]) est créé.

En août 47, le rapport de l’UNSCOP dégage deux options. La première est la création d’un État juif et d’un État palestinien indépendants, avec la ville de Jérusalem placée sous contrôle international. La seconde consiste en la création d’un seul État fédéral, contenant à la fois un État juif et un État palestinien, et une union économique, Jérusalem étant placée sous tutelle internationale.

A la majorité, l’UNSCOP adopte la première solution, bien que plusieurs membres se soient prononcés en faveur de la seconde option ; l’Australie quant à elle ne peut se décider entre ces deux propositions.

Le 28 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies accepte à une large majorité la proposition de l’UNSCOP, par 33 voix, 13 contre et 10 abstentions, mais apporte quelques modifications au tracé des frontières séparant les deux États (Jaffa et Beersheva sont rattachés à l’Etat palestinien).

C’est la résolution 181 du 29 novembre 1947.

Les pressions américaines et du lobby juif ont été énormes sur les petits Etats et même sur la France qui s’était abstenue dans un premier temps, par crainte des réactions en Afrique du Nord ; des enveloppes et des cadeaux aux épouses aux chefs de délégation ont été offerts[16]

Mais c’est le contexte de la shoah, la tragédie des rescapés, des émigrants du navire Exodus, bloqués par les Britanniques dans le port de Haïfa, qui va emporter l’avis de la majorité des membres de l’UNSCOP. Les Palestiniens, qui ont accepté d’accueillir des réfugiés fuyant les combats, la déportation et la répression, pendant la seconde guerre mondiale, ne veulent pas de juifs qui prétendent - pour des raisons religieuses - « retourner » dans un pays qu’ils revendiquent comme le leur pour s’y substituer à la population palestinienne. Les organisations arabes ont eu alors le tort de boycotter l’UNSCOP.

La première partie du plan précise les dispositions relatives au retrait des forces militaires britanniques au 1er août 1948, et du partage qui doit être réalisé au 1er octobre. La partie II du plan inclut une description détaillée des frontières proposées pour chaque Etat.

Le plan est accepté par les dirigeants juifs par le biais de l'Agence juive à l'exception de ceux de l'Irgoun. Il est rejeté par la quasi-totalité des dirigeants des pays arabes, y compris par le Haut Comité Arabe Palestinien. Les dirigeants arabes revendiquent l’ensemble du territoire et estiment que le partage constitue une violation du droit de la majorité des habitants de la Palestine qui est composée de deux tiers d'Arabes et d’un tiers de juifs principalement immigrés d’Europe : 1 237 000 pour 608 000 juifs.

En effet :

- L’État juif proposé regrouperait 558 000 juifs pour 407 000 « Arabes[17] » sur 14 000 km², soit 55 % du territoire dont le désert du Néguev qui en représente 40 %.

- L’État Palestinien comprendrait 725 000 Arabes et 10 000 juifs sur 45 % du territoire ; il serait donc peuplé à 98 % d’Arabes, avec une communauté de 735 000 habitants[18].

- La zone internationale de Jérusalem compterait 100 000 Juifs pour 105 000 Arabes. 10 000 personnes (2 % des Juifs), ne se retrouveraient ni dans l’État juif ni dans la zone internationale de Jérusalem. 31 % des Arabes, soit 405 000 personnes, ne seraient ni dans l’Etat arabe ni à Jérusalem[19].

Si les chiffres varient, l’estimation générale retenue est que les 2/3 de la population, les Palestiniens se voient confinés sur une minorité du territoire, 45 %. La communauté juive obtient 55 % d’un territoire dont les membres ne possèdent que 7 % des terres et qui ne représentent que 32 % de la population.

Au total sur une population d’environ 1 940 000 habitants, les juifs représentent 630 à 678 000 personnes pour 1 237 000 à 1 310 000 Palestiniens. C’est inacceptable pour les Palestiniens dont une très importante part de la communauté est située dans la zone juive. La répartition est inégalitaire au niveau démographique comme au niveau économique, car les meilleures terres comme les principales infrastructures se trouvent dans le futur Etat juif.

Le motif essentiel du refus du plan de partage, c’est avant tout la non- application du principe d’autodétermination des peuples, un partage sans consultation des Palestiniens. Les grandes puissances se sont octroyé le droit de partager un territoire qui ne leur appartenait pas.

