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Une consécration du rejet de la politique sociale-libérale d’austérité

La gauche a perdu 155 villes de plus de 9 000 habitants dont 10 de plus de 100 000 habitants, 40 de 30 à 100 000.

Des fiefs emblématiques comme Limoges (socialiste depuis 1912), Quimper (Ville de Bernard Poignant, le conseiller du président de la République), Charleville, Angers, Belfort, Montbéliard, Nevers, Laval, Caen, Angoulême sont tombés dans l’escarcelle de la droite UMP-UDI. A celles-là, il faut ajouter la périphérie de Lille (qui a résisté) avec Roubaix, Tourcoing, Maubeuge, Dunkerque, de grandes villes populaires. Et puis Amiens, Saint-Etienne, Toulouse où l’ex-maire socialiste s’est privé du renfort d’un désistement technique du Front de gauche, par sectarisme.

La gauche ne gagne que Douai, Lourdes, Avignon, pour des raisons locales particulières, liées à l’affairisme.

La presse fait de gros titres avec une vague bleue et marine qui aurait submergée la gauche. En fait la droite UMP-UDI a plus profité des circonstances d’un rejet massif par les électeurs, et en particulier ceux de gauche, de la politique du gouvernement de François Hollande que d’une adhésion à une droite dont ils avaient vomi la politique deux ans auparavant en congédiant Nicolas Sarkozy.

L’abstention de gauche s’est confirmée, et le maintien du FN dans 329 villes, a profité cette fois à la droite, dans la mesure où les électeurs de gauche n’étaient pas au R.V. ; sauf dans quelques cas où un sursaut de mobilisation - insuffisant - s’est opéré pour barrer la route des mairies au Front national.

L’analyse des reports montre que si l’électorat de droite s’est rassemblé, celui de gauche s’est éparpillé.

Déjà au premier tour, les électeurs de droite ont été 10 % de plus à se déplacer que ceux de gauche (75 % contre 65 %) selon l'institut Ipsos. La droite a drainé 46,44 % des voix, la gauche 38,2 % et le FN 4,7 % (mais il était présent dans beaucoup moins de villes).

C'est la première constatation et le problème principal pour la gauche : l'abstention de son électorat et particulièrement de son électorat ouvrier et populaire.

Au Front républicain s’est substitué un Front brun-bleu des droites

Au second tour, il y a eu 986 triangulaires, 207 quadrangulaires et 16 pentagulaires dans des communes de 1.000 habitants. Les triangulaires, jadis redoutées par la droite, ont été fatales à de nombreuses mairies de gauche et s’expliquent par une porosité des votes entre droite et extrême-droite qui s’était déjà illustrée dans les élections cantonales précédentes et les législatives partielles. Même dans des villes, comme à Carpentras, où le candidat du FN était en tête, il a bénéficié d’un transfert de voix de 3 % de la droite UMP en sa faveur (quoique sans parvenir à battre la gauche). Même chose à Avignon, rare ville importante gagnée par la gauche unie ; peut-être un sursaut citoyen devant le danger FN pour ne pas perdre le festival. Et le FN était arrivé en tête dans 21 communes. Au Pontet, petite ville de la banlieue d’Avignon, le Front national Joris Hebrard est élu en récupérant la quasi-totalité des électeurs d’un candidat divers droite. A Hayange, à l’issue d’une quadrangulaire, l’UMP et le PS se partagent les réserves de voix de gauche, tandis que le Front national, l’ex-cégétiste et membre de Lutte Ouvrière, Fabien Engelman, est élu en ayant récupéré près de quatre points et gagne 501 voix sur le candidat divers droite qui en perd le même nombre. Les reports se sont effectués logiquement en faveur de l’UMP-UDI, puisque les listes de ces partis étaient majoritairement en tête devant le FN. Reports que l’on observe à Ajaccio, Argenteuil, Angers, Auxerre (où le PS se maintient). A Aubagne le FN perd 9 points tandis que l’UMP en gagne 5 et la mairie qui était dirigée par le maire communiste Daniel Fontaine et la liste d’Union de la gauche (arc en ciel). A Caen, Joël Bruneau (UMP) progresse de 26 points en une semaine, et bat le sortant PS Philippe Duron, empochant l’intégralité des voix de l’UDI (18 %) et du FN (7,5 %). Ce transfert des électeurs FN vers ceux de la droite provoque la chute de la gauche, notamment à Argenteuil, Chambéry, Corbeil, Laval, Limoges, Quimper, Reims, Roubaix, Saint-Étienne, etc…

Le Front républicain perdure parfois, en cas de danger FN, mais surtout à sens unique, de la gauche vers la droite.