Une période de transition de deux ans devait aplanir les difficultés de mise en œuvre de « ce schéma, d’autant plus fragile que chaque Etat se compose de trois parties à peine reliée entre elles[20] ».

Les Etats Arabes se préparent à la guerre. Une guerre qui sévit déjà, avant même le départ des Anglais, entre les groupes armés juifs et Palestiniens pour la conquête de Jérusalem. Dès les résultats du vote, dans la vieille ville, les groupes d’Emile Ghory[21]sortent les armes des cachettes (800 fusils cachés depuis 1937). Si les juifs fêtent ce qui constitue pour eux une victoire, les Palestiniens, même les plus pacifistes prêts à une solution de conciliation, ont le cœur gros. C’est la tristesse pour les uns, la colère pour les autres. La guerre paraît inéluctable.

Les violences des groupes terroristes juifs ont commencé avant même le plan de partage : le 12/07/47, l’Irgoun enlève 2 sergents britanniques. Le 29/07/47, 3 condamnés à mort d’un groupe juif de 8 assaillants qui ont attaqué la prison de St Jean d’Acre sont exécutés ; l’Irgoun se venge et pend les 2 Britanniques en piégeant leurs cadavres[22]… C’est une véritable guerre civile, qui comme toutes les guerres civiles sont les pires qui soit. Le 30 novembre sept membres du Yichouv[23] inaugurent la tuerie. Il n’y aura pas un jour de trêve jusqu’au printemps 48.

Le 1/12/47 - Le HCA décrète une grève générale de 3 jours de la communauté « arabe » de Palestine. Le 2 décembre, une foule armée de bâtons et de couteaux s’en prend aux commerces et aux passants juifs de la Vieille Ville de Jérusalem plusieurs juifs sont blessés ; des unités de la Haganah tirent dans la foule et au-dessus des têtes[24]. Pour la Haganah « dès la mi-décembre, une défense active ou agressive a remplacé le principe de la simple défense…les juifs ont tendance à exercer des représailles disproportionnées aux attaques arabes initiales. Cette stratégie contribue à embraser d’autres régions qui avaient jusque-là échappé aux hostilités. Dès le début, l’Irgoun et le Lehi, ainsi que la Haganah dans une moindre mesure, perpétuent des attentats contre des centres civils et des milices. Les Arabes ripostent en plaçant d’importantes charges explosives dans les centres civils juifs, en particulier à Jérusalem. »

« Le 31/03/48, Ben Gourion et le commandement de la Haganah prennent des décisions stratégiques cruciales : la mobilisation de 1500 hommes pour conserver à tout prix les quartiers juifs de Jérusalem (1/6ème de la population du Yishouv) pour sa portée symbolique. Il veut neutraliser les villages, bases des principales milices arabes.

Début avril, la Haganah reçoit sa première grosse livraison d’armes de Tchécoslovaquie[25]».

 

L’évolution de la position soviétique.

Dès 1942, Staline espérait que  l’exercice par l’Empire britannique d’un mandat sur la Palestine serait remis en cause[26] à l’issue de la guerre. Chaïm Weizmann, président de l’Organisation sioniste mondiale, soucieux du sort des juifs de Pologne des pays baltes et de la Bessarabie, qui venaient tout juste d’être absorbés par l’Union soviétique, pris contact avec Ivan Maïsky, fils d’un médecin juif et influent ambassadeur soviétique à Londres. « A ses yeux, le seul “plan” envisageable pour sauver les Juifs d’Europe centrale (au premier rang desquels les Juifs polonais) est le suivant : déplacer un million d’Arabes palestiniens en Irak et installer sur les terres ainsi expropriées quatre à cinq millions de Juifs venus de Pologne et d’autres pays. Or il est peu vraisemblable que les Britanniques acceptent un tel scénario. Et, s’ils le refusent, que se passera-t-il ensuite ? [...] “ La seule question, c’est de savoir comment nous allons obtenir cette terre.” [27]» Déjà, on peut s’étonner de la manière dont Weizmann envisageait de traiter les « Arabes de Palestine », sous le coup de l’émotion suscitée par l’extermination des juifs par les nazis sans doute ? Donc, la solution proposée aux soviétiques était l’existence d’un Etat juif en Palestine.

Si Staline ne prit pas de suite partie pour la reconnaissance d’un Etat juif, l’URSS étant alors favorable à la solution d’un Etat palestinien unique, sa position devait radicalement changée par la suite. A Yalta, en février 1945, suite à des discussions informelles, il était entendu que l’évacuation britannique de la Palestine devait être précédée d’une sorte de mise sous tutelle internationale du pays. En 1946, alors qu’elle était exclu des de « l’enquête » sur la Palestine, l’URSS « propose la création d’une « Palestine unique, indépendante et démocratique » où les Juifs seraient minoritaires mais jouiraient des « mêmes droits nationaux et démocratiques » que les Arabes...[] » Mais, « le 28 avril 1947, jour d’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU, Gromyko reçoit brusquement de nouvelles instructions de Molotov...[] : la « création d’un Etat arabo-juif dans lequel Juifs et Arabes seraient traités sur un pied d’égalité ». Le second, qui met en doute la viabilité de l’option précédente, suggère qu’en cas de détérioration des relations entre Juifs et Arabes, il conviendra de soutenir toute proposition en vue d’une « partition de la Palestine en deux Etats indépendants, l’un juif, l’autre arabe[28]  ».

La position soviétique a diamétralement changé : Staline soutient le plan de partage et la création d’un Etat juif, manière pour lui de se débarrasser de « ses juifs » contestataires, des Britanniques,  pour établir des liens avec le futur Etat  juif dans cette zone.

Ah ! Si les Soviétiques avaient maintenu le projet d’une Palestine indépendante et démocratique, la face du Proche-Orient et du monde n’aurait-t-elle pas été changée ?

 

« Le 8/04, Abdel Qader al-Husseini, gravissant la colline vers Qastel, est tué par une sentinelle ; la mort de la plus grande personnalité militaire palestinienne et commandant des milices de la région des monts de Judée et de Jérusalem marque un tournant décisif dans la guerre civile. Des milliers d’Arabes armés affluent pour récupérer le corps de Husseini ; ils reprennent Qastel et organisent les funérailles en grande pompe à Jérusalem ; ils enterrent Husseini sur le Mont du Temple à côté de son père.

Le 9/04, le Palmah reprend Qastel ; l’ordre opérationnel donné le 8/04 autorise explicitement la destruction du village[29]. »

Le massacre de Deir Yassine

Le 9 avril 1948 -120 hommes de l’Irgoun et du Lehi, interprètent les ordres de la Haganah de reprendre les villages palestiniens qui dominent la route Tel-Aviv Jérusalem, donnent l’assaut à Deir Yassine, petit village dont les 254 habitants sont massacrés (hommes, femmes et enfants) et exterminés à l’arme blanche par les troupes commandées par Menahem Begin et Itzhak Shamir, futurs chefs de l’Etat d’Israël. Les villageois ont été délibérément sacrifiés pour développer la terreur, pour sécuriser l’axe de ravitaillement entre Tel Aviv et Jérusalem, accélérer l’exode des Arabes et leur prendre le plus de terres possible.

Les Etats-Unis sont mécontents, Truman réclame de changer un plan de partage qui ne fonctionne pas et de créer un Etat binational. Que ne l’a-t-on écouté ? Il ne soutient plus le mouvement sioniste.

Le 17 avril, le Conseil de sécurité demande la cessation de toutes les activités militaires en Palestine. Le 23, il crée une Commission de trêve chargée de mettre en place un cessez-le-feu. L’Assemblée générale, pour sa part, relève la Commission sur la Palestine de ses responsabilités et décide de nommer un médiateur, le comte Folke Bernadotte, président de la Croix-Rouge suédoise, choisi comme médiateur des Nations Unies, chargé de promouvoir un règlement pacifique.