Brignoles aurait un maire Front national si entre les deux tours Laurent Lopez, la gagnante UMP n’avait pas bénéficié de 24 points en provenance de la gauche, pour 3 en faveur du candidat FN.

A Forbach, l’UMP ainsi qu’un divers droite se sont maintenus dans une quadrangulaire, mais l’un a perdu 7 points, et l’autre 8. Le PS en a gagné 14, et le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, a été battu.

A Perpignan, le PS avait retiré son candidat qui avait obtenu 21 %, un divers droite 12 %, pour battre Louis Aliot. Si ce dernier a gagné 10 points, le candidat UMP a pu emporter la mairie avec un report de 24,4 % des voix, majoritairement socialiste en sa faveur, face au compagnon emblématique de Marine le Pen.

Lorsque le sortant PS a réussi à unir toute la gauche, il a pu sauver son siège, voire parfois conquérir la place. Cependant, à Aubagne, Caen, Toulouse, la participation supplémentaire a été plus forte à droite. La mobilisation de gauche a fonctionné victorieusement à Auxerre, Avignon, Metz, Strasbourg où l’addition des voix de gauche du premier tour, voire la mobilisation des abstentionnistes a permis le succès.

Bien que l’UMP n’en veuille plus, sauf quand elle en bénéficie, les électeurs ont parfois, et surtout à gauche, un réflexe antifasciste...

Deuxième enseignement : ce qui est appelé une vague par les médias est une poussée relative, non absolue – mais incontestable quant aux résultats – de la droite et de l'extrême-droite. Il y a peu de transfert de voix de la gauche de la droite ; ils sont principalement de la droite vers l’extrême droite et inversement.

Le FN

Après l'abstention, les classes populaires ont choisi le FN comme mode de protestation, soit un mode contestataire ancien qui s'est confirmé contre les gouvernements libéraux de droite ou de celui du PS, ou nouveau pour des électeurs principalement de droite et aussi pour une part, de gauche.

Le Front national remporte onze villes (ou secteur), Fréjus, Le Luc et Cogolin (Var), Beaucaire (Gard), Le Pontet (Vaucluse), Villers-Cotterêts (Aisne), Mantes-la-Ville (Yvelines), Hayange (Moselle), Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), dans le septième secteur de Marseille et à Béziers (dans l’Hérault, où il soutenait Robert Ménard), auxquelles il faut ajouter Orange, Bollène, Camaret sur Aigues pour la Ligue du Sud, le parti d'extrême-droite de l'ex-FN Jacques Bompard. Et 1 496 conseillers ont été élus.

Il s’est maintenu au second tour dans 329 villes (selon ses chiffres) et comptait déjà 472 conseillers municipaux élus au 1° tour.

Est-ce pour autant « une adhésion à une nouvelle politique », à « une autre manière de faire de la politique » d’électeurs qui voudraient « sortir de l’ornière UMPS » comme le prétend Marine Le Pen[1] ? Je pense que ce n'est qu'en partie vrai, contrairement à ce qu'elle veut faire croire et que répète complaisamment la majorité des grands médias.

Les scores importants du parti lepéniste sont corrélés avec une participation élevée.

Un premier indicateur montre une consolidation du vote FN :

A Fréjus, où David Rachline gagne avec 44,5 % et 1 348 voix, le taux de participation est de 71,46 %, en hausse de 3% sur le premier tour. A Béziers, où Ménard l’emporte avec plus de 47 % et gagne 1 799 voix, il est de 68,51 %. Au Luc, autre ville gagnée par le FN, elle est de 69,48 %. La participation a augmenté là où le FN était en tête au premier tour. La moyenne nationale de participation n'est que de 63,7 %. Au premier tour, la participation était déjà supérieure à la moyenne nationale dans les villes où le FN obtenait ses meilleurs résultats : 64,59 % à Hénin-Beaumont, 68,4 % à Fréjus, 64 % à Béziers. « Le FN est un opérateur de repolitisation. Il fait voter des gens qui, autrement, ne voteraient plus », expliquait le chercheur Joël Gombin[2] sur Mediapart.

C’est aussi le cas dans les villes où le FN échoue au second tour. A Forbach où se présentait Florian Philippot, il se stabilise à 35,17 % contre 35,74 % au premier tour. A Perpignan, Louis Aliot passe de 34,2 % à 44,7 %. A Saint-Gilles, Gilbert Collard, qui avait obtenu 42,5 % au premier tour, progresse à 48,50 %. A Tarascon, Valérie Laupies passe de 39,24 % au premier tour à 47,26 % au second. Dans le Vaucluse, le FN améliore son score de 36 % à 47,02 % à Valréas et de 29,63 % à 35,02 à Avignon.