Mais les combats se poursuivent : du 25 avril au 13 mai, ce sont des opérations juives contre les quartiers arabes de Jaffa : le 25 avril, l’IZL lance une offensive contre Manshiya, le quartier nord de Jaffa ; la population palestinienne fuit vers le centre-ville. Les 27 et 28 avril, la Haganah attaque et contrôle des villages palestiniens à l’Est de Jaffa, amplifiant l’exode.[30]Le 13 mai, les derniers notables se rendent à la Haganah ; Jaffa ne compte plus que 4 à 5 000 habitants sur les 80 000 qu’elle comptait auparavant. Le 18 mai, Ben Gourion visite la ville conquise et note dans son journal : « je n’arrivais pas à comprendre pourquoi les habitants…étaient partis. [31]»

4 mai 1948 - La Légion arabe de Jordanie, qui ne devait pas pénétrer sur les territoires attribués aux juifs selon un accord secret conclu entre Golda Meir et  le roi Abdallah de Transjordanie, attaque le Kibboutz de Kfar Etzion. Elle est repoussée mais revient donner l’assaut final le 12 mai. Seuls trois Kibboutzim seront sauvés par les soldats de la Légion.

Le 12 mai - La Haganah, s’empare  de Tibériade, Haïfa, Safed, Jaffa, soit deux jours avant  la proclamation de l’indépendance.

14 mai 1948 - proclamation de l’Etat d’Israël qui compte 650 000 résidents juifs, un tiers de la population vivant sur le territoire palestinien. Ce nombre va quintupler pendant les 25 années suivantes. Les origines seront différentes : jusqu’aux années 1970, ce seront des Juifs venus d’Afrique du Nord, d’Afrique, d’Asie. Puis ce seront des Juifs venus d’URSS avec une apogée en 1979.

Le 15 mai 1948 - Ben Gourion lit la déclaration d’indépendance, avec l’approbation des Etats-Unis. Le lendemain de la proclamation unilatérale d’indépendance les Etats arabes attaquent Israël.

Les autorités juives s’y étaient préparées depuis longtemps. La Haganah, l’organisation clandestine paramilitaire sioniste a été créée dès 1920, pour défendre les communautés juives, participant à la répression britannique lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939. Originellement rattachée à la direction du syndicat Histadrout, l’organisation est transférée sous le contrôle de l’Agence juive en 1931. Elle en devient alors la branche armée officieuse et sera intégrée dans l'armée israélienne en 1948. La Haganah agrège alors les groupes terroristes de l’Irgoun et du Lehi (groupe Stern), pour former Tsahal, la force de défense d’Israël. Tsahal s’est armé auprès des Etats-Unis (collectes d’argent) et matériellement en Tchécoslovaquie.

Aucune tradition comparable n’animait la communauté palestinienne[32]. Si les campagnards palestiniens étaient coutumiers des armes, c’était plus pour aller à la chasse ou tirer des coups de feu à profusion lors des fêtes et des mariages. Ils n’étaient pas avares des munitions…Bien commandés, ils auraient cependant pu devenir de féroces adversaires des forces militaires juives, ayant une science instinctive de la guérilla et de l’embuscade.[33] Et puis, ils étaient les plus nombreux et faisaient confiance à leurs voisins arabes. A tort !

La première loi votée par le tout jeune État d’Israël concerne l’abrogation du « Livre blanc ».

 

La Guerre.

Les armées arabes pénètrent en Palestine et dans un premier temps manquent de faire basculer le cours des combats. La guerre se prolongera,  entrecoupée de trêves jusqu’au 6 janvier 1949.

Dans un premier temps, les combats se déroulent au Nord, avec la Syrie, le Liban, la Transjordanie. Mais les armées arabes sont mal équipées et dirigées, en dehors de la Légion arabe commandée par …un Anglais : Glubb Pacha qui a désobéi à l’ordre du roi George VI de ne pas participer à cette campagne. La Légion arabe compte plus de 6 000 soldats, et en 1949 le chiffre atteint le nombre de 12 000 sous le contrôle officiel du gouvernement transjordanien, nouvellement indépendant. Entre le 15 mai 1948 et la fin 1948, la Légion soutenue par des troupes irakiennes prend le contrôle de l'actuelle Cisjordanie, au profit d'un agrandissement de la Transjordanie qui deviendra la Jordanie en 1950. Les forces de la Légion arabe obtiennent la reddition du quartier juif de la vieille ville de Jérusalem, combattent à Latrun, Lydda et Ramleh.