C’est dans le Sud qu’il obtient le plus de mairies et de résultats, mais dans le Nord et dans l’Est, les résultats sont plus contrastés. En Moselle, à L’Hôpital, le candidat frontiste échoue, mais gagne 271 voix : il passe de 23,98 % à 32,18 %. A Roubaix, il perd 2 points dans une quadrangulaire.

Dans l’ouest, à Saint-Brieuc, il passe de 11,28 % à 12,02 % entre les deux tours et gagne 144 voix. Mais à Lorient dans une quadrangulaire, il perd 37 voix en passant de 14,78 % à 13,78 %.

Une autre donnée explicative des résultats du FN est l'effort d'implantation de jeunes cadres dans les zones périurbaines, là où le déboussolement, l'isolement, l'abandon des classes populaires moyennes est le plus ressenti, où l'absence militante des forces de gauche est la plus marquée, provoque le repli sur soi, joint à la peur du déclassement social.

Le désastreux bilan du PS

Les socialistes perdent plus de 155 villes de plus de 9 000 habitants, 68 villes de plus de 30.000 habitants, parfois alliés au PCF et, ou à EELV, dans des listes d’Union de la gauche.

Ce scrutin, loin d’être local, est de portée nationale, et constitue une magistrale gifle, un désaveu de la politique du gouvernement Hollande-Ayrault soutenu par EELV. Cependant, globalement, les écologistes qui se présentaient le plus souvent sur des listes autonomes, s’en tirent plutôt bien. Ce qui n’est pas le cas des communistes dont la stratégie à géométrie variable a été complètement illisible, entrainant souvent le Front de Gauche dans ce brouillard, occultant la belle performance réussie par Jean Luc Mélenchon, le candidat commun à l’élection présidentielle.

Les mauvais résultats du PCF

Les sections locales du PCF ont quitté le Front de Gauche dans la moitié des villes de 20 000 habitants pour présenter des candidats sur des listes d’union avec les socialistes, espérant ainsi conserver leurs sièges d’élus municipaux. Mauvais calcul ! Ils ont payé lourdement cette erreur stratégique.

Le parti communiste perd 57 villes de plus de 3 500 habitants qu’il détenait par rapport à 2008 (soit 1/3 de son capital), 19 villes de plus de 10 000 habitants sur 81, et 7 villes de plus de 30 000 habitants sur 28, un recul inédit depuis les élections de 1983 et 1989. 30 ont été perdues sur la droite, 22 sur la gauche, 5 sur des divers. Il regagne 5 villes soit un déficit de 52 villes. Les communistes regagnent Aubervilliers et Montreuil (avec seulement 18 % au premier tour et grâce à l’Union de toute la gauche et des Verts contre l’ex-communiste J.P. Brard), ainsi que Thiers (Puy-de-Dôme), Sérémange (Moselle) et Annay (Pas-de-Calais).

Un édile communiste ou apparenté présidait le conseil municipal dans 726 communes sur le territoire métropolitain : 81 comptaient plus de 10 000 habitants et 28 plus de 30 000. Le PCF déclarait 185 communes métropolitaines de plus de 3 500 habitants dont le maire était considéré comme communiste[3]. Au premier tour, 26 communes de plus de 3 500 habitants avaient déjà été perdues : dont 13 au profit de la droite et 8 au profit de socialistes. Le second tour a amplifié les pertes du premier.

Les pertes touchent tout le territoire :

Le Nord (-9), le Pas-de-Calais (-5), la Seine-Saint-Denis (-6), le Rhône et le Morbihan (-4), les Bouches-du-Rhône (-3). Des bastions historiques sont tombés : Garchizy (Nièvre), Escaudain, Fenain et Vieux-Condé (Pas-de-Calais), et surtout dans la banlieue parisienne : Bagnolet, Bobigny, Saint-Ouen, qui étaient des villes « rouges » depuis 1919. 13 communes perdues en île de France dont Le Blanc-Mesnil et Villejuif qui n’auront plus de maire communiste. Dans la « ceinture jadis rouge », le PCF a été surtout la victime de son « allié » municipal socialiste qui a cherché à lui porter l’estocade, après ses conquêtes des précédents scrutins dans cette région. Le PS a joué à l’apprenti sorcier, car du fait de sa politique nationale, à l’arrivée c’est la droite qui a tiré les marrons du feu : les socialistes ravissent Bagnolet aux communistes, mais ils perdent Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois et Livry-Gargan. « C’est la droite, inexistante du temps de l’hégémonie communiste, qui étend ses mailles sur l’ancienne terre par excellence du communisme urbain (quand le département de Seine-Saint-Denis est créé, ce sont 80 % de sa population qui sont gérés par une mairie communiste[4]. »