Le 20 mai 1948, Bernadotte propose des solutions : arrêter les combats, dépasser le plan de partage jugé impraticable.

Une trêve a lieu du 11 juin au 8 juillet. Ce qui permet à Israël de s’organiser et de se réarmer. Les combats reprennent. Le 17 septembre, Folke Bernadotte est assassiné sur les ordres d’Itzhak Shamir qui dirige le groupe Stern. La veille, le médiateur suédois avait présenté un projet de solution contenant une disposition sur le retour des réfugiés.

Tsahal va bouter les armées arabes hors d’Israël sauf pour ce qui concerne la Jordanie et Jérusalem-Est.

Les forces juives ont bénéficié d’un commandement unique, acheté des armes en Occident, joui de l’aide de l’URSS. Les forces des pays arabes, soumises aux rivalités des souverains hachémites et des différents dirigeants, ont aussi été trahies par le roi Abdallah de Transjordanie qui a conclu un accord secret avec Golda Meir pour acquérir la Cisjordanie et ne pas dépasser Jérusalem.

Janvier 1949 - C’est la fin des combats. Un armistice est signé pays par pays, sous les auspices de l’ONU et des USA.

Avec les accords d’armistice, Israël s’agrandit d’un tiers, passant de 14 000 à 21 000 km², 78 % de la Palestine mandataire. 800 000 Palestiniens ont dû quitter leurs foyers.

L’Etat Palestinien n’a pas vu le jour, Israël et la Transjordanie se sont partagés la Cisjordanie, Gaza est tombé sous la tutelle de l’Egypte (le 24 avril 1950.

Selon les nouveaux historiens israéliens[34], cet exode fut le résultat d’une politique d’expulsion, de destruction des habitations et de colonisation par des juifs, 369 villages ont été vidés de leur population....

La loi sur les propriétés abandonnées a rendu possible la saisie des biens de toute personne absente.

EXPULSIONS : La Nakba (La catastrophe).

« Il existait, non un master plan, d’expulsion des Palestiniens, mais une forte volonté de les faire partir qui s’affirme tout au long de la guerre. Ce qui s’est formé durant la guerre, c’est un consensus majoritaire prônant l’idée, que dans l’intérêt de l’Etat d’Israël, du point de vue sécuritaire et politique, le mieux était qu’un minimum d’Arabes reste dans l’Etat[35]. »

Ben Gourion a-t-il, stratégiquement, pensé, opéré un transfert ? « Ce qui est indiscutable, c’est que dans presque tous les cas, l’Etat d’Israël n’a pas permis aux réfugiés de revenir dans leur ville ou leur village. Or qu’est-ce qu’une politique qui ne laisse pas les réfugiés rentrer chez eux, sinon une politique d’expulsion ? » (Benny Morris)

Ben Gourion avait déclaré :

« Les Arabes, affirmait Ben-Gourion, ne deviendront pas sans terre en raison de l'acquisition sioniste de la terre; ils seront transférés en Transjordanie (Jordanie) ».

Le 29 octobre 1936, les 21 membres de l'exécutif de l'Agence Juive ont approuvé la proposition d'un transfert des fermiers arabes déplacés vers la Transjordanie (Jordanie). Seuls deux des quatre membres Non-Sionistes ont choisi la dissidence[36].

En 1937 - « ...je ne vois pas la partition comme la solution finale de la question de la Palestine....après la formation d’une armée importante dans le cadre de l’établissement de l’Etat, nous abolirons la partition et nous nous étendrons à l’ensemble de la Palestine[37]». Après 1947, il précise en de nombreuses occasions que les limites de l’Etat seraient déterminées par la fortune des armes. Le texte de la déclaration d’indépendance ne contient aucune mention, ni de la résolution de l’ONU, ni des frontières. Tout était déjà dit de ce qui allait constituer la politique de colonisation systématique de la Palestine par les gouvernements israéliens successifs

Concernant les expulsions de 1947/48, la thèse officielle d’Israël a été exprimée à la Knesset en 1961 :

…Témoignant qu’ils ont quitté la Palestine en suivant les instructions de dirigeants arabes, le mufti en tête, et sur la base de l’hypothèse que l’invasion des armées arabes (…) détruirait l’Etat juif et pousserait tous les juifs à la mer.

Benny Morris s’inscrit en faux :

« A aucun moment, les dirigeants arabes n’ont publié un appel général aux Arabes de Palestine à quitter leur maison et leur village (…).Pas plus qu’il n’y eut de campagne à la radio ou dans la presse ordonnant aux Palestiniens de fuir[38]. » Des quelques 800 000 Arabes qui vivaient sur le territoire actuel de l’Etat d’Israël, seuls 160 000 sont encore là. (Menahem Begin)

La volonté d’expulser le plus possible de Palestiniens est manifeste et confirmée par l’historien Ilan Pappé, professeur à, l’université de Haïfa, dans son livre 1948 : La guerre de Palestine. Le Plan D contenait toutes les dispositions de cette stratégie d’expulsion. En outre, le gouvernement israélien a mis en œuvre une politique du non-retour des réfugiés malgré l’exigence de l’Assemblée générale des Nations Unies exprimée par la résolution du 11 décembre 1948. Après Ben Gourion, et d’autres, Josef Weitz, alors directeur du Fonds National Juif, exprimait cette volonté d’expulsion des « Arabes » de Palestine : « Il doit être clair que, dans ce pays, il n’y a pas de place  pour deux peuples(…).La seule solution, c’est le pays d’Israël sans arabes(…). Il n’y a pas d’autres moyens que de transférer les arabes d’ici dans les pays voisins, tous les Arabes. Tous doivent prendre la direction de la Syrie et de l’Irak, et même de la Transjordanie[39]. » C’est lui qui dirige en 1948, le Comité du transfert…300 000 ha sont ainsi volés aux Palestiniens, près de 400 villages rasés ou judaïsés, ainsi que les quartiers palestiniens des villes mixtes.

La diaspora palestinienne en 1950

Plus d’un million de Palestiniens se répartissent entre Gaza, la Cisjordanie, et les pays arabes. La Cisjordanie annexée par la Jordanie compte 764 000 habitants et Gaza contrôlée par l’Egypte 240 300 habitants, 322 000 sont réfugiés dans les pays arabes, principalement au Liban, en Syrie, en Transjordanie (287 200 personnes). Au Liban, les Palestiniens n’obtiendront jamais le statut de résident permanent ; ils seront considérés comme des citoyens en Syrie et en Jordanie.

 

[1] Source et Extrait du livre : Palestine hier, aujourd’hui et demain, Dr.Tareq Suwaidan.

 

[2] Sources : La conquête de la Syrie-Palestine-Nicolle Samadi- IESR -Institut européen en sciences des religions - http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index6661.html

[3] Source : Les Palestiniens dans le siècle – Elias Sanbas- Découvertes – Galllimard –

p.26

[4] Sauf que les juifs d’Europe ne sont pas, en majorité des descendants du peuple Hébreu. Cette théorie va devenir un mythe sur laquelle sera fondé un « droit au retour » ! 

[5] Abréviation de al-Jamʿiyya al-ʿArabiyya al Fatah : Association arabe de La victoire.

[6] Les trois périodes de l'immigration juive en Palestine - Étienne de Vaumas - Annales de Géographie - Année 1954 -  Volume 63, Numéro 335 -  pp. 71-72

[7] Sources : Lettre de Sir Henry McMahon à Sharif Hussein 24 Octobre 1915 – livre blanc britannique de juin 1922

AFPS - http://www.france-palestine.org/La-correspondance-entre-Hussein-et

[8] Howard Sachar, A History of Israel: From the Rise of Zionism to our Time, 2007, p. 118.

[9] Source Wikipédia

[10] Propriétés juives sous le mandat : achats de 40 % auprès des propriétaires arabes non palestiniens, 32% aux propriétaires palestiniens « absentéistes », 10 % prélevées sur le domaine public, cédées pour 99 ans par les Britanniques.

[11] « Palestine une terre, deux peuples » Par Dominique Perrin – Septentrion – p.145

[12] La Histadrout  est la « Fédération générale des travailleurs de la Terre d'Israël ») est le principal syndicat israélien. C’est un des éléments fondateurs d'Israël. Il a un double visage, de défense des travailleurs et d'organisation du travail en Israël. Il a investi tous les secteurs de la société en possédant de nombreuses entreprises et coopératives de production et de consommation, arts, sports, loisirs, et joué un rôle important dans la gauche israélienne.