L’abstention a battu des records dans cette banlieue parisienne ; le PCF comme le PS a subi le choc de l’impopularité gouvernementale parmi les classes populaires. Ce qui est moins le cas à Paris où l’électorat est constitué de couches sociales d’un niveau de vie plus élevé et où la mairie a été sauvée, grâce aussi à un bilan municipal positif et une droite divisée, un FN peu influent.

Le communisme municipal s’effrite avec la désindustrualisation de cette banlieue ouvrière, la fin des grandes entreprises dont le meilleur exemple est le départ de l’industrie automobile avec Peugeot d’Aulnay qui a suivi la fin de Renault à Boulogne-Billancourt. Des municipalités confrontées aussi aux problèmes liés à la présence d’une très importante population immigrée ou d’origine immigrée.

Le Front de gauche

Les listes officiellement désignées comme étant celles du FDG ou de certaines de ses composantes ont été présentes dans 607 communes sur 9 663 villes de plus de 1 000 habitants, soit 6 %.

Des listes étiquetées à gauche étaient présentes dans 5 476, soit un peu plus que la moitié (56 %).

Difficile de s’y retrouver car le ministère de Manuel Valls s’est ingénié à éliminer le plus de références possibles au FDG, divisant les listes de gauche[5].

On décomptait 610 listes étiquetées LFG, LPG ou LCOM. Le total des listes à la gauche du PS regroupaient 4,2 % et la gauche dans son ensemble atteignait 40,9 %.

Dans les communes de plus de 1000 habitants, 9 % à peine des listes correspondaient à une étiquette Front de gauche. Les listes associées au PS représentaient 15 % du total, 14 % pour les listes d’union de la gauche et 56 % pour les « divers gauche ».

Sur les 607 communes où il était présent, les listes LFG ont obtenu une moyenne de 6,9 % des suffrages, et le total de la gauche de gauche a atteint 12 % :

LEXG : 1.0 %-LPG : 1.1 %-LCOM : 2,9 %-LSOC : 8,1 %-LUG : 16,3 %-LDVG : 5,6 % - (de nombreuses listes classées Divers gauche sont en réalité FDG)…-VVEC : 2,6 %

La gauche tout entière est à 44,7 %.

Les résultats du 1° tour dans les villes de plus de 20 000 habitants où le Front de gauche était présent en tant que tel, contre des listes d’Union de la gauche ou contre des listes socialistes, les résultats sont les suivants :

LEXG : 1,3 % - LFG 6,4 % - LCOM : 0,5 % - LPG : 0,6 % - LSOC : 11,6 % LUG : 15,3 % -L VEC : 3,0 %.

Il est à noter que le Parti de gauche seul obtient un score très légèrement supérieur à celui du PC, que l’extrême-gauche (LO, NPA, POI) est laminée comme elle l’avait été depuis les cantonales, réduite globalement à un peu plus de 1%.

« Les progressions les plus nettes s’observent dans les communes où le maire est communiste et où il n’y a pas d’alliance avec le Parti socialiste (comme à Fontenay-sous-Bois, Ivry ou Saint-Denis). Des progressions s’observent dans une trentaine de villes où le maire n’est pas communiste. Dans plusieurs d’entre elles, comme Saint-Dizier, Calais, Sevran, Corbeil, Sète, Romainville ou Bourges, il s’agit de villes de sensibilité communiste forte, qui ont été gérées par des communistes[6]. »

Les pertes l’emportent sur les gains, dans près de 200 communes. Ces pertes sont particulièrement significatives dans les grandes villes où le PCF a choisi l’alliance avec le PS, comme à Paris, Toulouse ou Nantes. Alors que le vote Mélenchon avait effectué une percée dans les centres des principales métropoles, le vote municipal s’est effondré, notamment à Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Lille ou Reims.

Ces résultats démontrent que la gauche de gauche ne peut plus s’en tenir à la stratégie d’union de la gauche dans le tissu local, avec un PS qui n’a plus grand-chose à voir avec le socialisme. La stratégie d’autonomie a été payante, créant des dynamiques nouvelles et obtenant le résultat spectaculaire de Grenoble (la seizième ville de France, 157 000 habitants) où la liste EELV – Parti de Gauche et collectifs citoyens, a emporté la mairie contre la liste PS-PCF, avec 40,8 % des voix contre 27,6 % pour le socialiste. Le refus du candidat PS Jérôme Safar de fusionner a été durement sanctionnée par les électeurs.

La victoire du candidat du Front de gauche Patrice Bessac à Montreuil, avec une liste d’Union de la gauche, devrait aussi inciter le PCF, comme le PS, à la réflexion.

Le Parti de gauche, autonome, revendique un réel succès au premier tour (le parti estime la moyenne de ses listes propres à 11,42 % au premier tour). Le PG s'est maintenu dans une trentaine de villes. A Lyon, Paris, Châteauroux « où le PS préfère s'allier avec les anti-mariage pour tous » accuse Martine Billard la coprésidente du PG, à Evry, Poitiers, Istres. Tandis qu'à Rennes, Limoges, Guéret, Avignon elle a fusionné. Le PG doit cependant enregistré la perte de ses maires à Limeil- Brévannes et Viry Chatillon, dès le premier tour, balayés par la droite. L’abstention a été de 55 % …

Le PCF devrait tirer toutes les conséquences de l’analyse des résultats de ce scrutin municipal en vue des prochaines élections régionales et cantonales, car depuis 1983 il ne cesse de reculer en cherchant uniquement à préserver ses élus.

Partout ou le FDG a présenté des lignes autonomes du PS, avec le PCF et le PG, le niveau de voix obtenu est comparable à celui des présidentielles de 2012. Et quand il s’agissait de listes EELV-PG, les scores étaient des plus élevés, jusqu’à 15 %.

Le FDG, globalement, a un problème d’implantation territoriale : mais il est encore jeune, cinq ans, et il faut du temps pour s’enraciner localement. Mais il faut y penser et agir ensemble pour cela, de manière cohérente, avec toutes les composantes du FDG, pour des progrès communs et non pour préserver sa chapelle partisane. Si le FDG veut incarner l’Alternative, l’avenir, ce ne peut pas être en restant enlisé dans les ornières du passé.

Le Président de la République, quant à lui, se cramponne à une politique qui perd en remplaçant Jean Marc Ayrault par le très contestable Manuel Valls, le très libéral ministre de l’intérieur au poste de premier ministre, C’est- à-dire qu’il va persister dans la politique d’austérité et son pacte de responsabilité agrémenté d’un pacte pour la justice sociale, un cautère sur une jambe de bois. Il persiste et signe dans la voie dictée par le Conseil des gouvernements de l’Union européenne, majoritairement de la droite libérale.

Les deux ministres EELV ont quitté le gouvernement et n’ont pas été remplacés, les écologistes ayant choisi de ne pas participer à ce gouvernement dirigé par Manuel Valls. C’est-à-dire que François Hollande au lieu de tenir compte de la volonté du peuple de gauche qui l’avait élu et a manifesté sa désapprobation, voit sa majorité, son assise sociale se rétrécir faute de changer de politique.

Et la riposte s’organise pour une manifestation à Paris le 12 avril, contre la politique d’austérité, avec des représentants syndicaux, d’Attac, de la fondation Copernic, de tout le FDG, du NPA, auxquels s’adjoindront des socialistes de gauche comme le député européen et économiste Liem Van N’goc, sans doute des Verts avec Eva Joly.

Jean Luc Mélenchon a déclaré : « Pour que la stratégie de Hollande fonctionne, il lui faut faire disparaître la gauche, syndicale, associative et politique, afin de créer les conditions d’un blairisme à la française. »

L’enjeu est là : Hollande sera-t-il le fossoyeur de la gauche française, comme l’ont été Thatcher et Blair en Grande Bretagne, Schroeder en Allemagne, la dérive centriste du Parti communiste en Italie ?

Allain Graux - Le 2 avril 2014-

[1]Marine Le Pen le 23 mars 2014 sur France 2. © Reuters

[2] Doctorant en sciences politiques à l’université de Picardie et spécialiste des votes FN.

[3] Sources : Regards

[4] ibid

[5] Les sigles : LEXG : Liste Extrême gauche, LFG : Liste Front de Gauche, LPG : Liste du Parti de Gauche, LCOM : Liste du Parti communiste français, LSOC : Liste Socialiste, LUG : Liste Union de la Gauche, LDVG : Liste Divers gauche, LVEC : Liste Europe-Ecologie-les Verts.

[6] Source : Regards

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