[13] Chaim Weizmann ou Haim Weizmann, né le 27 novembre 1874 à Motol (actuelle Biélorussie) est mort le 9 novembre 1952 à Rehovot (Israël). Chimiste et homme politique britannique puis israélien, il devient le premier président de l'État d'Israël entre 1949 et 1952.

[14]- Lire : « O Jérusalem » – D.Lapierre- L.Collins – France-loisirs. P.25

[15] L’UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine) est composé des représentants de 11 États (Australie, Canada, Guatemala, Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suède, Tchécoslovaquie, Uruguay, Yougoslavie) et chargé de faire des propositions à l’Ag de l’ONU.

[16] Michael J.Cohen - Palestine and Great Power 1945/1948- p.298

[17] 325 000 arabes après le rattachement de Jaffa et Beersheba à L’Etat arabe.

[18] Wikipédia donne  le chiffre de 804 000 arabes dans l’Etat Palestinien.

[19] Les chiffres varient d’un auteur à l’autre, mes sources sont :

- Le péché originel d’Israël de Dominique Vidal .p.50.

- Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_partage_de_la_Palestine

- Alain Gresh – Israël-Palestine – Vérités sur un conflit  - p 108.

- Raphaël Porteilla, Université de Dijon.

[20] Le péché originel d’Israël de Dominique Vidal-p.50.

[21] Emile Ghory est un Palestinien chrétien, diplômé de l’université américaine de Cincinatti, et membre du Haut Comité Arabe. Source : O Jerusalem – D.Lapierre- L.Collins – France-loisirs. p.42.

[22] Source : selon Benny Morris (historien israélien), par http://www.france-palestine.org/1947-1948-1949-l-expulsion-la

[23] Le Yichouv est l’organisation des juifs religieux. En 1882, il s'agissait de religieux orthodoxes dits haredim, qui vivaient majoritairement à Jérusalem, Safed, Tibériade et Hébron, Jaffa, Haïfa, Peki'in, Acre, Naplouse, Shefa Amr et, jusqu'en 1779, à Gaza. Ils consacraient leur temps à l'étude de la Torah.

Le nouveau Yichouv, placé sous l'égide du sionisme, s'est installé à partir de juillet 1882, avec les premiers immigrants du mouvement de jeunes sionistes Bilou, puis avec l'organisation des Amants de Sion. Le Yichouv dans son ensemble (ancien et nouveau) comptait quelque 700 000 personnes en 1948. Il est aujourd’hui, entièrement entre les mains des colons…

[24] Source : Benny Morris - Victimes – Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éditions Complexe, traduction française 2003- p 212 à 237.

[25] Ibid.

[26] Michel Réal, « Quand l’Union soviétique parrainait Israël », Le Monde diplomatique, septembre 2014.

[27] Aux origines du soutien soviétique à Israël -Le Monde diplomatique-février 2016

[28] Ibid.

[29] Source : Benny Morris - Victimes – Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éditions Complexe, traduction française 2003- p 212 à 237.

[30] ibid

[31] ibid

[32] Lire O H Jérusalem (déjà cité) p.85 à 90

[33] Ibid - p.88

[34] - Benny Morris (1948 and after. Israel and the Palestinians, Clarendon press, Oxford 1990 – The Birth of the Palestinian Refugee problem, 1987)

- Ilan Pappé (La guerre de Palestine)

[35] -Benny Morris (1948 and after. Israel and the Palestinians, Clarendon press, Oxford 1990 – The Birth of the Palestinian Refugee problem, 1987)

[36] Flapan, "Le Sionisme et les Palestiniens", citant les protocoles de la réunion de l'Exécutif, p. 261

[37] Ben-Gourion, Zichronot [Mémoires], Vol. 4, p.297-299, p. 330-331.

Voir également : Teveth, Ben-Gourion et les Palestiniens Arabes, p. 182-18

[38] Les 100 clés du Proche-Orient. Alain Gresh et Dominique Vidal – Hachette. p 177

[39] Ibid – p.180 – et « Les Palestiniens dans le siècle »Elias Sanbar – p.49

 

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